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Philibert Ier

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Philibert Ier de Savoie
Fonction
Grand maître (en)
Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade
-
Titres de noblesse
Duc de Savoie
-
Prédécesseur
Successeur
Baron de Vaud
-
Prince de Piémont
-
Prédécesseur
Successeur
Comte de Genève
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 16 ans)
LyonVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Surnom
Le chasseurVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Blanche-Marie Sforza (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason

Philibert Ier, dit le Chasseur[1], né le Chambéry en et mort à Lyon le , est le 4e duc de Savoie, prince de Piémont, comte d'Aoste, de Genève et de Romont, baron de Faucigny, de Gex et de Vaud, Grand-Maître de l'Ordre de l'Annonciade, de 1472 à 1482.

Philibert naît le 7 (Guichenon, 1660)[2],[3],[4] ou , au château ducal de Chambéry[2],[5]. Il est le second fils du duc de Savoie et prince de Piémont, Amédée IX, et de son épouse, Yolande de France, fille du roi de France, Charles VII, et sœur de Louis XI[1],[3]. Il a onze sœurs et frères.

Il a pour parrain, le marquis de Ferrare, et marraine, Jeanne de Chalon-Arlay, comtesse de La Chambre[2].

Ses parents meurent alors qu'il est encore jeune. Il a sept ans lors de la mort de son père, en 1472, et treize à celle de sa mère la régente Yolande de France, en 1478[6].

Lors de la mort de son père, la cour s'est réfugiée à Verceil, en Piémont, afin de fuir la révolte fomentée par son oncle paternel, Philippe de Bresse, dit Sans Terre, qui occupent les terres savoyardes[7]. La cérémonie d'investiture de Philibert a lieu rapidement à la suite de l'enterrement de son père devant la noblesse piémontaise, afin d'éviter que son oncle puisse revendiquer la succession[7].

Sa mère tente d'assurer les intérêts de son fils lors des guerres de Bourgogne (1474-1477), louvoyant entre le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, et la Confédération suisse[6]. Milan cherche également à prendre l'ascendance sur la Savoie[8]. La régente doit également faire face aux ambitions de ses beaux-frères, notamment Jacques de Savoie, comte de Romont, et Philippe Sans Terre, liés au parti bourguignon[6]. Par ailleurs, son frère, le roi de France, Louis XI cherche à ramener dans son camps la Savoie, et il voit aussi l'occasion « d'invoquer le lien du sang pour prendre la « défense » des intérêts de son neveu Philibert de Savoie. »[8]

Philibert est marié en à sa cousine Blanche-Marie Sforza ( ), fille de Galéas Marie, duc de Milan et de Bonne de Savoie, fille de du duc Louis Ier[9].

En , la régente et ses enfants, dont Philibert, partent s'installer dans le pays de Gex, se rapprochant notamment de la Bourgogne[10]. Charles le Téméraire lui a promis de la mettre en sécurité[10]. Yolande de Savoie lui refuse cependant un soutien militaire alors que le duc de Bourgogne qui souhaite enchainer les batailles[10]. Elle décide alors de se rendre à Genève, où au cours du voyage elle est enlevée le et envoyée au château de Rouvres[10]. Philibert réussi à s'échapper et son oncle Louis XIle fait amener près de lui tout en organisant la libération de sa sœur[10].

Le roi de France en profite pour nommer Philippe de Bresse en gouverneur de Piémont, et l'évêque de Genève, Jean-Louis de Savoie, pour gouverneur de Savoie[11]. Il se place également en protecteur du duc en prenant la tutelle sur son neveu[11].

Règne éphémère

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À la mort de sa mère, le , il prend en charge le gouvernement du duché à l'âge de treize ans[10]. Le roi place le duc Philibert sous la garde du seigneur d'Illins[11]. Au mois de , il fait nommer le comte de la Chambre, gouverneur de Savoie et de Piémont[11].

Il se rend à Lyon, en 1482, afin de rencontrer le roi Louis XI.

Mort et succession

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Guichenon (1660) racontait que le duc « pour avoir fait excès à la chasse en des tournois et courses de bague à Lyon, tomba malade »[12].

Le jeune duc Philibert de Savoie meurt le , à Lyon[13],[14],[4],[15], à la suite d'une partie de chasse[3]. Blanchard donnait le [3], tandis que des auteurs donnent le . « Cette fin prématurée donna lieu à des soupçons d'empoisonnement. Rien de positif ne vint les appuyer » (Menabrea)[16].

Son corps est ramené en Savoie et inhumé en l'abbaye d'Hautecombe, nécropole de la dynastie des Savoie [7],[17]. Ses entrailles sont quand à elles déposées dans l'ancienne église du couvent des Célestins de Lyon, près de son aïeul, le duc Louis Ier[13],[17].

Le duché de Savoie passe à son frère Charles[15], et sa veuve se remariera en 1494 à Maximilien Ier de Habsbourg, empereur germanique.

Notes et références

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  1. a et b Guichenon 1660, p. 563.
  2. a b et c Guichenon 1660, p. 564.
  3. a b c et d Claudius Blanchard, Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie : avec pièces justificatives inédites, Chambéry, Puthod, , 741 p. (lire sur Wikisource), p. 44.
  4. a et b Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg, Gromier Ainé, , 518 p. (BNF 30556006, lire en ligne), p. 445.
  5. APG, p. Philibert Ier.
  6. a b et c Bernard Andenmatten, « Yolande de France » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  7. a b et c Bernard Andenmatten et Laurent Ripart, « Ultimes itinérances », dans Agostino Paravicini Bagliani, Eva Pibiri, Denis Reynard, (collectif), L'itinérance des seigneurs (XIVe – XVIe siècles) : Actes du colloque international de Lausanne et Romainmôtier, 29 novembre-1er décembre 2001, Lausanne, éd. A. Paravicini Bagliani et al., coll. « Cahiers lausannois d’histoire médiévale », , 413 p. (ISBN 2-940110-47-6, lire en ligne), chap. 34, p. 193-247.
  8. a et b Fabien Levy, « « L’universelle araigne » : Louis XI, Gênes, Milan et la Savoie dans la crise de 1474-1476 », Études Savoisiennes, nos 13-14,‎ 2004-2005, p. 69-92 (lire en ligne [PDF]).
  9. Marcelle Despond, Les comtes de Gruyère et les guerres de Bourgogne [suite], Fragnière Frères, , 109 p. (lire en ligne).
  10. a b c d e et f Ariel Pierre Haemmerlé, Genève. Les dates les plus importantes de son Histoire, 180° éditions, , 364 p. (ISBN 978-2-94072-122-1, lire en ligne).
  11. a b c et d Édith Thomas, « Étude sur les relations de louis XI avec la Savoie », in Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion de 1931 pour obtenir le diplôme d'archiviste paléographe, École nationale des chartes, Paris, 1931, p. 187-192 (lire en ligne).
  12. Guichenon 1660, p. 572-573.
  13. a et b Guichenon 1660, p. 573.
  14. Historiae patriae monumenta edita iussu regis Caroli Alberti. Scriptorum tomus I, 1840, col. 663-664 (lire en ligne).
  15. a et b Jean-François Gonthier, « Annecy au XVe siècle (suite) », Revue savoisienne, Annecy, Imprimeries Thésio/Perrissin, vol. A40,‎ , p. 111 (lire en ligne).
  16. Léon Menabrea, Chroniques de Yolande de France, duchesse de Savoie, sœur de Louis XI, vol. 1, Académie de Savoie, Imprimerie de Puthod fils, , 312 p., p. 27.
  17. a et b Paolo Cozzo, « Stratégie dynastique chez les Savoie: une ambition royale, XVI-XVIIIe siècle », dans Juliusz A. Chrościcki, Mark Hengerer, Gérard Sabatier, Les funérailles princières en Europe, XVIe – XVIIIe siècle : Volume I : Le grand théâtre de la mort, Les Editions de la MSH, , 412 p. (ISBN 978-2-73511-686-7, lire en ligne), p. 217-235.

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Bibliographie

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  • Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe-début XVIe siècle, Rennes, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X).
  • Samuel Guichenon, Histoire généalogique de la royale maison de Savoie : Livres 1-2 / ; enrichie de plusieurs portraits, sceaux, monnaies, sculptures et armoiries, Lyon, G. Barbier, , 1073 p. (lire en ligne), p. 563-573

Articles connexes

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Liens externes

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