Phytoptus avellanae

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Ériophyide du noisetier, Phytopte du noisetier

Phytoptus avellanae
Description de cette image, également commentée ci-après
Phytoptus avellanae (Liverpool, Royaume-uni).
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Classe Arachnida
Ordre Trombidiformes
Famille Eriophyoidea
Famille Phytoptidae
Genre Phytoptus

Espèce

Phytoptus avellanae
Nalepa, 1889[1]

Synonymes

  • Acarus pseudogallarum Vallot, 1836[2]
  • Eriophyes avellanae Nalepa, 1889[2]
  • Phytocoptella avellanae Nalepa[2]

Phytoptus avellanae, l'Ériophyide du noisetier[3] ou le Phytopte du noisetier[3], est une espèce d'acariens de la famille des Phytoptidae qui provoque une galle ronde sur les noisetiers, notamment le Noisetier commun, grossissant les bourgeons jusqu'à ce qu'ils atteignent 10 mm de diamètre. En plus de la forme galligène, il existe une forme vagabonde ayant un cycle de vie plus complexe et ne formant pas de galles. Du fait de son abondance, cette espèce peut provoquer des dégâts considérables sur la production de noisettes, particulièrement en Europe.

L'acarien[modifier | modifier le code]

Phytoptus avellanae est un acarien blanc qui mesurent 0,15 à 0,23 mm de long pour 0,035 à 0,045 mm de large et présente de nombreux tergites et sternites. Le corps des larves et de la femelle est cylindrique, alors que chez le mâle, il prend souvent la forme d'un fuseau en raison du développement de la glande sexuelle[1].

Forme galligène[modifier | modifier le code]

La structure velue et déformée du développement du bourgeon feuille feuille.

Phytoptus avellanae provoque une galle qui ressemble à un bourgeon boursouflé globuleux presque sphérique et légèrement ouvert, se développant à partir des bourgeons feuilles et fleurs femelles, le plus souvent sur des bourgeons axillaires. L'acarien inhibe la croissance du bourgeon dans sa longueur, ses écailles et les feuilles apparaissant en plus grand nombre. Elles sont épaissies, poilues et plus ou moins verruqueuses et prennent une forme de corolle due à la prolifération du mésophylle dans laquelle vit et se nourrit l'acarien. Elle atteint au maximum 10 mm de diamètre et apparaît vert clair au début et brunit en vieillissant. Une fois atteintes, les feuilles et les fleurs femelles ne se développent pas[4],[5],[6],[7].

Au début de l'automne, les Acariens migrent vers un jeune bourgeon ou un chaton mâle nouvellement formé, mais y restent inactifs entre les écailles. Au milieu de l'hiver, lors de la floraison, ils se nourrissent de la sève puis les femelles quittent leur logis pour rechercher de nouveaux bourgeons afin de s'y installer et y pondre leurs œufs. Les larves se développent et se transforment en adultes avant la fin du printemps, les galles étant rapidement abandonnées, séchant et tombant. Les jeunes adultes sont déjà présent en grand nombre dans les bourgeons foliaires nouvellement formés. La deuxième pousse estivale accueille de nouvelles déformations qui se distinguent généralement par leur taille plus importantes et leur couleur plus vertes par rapport aux déformations printanières. L'automne venu, les imagos cherchent à se loger dans les nouveaux bourgeons et chatons de l'année[4],[6],[1].

L'Acarien Cecidophyopsis vermiformis est une espèce proche qui se développe au sein même des galles de Phytoptus avellanae, en les déformant de façon qu'elles paraissent plus désordonnées et plus velues. Ce comportement est de l'inquilinisme[5],[6],[8],[1].


Forme vagabonde[modifier | modifier le code]

La forme vagabonde de Phytoptus avellanae se nourrit non seulement des bourgeons, mais aussi des parties végétatives et génératives telles que les feuilles, les fleurs mâles et femelles et complète son cycle de vie même en l'absence de galles[6].

Parasitoïdes[modifier | modifier le code]

Un moucheron de la famille des Cécidomyies, Arthrocnodax coyligallarum[9], et une guêpe de la famille des Chalcididae, Aprostocetus eriophyes[10], sont des endoparasitoïdes de Phytoptus avellanae[6].

Répartition[modifier | modifier le code]

L'Ériophyide du noisetier, généralement commun sous sa forme galligène, est présent en Amérique du Nord, en Asie[2] et Europe, principalement en Europe occidentale et centrale ainsi que le long de la côte méditerranéenne[11]. En France, l'espèce est abondante sur l'ensemble du territoire métropolitain[12],[4].

Impact parasitaire[modifier | modifier le code]

L'Ériophyide du noisetier a pour hôte principal le Noisetier commun et dans une moindre mesure, le Noisetier de Lambert[4],[5],[7] ainsi que le Noisetier d'Amérique et le Noisetier de Byzance[7].

Du fait de son abondance, ce ravageur peut provoquer d'importantes réductions des récoltes de noisettes[4],[5], d'autant plus que les bourgeons fleurs femelles semblent être préférentiellement envahis[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (de) Alfred Nalepa, « Beiträge zur Systematik der Phytopten », Sitzungsberichte, vol. 98,‎ , p. 112-154 (lire en ligne)
  2. a b c et d GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 16 décembre 2021
  3. a et b Base de données mondiale de l'OEPP, https://gd.eppo.int, consulté le 16 décembre 2021
  4. a b c d et e Patrick Dauphin & Jean-Claude Aniotsbehere, « Les Galles de France », Mémoire de la Société Linnéenne de Bordeaux, vol. 2,‎
  5. a b c et d (en) Stubbs, Fred B., Provisional Keys to British Plant Galls, Pub. Brit Plant Gall Soc., (ISBN 0-9511582-0-1)
  6. a b c d e et f S.K. Özman et S. Toros, « Lif cycles of Phytoptus avellnae Nal. and Cecidophyopsis vermiformis Nal. (Eriophyoidea: Acarina) », Acta Horticulturae, no 445,‎ , p. 493–502 (ISSN 0567-7572 et 2406-6168, DOI 10.17660/ActaHortic.1997.445.64, lire en ligne, consulté le )
  7. a b et c (en) W.N. Ellis (Amsterdam, The Netherlands), « Phytoptus avellanae », sur Plant Parasites of Europe, (consulté le )
  8. (en) W.N. Ellis (Amsterdam, The Netherlands), « Cecidophyopsis vermiformis », sur Plant Parasites of Europe, (consulté le )
  9. (en) W.N. Ellis (Amsterdam, The Netherlands), « Arthrocnodax coryligallarum », sur Plant Parasites of Europe, (consulté le )
  10. (en) W.N. Ellis (Amsterdam, The Netherlands), « Aprostocetus eriophyes », sur Plant Parasites of Europe, (consulté le )
  11. Fauna Europaea, consulté le 16 décembre 2021
  12. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 16 décembre 2021

Liens externes[modifier | modifier le code]

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