Philippe de L'Espinoy

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Philippe de L 'Espinoy
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Philippe de L'Espinoy, vicomte de Therouanne, seigneur de la Chapelle (Chapelle-Saint-Ulric), membre des Lignages de Bruxelles, où il fut admis le au lignage Steenweeghs[1], né en 1552 et décédé en 1633, natif de Gand est un historien, généalogiste et héraldiste des Pays-Bas du Sud.

Il avait épousé dame Cornelia Norman, fille de Heer Philippe de Norman, seigneur de Sainte-Aldegonde.

Sa vie, sa famille[modifier | modifier le code]

Fils de maître Charles de L'Espinoy, conseiller de Flandre, gentilhomme artésien originaire de Thérouanne, mort à Audenarde en 1583, et de dame Marguerite Longin, il était l'aîné d'une famille de sept enfants[2].

Il commença une carrière militaire comme commandant d'une compagnie d'infanterie wallonne sous le règne de Philippe II.

Des revers de fortune obligèrent Philippe de L'Espinoy à aliéner en 1617 sa seigneurie de Chapelle-Saint-Ulric, au profit de messire Théodore de Fourneau de Cruyckenbourg.

Philippe de L'Espinoy ne laissa pas de postérité. Son fils aîné fut chanoine de Saint-Bavon à Gand, le second fils Charles fut tué au siège de Verceil en 1627, sa fille Françoise resta célibataire, et sa fille Marie n'eut pas d'enfant de Jean-Baptiste Van der Noot, capitaine au régiment de Simon Antunez, qui mourut également au siège de Verceil en Italie[3].

Ses publications[modifier | modifier le code]

Après avoir quitté le métier des armes, il se consacra à la généalogie et à l'héraldique.

Il commença par publier en 1628 un livret fort ténu, de dix pages non numérotées, concernant le Brabant :

  • Prelats, barons, chevaliers, Escviers, viles, franchises et officiers principaulx de ceste illustre Duché de Brabant, distincte par offices, recuillie hors des vieulx Registres, Lettres et Cartelaines des Monastères et Villes dès l'an 1300, & la enuiron, Iean vanden Kerckhove, Gand, 1628.

Ensuite, après avoir reçu l'approbation ecclésiastique en 1627, il publia en 1631 son œuvre majeure à Douai, un livre volumineux, financé en partie par le magistrat de Gand, et intitulé :

  • Recherche des Antiqvitez et Noblesse de Flandres, contenant l'histoire généalogique des comtes de Flandres, avec une description dudit pays, la suite des gouverneurs de Flandres... un recueil des nobles et riches châtellenies... la police qui y at esté observée en la conduite et gouvernement de l'Estat et villes, divisée en deux livres, par Philippe de L'Espinoy,... Douay : impr. de Vve Marc Wyon, 1631. – In-fol., 1012 p., fig. et frontisp[4].

Selon Pieter Donche, il y eut bien une seconde édition de 1632[5]. L'on peut remarquer que cette édition est en tout point identique à la première, même l’achevé d’imprimé n'a pas été modifié et est toujours daté 1631, mais la date d'édition du titre est devenue 1632.

Cette œuvre contient l'histoire généalogique des comtes de Flandre avec une description des territoires les concernant.

Cet ouvrage est illustré de 1121 armoiries familiales, dont 58 gravées sur cuivre et les autres sur bois.

Selon l'étude critique qui en a été faite par Victor Fris, la Recherche de l'Espinoy est certes basée sur de nombreuses archives originales, mais l'auteur ne les utilise pas de manière critique. Il s'y trouve de nombreuses erreurs de noms, des rattachements généalogiques erronés, des erreurs de chronologie, des références d'archive fautives, en outre l'ouvrage tente erronément de prouver que de temps immémorial les échevins de Gand étaient issus de la noblesse[6]. Ceux-ci avaient d'ailleurs largement contribué à l'édition de ce livre fait à leur gloire.

Précurseur du système de hachures en héraldique ?[modifier | modifier le code]

Il est toutefois erroné de dire, comme l'écrivent Imbert de la Phalecque[7] et son confrère héraldiste italien Goffredo di Crollanza[8] que l'ouvrage de L'Espinoy contient pour la première fois l'emploi des hachures indiquant les couleurs, les hachures qu'on trouve dans les dessins des blasons n'ont qu'un but esthétique de relief et varient sans qu'on puisse leur trouver une signification autre.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • E. Varenbergh, "De l'Espinoy (Philippe), héraldiste et généalogiste", dans : Biographie nationale de Belgique, V, 1876, coll. 406-410.
  • Victor Fris, "Note sur la valeur de la Recherche des antiquités et noblesse de Flandre de Philippe de l'Espinoy", dans : Bulletin de la Commission Royale d'Histoire, n° 79, 1910, pp. 289-340.
  • Pieter Donche, "Philippe de l'Espinoy, auteur van Recherches des Antiqvitez et Noblesse de Flandres (1631) en zijn familie, dans : Vlaamse Stam, 47, 2011.
  • Pieter Donche, Espinoy, de l', Philippe", dans : Nationaal Biografisch Woordenboek, Brussel, Koninklijke Academiën van België, 2011, coll. 347-350.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En tant que fils de sieur et maître Charles de l'Espinoy et de dame Margarita Longin laquelle était la fille du chevalier Roelant Longin, seigneur de Chapelle-Saint-Ulric, président de la Chambre des comptes, et de dame Elisabeth van Mons, fille de Philippe van Mons, échevin de la ville de Bruxelles. Il fut admis le 3 février 1590 au lignage Steenweeghs.
  2. Alphonse Wauters, Histoire des environs de Bruxelles, Volume 1, pp. 394 à 396.[1]
  3. Alphonse Wauters, op. cit., p. 396.
  4. Une édition en facsimile en a été faite : Recherche des antiquites et noblesse de Flandre, 1972
  5. Pieter Donche, Espinoy, de l', Philippe", dans : Nationaal Biografisch Woordenboek, Brussel, Koninklijke Academiën van België, 2011, coll. 349 : "Een tweede druk verscheen al het jaar daarop".
  6. Pieter Donche, Espinoy, de l', Philippe", dans : Nationaal Biografisch Woordenboek, Brussel, Koninklijke Academiën van België, 2011, coll. 350. L'auteur s'en réfère à l'étude critique de Victor Fris, "Note sur la valeur de la Recherche des antiquités et noblesse de Flandre de Philippe de l'Espinoy, dans : Bulletin de la Commission Royale d'Histoire, n° 79, 1910, pp. 289-340.
  7. I. de la Phalecque, De la gravure du Blason. Lille, 1855
  8. Goffredo di Crollalanza, Enciclopedia araldico-cavalleresca. Pisa, 1878 (entry tratteggi). Facsimile: ed. by Arnaldo Forni, Bologna 1980

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]