Philippe Lepatre

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Philippe Lepatre
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Décès
(à 79 ans)
Paris 15e
Nom de naissance
Philippe Lazar
Nationalité
Activité
Formation
Mouvement

Philippe Lepatre, pseudonyme de Philippe Lazar, est un peintre et graveur français d'origine roumaine, né le à Bucarest, et mort le à Paris[1]. Ses œuvres sont signées du monogramme « PL ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Philippe Lepatre[Note 1], qui arrive à Paris en 1928, est étudiant à la Sorbonne avant d'aller suivre des cours d'architecture à Berlin. Durant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie dans le sud de la France où il commence à peindre. Participant à des actions dans la Résistance, il obtient la nationalité française en 1947 et s'installe à Paris en 1953 afin de se consacrer à la peinture et la gravure. Son travail se range dans l'abstraction lyrique et revêt un caractère intellectualisé, sa première exposition personnelle (Galerie Colette Allendy, 1956) étant soutenue par son texte Prolégomènes pour une philosophie de la critique.

Son exposition de 1968 à la Galerie Stadler est de même associée à ses écrits, avec la présentation qui y est faite de La réalité en sa totalité - Essai d'une hiérarchie, principe et fonction de l'œuvre d'art. Situant l'universalité en « principe le plus élevé », il y synthétise sa formation d'architecte et sa vocation picturale abstraite en y énonçant comme inconcevable « un art mural autre que non-figuratif, car lui seul s'intègre tout naturellement à l'architecture moderne: l'art non-figuratif est ce langage d'une nouvelle tradition universelle, d'un monde nouveau où le signe devient la réalité, et la réalité signe. Il est à l'art figuratif ce que l'algèbre est aux mathématiques »[2].

Éditions d'art[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

  • Galerie Colette Allendy, Paris, 1956 ;
  • Centre d'art contemporain, Rehovot, 1967 ;
  • Centre national de recherches esthétiques, Turin, 1968 ;
  • Galerie Rodolphe Stadler, Paris, novembre- ;
  • Galerie Simone Loliée, Paris, 1969 ;
  • Musée d'art moderne de la ville de Paris, 1972;
  • Rétrospective Philippe Lepatre, Paris, 1978[5].
  • Francis Briest, commissaire-priseur, deux ventes de l'atelier Philippe Lepatre, Hôtel Drouot, Paris, [6] et .

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Réception critique[modifier | modifier le code]

  • « Mon ami Lepatre est un peintre qui vit l'aventure des actuels "espaces abstraits" dont le potentiel structurel sera le garant de base de l'avenir de cette ère autre qui se cherche. Profondément informé de certaines démarches essentielles de la philosophie moderne, il en vit les notions créatrices sur le plan le plus efficace de leur pouvoir artistique... Dans ce sens Lepatre me rassure quand, dans son texte (La réalité en sa totailté, n.d.l.r.), il cite les plus ambigus de mes aphorismes: ce qui montre qu'il sait être peintre et esthéticien. Il fait passer son message et de peintre et d'esthéticien à travers la rigoureuse liberté de l'éthique. » - Michel Tapié[8]
  • « Philippe Lepatre, avec d'autres peintres modernes, s'est aperçu que le pinceau glisse sur le papier et que s'étale la pâte, comme font l'une et l'un sur la surface polie de la porcelaine d'Asie. Ainsi, par le fait d'une grâce plus japonaise peut-être que chinoise, voici la merveille d'une peinture aussi pure que si elle était née sous unclair de pleine lune, voici la pureté des teintes fraîches et des tons, la limpidité des glacis, l'affirmation de la transparence. La morale de Lepatre est de laver le monde visible de toutes les souillures laissées par tous les âges, et de n'aventurer son fin pinceau qu'en des espaces absolument vierges. » - André Pieyre de Mandiargues[9]
  • « La peinture sur papier, matériau réceptif des Extrêmes-Orientaux, a mis en lumière son graphisme gestuel, par lequel, détaché des apparences, il dépeint ses sensations face aux rythmes de l'univers. » - Dictionnaire Bénézit[5]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Collections privées[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le Dictionnaire Bénézit orthographie « Lepâtre ». Les documents d'expositions ou de critiques (en particulier les textes de Michel Tapié et d'André Pieyre de Mandiargues qui furent proches de l'artiste) écrivent « Lepatre » sans accent.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Archives en ligne de Paris, 15e arrondissement, année 1979, acte de décès no 2872, cote 15D 557, vue 1/31
  2. Philippe Lepatre, La réalité en sa totalité - Essai d'une hiérarche, principe et fonction de l'œuvre d'art, Éditions Georges Fall, Paris, 1968, pages 39-40.
  3. Philippe Lepatre, La réalité en sa totalité, présentation de l'ouvrage
  4. a et b Calames, Édith Boissonnas et Philippe Lepatre, "Double", 1977, livre d'artiste dans les collections de la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet
  5. a b et c Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 8, page 533.
  6. La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°42, 30 novembre 1984, page 25.
  7. a et b Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
  8. Michel Tapié, préface à La réalité en sa totalité de Philippe Lepatre.
  9. André Pieyre de Mandiargues, in Catalogue de vente de l'atelier Philippe Lepatre, Francis Briest, Paris, 16 juin 1986.
  10. Catalogue L'œil d'un poète - Collection André et Bona Pieyre de Mandiargues, Christie's, Paris, 24 octobre 2011.
  11. Beaussant-Lefèvre, commissaires-priseurs à Paris, Catalogue de la collection Jean et Gilberte Lescure, Hôtel Drouot, 11 décembre 2009.
  12. Fonds Édith Boissonnas, Inventaire détaillé, Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Tapié, Philippe Lepatre, Éditions Galerie Stadler, 1968.
  • Rodolphe Stadler et Marcel Cohen, Galerie Stadler, trente ans de rencontres, de recherches et de partis pris, Éditions Galerie Stadler, 1985.
  • Francis Briest, commissaire-priseur à Paris (assisté de Laurence de Beaufort, expert), textes d'André Pieyre de Mandiargues, deux catalogues de la vente de l'atelier Philippe Lepatre, Hôtel Drouot, et .
  • Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Moeglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz, estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.

Liens externes[modifier | modifier le code]