Phosphate

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Phosphate

Structure tridimensionnelle d'un ion phosphate
Fichier:Phosphate Group.PNG
Structure d'un groupe phosphate lié à un radical R
Identification
No CAS 14265-44-2
PubChem 1061
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule O4PPO43−
Masse molaire[1] 94,971 4 ± 0,001 2 g/mol
O 67,39 %, P 32,61 %,

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.
Le phosphore, oligo-élément indispensable à la vie, est inégalement réparti sur terre et dans les océans, les poissons et les oiseaux jouent un rôle important dans sa concentration et dans son retour à la terre (bioturbation)[2].
Phosphate dans une coupelle.

Les polyphosphates portent le numéro E452.
Les orthophosphates sont les formes chimiques les plus fréquentes du phosphate dans l’environnement (H2PO4-, HPO42-, PO43-), tous dérivés de l'acide phosphorique. Ils sont utilisés dans certains engrais, produits lessiviels, additifs alimentaires, ou comme inhibiteurs de corrosion.
Présents en excès dans l'eau, ils sont source d'eutrophisation (voire de dystrophisation).

Dosage

La mesure de la concentration en phosphate est basée sur l'apparition du complexe phosphomolybdate d'ammonium qui est détecté par spectrophotométrie dans l'ultraviolet. Les ions chlorure peuvent gêner et doivent être éliminés en faisant bouillir avec deux gouttes d'acide nitrique ; l'addition au réactif molybdique de tartrate améliore la spécificité.

Une solution d'orthomolybdate d'ammonium (NH4)2MoO4 mélangée à chaud à de l'acide nitrique 6M et à un phosphate, donne un précipité jaune de phosphomolybdate d'ammonium (NH4)3PO4(MoO3)2.

Les ions argent pour le phosphate donnent un précipité jaunâtre Ag3PO4. L'hydrogénophosphate de sodium donne avec l'ion Ag+ un précipité jaune de phosphate d'argent soluble dans l'acide nitrique et dans l'ammoniaque.

Un protocole de dosage a été validé en France par l'AFNOR[3].

Caractéristiques moléculaires et chimiques

L'ion phosphate (ou orthophosphate) est un anion polyatomique de formule chimique brute PO43– et de masse moléculaire de 94,97 daltons. Il se présente sous la forme d'un tétraèdre dont les sommets sont formés par les quatre atomes d'oxygène encadrant un atome de phosphore.

Cet ion, qui comporte trois charges négatives, est la base conjuguée de l'ion hydrogénophosphate HPO42– (ou phosphate inorganique[4], noté « Pi ») qui est lui-même la base conjuguée de l'ion dihydrogénophosphate H2PO4 qui est lui-même la base conjuguée de l'acide phosphorique H3PO4. C'est une molécule hypervalente sachant que l'atome de phosphore possède dix électrons libres sur sa couche de valence.

Un sel de phosphate se forme lorsqu'un cation se lie à l'un des atomes d'oxygène de l'ion phosphate, formant un composé ionique. La plupart des phosphates sont insolubles dans l'eau aux conditions normales de température et de pression, excepté pour les sels de métaux alcalins.

Solubilisé dans une solution aqueuse, le phosphate existe sous ses quatre formes selon le taux d'acidité. En allant du plus basique au plus acide :

  • la première forme à prédominer est l'ion phosphate (proprement dit) PO43– (fortement basique) ;
  • la seconde forme est l'ion hydrogénophosphate HPO42– (faiblement basique) ;
  • la troisième forme est l'ion dihydrogénophosphate H2PO4 (faiblement basique) ;
  • la quatrième est la forme phosphate de trihydrogène (à l'état cristallin non ionisé) ou acide phosphorique H3PO4 (fortement acide en solution).

Le pKa des couples acide/base précédents est[5],[6] :

  • HPO42– / PO43– : 12,32 ;
  • H2PO4 / HPO42– : 7,09 ;
  • H3PO4 / H2PO4 : 2,15.

L'ion phosphate peut former des ions polymères, par exemple :

  • diphosphate P2O74− (aussi appelé pyrophosphate) ;
  • triphosphate P3O105−.

Les phosphates formant des complexes avec le calcium (contrôle micro-environnemental pendant la (bio-)minéralisation), ils entrent souvent dans la composition des lessives. Riche en phosphore, les rejets lessiviels augmentent donc le risque d'eutrophisation. Depuis les années 1980, les fabricants utilisent donc de plus en plus des substituts, telles les zéolithes.

Formation et répartition

Le minerai de phosphate (roche concentrée en sels de phosphate) est une roche sédimentaire dite roche exogène : elle se forme par concentration lorsque des ions phosphate précipitent dans une roche en diagenèse. Les formes biogènes, telles les guanos d'oiseaux et de chauve-souris, sont exploitées depuis des siècles.

Les gisements les plus importants se trouvent au Maroc, plus particulièrement à Khouribga, en Amérique du Nord, sur l'île de la Navasse, en Tunisie, au Togo, en Israël, en Jordanie, en Chine et sur certaines îles d'Océanie : Nauru, Banaba et Makatea.

Synthèse industrielle

Des composés du phosphates peuvent être industriellement synthétisés. Ainsi Rhodia produisait par exemple du Tri-polyphosphate (TPP) en France (à Rouen) dans une unité de fabrication finalement fermée dans le cadre des restructurations industrielles[7].

Utilisations

Granulés de superphosphate triple, engrais titrant 45 % de P2O5.
Ouvriers (probablement chinois) d'une mine de Nauru, 1917.
Mines de Nauru.
Grand four électrique de fusion de phosphate, utilisé pour produire du phosphore élémentaire dans une usine chimique de la TVA (Tennessee Valley Authority) dans la zone de Muscle Shoals en Alabama (États-Unis), juin 1946.
Diminution des ventes de phosphates en France, qui ne s'est pas partout traduite par une diminution des teneurs des sols (qui ont diminué dans 34 % des régions, sont restées stables dans 24 % et ont augmenté dans 43 % dont en Bretagne), en raison notamment des apports de lisiers et boues d'épuration.

Les phosphates sont utilisés dans l'agriculture et le jardinage comme engrais[8] pour fournir aux plantes (fruits, légumes, ...) une source de phosphore[9]. Ils peuvent également apporter de l'azote (phosphate d'ammonium) et du calcium (phosphates de calcium). Ces engrais peuvent être d'origine organique (poudre d'os, arêtes de poissons, etc.) ou inorganique (attaque d'acide sur du minerai), ce qui est de plus en plus le cas, hormis en agriculture biologique où les engrais de synthèse sont interdits.
Certains engrais phosphatés contiennent des quantités importantes d'uranium, donc de radium et conduisent à une émanation plus importante de gaz radon, précurseur du polonium 210[réf. nécessaire].

Le phosphate se trouve aussi impliqué dans la fermentation vinicole (type de fermentation éthylique).

Le minerai, en général du phosphate de calcium, peut être épandu directement sur les terres acides après avoir été finement broyé. Ayant tendance à se combiner au calcium, ce qui le rend moins assimilable, il doit être rendu plus hydrosoluble avant d'être employé sur les sols calcaires afin d'accroître son assimilation par les plantes.

Dans la structure des êtres vivants, les groupes phosphate sont des éléments de la chaîne composant les hélices de l'ADN.

Des orthophosphates (OP) ajoutés à une eau potabilisée permet de déposer des complexes stables (ex : pyromorphite, Pb5(PO4)3) avec le fer, le plomb ou le cuivre issu de la corrosion de conduites métalliques. Ces complexes forment un film qui diminue le contact entre l'eau (et son oxygène dissous) et le métal toxique de la paroi interne d'une canalisation métallique. La corrosion est alors inhibée ou ralentie. Un tel traitement est permis au Royaume-Uni et aux USA depuis les années 1990 puis a été utilisé au Canada, et plus récemment en Irlande. En Belgique et en République Tchèque il est utilisé pour protéger les canalisations en fer.

En France : Les branchements publics et canalisations intérieures en plomb doivent être remplacés par des tuyaux sans plomb, pour lutter contre le saturnisme et mieux respecter la réglementation sur la potabilité de l’eau (directive européenne 98/83/CE relative à la qualité des « eaux destinées à la consommation humaine » (EDCH). La limite de qualité (LQ) pour le paramètre plomb (Pb) est passée de 50 à 25 μg/L en décembre 2003, puis de 25 à 10 μg/L en décembre 2013, conformément aux préconisations de l’OMS. En complément à ces mesures qui prennent du temps, et à certaines conditions, une circulaire permet un traitement filmogène des canalisations par ajout à l'eau d'acide phosphorique ou d’orthophosphates (OP). Ceci peut limiter le relarguage de plomb à partir des tuyauteries, des soudures et des éléments de robinetterie (le laiton contient du plomb). Ainsi, alors que les tuyauteries des maisons anciennes tardaient souvent à être changées, de 2003 à 2013, en France dix usines de production d’EDCH ont testé un traitement par OP (avec autorisation préfectorale) [10].
En 2012 et 2013, la Direction générale de la santé (DGS) puis le ministère de l’environnement et le CGDD ont demandé au Haut conseil de santé publique (HCSP) d’évaluer l’efficacité de ce type de traitement et de prendre position sur l’intérêt de le poursuivre ou de le généraliser à d’autres réseaux de distribution (et si oui et à quelles conditions… sachant qu’un arrêt du traitement pourrait peut être aussi déséquilibre les équilibres microbiens des biofilms déposés sur les tuyaux)[10]. Cette demande a été traitée par un groupe de travail dénommé « Traitement des EDCH par des orthophosphates » dont les conclusions ont été adoptées le 4 juillet 2017[10]. Outre l'acide phosphorique (NF EN 974) des polyphosphates utilisables pourraient être selon l'ANSES[10] :

  • des dihydrogénophosphates de sodium (NF EN 1198) ;
  • des phosphates trisodiques (NF EN 1200) ;
  • des dihydrogé nophosphates de potassium (NF EN 1201) ;
  • des hydrogénophosphates de potassium (NF EN 1202) ;
  • des phosphates tripotassiques (NF EN 1203).

En France le dosage devrait être de 2 mg/L de PO4³- en injection continue dans l'eau le temps que la couche protectrice se forme (jusqu’à 6 mois), puis à 1 mg/L de PO4³- (soit 0,3 mg/L de Phosphore)[10]. Ailleurs les taux varient (selon les pays) de 0,5 à 6 mg/L environ de PO4³- [10].

Retours d'expérience : ils montrent une certaine réduction du relargage[11],[12],[13] mais non sa suppression totale[10] ; dans un cas étudié en France 1 mg/L en PO4³- a suffi à réduire le plomb en solution de 60 % « sans pour autant que la LQ de 10 μg/L soit systématiquement respectée au robinet en raison de particularités dans certaines constructions »[10] ; l'effet varie beaucoup selon la concentration en plomb et selon la qualité de l’eau (pH, dureté et TAC et présence éventuelle de couples galvaniques plomb-cuivre...). En février 2007 l'AFSSA notait « que la mise en place de traitements de phosphatation de l'eau ne constitue qu'une étape transitoire pour ramener les teneurs en plomb de l'eau au robinet du consommateur sous 25 μg/L mais qu'elle ne saurait se prolonger au - delà de 2013, date à laquelle la limite de 10 μg/L ne pourra être respectée que par le remplacement de ces canalisations en plomb dans les réseaux publics et privés »[10].

Impacts environnementaux

Les phosphates naturels minéraux (guano ou phosphates d'origine sédimentaire) ont été très utilisés, notamment dans les sols acides où le phosphore est un des nutriments limitant pour les plantes. On les utilise seuls ou plus souvent associés à de l'azote et du potassium (NPK) ; sous forme de super phosphate triple (Triple Super Phosphate TSP, de formule Na3PO4), le superphosphate simple (Single Super Phosphate SSP, de formule NaH2PO4), le phosphate de diammonium (DAP), phosphate de monoammonium (MAP), sous forme sèche ou liquide, etc.

Si les phosphates sont normalement présents et utiles à faible dose dans l'eau et les sols, leur excès est (avec celui des teneurs en nitrates) une des causes majeures de l'eutrophisation voire de dystrophisation de l'environnement.

Ils contribuent notamment aux problèmes de turbidité liés au verdissement des eaux (dont lors de blooms planctoniques) et aux phénomènes de zones marines mortes en aval des estuaires.

Ils sont de plus aussi source de « métaux lourds », qui sont pour certains éventuellement radioactifs, car le phosphore d'origine minérale est souvent, dans les engrais, associé à des métaux toxiques (cadmium (jusqu'à 87 mg·kg-1 dans un engrais produit au Sénégal[14], le chrome (Cr), le mercure (Hg) et le plomb (Pb), et à des éléments radioactifs, dont l'uranium (U) ; jusqu'à 390 mg·kg-1 dans les mines tanzaniennes de Minjingu contre 12 mg·kg-1 dans le gisement tunisien de Gafsa[14], or le phosphate de Minjingu est agronomiquement très efficace, et peu coûteux, et donc très utilisé sur des sols acides cultivés, ce qui pose des questions toxicologiques et sanitaires pour les ouvriers des mines[15],[16] et écotoxicologiques (pour les stériles minières, dont crassiers de phosphogypse radioactif). Le cadmium dont la première source dans un champ est souvent l'engrais phosphaté peut poser de graves problèmes, et il est particulièrement bioassimilable dans le cas d'engrais phosphatés hydrosolubles, alors que, parce que lié à l'apatite, il est moins soluble dans les engrais non hydrosolubles[17].). Il est encore plus bioassimilable dans les sols acides[17] et/ou en présence d'une carence en certains autres oligo-éléments (fer…). Le phosphate radioactif peut pénétrer certaines membranes (par exemple celles des œufs de certains organismes aquatiques, plus encore à certains moments de leur développement)[18],[19].
Les transferts horizontaux ou verticaux de phosphates vers les eaux de surface varient fortement (de 0,1 à 2,5 kg ha−1 an−1), selon le type de sol, son pH, sa teneur en humus, et ses usages (labour, prairie permanente, etc.). En moyenne, 9 % du phosphore (dont la moitié apporté par les engrais) est emporté par les eaux de ruissellement[20].

Les engrais phosphatés minéraux sont aussi très riches en fluor (provenant de l'apatite qu'ils contiennent). Le fluor dépasse souvent 3 % du poids total. Ce fluor peut causer une fluorose aux animaux qui pâturent les sols traités, probablement pas parce qu'ils absorbent ce fluor via les plantes (qui le bioconcentrent peu), mais parce qu'ils ingèrent de la terre ainsi enrichie en fluor, avec leur nourriture ou en se léchant[21].

Dans les cultures, le phosphore est normalement absorbé par les plantes par l'intermédiaire des mycorhizes. Or, les apports excessifs d'engrais phosphatés détruisent les équilibres pédologiques, rendant inopérante cette étape clé du cycle du phosphore. Les plantes cultivées ne peuvent ainsi plus profiter de ce mécanisme, et ne peuvent plus assimiler le phosphore autrement que par de nouveaux apports massifs de phosphates[22]. Le phosphore des engrais excédentaire, lessivé par les pluies peut s'accumuler dans les sédiments des étangs où il reste plus longtemps disponible que les nitrates (plus ou moins selon la concentration du sédiment en fer sous forme d'oxyhydroxyde de fer(III) FeO(OH) et selon le pH de ce sédiment[23],[24].

En France, selon le bilan[20] publié en 2009 sur les phosphates dans les sols de la France métropolitaine, en 2001, 775 000 tonnes ont été apportées aux sols français sous forme d'engrais minéraux. Six ans plus tard (en 2007) sur 2 372 points de mesure, près de la moitié des sols analysés en France posent encore problème : 2 % sont de qualité mauvaise, 4 % médiocre, 12 % moyenne, 55 % bonne et 27 % très bonne.

Les engrais minéraux restent la première source de phosphore perdu dans les eaux (50 %) en France, devant les déjections animales (directement ou plus souvent via les fumiers et épandages de lisier) (40 %). Viennent ensuite les effluents urbains domestiques (environ 5 %) et industriels (2 %) ainsi que les boues d'épuration (2 %)[20].

En France et dans d'autres pays d'Europe, les agriculteurs ont globalement acheté moins d'engrais minéraux phosphatés (deux tiers en moins de 1972 à 2008), mais cette diminution concerne surtout les zones de déprise agricole ou d'agriculture biologique ; les analyses montrent que des teneurs en phosphore de certains sols agricoles ont fortement augmenté (+ 43 % des cantons étudiés, notamment en Bretagne, Pays de la Loire, Champagne-Ardenne et Aquitaine)[20]. Avec le développement des stations d'épuration et de l'élevage hors-sol, les quantités de boues et fumiers ou lisiers épandus ont fortement augmenté depuis les années 1970. Ces boues sont le plus souvent épandues, comme les fientes d'élevage avicoles sur les sols agricoles.

En France, les mesures agroenvironnementales telles que le « couvert environnemental permanent » ou les « bandes enherbées » peuvent contribuer à piéger une partie des phosphates ruisselant à partir des champs afin qu'ils ne soient pas emportés par les cours d'eau. Le lagunage naturel peut aussi contribuer à mieux traiter les nitrates et le phosphore, éventuellement en traitement tertiaire en aval d'une station d'épuration « classique ».

Recyclage

La récupération des phosphates contenus dans les eaux usées permet de limiter l'eutrophisation des cours d'eau et constitue un complément de ressource phosphatée. Cette activité, encore peu développée, fait l'objet de nombreuses recherches. Le traitement le plus répandu consiste à faire précipiter le phosphore ; coûteux, il pourrait à terme être remplacé ou associé à des traitements biologiques[25].

Pour les excréments humains, les toilettes à litière bio-maîtrisée constituent une alternative : d'une mise en œuvre simple et peu coûteuse, elles contournent le problème de l'assainissement de l'eau et permettent de produire un compost bon marché.

Législation

Depuis le 1er juillet 2007, les phosphates sont interdits dans les lessives en France[26]. Grâce à l'utilisation d'autres molécules actives, la qualité des eaux de nombreux lacs polluées par les eaux urbaines s'est améliorée. C'est maintenant l'agriculture qui est devenue la première source de pollution par les phosphates. En Belgique et en Suisse, les phosphates sont déjà interdits dans les lessives depuis plusieurs années.

Production et réserves

Train transportant du minerai, Métlaoui, Tunisie, 2012.

La Chine, le Maroc et les États-Unis sont les trois principaux pays producteurs de phosphate, ils assurent plus de 70 % de la production mondiale. Le Maroc accapare plus de trois quarts de la réserve mondiale confirmée, la grande portion de sa réserve se situe en dehors du Sahara occidental.

Production et réserves mondiales par pays de phosphate naturel en 2016
(USGS, 2017)[27]
Pays Production
(kt)
Part mondiale
(%)
Réserves
(kt)
Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud 1 700 0,65 1 500 000
Drapeau de l'Algérie Algérie 1 500 0,57 2 200 000
Drapeau de l'Australie Australie 2 500 0,96 1 100 000
Drapeau du Brésil Brésil 6 500 2,49 320 000
Drapeau de la République populaire de Chine Chine 138 000 52,87 3 100 000
Drapeau de l'Égypte Égypte 5 500 2,11 1 200 000
Drapeau des États-Unis États-Unis 27 800 10,65 1 100 000
Drapeau de l'Inde Inde 1 500 0,57 65 000
Drapeau d’Israël Israël 3 500 1,34 130 000
Drapeau de la Jordanie Jordanie 8 300 3,18 1 300 000
Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan 1 800 0,69 260 000
Drapeau du Mexique Mexique 1 700 0,65 30 000
Drapeau du Maroc Maroc et Sahara occidental 30 000 11,49 50 000 000
Drapeau du Pérou Pérou 4 000 1,53 820 000
Drapeau de la Russie Russie 11 600 4,44 1 300 000
Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite 4 000 1,53 680 000
Drapeau du Sénégal Sénégal 1 250 0,48 50 000
Drapeau de la Syrie Syrie - 0,34 1 800 000
Drapeau du Togo Togo 900 0,34 30 000
Drapeau de la Tunisie Tunisie 3 500 1,34 100 000
Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Viêt Nam 2 800 1,07 30 000
Autres pays 2 410 0,92 810 000
Total 261 000 100 68 000 000

Commerce

La France est importatrice de phosphate[28].

Importation de phosphate en 2016
Pays Valeur en
milliers d’euros
Tonnage
importé
Drapeau de la Lituanie Lituanie
52 433
150 486
Drapeau de la Russie Russie
35 574
105 884
Drapeau du Maroc Maroc
33 449
103 333
Drapeau de la Tunisie Tunisie
18 220
48 080
Drapeau de la Belgique Belgique
5 399
11 877
Drapeau du Mexique Mexique
3 391
8 998
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
1 645
4 241
Autres pays
4 286
11 479

Notes et références

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Le cycle biogéochimique et écologique du phosphore a été modifié par l'Homme qui l'a récemment massivement introduit sous forme d'engrais (eutrophisant) dans les agrosystèmes, et indirectement dans les écosystèmes (Atlas mondial des océans).
  3. AFNOR, 1990, Dosage des orthophosphates, des phosphates et du phosphore total. In: AFNOR (Éd.), Eaux Méthodes d'essais, Paris, p. 87–97.
  4. Harvey Lodish, Arnold Berk, Paul Matsudaira, James Darnell, Chris A. Kaiser, Pierre L. Masson, Biologie moléculaire de la cellule, p. 301
  5. Kumler, W.D. ; Eiler, J.J., J. Am. Chem. Soc. 1943, 65, 2355.
  6. https://www.sigmaaldrich.com/content/dam/sigma-aldrich/docs/Sigma/Product_Information_Sheet/1/p6560pis.pdf
  7. Journal officiel (2007) Bulletin des annonces légales obligatoires bulletin n° 40 Rhodia S.A. Société anonyme au capital de 1.204.186.174 €. Siège social : Immeuble Coeur Défense, Tour A, 110, esplanade Charles-de-Gaulle, 92400 Courbevoie. 352 170 161 R.C.S. Nanterre JO du 2 avril 2007
  8. « Les engrais phosphatés », sur agroneo.com
  9. État de l'environnement, « Références juin 2010 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), L'environnement en France, Commissariat général au développement durable • Service de l'observation et des statistiques (p. 41-42 / 152)
  10. a b c d e f g h et i ANSES (2017) Impacts du traitement des eaux destinées à la consommation humaine par des orthophosphates pour limiter la dissolution du plomb ; Oct 2017, Edition scientifique ; Rapport signé le 03/10/2017 ; Avis de l'Anses Saisine n° 2015-SA-0094( Saisines liées n° 2001-SA-0218, 2003- A-0042, 2003-SA-0096, 2003-SA-0314, 2003-SA-0378), PDF, 194p
  11. Avis de l’Afssa du 27 mars 2002 relatif au programme d’études proposé pa r la Société Anonyme de Gestion des Eaux de la Ville de Paris (SAGEP) dans le cadre de la mise en place d’un traitement à l’acide orthophosphorique des EDCH.
  12. Avis de l’Afssa du 10 décembre 2003 relatif au suivi de la mise en œuvre des traitements aux ortho phosphates des eaux de distribution en région parisienne en vue de diminuer la concentration en Pb dans l'EDCH, révisé par l’avis du 15 février 2007
  13. Avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments relatif au traite ment à l'acide orthophosphorique des EDCH produites par les usines de Choisy - le - Roi , Méry - sur - Oise et Neuilly - sur - Marne.
  14. a et b Selon Van Kauwenbergh, 1997, cité par la FAO (Tableau 27 ; Analyse chimique des éléments potentiellement dangereux dans des phosphates naturels sédimentaires)
  15. (en) Ama, B., Swinkels, A. et Buresh, R.J., « Agronomic and economic evaluations of organic and inorganic phosphorus in western Kenya », Agron. J., no 89,‎ , p. 597-604.
  16. Weil, R.R. (2000), Soil and plant influence on crop response to two African phosphate rocks, Agron. J., 92: 1167-1175.
  17. a et b Iretskaya et al. (1998), cités par la FAO dans Les éléments nutritifs secondaires, les oligo-éléments, l'effet chaulant, et les éléments dangereux associés à l'utilisation de phosphates naturels (chap. 8 du document « Utilisation des phosphates naturels pour une agriculture durable »)
  18. Brooks, S.C. et Chambers, E.L. (1954), The penetration of radioactive phosphate into marine eggs [PDF], The Biological Bulletin, 106(3), 279-296, 18 p.
  19. Brooks, S.C. et Chambers, E. (1948), Penetration of radioactive phosphate into the eggs of Strongylocentrotus purpuratus, S. franciscanus, and Urechis caupo, The Biological bulletin, 95(2), 262.
  20. a b c et d Publication « Le phosphore dans les sols nécessité agronomique, préoccupation environnementale », juin 2009, Service de l'observation et des statistiques (SOeS) du Commissariat général au développement durable, coll. « Le point sur »
  21. McLaughlin, M.J., Simpson, P., Fleming, F., Stevens, D.P., Cozens, G. et Smart, M.K. (1997), Effect of fertilizer type on cadmium and fluorine concentrations in clover herbage, Aus. J. Exp. Ag., 37: 1019-1026.
  22. Claude et Lydia Bourguignon, Le sol, la terre et les champs, p. 81-82
  23. Golterman H.L. et De Groot C.J., 1994, Nouvelles connaissances des formes de phosphates : conséquences sur le cycle du phosphate dans les sédiments des eaux douces peu profondes, Ann. Limnol., 30(3), p. 221-232 (Résumé)
  24. Thèse de doctorat de Marie-Soleil Beauregard, Impacts de la fertilisation phosphatée sur la biodiversité microbienne de sols agricoles, université de Montréal, 2010-05-05
  25. Jack Testard, Recycler les phosphates, Pour la Science, no 387, janvier 2010, p. 38
  26. « La France interdit les phosphates dans les lessives », 2 avril 2007, sur aqueduc.info
  27. (en) « Phosphate Rock » [PDF], sur minerals.usgs.gov (consulté le )
  28. « Indicateur des échanges import/export », sur Direction générale des douanes. Indiquer NC8=31053000 (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

Liens externes