Philippe Brennenstuhl

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Philippe Brennenstuhl
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Nationalité
Activité

Philippe Brennenstuhl, né le à Genève, est un militant nationaliste suisse, président du Parti nationaliste suisse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Brennenstuhl est attiré très tôt par les sports mécaniques, passe sa licence de moto à 16 ans et commence une carrière de pilote, à la fois automobile, moto, monoplace et avion. En 1988, victime d'un grave accident de la route, il doit abandonner ses espoirs d'une carrière sportive[1]. Il poursuit en revanche comme coach, notamment pour Marcel Fässler, pilote GT/Open et Ferrari[2].

Ami intime de François Genoud[3], celui-ci le forme politiquement et l'introduit auprès de l'homme politique algérien Ben Bella[4]. Brennenstuhl a été garde du corps et homme de confiance de plusieurs personnalités politiques et économiques comme l'homme d'affaires genevois Nessim Gaon et de l'ancien président Ben Bella. En 1984, alors qu'il est au service de l'ancien président algérien, il est arrêté et condamné pour trafic d'armes[4].

En 1999, il est l'un des membres fondateurs, avec René-Louis Berclaz, de l'association Vérité et Justice[5]. Il devient une « figure de l’extrême droite » en Suisse[6].

Les commémorations du Grütli[modifier | modifier le code]

Il est orateur et coorganisateur de « manifestations patriotiques » non officielles du Grütli, depuis 2002 jusqu'en 2016.

En 2005, le discours du président de la Confédération Samuel Schmid (UDC), faisant l'éloge de la politique suisse d'intégration, est copieusement hué, et le Conseiller fédéral est contraint de quitter les lieux à peine son discours terminé[7]. À l'occasion du , d'importantes mesures policières sont prises pour éviter des incidents similaires à ceux de l'année précédente. Un système de cartes d'accès au site est donc mis en place. La petite ville de Brunnen est maintenue toute la journée en état de siège et la police interdit l'accès du secteur à toute personne suspectée d'« extrémisme de droite ». 147 personnes seront expulsées manu militari du canton de Schwytz et 40 personnes, dont Philippe Brennenstuhl[8], seront arrêtées[9].

Le , il commémore la fête nationale suisse trois jours après son déroulement officiel sur la plaine du Grütli, en prononçant un discours devant 300 militants aux accents antimondialistes, antisionistes et antimaçonniques[10].

En 2008, 300 personnes participent à la commémoration[11]. Le , une nouvelle célébration sur le Grütli rassemble cette fois 180 personnes. Les discours seront prononcés par Philippe Brennenstuhl, Dani Herger et Philippe Eglin[12]. En 2012, la commémoration rassemble encore 200 personnes[13], mais seulement une cinquantaine de participants en 2014 et en 2016[14].

Le PNS[modifier | modifier le code]

Il est élu président du Parti nationaliste suisse (PNS) Vaud et Romandie en 2011[15] ne disposant d'aucun élu communal, cantonal ou fédéral[16].

Aux élections au Conseil National du , il se présente seul sur la liste du Parti nationaliste suisse dans le Canton de Vaud. Il obtient 780 suffrages[17].

Il se représente aux élections au Conseil National du dans le même Canton, mais cette fois avec trois autres candidats : Jérémy Oguey, David Rouiller et Stéphane Creutzberg-Bernheim[18]. La liste récolte 14 249 suffrages, soit 0,45 %[19].

En 2019, le PNS présente à nouveau une liste dans le canton de Vaud pour les élections au Conseil national. La liste comprend 11 candidats, dont 4 sont établis dans le Canton de Fribourg, la loi fédérale autorisant ce cas de figure[6]. Au soir du , sa liste n'obtient que 0,26 % des voix[20].

Condamnation[modifier | modifier le code]

Il est condamné en 2002 à trois mois de prison à la suite d'une dénonciation du conseiller national Vert Patrice Mugny, condamnation transformée en travail d'utilité publique pour avoir été co-éditeur du Contre-rapport Bergier, un document jugé raciste (Cp art. 261 alin.4) et révisionniste[21].

Théories[modifier | modifier le code]

Philippe Brennenstuhl estime qu'une vision mondialiste est à l'œuvre et qu'elle s'acharne à faire disparaître la « patrie », pour la remplacer par une « citoyenneté humanisto-mondialisée ». Il considère que la politique d'immigration actuelle est une immigration sauvage organisée et la compare à une arme de destruction massive des peuples et des cultures.

Il appelle à délaisser l'Union européenne qu'il considère comme totalitaire. Il défend l'« homogénéité » des peuples d'Europe, qu'il définit d'abord par la patrie comme principe spirituel et par la nation comme principe matériel. Il estime que la fusion de ses deux principes correspond à un « ordre naturel ». Pour lui, le libéralisme capitaliste est le « jumeau mental » du communisme, un système tyrannique et destructeur des peuples.

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Thaulaz, « Rencontre avec Philippe Brennenstuhl. », Auto & Sport,‎ , p. 20-21 (lire en ligne)
  2. Jean-Marie Wyder, « Potin », Les Suisses au Mans,‎
  3. Jean-Claude Buhrer, L'activiste pro-nazi suisse François Genoud se confesse à l'écrivain Pierre Péan, lemonde.fr, (lire en ligne)
  4. a et b Pierre Péan, L'extrémiste : François Genoud, de Hitler à Carlos, Paris, Fayard, coll. « Grands documents contemporains », 1996, pp. 354-355
  5. Frédéric Koller, « Le noyau dur des négationnistes entoure Gaston-Armand Amaudruz », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  6. a et b Patrick Chuard, « Fribourg exporte ses extrémistes », sur www.laliberte.ch, La Liberté, (consulté le )
  7. S. W. I. swissinfo.ch et a branch of the Swiss Broadcasting Corporation, « Les néo-nazis ébranlent la fête du Grütli » [archive], sur SWI swissinfo.ch
  8. http://www.partinationalistesuisse.ch/pdf/Rutliheft_2006_DER_VERRAT_LA_TRAHISON.pdf
  9. « Le Grütli retrouve le calme », sur arcinfo.ch (consulté le )
  10. Victor Fingal, « L'extrême droite s'offre le Grütli », (consulté le )
  11. (it) « 1° agosto: 300 estremisti di destra sul Grütli », sur Ticinonline, (consulté le )
  12. (de) « Rückblick 2009: Sind die fetten Jahre vorbei? – Antifa » (consulté le )
  13. « Rütli: 200 Personen folgen dem Ruf der PNOS auf das Rütli », sur Blick, (consulté le )
  14. (de) « Rechtsextreme feierten Schweiz auf dem Rütli ab », sur 20min.ch, .
  15. (de) Andreas Speit et Martin Langebach, Europas radikale Rechte : Bewegungen und Parteien auf Straßen und in Parlamenten, Zurich, Orell Füssli, , 288 p.
  16. « Recherche Députés », sur www.parlament.ch (consulté le )
  17. « Canton de Vaud: Résultat officiel votation / élection », sur elections.vd.ch (consulté le )
  18. Dépliant tout-ménage de la campagne La Suisse, Notre Pays, Notre Avenir - Parti Nationaliste Suisse
  19. « Votations et élections - Vaud », sur elections.vd.ch (consulté le )
  20. « État de Vaud // VOTATIONS ET ÉLECTIONS », sur Élection du Conseil National du 20 octobre 2019, (consulté le )
  21. « Révisionnistes jugés à Châtel tribunal prison ferme », sur loisirs.lagrue.ch (consulté le )