Parti de la réforme d'Estonie

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Parti de la réforme d'Estonie
(et) Eesti Reformierakond
Image illustrative de l’article Parti de la réforme d'Estonie
Logotype officiel.
Présentation
Présidente Kaja Kallas
Fondation
Siège Tõnismäe 9,
Tallinn 10119
Vice-présidents Urmas Kruuse
Jürgen Ligi
Keit Pentus-Rosimannus
Président d'honneur Siim Kallas
Positionnement Centre droit
Idéologie Libéralisme[1]
Europhilie[2]
Groupe au Parlement européen RE
Affiliation internationale Internationale libérale
Couleurs Jaune et bleu
Site web reform.ee
Présidents de groupe
Riigikogu Erkki Keldo
Parlement européen Valérie Hayer (RE)
Représentation
Députés
37  /  101
Eurodéputés
2  /  7

Le Parti de la réforme d'Estonie (en estonien : Eesti Reformierakond, ERE) est un parti politique estonien, membre de Renew Europe (RE). Il est considéré comme un parti libéral de centre droit.

Historique[modifier | modifier le code]

Fondation et premiers résultats[modifier | modifier le code]

Le Parti de la réforme est fondé le , sous la présidence de Siim Kallas, alors président de la Banque d'Estonie. Aux élections législatives du , l'ERE, avec 16,2 % des voix, remporte 19 députés sur 101 au Riigikogu, devenant alors le deuxième parti du pays.

Entrée au gouvernement[modifier | modifier le code]

Rétrogradé à la troisième place lors du scrutin du , avec 15,9 % des suffrages et 18 parlementaires, il entre dans le second gouvernement du conservateur Mart Laar, formé juste après le scrutin, Kallas étant nommé ministre des Finances. Laar démissionne en 2002 et Siim Kallas est alors nommé Premier ministre de l'Estonie, à la tête d'un gouvernement de coalition avec le Parti du centre d'Estonie (EKE).

Un parti durablement au pouvoir[modifier | modifier le code]

Andrus Ansip, président du Parti de la réforme de 2004 à 2014 et Premier ministre de 2005 à 2014.

Toutefois, aux élections du , le Parti de la réforme ne progresse que très modérément, obtenant 17,7 % des voix, soit 19 députés. Kallas doit céder la direction du gouvernement au conservateur Juhan Parts, mais l'ERE reste au gouvernement, avec les ministères de la Défense, de l'Économie ou encore des Affaires étrangères.

Alors que les élections européennes du sont un camouflet pour le parti, avec seulement 12,2 % des suffrages et 1 siège sur 6, le gouvernement désigne Siim Kallas comme commissaire européen. Ce dernier est remplacé, le suivant, par Andrus Ansip, tout nouveau ministre de l'Économie, comme président de l'ERE.

Parts étant contraint de démissionner, Ansip le remplace comme Premier ministre, dirigeant un gouvernement avec l'EKE et l'Union populaire estonienne (ERL). Les élections législatives du placent le Parti de la réforme au premier rang, avec 27,8 % des voix et 31 députés sur 101. Ansip, premier chef du gouvernement estonien reconduit après des législatives, change de partenaire, s'associant à l'Union pour la patrie et Res Publica (IRL) et au Parti social-démocrate (SDE).

Bien que le SDE se retire de la coalition en , le gouvernement Ansip II se maintient grâce au soutien sans participation de l'ERL à l'Assemblée. Le mois suivant, Kristiina Ojuland est élue députée européenne sous les couleurs libérales, le parti restant troisième avec un siège et 15,3 %.

Les élections législatives du marquent une nouvelle victoire, l'ERE remportant 28,6 % des voix et 33 députés. Andrus Ansip, qui obtient un troisième mandat historique, fait le choix de ne pas changer d'allié, sa coalition avec l'IRL étant désormais majoritaire au Parlement. La démission d'Andrus Ansip en marque la fin de la coalition. Le Parti de la réforme conserve la tête du gouvernement de la République avec la nomination de Taavi Rõivas, mais s'allie cette fois avec le Parti social-démocrate. Un an plus tard, les élections législatives de mars 2015 se soldent par un recul du parti, qui conclut néanmoins un nouvel accord avec les sociaux-démocrates et l'Union de la patrie et Res Publica. Le , après que Rõivas a perdu le soutien de ses partenaires de coalition, le Parlement adopte une motion de censure par 63 voix pour et 28 voix contre, ce qui entraîne la chute du gouvernement et la démission du Premier ministre.

De l'opposition à la tête du gouvernement (depuis 2019)[modifier | modifier le code]

Kaja Kallas en 2021

Lors des élections législatives du , l'ERE engrange 28,8 % des voix et obtient 34 sièges, réalisant son meilleur score électoral en sièges. Le parti annonce qu'il engage des discussions avec le SDE, Isamaa et le KESK[3]. Ces dernières n'aboutissent toutefois pas, et un gouvernement autour du Parti du Centre est mis en place, dirigé par Jüri Ratas.

En 2021, des affaires de corruption au sein du Parti du Centre contraint le gouvernement à démissionner[4]. La présidente Kersti Kaljulaid demande à Kaja Kallas de former un gouvernement autour du Parti de la Réforme. Le 26 janvier 2021, elle devient la première femme à devenir Première ministre d'Estonie, en formant une coalition avec le Parti du centre[5].

Le gouvernement est secoué en 2022 par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le Parti du centre, proche de l'électorat russophone, s'éloigne du positionnement du Parti de la Réforme. La coalition est dissoute en juillet 2022, lors du refus du Parti du centre de voter un nouveau projet de loi sur l'éducation, et la demande de la première ministre de relever de leurs fonctions tous les ministres du KESK. Kaja Kallas forme un nouveau gouvernement avec la participation du parti conservateur Isamaa et le Parti social-démocrate (classé au centre gauche)[6].

Lors des élections législatives de 2023, le Parti de la réforme arrive en tête, avec 31,24% des suffrages et obtient 37 sièges au Riigikogu, ce qui place Kaja Kallas en bonne posture pour poursuivre au poste de première ministre[7]. Elle forme un nouveau gouvernement de coalition avec Estonie 200 et le Parti social-démocrate qui entre en fonction le [8].

Idéologie[modifier | modifier le code]

Le parti défend l'idéologie libérale au sens économique et politique. Il place la liberté des individus au centre de ses préoccupations, pensant que chaque individu est maître de ses propres décisions et que, par conséquent, le maximum de liberté socialement acceptable doit lui être accordé. Kaja Kallas, la présidente du parti depuis 2018 défend le mariage homosexuel, néanmoins, cette opinion n'est pas partagée par l'ensemble de son parti. L'ERE se positionne en faveur d'une flat tax sur tous les revenus, en particulier sur la consommation. Il est aussi en faveur d'exonérations d'impôts sur les investissements et l'introduction d'un seuil minimum de revenu non taxé qui devrait être graduellement augmenté. Voyant la prise en charge de la production et de la vente de biens et services par le secteur privé comme étant efficace et moins coûteuse, le parti s'oppose aux monopoles et nationalisations. Le parti se déclare tolérant et ouvert à la coopération politique avec tous les partis, excepté si ceux-ci agissent secrètement ou publiquement contre les institutions démocratiques[9].

Proche des milieux d'affaires, le parti veut augmenter la part du revenu mensuel exemptée d'impôt et réduire la cotisation d'assurance chômage[10].

Organisation[modifier | modifier le code]

Le bureau du Parti de la réforme se compose d'un président, de quatre vice-présidents, du président d'honneur et de membres élus par le congrès. Il compte environ 9 700 adhérents[Quand ?].

Dirigeants[modifier | modifier le code]

1994-2004 Siim Kallas
2004-2014 Andrus Ansip
2014-2017 Taavi Rõivas
2017-2018 Hanno Pevkur
Depuis 2018 Kaja Kallas

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Année Sièges Voix % Rang Gouvernement
1995
19  /  101
87 531 16,2 2e Vähi (1995-1997), opposition (1997-1999)
1999
18  /  101
77 088 15,9 3e Laar II (1999-2002), Siim Kallas (2002-2003)
2003
19  /  101
87 551 17,7 3e Parts (2003-2005), Ansip I (2005-2007)
2007
31  /  101
153 044 27,8 1er Ansip II
2011
33  /  101
164 255 28,6 1er Ansip III (2011-2014), Rõivas I (2014-2015)
2015
30  /  101
158 970 27,7 1er Rõivas II (2015-2016), opposition (depuis 2016)
2019
34  /  101
162 332 28,8 1er Opposition (2019-2021), Kaja Kallas I (2021-2022), II (2022-2023)
2023
37  /  101
190 659 31,2 1er Kaja Kallas III (depuis 2023)

Élections européennes[modifier | modifier le code]

Année Sièges Voix % Rang Groupe
2004
1  /  6
28 377 12,2 3e ADLE
2009
1  /  6
60 877 15,3 3e ADLE
2014
2  /  6
79 854 24,3 1er ADLE
2019
2  /  7
87 160 26,2 1er RE

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe » (consulté le ).
  2. (en) « Estonia », sur Europe Elects (consulté le )
  3. (en) ERR | ERR, « Reform enters talks with SDE, Isamaa, Centre », sur ERR, (consulté le )
  4. AFP, « Estonie: le Premier ministre démissionne, son parti visé par une enquête pour corruption », L'Express, (consulté le )
  5. Marielle Vitureau, « Kaja Kallas, première Première ministre estonienne », sur Courrier International, (consulté le )
  6. (en) Jari Tanner, « Estonie:Estonian PM reaches coalition deal for majority government », (consulté le )
  7. Murielle Vitureau, « En Estonie, la première ministre, Kaja Kallas, remporte une victoire électorale sans appel », Le Figaro, (consulté le )
  8. AFP, « Estonie: le nouveau gouvernement de Kaja Kallas entre en fonction », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  9. (et) « Erakond », sur Reformierakond, (consulté le )
  10. Le Point magazine, « Estonie: les libéraux en tête des législatives, selon les résultats du vote électronique », sur Le Point,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]