Phoridae

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Les Phoridae sont une famille de petites mouches ressemblant aux drosophiles. On les identifie souvent à leur habitude de s'enfuir en courant sur une surface plutôt qu'en s'envolant. Il s'agit d'un groupe d'insectes très diversifié, d'environ 4 000 espèces connues réparties en 230 genres. L'espèce la mieux connue est Megaselia scalaris.

Apparence[modifier | modifier le code]

Nervation alaire des Phoridae.

Les mouches Phoridae sont de minuscules mouches d'au plus quelques millimètres. Vue de côté, on peut observer que le thorax forme une bosse par rapport au reste du corps. Elles sont généralement noires, brunes ou jaunâtres. La nervation des ailes est caractéristique de la famille.

Classification[modifier | modifier le code]

Habituellement, les Phoridae sont divisées en six sous-familles : Phorinae, Aenigmatiinae, Metopininae (incluant les tribus Beckerinini et Metopinini), Alamirinae, Termitoxeniinae, et Thaumatoxeninae. Disney & Cumming (1992)[2]) ont supprimé la sous-famille des Alamirinae en montrant qu'il s'agissait des mâles de la sous-famille des Termitoxeniinae où l'on ne connaissait que des femelles.

De la même manière, en 1992, Brown[3] a présenté une révision de la classification cladistique fondée sur de nouveaux caractères. Cette classification incluait les sous-familles Hypocerinae, Phorinae, Aenigmatiinae, Conicerinae, et Metopininae (les Termitoxeniinae et Thaumatoxeninae n'étant pas inclus dans cette étude). Disney a rejeté la totalité du travail de Brown, le jugeant prématuré. Il s'est ensuivi un vif débat entre les deux spécialistes[4],[5],[6]. De nouvelles données seront nécessaires pour résoudre cette controverse.

Liste des genres[modifier | modifier le code]

Selon BioLib (27 novembre 2021)[1] :

Liste des sous-familles[modifier | modifier le code]

Selon ITIS (1 mars 2013)[7] :

Environnement[modifier | modifier le code]

Les Phoridae sont présentes partout dans le monde, mais la diversité spécifique la plus importante se trouve au niveau des tropiques. Elles se trouvent souvent autour des fleurs et des matières recouvertes de moisissures, elles peuvent donc être rencontrées dans les maisons.

De nombreuses espèces pondent dans les cadavres humains. Pour cette raison, elles jouent un rôle important en entomologie forensique (médico-légale). Les phoras s'adressent principalement aux cadavres maigres, tandis que les rhizophages se trouvent sur les cadavres gras[8]. De manière plus générale, les larves se développent dans des milieux très variés, tels que les fèces et les champignons, les plantes en décomposition… De manière plus courante, elles se nourrissent de matière organique en décomposition. Parce qu'elles fréquentent des lieux insalubres, elles sont susceptibles de transporter différents organismes responsables de maladies lorsqu'ils sont déposés dans la nourriture.

Cycle de vie[modifier | modifier le code]

Les Phoridae se développent à partir d'un œuf qui se transforme en larve puis en pupe, d'où émerge l'adulte. La femelle pond entre un et cent œufs en même temps, à l'intérieur ou sur le substrat dont à besoin la larve. Elle peut pondre jusqu'à 750 œufs durant sa vie. Le temps de l'œuf à l'adulte varie de 14 à 37 jours mais est généralement de 25 jours.

La larve émerge 24 h après la ponte et se nourrit pendant 8 à 16 jours, avant de se transformer en pupe.

De nombreuses espèces de mouches parasites sont des parasitoïdes de fourmis, mais certaines parasitent également des abeilles. Les abeilles contiennent alors jusqu'à douze larves de Phoridae[9].

Contrôle de la fourmi de feu[modifier | modifier le code]

Ovipositeur en crochet de Pseudacteon curvatus.

Les Phoridae représentent également un nouveau moyen de lutte biologique pour contrôler les fourmis de feu Solenopsis invicta, espèce invasive aux États-Unis entre autres. Les mouches pondent leurs œufs dans la tête des fourmis invasives, la larve dévore la fourmi qui reste inactive. Cela cause la mort de la fourmi, dont la tête se décroche ensuite sous l'action d'une enzyme. Plusieurs espèces de Phoridae ont été introduites aux États-Unis pour lutter contre la fourmi de feu.

Phoridae parasites de fourmis en France[modifier | modifier le code]

On trouve en France plusieurs espèces de Phoridae parasites de fourmis, ces Phoridae comme les fourmis hôtes sont des espèces endémiques. Les mouches volent de manière stationnaire au-dessus du nid durant quelques instants avant de se jeter sur un hôte dans lequel elles pondront un œuf, généralement dans l'abdomen de la fourmi[10].

Phoridae parasites opportunistes d'humains[modifier | modifier le code]

Il existe quelques notes concernant des mouches Phoridae pondant de manière opportuniste dans l'humain, provoquant des myiases[11],[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d BioLib, consulté le 27 novembre 2021
  2. Disney, R.H.L. & Cumming, M.S. (1992) Abolition of Alamirinae and ultimate rejection of Wasmann's theory of hermaphroditism in Termitoxeniinae (Diptera: Phoridae). Bonner zoologische Beiträge, 43, 145-154.
  3. Brown, B.V. (1992) Generic revision of Phoridae of the Nearctic Region and phylogenetic classification of Phoridae, Sciadoceridae and Ironomyiidae (Diptera: Phoridea). Memoirs of the Entomological Society of Canada, 164, 1-144.
  4. Disney, R.H.L. (1993) Mosaic evolution and outgroup comparisons. Journal of Natural History, 27, 1219-1221.
  5. Brown, B.V. (1995) Response to Disney. Journal of Natural History, 29, 259-264.
  6. Disney, R.H.L. (1995) Reply to Brown. Journal of Natural History, 29, 1081-1082.
  7. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 1 mars 2013
  8. Pierre Mégnin, La Faune des tombeaux, article paru dans L'Encyclopédie scientifique des aide-mémoire, 1887, retranscrit par Claude Wyss et Daniel Cherix, Traité d'entomologie forensique, PPUR Presses polytechniques, 2013 (lire sur Google Books).
  9. Piper, Ross (2007), Extraordinary Animals: An Encyclopedia of Curious and Unusual Animals, Greenwood Press.
  10. « Mouches tueuses de fourmis », sur myrmecofourmis.fr (consulté le ).
  11. T. L. Carpenter and D. O. Chastain: "Facultative Myiasis by Megaselia sp. (Diptera: Phoridae): A Case Report" in Journal of Medical Entomology, Vol. 29, No. 3 (1992), pp. 561-563.
  12. K. Komori, K. Hara, K.G.V. Smith, T. Oda, D. Karamine: "A case of lung myiasis caused by larvae of Megaselia spiracularis Schmitz (Diptera: Phoridae)" in Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene, Vol. 72 (1978), No. 5, pp. 467-470.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Disney, R. H. L., Scuttle Flies: The Phoridae, London, Chapman & Hall, (ISBN 0-412-56520-X)
  • Disney, R. H. L. (2001) Sciadoceridae (Diptera) reconsidered. Fragmenta Faunistica 44: 309-317.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Listes d'espèces[modifier | modifier le code]

Identification[modifier | modifier le code]

  • Beyer, E.; Delage, A. Bearbeitet von: Schmitz, H. Phoridae 672 Seiten, 437 Abbildungen, 15 Tafeln, 26x19cm

(in Erwin Lindner: Die Fliegen der Paläarktischen Region, Band IV / 7 Teil 1) 1981 (ISBN 3-510-43023-9).

  • Borgmeier, T. 1963. Revision of the North American phorid flies. Part I. The Phorinae, Aenigmatiinae, and Metopininae, except Megaselia (Diptera: Phoridae). Stud. Entomol. 6:1-256.Keys subfamilies, genera and species.