Philippe de Gaulle

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Philippe de Gaulle
Illustration.
Philippe de Gaulle en 1976.
Fonctions
Sénateur français

(17 ans, 11 mois et 28 jours)
Élection 28 septembre 1986
Réélection 24 septembre 1995
Circonscription Paris
Groupe politique RPR (1986-2002)
UMP (2002-2004)
Successeur Philippe Dominati
Inspecteur général des forces maritimes et aéronavales

(2 ans, 1 mois et 27 jours)
Prédécesseur Jean Tardy
Successeur Gérard de Castelbajac
Biographie
Nom de naissance Philippe Henri Xavier Antoine de Gaulle
Date de naissance (101 ans)
Lieu de naissance Paris 15e (France)
Nationalité Française
Parti politique RPR (1984-2002)
UMP (2002-2004)
MIL (depuis 2006)
Père Charles de Gaulle
Mère Yvonne Vendroux
Fratrie Élisabeth de Gaulle
Anne de Gaulle
Conjoint Henriette de Montalembert de Cers
Enfants Charles de Gaulle
Yves de Gaulle
Jean de Gaulle
Pierre de Gaulle
Diplômé de École navale
Royal Naval College
École supérieure de Guerre navale
Collège de défense de l'OTAN
Centre des hautes études militaires
Institut des hautes études de Défense nationale
Profession Officier général de la Marine nationale
Écrivain
Religion Catholicisme

Philippe de Gaulle, né le à Paris, est un officier général de marine et homme politique français.

Fils d'Yvonne de Gaulle et du général Charles de Gaulle, issu de l'École navale (promotion 1940), passé par l'Aéronautique navale, il termine sa carrière militaire en 1982 aux rang et appellation d'amiral. Il est ensuite sénateur de Paris de 1986 à 2004.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Né le au 99, bd de Grenelle dans le 15e arrondissement de Paris, Philippe Henri Xavier Antoine de Gaulle est baptisé le en l'église Saint-François-Xavier. Il a pour marraine Marguerite Vendroux, sa grand-mère maternelle. Son parrain est son oncle paternel, Xavier de Gaulle[1].

Enfant, il suit ses parents en Allemagne et au Liban, au gré des affectations de son père, et fait ses études au collège Saint-Nicolas à Paris. Très tôt, il se reconnaît une vocation de marin. Il est élevé en vertu des principes de l'éducation d'alors : « Chez nous, on ne parlait jamais d'argent… Un jour, j'ai osé demander à table : « Combien papa gagne-t-il ? » Je devais avoir huit ans ou dix ans. On m'a immédiatement rétorqué : « On ne parle pas d'argent à table, et de toute façon, les enfants n'ont rien à en dire car, n'en gagnant pas, ça ne les regarde pas »[2].

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Philippe de Gaulle
Philippe de Gaulle
Philippe de Gaulle pendant la Seconde Guerre mondiale.

Surnom « Sosthène » (par Le Canard enchaîné)
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau de la France France libre
Drapeau de la France France
Arme Marine
Grade Amiral
Années de service 19401982
Commandement Flottille 6F
Suffren (D602)
Escadre de l'Atlantique
Inspecteur général de la marine
Conflits Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Faits d'armes Bataille de l'Atlantique
Libération de la France
Libération de Paris
Campagne de Lorraine
Bataille des Vosges
Bataille d'Alsace
Poche de Colmar
Poche de Royan et de la pointe de Grave
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur Grand-croix de la Légion d'honneur
Grand-croix de l'ordre national du Mérite Grand-croix de l'ordre national du Mérite
Commandeur de l'ordre du Mérite maritime‎ Commandeur de l'ordre du Mérite maritime
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de l'Aéronautique Médaille de l'Aéronautique
Ordre de la Guerre patriotique Ordre de la Guerre patriotique (URSS) 1re classe
Prix d'Académie de l’Académie Française (1988)
prix Louis-Marin (1998)
prix Saint-Simon (2004)
prix Honneur et Patrie (2004)
Autres fonctions Sénateur français
Écrivain

Philippe de Gaulle est élève du collège Stanislas en 1939. Se destinant à l'École navale, il suit la préparation militaire supérieure. Le concours d’admission à l’École navale de 1940 est interrompu par l’avancée des Allemands en France et de ce fait non validé. Il quitte Brest le à bord d'un cargo avec sa famille. Il n'entend pas l'appel du 18 Juin lancé par son père, mais en a connaissance le lendemain à son arrivée à Falmouth en Grande-Bretagne.

D'après Geoffroy Chodron de Courcel, il fut le premier compagnon de son père[3] mais le titre de Compagnon de la Libération ne lui sera pas accordé, le décès d'Hubert Germain en 2021 emportant le dernier compagnon officiel[4],[5].

Il s'engage le dans les Forces navales françaises libres (FNFL). Il sert comme matelot sans spécialité, et comme pompier auxiliaire à Londres pendant la bataille d'Angleterre. Ayant été reçu comme élève au concours d'admission de l'École navale, promotion 1940, il embarque à bord du cuirassé Courbet en , à Portsmouth. Avec d'autres futurs élèves-aspirants, il est affecté à la défense contre-avions (DCA), et y suit six mois de cours[6] dont un mois de formation militaire au camp britannique de Camberley du au , puis cinq mois à bord du Président Théodore Tissier à Portsmouth du au . Il en sort second maître-élève aspirant à l'examen de sortie, en .

Après avoir participé à de nombreuses sorties à la mer le long des côtes anglaises, à bord des goélettes Belle Poule et Étoile, annexes de l'École navale, il est nommé aspirant en . Il participe à plusieurs stages d'armes dans les écoles britanniques dont le Royal Naval College de Dartmouth. Il est promu enseigne de vaisseau de 2e classe en .

Embarqué sur la corvette Roselys, de février à (bataille de l'Atlantique), il est affecté successivement sur le chasseur CH.11 qui effectue escortes et patrouilles en Manche, puis à la 23e flottille de Motor Torpedo Boat (MTB) de à où il est l'officier en second de la vedette lance-torpilles MTB.96. Il effectue vingt patrouilles en Manche, participe à trois engagements avec l'ennemi. Il est promu enseigne de vaisseau de 1re classe en , puis embarque sur la frégate La Découverte, de à (bataille de l'Atlantique).

Il participe ensuite à la Libération de la France (1944-1945) où il commande un peloton du régiment blindé de fusiliers-marins[7] de la 2e DB et combat à Alençon, Argentan et Antony. Le , il participe à la libération de Paris, de la porte d'Orléans en passant par l’École militaire, la rue Royale, le palais du Luxembourg, la gare du Nord, la gare de l’Est, Saint-Denis, Le Bourget et Stains. Il est envoyé depuis la gare Montparnasse pour porter l'ordre de reddition aux Allemands retranchés au palais Bourbon dans les locaux de l'Assemblée nationale[8]. Il doit négocier seul et désarmé, au milieu d'eux, au risque de se faire tuer si les choses tournent mal. Il participe ensuite à la campagne de Lorraine, la bataille des Vosges, la bataille d'Alsace, la poche de Colmar, la poche de Royan et de la pointe de Grave pour terminer au Berghof à Berchtesgaden pendant l'hiver 1944-1945.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il a reçu six blessures légères. Pour avoir été combattant pendant l'ensemble du conflit, notamment la bataille de l'Atlantique et la campagne de la Manche, il reçoit au début d' à Argenton-sur-Creuse la Croix de guerre 1939-1945 avec trois citations, des mains du général Leclerc. En , comme les deux tiers de ses camarades anciens élèves de l’École navale en Grande-Bretagne, il poursuit sa carrière dans la Marine nationale française. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur à la fin de l'année 1946.

Il est titulaire des brevets de Nageur de combat, Brevet d’escouade commando, Brevet d'instructeur parachutiste, de fusilier marin au Royal Naval College[9]. Par ailleurs il obtient les brevets de pilote d'ULM, de planeur, de deltaplane, de ballons, et d'autogire obtenus pendant la Seconde Guerre mondiale au Royal Naval College[9]. À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, il suit, du au , à la base aéronavale de Chapel Hill[10] en Caroline du nord (États-Unis) les cours de pilote de chasse et en sort breveté. Après un stage à l'école de l'aviation embarquée de la BAN Cuers du au , il est breveté pilote d'aéronautique et poursuit une carrière dans l'aéronavale. D'abord affecté à la base d'aéronautique navale (BAN) d'Hyères (Le Palyvestre) le , à la flottille 4 F puis à la flottille 3 F, dotées de Douglas SBD-5 en novembre 1946[9]. Le , il est responsable du service intérieur et capitaine de compagnie[9]. Il effectue de 1946 à 1948 et de 1952 à 1954 deux campagnes de guerre en Indochine dans l'aviation embarquée, avec appontages sur porte-avions, de jour comme de nuit, durant deux ans et demi[9].

Lieutenant de vaisseau le . Le , il est affecté comme officier en second de l'escadrille 50 S, l'escadrille d'instruction de l'École navale (basée à Lanvéoc). En 1948, il obtient le brevet de pilote d'hydravion[9]. En 1951, il est l’un des premiers pilotes d’hélicoptères français en obtenant son brevet de pilote aux États-Unis auprès de Sikorsky, l’un des développeurs des premiers hélicoptères[9].Le , il est affecté comme chef du service d'instruction, puis officier en second à la flottille 2 F à la BAN Port-Lyautey comme officier en second de la 2 F, équipée de d'avions de patrouilles maritimes Lancaster[9].En 1952, il obtient le brevet de pilote de ligne[9].

Entre le et le , il devient officier en second de la flottille 6 F, affectée à la BAN de Lartigue (Oranie) (avions embarqués Grumman équipée de bombardiers-torpilleurs TBM[11],[12]. Du au , il est le commandant de la flottille 6F. Du au , il embarque à bord du porte-avions La Fayette en tant que chef du service pont d'envol-hangar (PEH). Durant cette période, il effectue deux missions en Indochine dans l'aéronavale, embarqué sur porte-avions, avec appontage de jour et de nuit (guerre d'Indochine)[9].

Capitaine de corvette le . Du au , il est chef du service instruction de la BAN Hyères-Le Palivestre. Du au , il est affecté au 3e bureau de l'état-major de la marine. Du au , il est stagiaire à l'école supérieure de guerre navale. Du au , il est affecté au 3e bureau section aéronautique de l'état-major de la marine[9].

Du au [9], il est adjudant de la 2e division d'escorteurs d'escadre (DEE2), à bord de l'EE Duperré. Du au , il prend le commandement de l'escorteur rapide Le Picard et brièvement en fin d'embarquement il est chef de la 3e division d'escorteurs rapides : la 3e DER[9].

Capitaine de frégate le , il débarque du Picard le . Il est élève du Collège de défense de l'OTAN entre le et le [9]. D'abord du au [9], il est affecté à la division emploi de l'État-Major des armées, puis du au [9], commande l'aéronautique navale de la région parisienne à Dugny-Le Bourget.

Capitaine de vaisseau le . Du au , il est affecté à la division Armements navals, à l'État-major des armées. Il commande la frégate lance-missiles Suffren du au . Entre le et le , il fait ensuite partie du groupe de travail sur l'avenir de la Marine (État-major de la Marine). Il est auditeur au Centre des hautes études militaires (CHEM) et à l'Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN) entre le et le . Il commande ensuite l'aéronautique navale de la 2e région maritime (Brest) entre le et le . Entre le et le , il est chef de la division Études générales à l'État-major des Armées.

Philippe de Gaulle en 1976.

Contre-amiral le et commande le Groupe naval d'essais et de mesures (GROUPEM) du au , hissant sa marque sur le bâtiment réceptacle Henri Poincaré. Il commande ensuite l'aviation de patrouille maritime (ALPATMAR) à la BAN Dugny-Le Bourget entre le et le .

Philippe de Gaulle en 1976.

Vice-amiral le , il commande l'escadre de l'Atlantique du au .

Élevé au rang et appellation de vice-amiral d'escadre le , il préside la commission permanente des essais entre le et le .

Élevé au rang et appellation d'amiral, le , Philippe de Gaulle termine sa carrière au poste d'inspecteur général de la Marine du au avant d'être admis en deuxième section, le [9].

Par ailleurs il enseigne à l’École supérieure de Guerre navale (1958-1959, 1962-1967, 1968-1982), au Centre des hautes études militaires (1969-1982), a l’Institut des hautes études de Défense nationale (1969-1982) et au Collège de défense de l'OTAN (1962-1967)[9]. Il est membre du Conseil supérieur de la Marine à partir de 1977[9]. Il dirige la délégation française lors des négociations de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, convention conclue à Montego Bay (Jamaïque) le après 9 ans de discussions[9]. Celle-ci prévoyant la création du Tribunal international du droit de la mer et de l’Autorité internationale des fonds marins[9].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Certains écrits de Charles de Gaulle évoquent la possibilité d'une carrière politique pour son fils. Il écrit le  : « Je sais qu'à Port-Lyautey, comme ailleurs, tu feras honneur à tout ce que, désormais, notre famille représente et qui sera un jour sans doute ta propre charge » ; puis, le  : « Si je suis mort ou hors de course lors de l'éruption du volcan, c'est toi, mon fils, qui devras devenir le De Gaulle du nouveau drame ». Dans une lettre du , on trouve : « Les événements m'amènent à réfléchir à ce qui pourra peut-être prolonger ou reprendre ce que j'ai entrepris à la tête de notre pays et, par là même, Philippe de Gaulle ne manque pas de m'occuper ». Le , le général donne à son fils ces instructions :

« S'il devait arriver que je disparaisse prochainement sans avoir directement fait connaître qui, dans les circonstances présentes, je souhaite que le peuple français élise pour mon successeur immédiat comme Président de la République, je te confie le soin de publier aussitôt la déclaration ci-jointe. Je dis : mon successeur immédiat, parce que j'espère qu'ensuite c'est toi-même qui voudras et pourras assumer à ton tour la charge de conduire la France[13]. »

À la fin des années 1960, un parti gaulliste « légitimiste », le Centre des républicains libres se constitue. Mené par Joseph Bozzi, cousin du député Jean Bozzi, il préconisait le recours à l'amiral Philippe de Gaulle comme seul héritier possible du gaullisme. Son influence demeura néanmoins très faible.

Philippe de Gaulle est membre du Bureau Politique du RPR entre 1984 et 2002, Secretaire national aux relations extérieures (1989-1994)[9]. Il est élu Conseiller de Paris (1983-2008), adjoint au Maire de Paris chargé des relations extérieures (1983-2001), et Conseiller régional d'Île-de-France (1986-2004), second vice-président chargé des affaires internationales et européennes (1986-1998)[9]. Il est élu sénateur de Paris le 28 septembre 1986 puis réélu le , membre de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, rapporteur du Budget de La Défense (1986-2004) , et président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (1986-2004)[9].

En 2006, il devient membre du comité d'honneur du Mouvement initiative et liberté. Philippe de Gaulle est également président honoraire du comité d'honneur du syndicat étudiant UNI[14].

Carrière artistique[modifier | modifier le code]

Dès 1946, il commence à exposer régulièrement aux salons de Bretagne et au Salon de la Marine[15],[16] où il obtient successivement la lettre de félicitations du ministre de la Marine (1946), la médaille de bronze du Salon de la Marine (1948), la médaille d'argent du Salon de la Marine (1950), la médaille d'or du Salon de la Marine (1952)[9].

En 1952 le jury du Salon de la Marine lui attribue une commande de tapisserie pour le bar des officiers situé rue Royale (1952)[9]. Sa première exposition a lieu en 1952 à Brest[9]. En 1956, le musée néocalédonien de Nouméa expose ses peintures[9]. Il peint des panneaux décoratifs pour dix unités de la marine nationale (pour les porte-avions Clemenceau et Foch, le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc, les avisos Victor Schœlcher et E.V. Henry)[9]. En 1962, il réalise un panneau intitulé Jean Bart pour l'appartement Flandres du paquebot France[9].

Après avoir dessiné le logo de la mythique Calypso, le navire de recherche océanographique du commandant Cousteau, il réalise et conçoit en 1989 l'épée en cristal pour l'entrée de ce dernier à l'Académie française[9].

Son œuvre est complétée par des affiches, des calendriers, des plaquettes (Vous serez marins, une brochure de la Marine nationale, 1961), des dépliants, des cartes postales, des cartes de vœux, divers films d'instruction... pour la Marine nationale (Décor du cercle de Borda à l'École navale de Lanvéoc-Poulmic), les Phares et balises, la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), la SNCF, Air France (Châteaux de France, onze panneaux pour les Boeing 707), et diverses compagnies aériennes, des panneaux indélébiles sur toile comme Un courtier maritime aux Indes au XVIIIe siècle pour la Société Socomet, un panneau décoratif Grand planisphère pour les Messageries maritimes, une décoration du cargo Jumièges pour la compagnie maritime Worms[9]...

Il illustre de nombreux livres (Jean Raynaud, Chefs de mer, 1950; A.E.N., Chansons Baille, 1952; Jean-François Navard, Les Fistots, 1954; Charles Maurel, S.O.S. patrons pêcheurs, 1956; Roger Coindreau, L'Argot Baille, 1957; Jacques Mordal, La Marine en bois, 1975; Roger Vercken, Marine et bons usages, 1986) ainsi que de nombreux articles pour Le Figaro, la Revue maritime, L'Écho du marin, Cols bleus[9]...

Il est aussi l'auteur de tapisseries : Antilles (1948), L'Astrolabe et la Zélée (1949), L'Homme en jaune (1958), Fête sur la Sophie (1962), Antarctique (1966), Venise (1970), Moscou (1972), Chasse à la baleine (1975), Le port de Rochefort (1984), Attaque du Gloria Regis par un chébec (1986), Quadriptyque Extrême-Orient, les Quatre saisons avec Yang-Tsé Kiang (automne) (1988), Japon (printemps) (1990), Baie d'Along (été) (1992), Pékin (hiver) (1994)[9].

En 1966, il est invité d'honneur du Salon des armées[9]. Il est admis en 1973 à la Société nationale des beaux-arts en qualité de sociétaire[9]. Il conçoit le monument aux morts de l'AEN à l'École navale en 1981[9]. En 1984, il conçoit la crypte du souvenir à l’École navale. En 1985, il devient membre de la Commission supérieure des monuments historiques et membre du comité culturel de la commission française de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)[9]. En 1987, il conçoit des panneaux décoratifs pour le bureau du ministre de la Défense nationale, du ministre des Anciens combattants et victimes de guerre, du chef d'État-Major des Armées, du chef d'État-Major de la Marine, du chef d'État-Major de l'Armée de l'air, du chef d'État-Major de l'Armée de terre et du chef d'État-Major particulier du président de la République[9]. Une rétrospective lui est consacrée en 1988 au Crédit mutuel de Bretagne[9]. Il est président de la Société nationale des beaux-arts entre 1988 et 1990[9]. Une rétrospective lui est consacré au Musée national de la Marine en 2001-2002[9].

Il devient peintre agréé au corps des Peintres officiels de la Marine en 1954, peintre titulaire dans le corps des Peintres Officiels de la Marine en 1966, président du jury du Salon de la Marine (1972-1982), président de l'association des Peintres officiels de la Marine (1968-1988)[9].

Associations et Sociétés Savantes[modifier | modifier le code]

Il est élu membre de la Société de géographie (1973)[9], de la Société des explorateurs français (1973)[9]. Il est élu correspondant (1973) puis membre de l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux (1976)[9], de la Société nationale académique de Cherbourg (1976)[9], de l’Académie des belles-lettres, sciences et arts de La Rochelle (1976)[9], de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen (1976)[9], de l’Académie de Marseille (1977)[9], de l’Académie du Var (1977)[9], de l’Académie de marine (1977, trésorier 1979-1982, secretaire perpétuel adjoint 1982-1984, secrétaire perpétuel 1984-1998, vice-président 1998-2000, président 2000-2002)[9], du Bureau des longitudes (1978)[9]. Il est élu correspondant (1976) puis membre de l’Académie des sciences d’outre-mer (1978, vice-président 1986-1988, président 1988-1990)[9], de l’Académie royale des sciences navales de Suède[9] (1979), de l'Académia de Marinha du Portugal (1979)[9], et de l'Académie des sciences (1980)[9]. Il est élu membre de l'Association des écrivains combattants (1980)[9]. Il est membre fondateur de l’Académie de l’air et de l’espace (1983, vice-président de 1987 à 1991, président de 1991 à 1995)[9].

Il est administrateur du Musée national de la Marine de Paris (1971-1979), de la Caisse nationale militaire de sécurité sociale[9], de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre[9], de l’Institution de gestion sociale des armées (1971-1982)[9], du CNEXO (1977-1984) devenu Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (1984-1987)[9], de la Fondation Albert Ier, Prince de Monaco (1977-1983)[9], et de la Fédération nationale du Crédit maritime (1983-1986)[9]. Il est président du conseil d'administration du Musée national de la Marine de Paris[9] (1979-1998), du Comité de documentation historique de la marine (1980-2000)[9], de la Commission française d’histoire maritime[9] (1981-2000), de l'Association des amis du Musée de la mer pour l'Atlantique (1982-2000)[9], de l’Association des anciens élèves de l’École navale (1983-1987, 1989-1993)[9], de l'Institut français de navigation (1984-1996)[9], de la Fondation Albert Ier, prince de Monaco (1983-1999)[9], de la Société nationale de sauvetage en mer (1984-1996)[9], du Yacht Club de France[9] (1986-1996), de la Société française d'histoire militaire (2000-2004)[9].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Tombe de Henriette de Gaulle au cimetière de Colombey-les-Deux-Églises.

Le , Philippe de Gaulle épouse à Poncin dans l'Ain, Henriette de Montalembert de Cers (1929-2014), de la famille de Montalembert et filleule du comte de Paris[13]. Le mariage religieux est béni par l'amiral Georges Thierry d'Argenlieu (en religion : père Louis de la Trinité, carme déchaux) en la chapelle du Château d'Épierre (Ain) à Cerdon le [17]. L'amiral de Gaulle dit d'elle : « Elle est le contraire de ces femmes sophistiquées et artificielles dont le genre ne me séduit guère ».

Le couple a eu quatre fils, et à , six petits-enfants et deux arrière-petits-enfants[18] :

Philippe de Gaulle fête son 100e anniversaire le [21].

Bien que Philippe de Gaulle ait rejoint son père dès le lendemain de son célèbre appel, le , sans d'ailleurs avoir entendu celui-ci, il ne sera jamais nommé membre de l'ordre de la Libération et c'est Hubert Germain décédé en , qui sera considéré par l'Histoire comme le dernier représentant des compagnons de la Libération[21].

Mémoires[modifier | modifier le code]

Philippe de Gaulle est l'auteur de Mémoires accessoires (2001) et d'un ouvrage en deux tomes intitulé De Gaulle, mon père (2003 et 2004), publiés sous la forme d'entretiens avec l'écrivain Michel Tauriac. Cet ouvrage, qui a obtenu un succès en librairie et bénéficié d'une couverture médiatique, est sujet à de nombreuses controverses, notamment en ce qui concerne la guerre d'Algérie. Philippe de Gaulle a ainsi été condamné le par la cour d'appel de Montpellier à verser un euro de dommages et intérêts ainsi que 1 500 euros de frais de justice à chacun des trois harkis plaignants, pour « diffamation envers des agents de l'autorité publique ». Il avait en effet écrit : « Et puis, tout le monde ne voulait pas partir comme ces 100 000 harkis qui ont rejoint l'armée algérienne ». La cour a estimé qu'il insinuait par là que les harkis assassinés étaient morts par leur propre faute ou leur erreur de choix. Dans un arrêt du , la Cour de cassation a annulé cette condamnation au motif que « les propos en cause ne visaient pas des personnes formant un groupe suffisamment restreint pour qu'un soupçon plane sur chacun de ses membres et leur donne le droit de demander réparation du préjudice résultant de l'infraction dénoncée »[22].

D'autres passages ont été également dénoncés, tel celui attribuant les événements de Mai 68 à l'action occulte de services secrets étrangers. Lorsqu'il évoque les propos de son père sur le peuple juif, on a pu noter qu'il n'emploie pas une seule fois le terme de génocide.

Certains historiens ont également été critiques à son égard. Pierre Nora par exemple, a écrit que l'amiral avait « maréchalisé » et « pétainisé » le Général. Il a fait relever par Jean Lacouture et Éric Roussel les grossières erreurs factuelles commises par Philippe de Gaulle[23]. Néanmoins, l'ouvrage De Gaulle, mon père reste une source d'informations de première main sur le Général, dans sa vie privée et dans sa vie politique. L'amiral relate les entretiens qu'il a eus avec son père tout au long de sa vie, tant sur les actions que celui-ci a menées que sur les raisons de ses prises de décisions. L'intérêt de ces entretiens entre père et fils est que, pour chacun d'eux, Philippe de Gaulle en retrace les lieux, les dates et les circonstances, souvent par rapport à ses permissions militaires ou ses congés, ne rencontrant généralement son père que quelquefois par an.

L'amiral a également été longtemps critiqué pour son refus d'ouvrir les archives de son père (à la disposition du public depuis peu[Quand ?]). On peut[Qui ?] y voir une certaine pudeur du fils envers son père qui n'aurait certainement pas voulu que fût livrée au public la totalité de ses archives telles que des brouillons de discours, les fréquentes notes de réflexion pesant le pour et le contre avant une prise de décision, ainsi que des documents d'ordre privé tels des actes notariés, de la correspondance privée[Interprétation personnelle ?]. Il publia les Lettres, Notes et Carnets de Charles de Gaulle en 13 tomes entre 1980 et 1997.

Publications[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Le général de Gaulle n'a jamais fait son fils compagnon de la Libération, sans doute par refus de prêter le flanc à d'éventuelles accusations de népotisme[30]. Philippe de Gaulle ne se vit pourtant même pas remettre la médaille de la Résistance, son père lui ayant dit incidemment qu'au comité chargé de l'attribution de cette distinction : « On ne t'a pas proposé »[31].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Michel Tauriac, De Gaulle avant de Gaulle – La construction d'un homme, Paris, Plon, 2013, 471 p., chap. 16.
  2. Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père, Plon, 2004.
  3. François-Guillaume Lorrain, « L’amiral de Gaulle souffle ses cent bougies », sur Le point,
  4. Le Figaro avec AFP, « Décès de l'un des trois derniers compagnons de la Libération, Pierre Simonet », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  5. Philippe-Jean Catinchi, « L’ancien résistant Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin pendant la seconde guerre mondiale, est mort », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  6. « histoire de l’École navale des Forces navales françaises libres », sur École navale (consulté le ).
  7. « régiment blindé de fusiliers marins », sur rbfm-leclerc.com (consulté le ).
  8. Stéphane Hoffmann, « Sept morts oubliés. Un épisode peu connu de la guerre 39-45 », Le Figaro Magazine, semaine du 15 novembre 2019, p. 106.
  9. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae af ag ah ai aj ak al am an ao ap aq ar as at au av aw ax ay az ba bb bc bd be bf bg bh bi bj bk bl bm bn bo bp bq br bs bt bu bv bw et bx « Ecole Navale / Espace tradition / Officiers célèbres », sur ecole.nav.traditions.free.fr (consulté le )
  10. U.S. Navy Pre-Flight School, Chapel Hill, N.C.
  11. « flottille 6 F », sur enpa-capmatifou.org (consulté le ).
  12. « Flotille 6F », sur netmarine (consulté le )
  13. a et b Joseph Valynseele en collaboration avec Nicole Dreneau (préf. Alain Peyrefitte), La Parentèle de Charles et Yvonne de Gaulle, éditions de L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, .
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  15. Jean-Noël Marchand, Dictionnaire des peintres français de la mer et de la Marine, Paris, Arts et Marine, , p. 24
  16. Gaël Hautemulle, « La mer inspire les peintres officiels de la Marine », Ouest-France, no 23265,‎ , Mer (ISSN 0999-2138, lire en ligne, consulté le )
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  18. Caroline Pigozzi, « De Gaulle : Le dernier adieu de son fils », sur parismatch.com, .
  19. 53 membres de la famille de Gaulle rédigeront un article dans Le Monde intitulé « Non », sous l'impulsion de Rémi de Gaulle.
  20. Décret du 15 septembre 2016 portant nomination d'un conseiller d'État en service extraordinaire.
  21. a et b Fraçous Guillaume Lorrain, « L’amiral de Gaulle souffle ses cent bougies », Le Point,‎ (lire en ligne)
  22. Cour de cassation, criminelle, Chambre criminelle, 29 janvier 2008, 06-86.474, Publié au bulletin, (lire en ligne).
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  24. Google Livre "L'Accord secret de Baden-Baden Comment de Gaulle et les Soviétiques ont mis fin à mai 68" de Henri-Christian Giraud, consulté le 16 décembre 2020
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  30. « Son père, Jacques Chirac, la Libération : Philippe de Gaulle "se souvient" », sur parismatch.com,  : « Quelques jours après que mon père a clôturé l'Ordre, en 1946, décernant 1 061 croix et réservant une médaille à Churchill, il m'a confié : "Je ne peux pas te décerner une décoration de l'Ordre que j'ai créé. Tout le monde sait que tu es le premier des compagnons." »
  31. Philippe de Gaulle, Mémoires accessoires (1947-1979), Paris, Plon, , 329 p. (ISBN 2-259-18587-8, lire en ligne), p. 37.

    « Naturellement, je ne pouvais pas, toi mon fils, te faire compagnon de la Libération. Sinon à titre posthume ou si tu étais revenu gravement mutilé, et encore ! D'ailleurs, j'ai nommé un conseil de l'Ordre qui ne me l'a pas proposé et maintenant c'est terminé… sauf pour la Croix qu'on réserve à Churchill. »

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sur Charles de Gaulle[modifier | modifier le code]

Éditeur scientifique[modifier | modifier le code]

Avant-propos, préfaces, introductions et postfaces[modifier | modifier le code]

Sur Philippe de Gaulle[modifier | modifier le code]

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Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Filmographie[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]