Parc national de Korónia-Vólvi-Témpi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Parc national des lacs Korónia, Vólvi et du Témpi macédonien
Géographie
Pays
Coordonnées
Ville proche
Superficie
159,28 km2
Administration
Type
Catégorie UICN
VI
WDPA
Création
2004
Site web
Localisation sur la carte de Grèce
voir sur la carte de Grèce

Le parc national des zones humides des lacs Korónia, Vólvi et du Témpi macédonien (en grec moderne : Εθνικό Πάρκο υγροτόπων λιμνών Κορώνειας, Βόλβης και Μακεδονικών Τεμπών) est un parc national de Grèce créé en 2004[1]. Il est situé au nord de la Chalcidique et à l’est de l’agglomération de Thessalonique.

Géographie[modifier | modifier le code]

Emprise du parc national des lacs Korónia, Vólvi et du Témpi macédonien en vert et légende des principaux sous-espaces le composant.

Le parc national comprend trois principaux sous-espaces naturels :

L’emprise du parc couvre également l’embouchure de certains affluents et les cours d’eau en grande partie canalisés liant les deux lacs[2].

Protection[modifier | modifier le code]

Le parc national des zones humides des lacs Korónia, Vólvi et du Témpi macédonien est inscrit sur la liste des zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux et des zones spéciales de conservation (ZSC) des habitats naturels du réseau Natura 2000[3]. Il figure également au classement des zones humides d'importance internationale établie par la Convention de Ramsar de 1971[4], ainsi qu'à l'inventaire des zones importantes pour la conservation des oiseaux de l'ONG Birdlife International[5].

L’irrigation incontrôlée et l’activité industrielle menacent toutefois l’équilibre environnemental de la région[6]. La dégradation des milieux lacustres conduisant à l’eutrophisation est particulièrement observable dans le cas du lac Korónia[7]. Alors que ce dernier présentait une profondeur maximale de plus de 8 m dans les années 1960, la hauteur de l’eau ne dépasse plus un mètre depuis 2001[8]. En 1990, la forte perturbation des écosystèmes du lac Korónia a conduit la Grèce à demander le classement de la zone humide dans le Registre de Montreux de la Convention de Ramsar[9],[10]. Devant le manque de résultats des plans successifs de réhabilitation environnementale, la Commission européenne a traduit la Grèce devant la Cour de justice de l'Union européenne en [11].

Le parc est confié à l'Organisme de gestion de Korónia Vólvi Chalcidique (Φορέας Διαχείρισης Κορώνειας Βόλβης Χαλκιδικής), entité à statut privé implantée à Langadás dont le président est un représentant du ministère de l'environnement et de l'énergie[12].

Flore et faune[modifier | modifier le code]

La flore du parc ne comprend pas d'espèces endémiques ou menacées mais principalement des espèces communément observables dans les zones humides et espaces côtiers méditerranéens. La forêt d’Apollonía présente un riche écosystème de végétation hygrophile couvrant près de 60 ha au sud du lac Vólvi[2].

Le parc national des lacs Korónia, Vólvi et du Témpi macédonien est un site de passage ou d’hivernage pour une importante population d’oiseaux, dont certaines espèces menacées selon la liste rouge de l'IUCN, comme l’Érismature à tête blanche (Oxyura leucocephala), la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur) et le Fuligule milouin (Aythya ferina)[13],[14],[15]. Parmi les quelque 238 espèces[16] d'oiseaux répertoriées, la Barge à queue noire (Limosa limosa), le Bécasseau cocorli (Calidris ferruginea), le Vanneau huppé (Vanellus vanellus), la Bécassine double (Gallinago media), le Pélican frisé (Pelecanus crispus), le Busard pâle (Circus macrourus), le Pipit farlouse (Anthus pratensis), le Faucon kobez (Falco vespertinus) et le Fuligule nyroca (Aythya nyroca) sont considérées comme quasi menacées par l'UICN[15]. En outre, 19 espèces de reptiles et amphibiens, ainsi que 34 espèces de mammifères ont été recensées, dont la Loutre d'Europe (Lutra lutra) et le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii). S’ajoutent à l’inventaire 24 espèces de poissons, principalement observables dans le lac Vólvi, dont deux sont endémiques du lac et menacées (Alosa macedonica (en)[17] et Alburnus volviticus[18])[2]. Étant donné la dégradation environnementale du lac Vólvi, la présence actuelle de certaines espèces rares, comme Rutilus stoumboudae, est sujette à interrogation[19]. L'introduction d'autres espèces grecques menacées ou quasi menacées, telles Leucos ylikiensis (en) et Scardinius acarnicus, aurait également eu un effet néfaste sur les populations originaires du lac[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) IUCN, « Ethniko Parko Ygrotopon Ton Limnon Koroneias - Volvis Kai Ton Makedonikon Tempon in Greece » (consulté le ).
  2. a b et c (grk) « ΕΘΝΙΚΟ ΠΑΡΚΟ - Φορέας Διαχείρισης Κορώνειας - Βόλβης - Χαλκιδικής » (consulté le ).
  3. (en) « Natura 2000: Birds and Habitats Directives - Greece », sur www.eea.europa.eu, (consulté le ).
  4. (en) « Lakes Volvi & Koronia », sur www.rsis.ramsar.org (consulté le ).
  5. (en) BirdLife International, « Important Bird Areas factsheet: Lakes Volvi, Koroneia and Rentina Gorge » (consulté le ).
  6. (en) Gantidis, N., Pervolarakis, M. et Fytianos, K., « Assessment of the Quality Characteristics of Two Lakes (Koronia and Volvi) of N. Greece », Environmental Monitoring and Assessment, vol. 125,‎ , p. 175-181.
  7. (en) Mitraki, C., Crisman, T. et Zalidis, G., « Lake Koronia, Greece: Shift from autotrophy to heterotrophy with cultural eutrophication and progressive water-level reduction », Limnologica - Ecology and Management of Inland Waters, vol. 34, nos 1-2,‎ , p. 110-116.
  8. (en) Manakou V., Kungolos A. & Beriatos E., « Hazards That Threaten Greek Wetlands: The Case Of Lake Koronia », dans Brebbia C.A. & Beriatos E. (eds.), Risk Analysis VI: Simulation and Hazard Mitigation, Southampton, WIT Press, , 556 p. (lire en ligne), p. 3-10.
  9. Cette liste regroupe les sites inscrits ayant fait face, faisant face ou susceptibles de faire face à des bouleversements écologiques défavorables. Elle permet de cibler des sites à forts enjeux nécessitant des mesures spécifiques de conservation. (en) « List of wetlands of international importance included in the Montreux Record » (consulté le ).
  10. (en) Vlassios Papagrigoriou, Wetlands of International Importance : The International Ramsar Convention and its legal implications for Greece, Athènes, Sakkoulas Publications, , 260 p. (ISBN 960-301-486-9).
  11. (en) « Environment: Commission takes Greece to Court for failing to protect Lake Koroneia », .
  12. (grk) « Καλωσήλθατε ΦΟΡΕΑΣ ΔΙΑΧΕΙΡΙΣΗΣ ΚΟΡΩΝΕΙΑΣ - ΒΟΛΒΗΣ - ΧΑΛΚΙΔΙΚΗΣ » (consulté le ).
  13. (en) « gr032 lakes volvi-langada (or koronia-ag. vasiliou) and rentina gorge (or makedonika tempi) » (consulté le ).
  14. (grk) Kostas Vassilakis, Maria Panagiotopoulou, Georgia Tsakona (eds.), Σημαντικές περιοχές για τα πουλιά της Ελλάδας [« Zones d'importance pour les oiseaux en Grèce »],‎ , 271 p. (ISBN 960-85597-0-7).
  15. a et b « Avibase - listes d'oiseaux mondiales : Lake Volvi and Koroneia National Park », sur avibase.bsc-eoc.org (consulté le )
  16. Le nombre d'espèces recensées doit être appréhendé avec discernement et précaution car il varie souvent selon la source, la date du relevé, le périmètre considéré, la méthode ou bien encore les révisions taxonomiques.
  17. (en) Sinis A.I. et Kattoulas M.E., « Population structure of Alosa macedonica (Vinc.,1921) (Pisces: Clupeidae) in Lake Volvi (Macedonia, Greece) », Cybium – Société Française d’Ichtyologie, vol. 10, no 1,‎ , p. 91-101 (lire en ligne).
  18. (en) Freyhof, J. et Kottelat, M., « Alburnus vistonicus, a new species of shemaya from eastern Greece, with remarks on Chalcalburnus chalcoides macedonicus from Lake Volvi (Teleostei: Cyprinidae) », Ichthyological Exploration of Freshwaters, vol. 18, no 3,‎ , p. 205-212 (lire en ligne).
  19. (en) Pier Giorgio Bianco et Valerio Ketmaier, « A revision of the Rutilus complex from Mediterranean Europe with description of a new genus, Sarmarutilus, and a new species, Rutilus stoumboudae (Teleostei: Cyprinidae) », Zootaxa, vol. 3841, no 3,‎ , p. 379-402 (ISSN 1175-5334, lire en ligne).
  20. (en) « Leucos ylikiensis (Economidis, 1991) », sur fishbase.mnhn.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]