Palais des ducs (Riom)

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Palais des ducs (Riom)
Image illustrative de l’article Palais des ducs (Riom)
Palais des Ducs d'Auvergne dans l'Armorial d'Auvergne de Guillaume Revel
Période ou style Gothique
Propriétaire initial Jean de Berry
Destination initiale Résidence des ducs d'Auvergne
Destination actuelle Cour d'appel
Protection Logo monument historique Classé MH (1979)
Logo monument historique Inscrit MH (1979)
Coordonnées 45° 53′ 41″ nord, 3° 07′ 02″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Duché d'Auvergne
Commune Riom

Le palais des ducs d'Auvergne est l'ancien complexe palatial construit par Jean de Berry, duc de Berry et d'Auvergne, situé à Riom[1],[2].

Les différents corps du logis ont été détruits au début du XIXe siècle pour réaliser l'actuelle cour d'appel installée en 1831. L'ensemble des vestiges palatiaux sont conservés au titre des monuments historiques depuis 1979[3].

Présentation[modifier | modifier le code]

Peu de choses sont connues des premiers complexes seigneuriaux de Riom. Il existait un palais comtal puis une construction ducale du XIIIe siècle à la suite de la conquête de l'Auvergne par le roi de France Philippe-Auguste sur le comte Guy II d'Auvergne[4].

Plan du palais des ducs d'Auvergne par Paul Gauchery,
Congrès archéologique de France : Puy-de-Dôme, Société française d'archéologie, Paris, 1913.

Lorsque le jeune frère du roi Jean Ier de Berry, reçoit ses apanages en 1360 et 1369, chacun des domaines dispose d'une centre de gouvernement et d'administration, où d'importants travaux sont entrepris. Riom joue ce rôle pour le duché d'Auvergne, où Jean réside régulièrement. Rapidement des embellissements sont apportés à la résidence par son architecte, Guy de Dammartin. Les principales transformations ont lieu entre 1382 et 1389 avec l'embellissement de la grande salle, la construction d'un corps de logis en retour et surtout de la Sainte-Chapelle. Seule la tour Bonan, grosse tour ronde du château construit par Alphonse de Poitiers, est conservée.

Le palais passe ensuite à sa fille, et aux descendants de celle-ci, de la maison des Bourbon jusqu'au connétable Charles III.

Sainte Marguerite gardant les moutons par Jean Fouquet dans le Livre d'heures d'Étienne Chevalier (années 1450). Le décor est la région de Riom et le château représenté est le palais de Riom avec sa Sainte-Chapelle et la Tour Bonan.

Lorsque le domaine retourne à la Couronne en 1527, le palais perd sa dimension résidentielle, ne conservant que sa part administrative. Le château devient le siège de la généralité de Riom quand elle est créée, en 1542, puis le lieu de la justice royale pour la sénéchaussée, en 1551, enfin, d'un présidial, en 1552. Le château reste, jusqu'à la Révolution, le siège des principales juridictions royales.

En 1780, les bâtiments sont en mauvais état. À la Révolution, le château est transformé en habitations et en prison. En 1790, il devient le siège du tribunal du district, puis, en 1800, une cour d'appel. Ces travaux d'aménagement sont confiés à Claude-François-Marie Attiret (1750-1823), architecte de la ville de Riom, et s'achèvent en 1799. Le décret impérial du fixe définitivement la Cour d'appel à Riom.

En 1824, il est décidé de détruire l'ancien palais. Un nouveau palais de justice est construit de 1825 à 1841 par l'architecte Guillaume-Thérèse-Antoine Degeorge (1787-1868) en s'inspirant du Palais Farnèse. La tour Bonan, dernier vestige du château construit par Alphonse de Poitiers, est démolie en 1826. Le palais n'a été inauguré que le par Napoléon III à la demande de son ministre riomois, Eugène Rouher.

Dès lors, seule subsiste du palais médiéval la Sainte-Chapelle qui a été restauré en 1850.

Cette affectation judiciaire se poursuit ensuite au XIXe siècle et jusqu'à nos jours.

Production littérale de la cour ducale[modifier | modifier le code]

Certains ouvrages médiévaux ont été produits dans le palais ducal de Riom. C'est par exemple le cas du Recueil de Riom, livre de recettes et de cuisine en moyen français et produit à la cour de Jean de Berry[5],[6],[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Frédérique Constantini, « Le chantier du palais ducal de Riom », Bulletin Monumental,‎ (ISSN 2275-5039, lire en ligne)
  2. Josiane Teyssot, « Un grand chantier de construction à la fin du XIVe siècle en Auvergne: le palais ducal de Riom », Bulletin historique et scientifique de l Auvergne, vol. 96, no 714,‎ , p. 151-166 (ISSN 1153-2580)
  3. « Cour d'appel », notice no PA00092267, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. David Morel, Johan Picot, « La couleur de la ville médiévale : Matériaux et identité urbaine des centres politiques d’Auvergne (XIIème-XVème siècles) », Construire la ville de l’Antiquité aux Temps modernes, Comité des travaux historiques et scientifiques,‎ , p. 141-153 (lire en ligne)
  5. Carole Lambert, Le recueil de Riom et la manière de henter soutillement, Montréal, Le moyen français. Revue d'études linguistiques et littéraires,
  6. B. Laurioux, « Carole Lambert, Le recueil de Riom et la manière de henter soutillement » (Compte-rendu d'ouvrage), Médiévales, Presses universitaires de Vincennes,‎ , p. 239-240 (ISSN 1777-5892, lire en ligne)
  7. Wendy Pfeffer, « « Une noix, qu’y a-t-il à l’intérieur d’une noix ? » », Revue des Langues Romanes, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, vol. 119 « Aspects du XVIIIe siècle occitan »,‎ , p. 423-432 (e-ISSN 2391-114X, DOI https://doi.org/10.4000/rlr.327, lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Frédérique Costantini, « Le chantier du palais ducal de Riom », Bulletin Monumental, t. 152, no 2,‎ , p. 228-231 (lire en ligne)
  • Frank Delmiot, Brigitte Kurmann-Schwarz, Bénédicte Renaud, Roland Maston, Bénédicte Védrine, Riom : le palais de justice et la Sainte-Chapelle in Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, 1999.
  • Édouard Everat, ''Histoire abrégée de la ville de Riom'' ; 1923, réed. 1989. André Bonne. (ISBN 2-7019-0029-8).
  • Paul Gauchery, « Riom. Sainte-Chapelle », dans Congrès archéologique de France. 80e session. Moulins et Nevers. 1913, Paris/Caen, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 154-164
  • Thomas Rapin, Les chantiers de Jean de France, duc de Berry : maîtrise d’ouvrage et architecture à la fin du XIVe siècle, thèse d’histoire de l’art, Mme Claude Andrault-Schmitt (dir.), Université de Poitiers, Centre d’études supérieures de civilisation médiévale, UMR 6223, 2010.
  • Christiane Raynaud, « Guy de Dampmartin et la genèse du gothique flamboyant en France », Cahiers archéologiques, Paris, Picard, no 50,‎ , p. 185-2000 (ISSN 0068-4945).
  • Bénédicte Renaud, « L'inventaire de l'architecture civile médiévale de la ville de Riom : bilan provisoire », dans Congrès archéologique de France, Paris, Société française d'archéologie, , p. 363-391
  • Josiane Teyssot, « Un grand chantier de construction à la fin du XIVe siècle en Auvergne. Le palais ducal de Riom », Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, no 96,‎ , p. 151-166
  • Mary Whitheley, « Riom : le palais de Jean, duc de Berry », dans Congrès archéologique de France. 158e session. Basse-Auvergne Grande Limagne. 2000, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 333-337

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]