Pedro Olympio
| Pedro Olympio | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Ambassadeur du Togo en RFA | |
| – | |
| Prédécesseur | Jonathan Savi de Tové |
| Successeur | Bruno Savi de Tové |
| Président du Mouvement populaire togolais | |
| – | |
| Prédécesseur | Parti créé |
| Successeur | Parti banni |
| Président du Parti togolais du progrès | |
| – | |
| Prédécesseur | Parti créé |
| Successeur | Nicolas Grunitzky |
| Biographie | |
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Lomé, Togo français |
| Date de décès | (à 71 ans) |
| Nationalité | Togolais |
| Parti politique | Mouvement populaire togolais (à partir de 1954) Parti togolais du progrès (1946-1954) |
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Siru Pedro Olympio, né le à Lomé et mort le , est un homme politique, diplomate et médecin togolais. Descendant d'une famille loméenne influente, il est le premier médecin ouest-africain formé en Europe. Il exerce dans les années 1920 et 1930 avant de se tourner vers la politique. Il dirige successivement le Parti togolais du progrès et le Mouvement populaire togolais. Son combat politique est marqué par sa proximité à l'administration française et son opposition à l'unification du peuple Ewe.
Biographie
[modifier | modifier le code]Éducation et carrière médicale
[modifier | modifier le code]Pedro Olympio est le fils d'Octaviano Olympio, un commerçant togolais d'origine brésilienne[1],[2], et de Maria Vicentia Holokpui[3]. Il est le cousin de Sylvanus Olympio[4]. Il fréquente d'abord une école élémentaire à Lomé, puis des écoles de mission à Steyl (Pays-Bas), à Saint-Wendel (Allemagne) et enfin à Euskirchen[5]. Il obtient son diplôme d'études secondaires en 1920 dans cette dernière école[6]. Il étudie ensuite la médecine à Bonn et à Munich et obtient son doctorat en 1926 avec une thèse sur l'« apparition simultanée de spondylarthrite déformante et de carcinome ventriculaire dans les rayons X ». Il travaille ensuite à l'institut tropical de Hambourg et étudie pendant trois semestres à Paris[5].
Il retourne ensuite au Togo, où il ouvre sa propre clinique privée Bon-Secours à Lomé dans les années 1930[7]. Il est alors le premier médecin originaire d'Afrique de l'Ouest à avoir été formé en Europe,[2].
Carrière politique
[modifier | modifier le code]En 1933, il devient membre de la commission municipale de Lomé pour quatre ans, aux côtés de Felicio de Souza, Emmanuel Ajavon et Edmond Creppy. Jonathan Savi de Tové et Paulin Freitas sont leurs suppléants[8]. Entre 1938 et 1940, il dirige avec son cousin Sylvanus Olympio et M. L. W. Occansey[Qui ?] le Comité du guide du Togo (qui deviendra le Comité de l'unité togolaise)[9],[10]. En 1946, Olympio cofonde le Parti togolais du progrès (PTP) avec Nicolas Grunitzky (secrétaire général)[11]. Membre de la délégation togolaise auprès de l'OCDE, il participe à partir de 1948 aux conférences internationales.
En 1954, des tensions grandissent au sein du PTP au sujet du limogeage de John Atayi[12]. Pedro Olympio est exclu du parti[13], ce qui mène finalement à une scission et le Mouvement populaire togolais (MPT) naît. Il réunit notamment Pedro Olympio (président), John Atayi, Samuel Aquéréburu et André Akakpo[12]. C'est un parti qui se veut traditionnel[14] et plus nationaliste que le PTP[15]. Sa création est encouragée par l'administration française de l'époque[16]. Olympio se présente sous la bannière du MPT aux élections législatives de 1958 dans la circonscription de Lomé-Sud et perd face au député sortant, Paulin Freitas, réélu avec une grand majorité[17]. Le parti est finalement banni en 1962[18].
Tout au long de sa carrière politique, il s'oppose à l'unification Ewe[19].
Carrière diplomatique
[modifier | modifier le code]Pedro Olympio commence sa carrière diplomatique le en étant nommé ambassadeur du Togo en République fédérale d'Allemagne. Il est nommé à une période où les relations entre les deux pays sont tendues, du fait de l'assassinat de Sylvanus Olympio, « ami de l'Allemagne », en [20]. Il occupe ce poste jusqu'en 1967[21].
Il devient représentant du continent africain à l'UNESCO en 1958[18].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Il épouse Madeleine Rojot en 1936[3]. Ils ont une fille, Christiane Olympio[22].
Il décède le [3].
Publications
[modifier | modifier le code]- Siru Pedro Olympio : Sur l'apparition simultanée de spondylarthrite déformante et de carcinome ventriculaire sur l'image radiographique. Kaldenkirchen, Rhénanie, 1926 / Munich, thèse de doctorat, 1926
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (de) Monika Firla, Siru Pedro Olympio, Matthias Yawo Anthony und Martin Aku. Drei togoische Mediziner in Deutschland 1914-38 und ihr weiterer Lebensweg, Linden-Museum Stuttgart, Referat Afrika in Stuttgart,
Références
[modifier | modifier le code]- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Pedro Olympio » (voir la liste des auteurs).
- ↑ Robert Cornevin, « Olympia Pedro (1898–1969) », dans Académie des sciences d'outre-mer : Hommes et destins, Académie des sciences d'outre-mer, , p. 565.
- Alcione M. Amos, « Les Afro-Brésiliens du Togo : l'exemple de la famille Olympio, 1882-1945 », Cahiers d'études africaines, no 162, , p. 293-314 (DOI 10.4000/etudesafricaines.88).
- « Généalogie de Pedro Siru Olympio », sur Geneanet (consulté le ).
- ↑ (en) Benjamin Gerig et Vernon McKay, « The Ewe problem : A case study in the operation of the trusteeship council », The Department of State Bulletin, Office of Public Communication, Bureau of Public Affairs, vol. 24, , p. 128-137 (136) (lire en ligne).
- « Pedro Olympio - Munzinger Biographie », sur www.munzinger.de (consulté le ).
- ↑ (de) NS-Dokumentationszentrum (archives historiques de la ville de Cologne), Zwischen Charleston und Stechschritt : Schwarze im Nationalsozialismus., Dölling et Galitz, (ISBN 3-935549-84-9), p. 41.
- ↑ Nicoué Gayibor, Histoire des Togolais. Des origines aux années 1960, t. 4 : Le Togo sous administration coloniale, Karthala, , 636 p. (ISBN 9782811133443, lire en ligne), p. 584.
- ↑ Nicoué Gayibor (dir.), Yves Marguerat (dir.) et Gabriel Kwami Nyassogbo (dir.), Le centenaire de Lomé, capitale du Togo (1897-1997) : Actes du colloque de Lomé (3-6 mars 1997), Lomé, Presses de l'université du Bénin, coll. « Patrimoines » (no 7), (lire en ligne [PDF]), chap. 8 (« L'organisation administrative de Lomé, de 1897 à nos jours »), p. 114.
- ↑ Robert Cornevin, Le Togo : des origines à nos jours, Académie des Sciences d'outre-mer, coll. « Cahiers libres », , 556 p. (ISBN 2-900098-00-9), p. 252.
- ↑ Marianne Cornevin, Histoire de l'Afrique contemporaine: de la Deuxième Guerre mondiale à nos jours, Payot, (lire en ligne).
- ↑ Nicoué Gayibor, Histoire des Togolais. Des origines aux années 1960, t. 4 : Le refus de l'ordre colonial, Karthala, , 759 p. (ISBN 9782811133481), p. 577-578.
- Nicoué Gayibor, Histoire des Togolais. Des origines aux années 1960, vol. 4 : Le refus de l'ordre colonial, Karthalla, (lire en ligne), p. 582.
- ↑ Politique africaine, vol. 25-28, Karthala, (lire en ligne).
- ↑ Comi M. Toulabor, Le Togo sous Eyadéma, Karthala, (ISBN 978-2-86537-150-1, lire en ligne), p. 56.
- ↑ J.-C. Barbier, Espaces ethniques et sélection des élites locales : L'exemple du Togo, , 22 p. (lire en ligne [PDF]), p. 4.
- ↑ Jean Lartéguy, Les clefs de l'Afrique: Femmes, confréries et fétiches, Albin Michel (réédition numérique FeniXX), , 294 p. (ISBN 978-2-226-42854-7, lire en ligne).
- ↑ Nicoué Gayibor, Histoire des Togolais. Des origines aux années 1960, vol. 4 : Le refus de l'ordre colonial, Karthalla, (lire en ligne), p. 657.
- (en) Jennifer C. Seely et Samuel Decalo, Historical Dictionary of Togo, Rowman & Littlefield, , 4e éd., p. 295.
- ↑ (en) Julius Heise, Securitising Decolonisation: The Silencing of Ewe and Togoland Unification under United Nations Trusteeship, 1945-1960, transcript Verlag, (ISBN 978-3-7328-7306-7, lire en ligne).
- ↑ Jean-Baptiste Ayité Amegavi-Attissou, 25 ans de relations germano-togolaises : 27 avril 1960 - 27 avril 1985, Metz, Université Paul Verlaine, (lire en ligne [PDF]), p. 145.
- ↑ « Liste des anciens Chef de mission du Togo en RFA – Botschaft von Togo in der Bundesrepublik Deutschland » (consulté le ).
- ↑ Yves Margeurat, « Les stratégies scolaires au Togo à l'époque du mandat français : Le cours complémentaire de Lomé et la formation des élites modernes », Cahiers d'Études africaines, vol. 1-2, no XLIII, , p. 389-408 (398) (lire en ligne).
- Naissance en mai 1898
- Naissance à Lomé
- Naissance au Togo français
- Diplomate togolais
- Ambassadeur du Togo en Allemagne
- Médecin togolais
- Personnalité politique togolaise
- Étudiant de l'université Louis-et-Maximilien de Munich
- Étudiant de l'université rhénane Frédéric-Guillaume de Bonn
- Décès en décembre 1969
- Décès à 71 ans