Pierre-Eugène Clairin

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Pierre-Eugène Clairin
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Pierre-Eugène Gustave ClairinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Formation
École nationale supérieure des beaux-arts (à partir de )
Académie Ranson (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Maîtres
Fernand Cormon (à partir de ), Paul Sérusier (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Parentèle
Distinctions
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 2219-2228, 10 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Pierre-Eugène Clairin né à Cambrai (Nord) le et mort à Thorigné-en-Charnie[2] (Mayenne) le est un peintre, illustrateur, graveur et résistant français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Léon Alphonse Clairin (né le à Paris), officier au 4e régiment de cuirassiers à Cambrai, et de Thérèse Agnès Schiff (née en à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, d'ascendance anglo-américaine), Pierre-Eugène Clairin fait ses études en Angleterre et entre à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Fernand Cormon en 1913. Il s'engage dans la cavalerie, puis, en 1915, dans l'Armée de l'air. Devenu pilote de guerre, il est décoré de la Croix de guerre, de la Médaille militaire et de la Légion d'honneur.

En 1919, il entre dans l'atelier de Paul Sérusier à l'Académie Ranson. Il rencontre Maurice Denis et Édouard Vuillard, qui l'initie à la gravure et à la lithographie. Enfant, il séjournait pendant l'été en Bretagne, dans la famille de son oncle Georges Clairin, et, au Salon d'automne de 1921, il présente des paysages bretons et expose ses toiles de Pont-Aven à la galerie Druet, où il rencontre Pierre Farrey. En 1927, il signe un contrat avec la galerie Bernheim, qui l'expose à New York. En 1929, il obtient le Prix Abd-el-Tif. Il fait à la villa Abd-el-Tif un séjour de deux ans, qu'il prolonge jusqu'en 1934 par des voyages au Maroc et dans le Sud Algérien. Il retournera régulièrement en Algérie après 1945.

À son retour en 1934, il s'installe à Saint-Loup-de-Naud et, pour l'Exposition universelle de 1937, il décore les pavillons de l'Île-de-France et de l'État du Vatican (qui lui valent une médaille d'or) ainsi que le Conservatoire national de musique. Mobilisé en 1939, puis démobilisé en 1940, il organise un réseau de résistants à Saint-Loup-de-Naud. En 1946, il part en mission et conférences aux États-Unis et travaille notamment pour et avec Albert Camus, dont il avait fait la connaissance en 1929 à Alger, par Edmond Charlot, à la librairie-galerie « les Vraies Richesses ». Il publie notamment aux éditions Rombaldi une série de planches sur les œuvres de Camus (Noces, L'Exil et le Royaume, La Femme adultère) et de Henry de Montherlant en 1950. Il reçoit le grand prix de l'Île-de-France en 1957. À partir de 1960, il peint notamment en Île-de-France et dans la région de Pont-Aven. Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1967 (Section IV : Gravure - Fauteuil 4) et président de la Société des peintres-graveurs français en 1970. Il meurt au retour d'une de ses ultimes expositions à Pont-Aven, en . Son épouse est décédée en 1977.

Paul Sérusier écrivait à Clairin, qu'il considérait comme son successeur spirituel : « Je voudrais trouver en vous l'héritier d'une tradition que mes maîtres m'ont léguée, et à qui je crois avoir ajouté quelque chose, quand ce ne serait qu'un peu d'ordre. » Pierre-Eugène Clairin fut un des derniers peintres à avoir travaillé dans l'atelier de Paul Gauguin à Lezaven Pont-Aven.

Expositions et œuvres principales[modifier | modifier le code]

  • Alger, Exposition artistique de l'Afrique Française.
  • Alger, villa Abd El Tif, 1930.
  • Paris, Exposition universelle de 1937.
  • Quimper, Salon de l'Union artistique, 1939 : Vue de Trégunc, huile sur toile, 46,1 × 64,8 cm, actuellement au musée des Beaux-Arts de Brest[3].
  • Paris, galerie Charpentier, 1945.
  • Monte Carlo, 1954.
  • Tunis, Exposition artistique de l'Afrique française, 1955.
  • Quimper, galerie Fouillen, Cinquante ans d'amour breton, 1971.
  • Londres, galerie Wildenstein, 1973.
  • Paris, galerie Weil, 1973.
  • Paris, Bibliothèque nationale de France, 1977.
  • Pont Aven et (depuis 1974) galerie Ernest Correleau, Paris, galerie Bernheim-Jeune, 1980.
  • Lourmarin, Les peintres amis d'Albert Camus, 1994.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom CLAIRIN Pierre-Eugène (consulté le )
  2. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  3. Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p..

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Les Maîtres de l'Estampe contemporaine, préface d'Albert Camus, 1946.
  • Jean-Eugène Bersier, Revue de la Méditerranée, Alger, janvier-février, 1946.
  • Causerie de Jean Alazard, radiodiffusion d'Alger, 1954.
  • Lettres françaises, .
  • Pierre-Eugène Clairin, Le Courrier graphique, no 88, 1956.
  • Cahiers d'Art, documents, no 62, 1957.
  • Abbé Jean Perrin, Pierre Eugène Clairin, 1980.
  • Daniel Morane, Pierre-Eugène Clairin graveur, cat. exp., Pont-Aven, Musée de Pont Aven, 1980.
  • René-Jean Clot, Une patrie de sel ou le souvenir d'Alger, Librairie bleue, 1992.
  • Guy Baset, Camus-Clairin : Œuvres croisées, in Albert Camus, 18 Lettres Modernes, Minard, 1999.
  • Daniel Yonnet et André Carou, Le Finistère des peintres, Éditions Ouest France, 1999 (ISBN 2737325870).
  • Élisabeth Cazenave, La Villa Abd El Tif, un demi-siècle de vie artistique en Algérie 1907-1962, Association Abd El Tif, 1998 et 2001 (ISBN 2-9509861-1-0).
  • Les Artistes de l'Algérie : Dictionnaire des peintres sculpteurs, graveurs 1930-1962, Bernard Giovanangeli Éditeur, Association Abd El tif, 2001 (ISBN 2-909034-27-5).
  • Collectif, Pierre-Eugène Clairin, 1897-1980, l'œuvre gravé, autour de Saint-Loup, cat. exp., Saint-Loup de Naud, Espace Gérard Gauthier, 2003.
  • Pierre Eugène Clairin, Cinquante ans d'amour breton, préface de Patrick Le Floch-Corelleau, (réédition), Éditions Jérôme Feugereux, Erquy.
  • Léo Kerlo et Jacqueline Duroc, Peintres des côtes de Bretagne, vol. 4, Éditions Chasse-marée, .
  • Élisabeth Cazenave, Albert Camus et le monde de l'Art, .
  • Philippe Le Stum, La Gravure sur Bois en Bretagne, 1850-2000, Spézet, Coop Breizh, , 319 p. (ISBN 9782843468216)

Liens externes[modifier | modifier le code]