Petaurista leucogenys
Pétauriste du Japon, Écureuil volant géant du Japon, Musasabi
Le pétauriste du Japon (Petaurista leucogenys), plus communément désigné sous les noms d’écureuil volant géant du Japon, ou bien sous l’appellation japonaise de musasabi (鼯鼠 ; 鼺鼠 ), est une espèce de rongeur de la famille des sciuridés du genre pétaurista. Avec le polatouche du Japon (pteromys momonga), il fait partie des deux espèces d’écureuils volants endémique du Japon.
Description
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C'est l'un des plus grands rongeurs indigènes du Japon : son corps mesure de 27 à 49 cm, sa queue de 28 à 41 cm et son poids varie entre 700g et 1.5 kg.
Sa fourrure sur la partie supérieur du corps, de la tête jusqu’au bout de la queue, est d’une couleur brunâtre très foncée, le rendant difficile à distinguer dans la nuit. Son ventre est d’un brun plus clair, voire blanchâtre. L’appellation scientifique leucogenys, lui donnant parfois le nom de « pétauriste à joues blanches », lui vient de ses motifs blanchâtre caractéristiques, visible sur le tour de la tête.
Le pétauriste du Japon possède une membrane appelée patagium reliant ses membres antérieurs et postérieurs, lui permettant de planer entre les arbres, à la manière d’un planeur. Lorsqu’il s’élance, un cartilage spécial situé sur son poignet s’étend pour augmenter la surface du patagium[1]. Sa queue touffue lui sert de gouvernail durant le vol.
Ce grand écureuil volant est souvent confondu avec le polatouche du Japon, une autre espèce de sciuridé volant présente au Japon. Cependant, il s’en distingue par sa plus grande taille et la forme de son patagium, qui relie aussi son cou et sa queue, contrairement au polatouche[1]. De plus, il vit en solitaire, alors que le Pteromys vit en petits groupes de cinq individus en moyenne[2].
Répartition et sous-espèces
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Endémique du Japon, l'espèce est présente sur les îles de Honshū, Shikoku et Kyūshū[3]. Elle se divise en trois sous-espèces régionales[4] :
- Petaurista leucogenys leucogenys (Temminck, 1827)
- Petaurista leucogenys nikkonis Thomas, 1905
- Petaurista leucogenys oreas Thomas, 1905
- Petaurista leucogenys hintoni Mori, 1923
Écologie et comportement
[modifier | modifier le code]Le musasabi vit dans les forêts mixtes de plaine et de montagne[5]. Il préfère les forêts denses où se trouvent des arbres hauts et creux, idéals pour y faire son nid pour s'y préserver des prédateurs et des intempéries[1]. Il peut aussi être aperçu dans des zones urbaines[6]. L'espèce niche dans des cavités d’arbres ou dans les greniers de maisons. Les femelles occupent un territoire d'environ un hectare, tandis que les mâles couvrent environ deux hectares mais leurs territoires se chevauchent.
Il s’agit d’un mammifère aux mœurs nocturne. La nuit, il se déplace dans les arbres en planant de branche en branche[7]. Ses sauts sont d'une longueur moyenne de 50 m ; son vol plané peut cependant dépasser les 150 m, un record ayant étant mesuré à 160,2 m[8]. Son vol peut atteindre une vitesse de 16 mètres par seconde[9].
Son régime alimentaire est composé de jeunes pousses, de feuilles, de graines, de glands, de fruits comme des kakis, de bourgeons, ainsi que de fleurs comme des fleurs de camélia. C’est un animal strictement arboricole, il ne descend jamais au sol pour se nourrir.
Le rut a lieu deux fois par an, en hiver et au début de l’été. Les mâles se battent violemment au moment de la saison des amours pour la conquête de partenaires. La femelle donne naissance à un ou deux petits après une gestation d’environ 74 jours. Seule la mère s’occupe des petits, qui quittent le nid vers 58 jours et sont sevrés à environ 91 jours[2].
Les principaux prédateurs du pétauriste du Japon sont la martre du Japon, le putois itatsi, le renard roux, ainsi que les rapaces nocturnes et diurnes. Curieusement, le macaque japonais ne le chasse pas mais l’attaque systématiquement lorsqu’il le croise, probablement en raison de son mode de déplacement similaire à celui des rapaces, leurs prédateurs naturels[10]. Dans son milieu naturel, l’espérance de vie est de 6 à 10 ans, mais elle peut atteindre 15 ans en captivité.
Le musasabi et l’homme
[modifier | modifier le code]Au Japon, le pétauriste a longtemps été chassé pour sa viande et sa fourrure[5]. Il est mentionné dès la période Jōmon, et des vestiges suggèrent qu'il a été consommé par les habitants de l'époque[11].
Au cours de la période Édo, le pétauriste faisait l’objet de légendes et de récits populaires : lorsqu'une chauve-souris ou un blaireau atteignait un âge avancé, il pouvait se transformer en créatures volantes hématophages appelées nobusuma ou notappō, pouvant s’attaquer aux êtres humains durant leur sommeil[12].
Aujourd’hui, l’espèce n’est pas considérée comme menacée, bien qu'elle soit affectée par la déforestation et l'urbanisation.
Références
[modifier | modifier le code]- D.W. McDonald, 小型草食獣 動物大百科 5, 平凡社, , 40-41 p.
- 大渕希郷, 『動物園を100倍楽しむ!』, 緑書房, 2023, p. 110.
- ↑ (en) Référence UICN : espèce Petaurista leucogenys (Temminck, 1827) (consulté le )
- ↑ 大渕希郷, 『動物園を100倍楽しむ!』, 緑書房, 2023, p. 108.
- « 千葉県にムササビは生息しているか? », 千葉県立中央博物館 (consulté le )
- ↑ (en) Shanna Wheeler, « Petaurista leucogenys », sur Animal Diversity Web, University of Michigan, museum of zoology (consulté le ).
- ↑ Takao 599 Museum, « Petaurista leucogenys (l’Écureuil volant géant japonais) » (consulté le ).
- ↑ (en) « Gliding performance of the red giant gliding squirrel Petaurista petaurista »
- ↑ 大渕希郷, 『動物園を100倍楽しむ!』, 緑書房, 2023, p. 109.
- ↑ 大西賢治, 山田一憲, 中道正之, « ニホンザルによるムササビへの攻撃反応 », 霊長類研究, vol. 26, no 1, , p. 35-49 (DOI 10.2354/psj.26.35)
- ↑ 植月学, 『十二支になった動物たちの考古学』, 新泉社, 2015, p. 58.
- ↑ (en) Theresa Bane, Encyclopedia of Beasts and Monsters in Myth, Legend and Folklore [« Encyclopédie des bêtes et des monstres dans les mythes, les légendes et le folklore »], Jefferson, Caroline du Nord, McFarland, , 1re éd., 428 p. (ISBN 978-1-4766-2268-2 et 147662268X, OCLC 948297199, lire en ligne), p. 241.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Référence Animal Diversity Web : Petaurista leucogenys (consulté le )
- (en) Référence BioLib : Petaurista leucogenys (Temminck, 1827) (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Petaurista leucogenys (Temminck, 1827) (consulté le )
- (fr + en) Référence ITIS : Petaurista leucogenys (Temminck, 1827) (consulté le )
- (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Petaurista leucogenys Temminck, 1827 (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Petaurista leucogenys (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce Petaurista leucogenys (Temminck, 1827) (consulté le )