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Pelargonium inquinans

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Le Pelargonium inquinans, ou pélargonium écarlate[1] est un sous-arbrisseau de la famille des Geraniaceae, originaire d'Afrique du Sud.

C'est un des ancêtres de la lignée d'hybrides de pélargoniums horticoles, nommée Groupe zonal, utilisés pour les potées sur le bord des fenêtres et les terrasses. Dans la langue commune, ces hybrides sont généralement nommés « géraniums des fleuristes ».

Étymologie et histoire

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Le nom générique Pelargonium en latin scientifique dérive du grec pelargós (πελαργός), désignant la cigogne, la forme de leur fruit évoquant le bec de l'échassier[2]. L'épithète spécifique inquinans « salissant » dérive du verbe latin inquino « salir, souiller » (Gaffiot) parce que les feuilles laissent une trace brune ferrugineuse sur les doigts lorsqu'on les touche. Pour Linné « Folia digitis tacta inquinant colore ferrugineo »[3].

Le Pelargonium inquinans a été cultivé dans le jardin de l'évêque de Londres, Henry Compton, un amateur de plantes exotiques. En 1713, à sa mort, on trouva dans sa collection qui fut vendue, un Pelargonium inquinans[4]. La première illustration datant de 1732 fut faite à partir d'une plante poussant dans le jardin du botaniste britannique James Sherard. Beaucoup d'hybrides ont été tirés de cette espèce, mais la véritable espèce sauvage se reconnait à ses poils glanduleux rouges [5].

Description

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À l'état sauvage, Pelargonium inquinans est un sous-arbrisseau, d'environ 2 m de haut[6], ramifié, aux jeunes rameaux succulents devenant ligneux en vieillissant, portant des poils glanduleux rouges.

Les feuilles persistantes, portées par de longs pétioles sont orbiculaires[7] (comme P. zonale mais sans marques foncées), incisées en 5 à 7 lobes crénelés, à pubescence visqueuse, donnant un aspect cotonneux aux deux faces. Au toucher, les feuilles tachent les doigts en brun de rouille.

Les fleurs d'un rouge écarlate, parfois roses ou blanches, sont groupées par 10 à 20 en pseudo-ombelles. Elles sont à symétrie bilatérale (zygomorphe) avec les 2 pétales supérieurs pouvant être un peu plus petits que les 3 pétales inférieurs. Les étamines et le style sont exsertes. Les filaments des 7 étamines fertiles se joignent sur presque toute leur longueur.

En Afrique du Sud, la floraison s'étale sur toute l'année[7].

Le fruit péricarpique est composé de 5 capsules terminées par une longue arête, velue, et tordue en spirale à maturité[8].

Deux caractères importants de reconnaissance de l'espèce sont :

  • les poils glanduleux rouges
  • les fleurs écarlates

Fleur zygomorphe, rouge écarlate

Feuille orbiculaire, lobée
sans marque

Distribution

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Le pélargonium à fleurs écarlates, Pelargonium inquinans croit dans le Cap-Oriental, Uitenhage, Albany et Caffirland, jusqu'au sud du Kwazulu-Natal, en Afrique du Sud[7].

Il croît sur les sols argileux, comme P. zonale.

Pelargonium inquinans et Pelargonium zonale sont généralement considérés[6] comme les deux principaux ancêtres sauvages du groupe zonal des pélargoniums horticoles, appelés communément « géraniums des fleuristes », ou « pélargoniums hybrides à feuilles zonées ». En botanique, l'appellation Pelargonium ×hortorum L.H. Bailey est acceptée[9].

Ces deux espèces furent introduites dans les grands jardins d'Europe au début du XVIIIe siècle.

Les populations indigènes utilisent les feuilles écrasées contre le mal de tête et la grippe. Elles sont aussi utilisées comme déodorant corporel[7].

Articles connexes

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Liens externes

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Références

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  1. M. Bory de Saint-Vincent Jean Baptiste Geneviève Marcellin, Dictionnaire classique d'histoire naturelle, Rey et Gravier,
  2. CNRTL
  3. {{BHL}} : numéro de référence (/358699#page/118) non numérique
    {{BHL}} : paramètres non nommés, surnuméraires, ignorés
  4. (en) Anne Wilkinson, Chris Beardshaw, The Passion for Pelargoniums : How They Found Their Place in the Garden, The History Press,
  5. (en) Diana Miller, Pelargoniums : A Gardener's Guide to the Species and Their Hybrids and Cultivars, Portland, OR, Timber Press, Incorporated, , 1re éd., 175 p. (ISBN 978-0-88192-363-6)
  6. a et b (en) Diana M. Miller, « The taxonomy of Pelargonium species and cultivars, their origins and growth in the wild », dans Maria Lis-Balchin (ed.), GERANIUM AND PELARGONIUM, the genera Geranium and Pelargonium, CRC Press,
  7. a b c et d (en) Trevor Adams, « Pelargonium inquinans L'Hér. », PlantZAfrica.com, South African National Biodiversity Institute,
  8. La Réunion
  9. (en) Référence Tropicos : Pelargonium ×hortorum L.H. Bailey (+ liste sous-taxons)