Persécution des chrétiens dans la Rome antique

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La persécution des chrétiens sous l'Empire romain dura jusqu'au IVe siècle, de manière plus ou moins importante.

Ainsi que le rappelle Marie-Françoise Baslez, « les formes prises par la persécution – répression, châtiments et supplices – ne peuvent se comprendre en dehors de la communauté ou de l'État qui la met en place, ni indépendamment d'un contexte socio-culturel[1] ».

Les deux premiers siècles[modifier | modifier le code]

Saint Érasme flagellé en présence de l’empereur Dioclétien. Fresque byzantine, milieu du VIIIe siècle, musée national de Rome.

D'un point de vue historique, on ne peut parler de persécution religieuse — au sens contemporain — à propos des chrétiens durant les deux premiers siècles de l'Empire, d'autant que l'époque de la séparation du judaïsme et du christianisme est mal définie[note 1]. En outre, les historiens actuels estiment le nombre de chrétiens en Occident insuffisant pour donner matière à des persécutions de masse[note 2]. L'historiographie des persécutions s'est longtemps fixée sur le discours historique d'Eusèbe de Césarée, considérant jusqu'à la fin du XXe siècle que les persécutions contre le christianisme ont commencé dès le Ier siècle, alors qu'on ne peut parler véritablement de persécutions qu'à partir du milieu du IIIe siècle puis au début du IVe siècle, et « sans la perspective hagiographique de l'œuvre d'Eusèbe qui cherche à gonfler les chiffres et « falsifier » les événements »[2].

L'interdiction légale de la religion chrétienne chez les Romains date de la fin du Ier siècle[3] mais elle est tolérée[4], comme le confirme un rescrit de Trajan adressé en 112 à Pline le Jeune[5], gouverneur impérial de la province de Pont-Bythinie, texte qui ne mentionne pas l'origine de cette interdiction[6] : les chrétiens ne sont pas poursuivis de manière systématique[7] et lorsqu'ils le sont, c'est généralement pour des crimes de droit commun[8].

Sur un plan théologique, le polythéisme des Romains est relativement tolérant, même si l'autorité romaine importe ses dieux dans les pays conquis et se méfie des cultes orientaux à mystères importés à Rome par les soldats[note 3]. Les Romains sont d'ailleurs confrontés dans leur histoire à des sectes religieuses estimées dangereuses pour l'État, comme celle des adeptes d'Attis, interdite car ses fidèles s'émasculaient, celle des adeptes des mystères dionysiaques à Rome qui seront férocement persécutés à la suite du scandale des Bacchanales en -186 avant que le culte ne soit à nouveau autorisé par Jules César. On peut encore noter l'interdiction du culte d'Isis, également à la suite d'un scandale[note 4], rétabli après quelques décennies par Caligula.

La religio traditionnelle romaine est fondée sur de grands cultes publics et l'agrandissement du panthéon à chaque victoire signifie l'entrée dans l'empire et l'accueil de la culture des populations vaincues. L'idée de dieu unique défendue par les juifs s'inscrit dans un courant qui gagne progressivement la religion romaine, du moins dans les classes supérieures, à l'instar des cultes hénothéistes comme celui de Sol Invictus. D'après Tertullien, apologète chrétien du IIIe siècle, le judaïsme aurait obtenu le statut de religion licita[note 5]licite – dans l'Empire romain, qui ne connaît pourtant pas de tels statuts particuliers[note 6], statut qui n'aurait pas été remis en cause après la destruction du second Temple en 70[9]. Les cultes non autorisés sont considérés comme superstitiones[note 7] dont le judaïsme ne semble pas faire partie.

Dans la société romaine, les chrétiens ne sont d'abord pas distingués des juifs ; le christianisme, considéré comme une « secte juive »[note 8] n'était donc pas incompatible avec la culture romaine. Les chrétiens disposent de plus d'un espace intermédiaire entre vivre leur foi clandestinement et l'exposer publiquement : la pratique familiale et domestique du culte dans le Domus ecclesiae est largement tolérée. Les chrétiens persécutés se réunissant en secret pour prier ainsi que célébrer l'Eucharistie dans les catacombes est un mythe développé par les Romantiques (François-René de Chateaubriand dans Les Martyrs)[10]. De fait, toute pratique d'un culte étranger devait être autorisée par le Sénat, faute de quoi sa pratique était illicite. De plus, le droit d'association mis en place par César et gardé par Auguste était très restrictif, d'où les difficultés des Chrétiens pour avoir des lieux de réunion en vue de la célébration communautaire exigée par leur culte[11].

Néanmoins, il existe des persécutions locales organisées contre les chrétiens dès le début du IIe siècle. Ainsi, la lettre de Pline le Jeune de 112, qui parle de « superstition déraisonnable et sans mesure »[12], montre le mécanisme concret de condamnation pour le motif d’obstinatio, l’entêtement dans le refus d'obtempérer à l'ordre de sacrifier à d'autres dieux sans qu'on puisse identifier quoi que ce soit qui relève d'une persécution religieuse en soi[13]. À cette époque, l'attitude de l'autorité romaine relève plutôt du « politique » et non du « doctrinal » : on réprime le refus public d'adhérer à la cité et à son culte car ce « scandale » entraîne des troubles locaux[14]. La question du fondement juridique de la cognitio ou de l'informatio contre les chrétiens est insoluble en l'état actuel des sources[15].

Le IIIe siècle[modifier | modifier le code]

Damnatio ad bestias. mosaïque du IIIe siècle conservée au musée d'El Djem Tunisie) qui montre des malfaiteurs et des chrétiens offerts aux animaux sauvages dans l'arène.

Cette perception a changé lorsque les Romains ont pris conscience des critiques des chrétiens à l'égard des traditions romaines (jeux du cirque, culte de l'empereur, hiérarchie entre les individus). L'intensité de leur prosélytisme est souvent invoquée mais n'a jamais été démontrée entre 30 et 135[16]. À l'instar de religions orientales, ils critiquaient la société romaine et considéraient comme un devoir de la changer par la conversion. Mais l'essentiel de l'hostilité populaire tenait au fait que l'on reprochait aux chrétiens l’amixia, le refus de se mêler à la vie publique en se tenant à l'écart de la vie municipale, étroitement liée alors à la dimension religieuse[17]. Celse leur reproche quant à lui des dérives telles que de viser à « miner l'ordre social et former un État dans l'État » ou de nuire « à la santé publique en détournant les adeptes des médecins attitrés au profit des promesses illusoires de guérison »[18].

La violence des supplices réservés aux chrétiens est le reflet d'une société violente qui avait déjà vu les proscriptions, par exemple, démarche plus politique. Les chrétiens, à l'instar d'autres suppliciés de l'époque, sont livrés aux fauves, crucifiés, torturés en public. Néanmoins, une fois la persécution passée, les chrétiens sont de nouveau tolérés, à défaut d'être admis véritablement. On ne constate donc pas de volonté systématique d'exterminer les chrétiens en tant que tels, sans pour autant pouvoir nier la violence des exactions commises à leur encontre.

Par exemple, la persécution de Dèce (vers 250) s'inscrit dans un contexte de crise générale de l'Empire romain : le refus des chrétiens de participer au sacrifice général aux dieux « pour le salut et la conservation » de l'empereur, exigé de tous les citoyens, est perçu comme une déloyauté politique[13]. Cette persécution, consécutive à l'assassinat de Philippe l'Arabe, ne semble s'être cantonnée qu'à peu d'individus, essentiellement le personnel politique et courtisan du prédécesseur de Dèce. Le nombre de victimes fut probablement assez limité puisque dès 251, quelques mois après la fin de cette persécution les communautés chrétiennes de Rome et de Carthage sont plus florissantes que jamais. Les persécutions sont en effet très variables selon le zèle des gouverneurs. De plus, certains évêques sont avertis de se retirer à la campagne avant la descente de police tandis que des chrétiens obtiennent des certificats de complaisance de la part de fonctionnaires soudoyés attestant qu'ils ont sacrifié aux dieux romains[19]. La persécution de Valérien entre 257 et 258 vise essentiellement les couches supérieures et le clergé et aucunement les simples fidèles. La persécution de Dioclétien, à partir de 303 est le mouvement de répression le plus vaste, perpétré à une époque où les chrétiens sont parfaitement intégrés, jusqu'aux postes d'officiers dans l'armée[note 9]. Il a probablement un fondement plus directement politico-religieux, le christianisme contrariant alors la promotion du culte solaire comme religion nationale[note 10] et la sacralisation du pouvoir politique[note 11].

En 313, l'édit de Milan, promulgué par Constantin Ier (et par l'empereur d'Orient Licinius, avant que Constantin élimine ce rival), instaure la liberté de culte pour les chrétiens, première mesure pour résoudre « les problèmes relatifs à la sécurité et au bien public »[20], bien que l'Empire ne compte alors que très peu de chrétiens[note 12]. Constantin se convertit lui-même tout à la fin de son règne. Dès lors, le christianisme ne cesse de se développer dans l'Empire jusqu'à en devenir l'unique religion officielle sous Théodose Ier, les religions païennes sont définitivement interdites par ce dernier en 392 et leurs sectateurs à leur tour persécutés[note 13] par la nouvelle religion dominante.

Les persécutions n'ont pas affaibli le christianisme sur le long terme mais ont plutôt fortifié les communautés chrétiennes, ce qui fait dire à l'apologète Tertullien : « le sang des martyrs est la semence des chrétiens ».

Histoire de l’Église[modifier | modifier le code]

Le Martyre du diacre saint Laurent (sous l'empereur Valérien), maître de Budapest (v. 1475), musée archéologique de Burgos, Espagne.

L'histoire de l’Église, comme l'exégèse canonique, s'exerce dans le cadre de la doctrine des Églises. Pour le christianisme, nombre d'auteurs appartenant à la littérature patristique ont tenté d'écrire des histoires ecclésiastiques[note 14] dans lesquelles le martyre joue un rôle apologétique, celui de sanctifier l'Église[note 15] par le sang des martyrs. En effet, la valorisation du martyre appartient au corpus doctrinal tant du catholicisme romain que des églises évangélicalistes[note 16].

Le martyre des chrétiens dans l’Empire romain ne manque pas de soulever des controverses[21]. Par exemple, le théologien Paul Middleton remarque :

« Les histoires de martyre sont des récits contestés. Il n’existe pas de manière neutre de raconter des histoires de martyrs, car elles créent inévitablement des héros et des méchants... Même dans l’Église primitive, le martyre a toujours été contesté. De plus, toute recherche visant à distinguer objectivement le vrai du faux martyre représente essentiellement l’imposition des valeurs ou des revendications identitaires du compilateur, du narrateur ou même de l’éditeur[22]. »

L'historiographie chrétienne – et donc la très grande majorité des sources[23] –, qui s'est développée en même temps que le culte des martyrs, a présenté ces persécutions comme une « politique d'intolérance religieuse, cohérente et systématique », avec une succession chronologique d'oppositions entre « mauvais empereurs » – alternant avec de « bons empereurs » – et martyrs exemplaires, présentation encore courante au début du XXIe siècle[24]. Ainsi, l'histoire de l’Église envisage, elle, dix vagues de persécutions durant l'Empire romain :

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • Sylvain Destephen, « Passions de dames au temps des persécutions : Supplément. Femmes grecques de l'Orient romain », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 18, no 1,‎ , p. 91-113 (lire en ligne).
  • (en) Paula Fredriksen, « Christians in the Roman Empire in the First Three Centuries CE », dans David S. Potter (ed.), A Companion to the Roman Empire, Blackwell Publishing, (ISBN 978-0-631-22644-4), p. 587-606

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les historiens et biblistes européens contemporains envisagent la date de 135, correspondant à la révolte de Bar Kokhba, qui coïnciderait avec la Birkhat ha Minim (cf. Étienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, éd. Noesis, 1997), tandis que l'école anglo-saxonne considère que le christianisme n'existe que depuis la période des conciles christologiques du IVe siècle (cf. AA. VV., The Ways That Never Parted: Jews and Christians in Late Antiquity and the Early Middle Ages, éd. Fortress Press, 2007). Simon Claude Mimouni évoque plutôt une « distinction », davantage qu'une « séparation », « entre le christianisme et les autres formes de judaïsme » dans un conflit qui a été essentiellement « interjudéen » « du moins jusqu'au IIe siècle, voire jusqu'au IVe siècle dans certains cas » (cf. Simon Claude Mimouni, « Christianisme, judaïsme et rabbinisme », Le Monde de la Bible, no 202,‎ , p. 21). Pour un état de la question en 2012, voir « Juifs et chrétiens, de l'identité à la séparation », Le Monde de la Bible, no 202,‎ (ISSN 0006-0712, lire en ligne).
  2. « La présentation traditionnelle des origines chrétiennes repose sur un réseau de présupposés établis au IVe siècle. Promus en lieux communs, ils ne sont pas l'objet d'enquête », écrit Roland Tournaire dans Genèse de l'Occident chrétien, Paris, L'Harmattan, 2001.
  3. Ces cultes favorisent la constitution de groupes identitaires
  4. Notamment rapporté par Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII, III, 65-80 en ligne, cf. Françoise Dunand, Le Culte D'Isis dans le bassin oriental de la Méditerranée, Brill, 1973, p. 193, ouvrage en ligne.
  5. Par opposition à la superstitio
  6. Le document que Tertullien attribue à César n'a jamais été retrouvé et on ne connaît aucune autre charte de ce type; cf. Tessa Rajak, Was there a Roman Charter for the Jews?, in: The Jewish Dialogue with Greece and Rome: Studies in Cultural and Social Interaction, 2001, p. 301 article en ligne.
  7. C'est encore Tertullien qui appliquera le terme de religio – désignant la religion traditionnelle romaine – au christianisme, taxant de superstitio le culte des dieux de l'empire; cf François Blanchetière, Les premiers chrétiens étaient-ils missionnaires ? , Cerf, 2004
  8. Le Talmud en compte 70.
  9. R. E. Rubenstein, op. cit., indique qu'après une bataille perdue, l'empereur et son entourage déclarèrent que, lors des prières précédant la bataille, les chrétiens ne s'étaient pas associés
  10. Par l'empereur Aurélien en 274
  11. Dioclétien avait pris le nom de jovien, donnant à son collègue Maximien celui d’herculien : les empereurs étaient officiellement les fils de Jupiter et d'Hercule. Yves Modéran, La Conversion de Constantin et la christianisation de l'Empire romain, conférence pour la Régionale de l’APHG en juin 2001, texte en ligne
  12. Les chercheurs actuels comptent environ 5 % de chrétiens dans l'Empire, avec de fortes disparités régionales, cf. Yves Modéran, La Conversion de Constantin et la christianisation de l'Empire romain, conférence pour la Régionale de l’APHG en juin 2001, texte en ligne
  13. En 435, Théodose II et Valentinien III publient un édit ordonnant la destruction des temples « s'il en reste encore d'intacts, afin qu'aucun de nos sujets n'ait la licence d'y célébrer des sacrifices » ainsi que de « supplicier par l'épée » les derniers païens « bien qu'aucun ne soit censé subsister », cf. Benjamin Gras, La Persécution des païens dans l'Empire romain et l'Europe du Moyen Âge, éd. Écrivains, 2005.
  14. La plus célèbre est celle d'Eusèbe de Césarée
  15. Entendue comme l'ensemble des chrétiens de la période concernée plutôt que l'institution catholique
  16. Le terme évangélicaliste distingue les Églises dont l'origine est le Second Grand Réveil (Second Great Awakening) américain, des Églises évangéliques européennes, dont la tradition remonte elle à la Réforme; cf. André Gounelle, Après la mort de Dieu, éd. L'Âge d'Homme, 1990

Références[modifier | modifier le code]

  1. Baslez 2007, p. 6.
  2. Jean-Daniel Dubois, « Roland Tournaire, Genèse de l'Occident chrétien », Archives de sciences sociales des religions article en ligne.
  3. Baslez 2007, p. 264.
  4. Baslez 2007, p. 83.
  5. cité dans Pline, Lettres, 10,97
  6. Baslez 2007, p. 264, 293.
  7. Ainsi, c'est parce que Pline ne sait que faire qu'il s'adresse à l'empereur ; cf. Daniel Boyarin, Dying for God : Martyrdom and the Making of. Christianity and Judaism, éd. Stanford University Press, 1999, p. 28, 155.
  8. voir Adalberto Giovannini, « L'interdit contre les chrétiens : raison d'État ou mesure de police ? », Cahiers du Centre Gustave Glotz, 7, 1996, p. 117-119, cité par Baslez 2007, p. 293.
  9. L'Empire romain et le christianisme, Claude Lepelley, 1969
  10. Marie-Françoise Baslez, « Vivre en clandestinité », La Fabrique de l'histoire sur France Culture, émission du 27 septembre 2012.
  11. Jean Gaudemet, Les institutions de l'Antiquité, Paris, Montchrestien, , 519 p. (ISBN 2-7076-1291-X), p. 420
  12. Correspondance de Pline le Jeune et de Trajan sur les chrétiens de Bithynie - Cité dans L'Empire romain et le christianisme, Claude Lepelley, Questions d'histoire/Flammarion page 29 et 90 Pline le Jeune, Lettres, tome X, 97-98
  13. a et b Sylvie Honigman, Les Conditions de diffusion du christianisme dans l'Empire romain, université de Caen, conférence pour l'APHG Basse-Normandie, juillet 1996, résumé en ligne
  14. François Jacques et John Scheid Rome et l'intégration de l'empire, I, p. 127
  15. cf. Xavier Levieils, Contra Christianos: la critique sociale et religieuse du christianisme des origines au concile de Nicée (45-325), éd. Walter de Gruyter, 2007, p. 496
  16. François Blanchetière, Les premiers chrétiens étaient-ils missionnaires ? , Cerf, 2002
  17. Sylvie Honigman, op. cit.
  18. Cité par Nathalie Luca, Les Sectes, Que sais-je ?, p. 14
  19. Lucien J. Heldé, La Persécution de Dèce, sur le site Empereurs romains, article en ligne
  20. Lactance, De la mort des persécuteurs (lire en ligne), ch. XLVIII
  21. Diane Nunn Banks, Writing the history of Israel, Bloomsbury Academic, (ISBN 9780567026620).
  22. Wiley Blackwell Companion to Christian Martyrdom, Wiley, (ISBN 9781119099826), p. 5.
  23. Maraval 1992, p. 6.
  24. Baslez 2007, p. 5-6, 264.