Pelade (médecine)
La pelade est un type d'alopécie, probablement d'origine auto-immune, provoquant la chute des cheveux et/ou des poils sur des zones délimitées. Elle est spécifique des phanères.
Formes de pelades
[modifier | modifier le code]Il existe principalement trois formes de pelade :
- alopécie areata (atteinte localisée par plaques) ;
- alopécie totalis (atteinte localisée à la tête) ;
- alopécie universalis (atteinte généralisée à l'ensemble du corps).
Origine
[modifier | modifier le code]La cause déclenchante de la pelade reste inconnue, mais un mécanisme auto-immun qui conduit à une attaque du système pileux par le système immunitaire est responsable de l'atteinte[1]. Il existe un terrain génétique prédisposant, en effet le risque est multiplié par 5 ou 10 lorsqu’un parent de premier degré en est atteint, avec un taux de concordance de 55 % pour les jumeaux homozygotes.
Le risque de développer durant sa vie une alopécie de type areata est d'un peu moins de 2 %, quel que soit le sexe[2]. L'atteinte survient dans près de la moitié des cas chez le jeune de moins de 20 ans[3]. Moins d'un cas sur dix évolue vers une forme sévère[2].
Le cheveu, en bordure de zone, est plus épais à sa distalité qu'à son origine[3]. L'analyse au microscope de la peau de la zone (histologie) montre que le follicule pileux est entouré de lymphocytes, cellules de l'immunité. Le follicule pileux n'est pas détruit, ce qui explique la régression ou la guérison possible de l'alopécie. Cet examen n'est, le plus souvent, pas nécessaire pour confirmer le diagnostic.
Évolution
[modifier | modifier le code]L'évolution se fait vers l'amélioration ou la guérison dans près de la moitié des cas en un mois, mais les récidives sont fréquentes[3]. Par exemple, 60 % des pelades présentant une atteinte de moins 40 % de la surface du cuir chevelu repoussent totalement sans traitement en six mois ; 15 à 25 % des pelades totales de plus d’un an repoussent spontanément ou sous placebo[4].
Traitement
[modifier | modifier le code]Les formes modérées ne nécessitent pas de traitement, si ce n'est cosmétique. Le traitement ne fait pas l'objet d'un consensus. L'injection de corticoïdes dans la zone glabre ne se fait plus[4],[5]. Ces corticoïdes peuvent être utilisés par voie générale, mais au prix d'effets secondaires. Par contre, l'application simple d'une pommade aux corticoïdes n'a pas démontré d'efficacité[6]. Les pommades au 2,3-diphenylcyclopropenone (DPCP) ou à l'acide squaric dibutylester (SADBE) sont d'une efficacité modérée[7]. Les crèmes au dithranol[8] ou à base de minoxidil[9] peuvent être d'un certain apport. Aucun médicament n'a en fait d'autorisation de mise sur le marché en France hormis la PUVA-thérapie[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Richard S. Kalish, Ralf Paus et Amos Gilhar, « Lymphocytes, neuropeptides, and genes involved in alopecia areata », The Journal of Clinical Investigation, vol. 117, no 8, , p. 2019–2027 (ISSN 0021-9738, PMID 17671634, DOI 10.1172/JCI31942, lire en ligne, consulté le )
- (en) Safavi KH, Muller SA, Suman VJ et al. « Incidence of alopecia areata in Olmsted County, Minnesota, 1975 through 1989 » Mayo Clin Proc. 1995;70:628-33.
- (en) L. E. King, R. Paus, J. Sun et M. J. Harries, « Management of alopecia areata », BMJ, vol. 341, , c3671 (ISSN 0959-8138 et 1468-5833, PMID 20656774, DOI 10.1136/bmj.c3671, lire en ligne, consulté le )
- Philippe Assouly, « Pelade », sur Thérapeutique-dermatologique.org, (consulté le ).
- E. P. Kubeyinje, « Intralesional triamcinolone acetonide in alopecia areata amongst 62 Saudi Arabs », East African Medical Journal, vol. 71, no 10, , p. 674–675 (ISSN 0012-835X, PMID 7821250, lire en ligne, consulté le ).
- S. Charuwichitratana, P. Wattanakrai et S. Tanrattanakorn, « Randomized double-blind placebo-controlled trial in the treatment of alopecia areata with 0.25% desoximetasone cream », Archives of Dermatology, vol. 136, no 10, , p. 1276–1277 (ISSN 0003-987X, PMID 11030789, DOI 10.1001/archderm.136.10.1276, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Ken Washenik, Jonothan J. Vafai*, Jerome L. Shupack et Cameron K. Rokhsar, « Efficacy of topical sensitizers in the treatment of alopecia areata », Journal of the American Academy of Dermatology, vol. 39, no 5, , p. 751–761 (ISSN 0190-9622 et 1097-6787, DOI 10.1016/S0190-9622(98)70048-9, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Otto Braun-Falco, Gerd Plewig, Irving Weissmann et Christian Schmoeckel, « Treatment of Alopecia Areata by Anthralin-Induced Dermatitis », Archives of Dermatology, vol. 115, no 10, , p. 1254–1255 (ISSN 0003-987X, DOI 10.1001/archderm.1979.04010100058026, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Vera H. Price, « Double-blind, placebo-controlled evaluation of topical minoxidil in extensive alopecia areata », Journal of the American Academy of Dermatology, vol. 16, no 3, , p. 730–736 (ISSN 0190-9622 et 1097-6787, DOI 10.1016/S0190-9622(87)70095-4, lire en ligne, consulté le ).