Palais des Beaux-Arts de Charleroi

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Palais des Beaux-Arts de Charleroi
Façade principale après la rénovation de la place du Manège en 2023.
Présentation
Type
Architecte
Ouverture
Propriétaire
Remplace
Théâtre des Variétés (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Localisation
Adresse
Place du Manège 1Voir et modifier les données sur Wikidata
6000 Charleroi, Hainaut
 Belgique
Coordonnées
Carte

Le Palais des Beaux-Arts (PBA) de Charleroi (Belgique) est une salle de spectacle et musée construit en 1957 par l'architecte Joseph André.

L'immeuble actuel remplace un théâtre construit en 1901 par Auguste Bovyn. Ce bâtiment sera plusieurs fois transformé par le constructeur d'abord, pas son nouveau propriétaire, Gustave Bernard, ensuite.

Historique[modifier | modifier le code]

Le Théâtre des Variétés vers 1934.

Durant le XIXe siècle, la ville était régulièrement visitée par des troupes d'acteurs nomades, ce qui favorisa le développement d’infrastructures propres à ce moyen d'expression. Le plus célèbre se situait sur le côté est de la place du Manège[1].

En 1901, Auguste Bovyn construit le « Cirque des Variétés » en matériaux durables. En même temps, il fait construire une série de maisons de commerce qui donnent un essor à cet endroit presque inhabité. Le cirque est agrandi et devient le « Théâtre des Variétés » pendant la Première Guerre mondiale[2].

Il est acheté par Gustave Bernard vers 1919 qui le transforme en 1928. Les Variétés voient défiler des artistes, chanteurs, vedettes du music-hall tels que Félix Mayol, Paul Dalbret, Dranem, Maurice Chevalier, Marie Dubas ainsi que des hommes politiques comme Jules Destrée ou Émile Vandervelde[2],[3]. En 1930, on y célébra le centenaire de l'Indépendance de la Belgique par une série de vingt tableaux de Henrotte et André[3].

Au sous-sol est installé un cabaret-dancing « Au Normand », exploité par Herman Bernard, fils de Gustave[2].

L'immeuble est démoli après la Seconde Guerre mondiale pour laisser la place au Palais des beaux-arts de l'architecte local Joseph André.

Description[modifier | modifier le code]

Filtered space, impression autocollante sur façade en verre, 2001, Alec de Busschère.

L’édifice est construit sur un terrain exigu. En façade, côté place du Manège, il remplace le bâtiment précédent coincé entre des rangées maisons. À l’arrière, il s’étend sur un terrain de remblai en déclivité vers le ruisseau de Lodelinsart. Cette configuration impose le déplacement de 70 000 m3 de terres et le battement de 1 688 pieux[4].

La façade, légèrement incurvée, est percée de sept portes qui permettent au public d’avoir accès a un hall, un vestibule de 18 m sur 17 m. Au dessus de ce hall se situent la salle de congrès précédé d’un foyer. Des portes situées à gauches du vestibule conduisent à cet étage. En dessous du hall, en sous-sol, se trouve « La Réserve »[5], espace conçu comme dancing comportant dès l’origine une piste de danse avec un plancher lumineux en verre[6]. Ce sous-sol est accessible depuis l’extérieur[7].

Au-delà du vestibule se trouve un hall en rotonde qui donne accès à tous les niveaux de la salle de spectacle, des salles d’expositions et à la brasserie[7]. Cette rotonde de huit colonnes de marbre noir permet de faire oublier le léger balancement du plan entre le vestibule et la salle de spectacle[6].

Un promenoir, qui donne également accès aux vestiaires et aux sanitaires, entoure la grande salle[7].

La salle de spectacle est d’une capacité de 1 800 places réparties entre le rez-de-chaussée et un balcon d’une portée impressionnante pour l’époque de construction. Les parois et les balustrades sont couvertes de bois, tandis que les sols et les sièges sont en velours rouge[6]. Le plateau de la scène est large de 20 m sur 28 m de profondeur. Le plafond technique est à une hauteur de 23 m. Une fosse d’orchestre complète le dispositif scénique. La grande salle a été conçue fondamentalement pour une mise en scène des spectacles lyriques[8]. Si elle donne une grande satisfaction au public et aux professionnels qui l’occupent, elle n’est pas excepte des quelques défauts qui sont apparus à mesure de l’utilisation. Par exemple, l’ouverture du cadre de scène est insuffisante et la fosse d’orchestre est trop petite[9].

Vue vers la scène de la salle de congrès.

La salle de congrès est un espace polyvalent. La salle proprement dite fait 30 m sur 20 m et peut accueillir cinq cents personnes assises[10]. Elle comporte une petite scène et une galerie. Le grand foyer qui la précède est équipé de vestiaires, locaux sanitaires, bar et cuisine[8].

Façade en verre et acier offrant une nouvelle entrée publique.

À droite de la grande salle se trouvent deux grandes salles d’expositions, superposées, d’une superficie totale de 1 500 m2[8]. La brasserie en dessous d’elles a été transformée en médiathèque.

Au cours de son existence, le bâtiments a connu des travaux de rénovations comme par exemple l’enlèvement de l’amiante, le renouvellement des équipements techniques, l’amélioration de l’acoustique[11].

Lors de la construction de la station de métro Beaux-arts, les maisons situées à la droite de l'entrée du bâtiment ont été démolies et l’espace a été aménagé en gare d’autobus. Dans un premier temps, l'ancien mur mitoyen entre le palais et ces habitations a été décoré d’une peinture murale.

En 1998-2000 y a été construite une extension, œuvre du bureau d'architecture Lhoas & Lhoas, avec une vaste façade en verre et acier créant ainsi un nouvel accès public[6].

En 2008, le PBA fait l’acquisition du « Hangar », un ancien parking privé d’une superficie de 1 000 m2 qui sert désormais de salle de spectacles.

Ornementation[modifier | modifier le code]

Au-dessus des portes d'entrées principales du bâtiment s'alignent sept bas-reliefs en pierre de Charles De Rouck et sept sculptures en métal doré de Jean Stalport.
Au centre du hall d'entrée est installée une sculpture de Marino Marini (« Il Miracolo ») et de part et d'autre de celle-ci des bas-reliefs d'André Hupet et d'Alphonse Darville.
Dans le hall d'honneur, les panneaux en verre sont signés Louis Van Lint et les céramiques sont de Pierre Caille.
Ossip Zadkine est l'auteur des deux bas-reliefs, représentant la poésie et la musique, qui décorent la grande salle, de part et d'autre de la scène.
Dans la salle de Congrès, au front de la scène, se trouve une composition murale de René Magritte (« La Fée ignorante »). Dans l'escalier qui y mène se trouvent des peintures d'Émile Tainmont et de Pierre Paulus.
Gustave Camus a réalisé des peintures murales dans ce qui était à l'origine la brasserie et qui est devenu ensuite la médiathèque[12].

Lors de la création de l'extension, Alec de Busschère crée une installation permanente, Filtered space : impression sur verre, 5 systèmes de diffusion sonore, 5 micros, un ordinateur, 5 assises de couleurs différentes, séries d'algorithmes[13],[6].

Musée des Beaux-Arts[modifier | modifier le code]

Entre 2007 et 2022, le Musée des Beaux-Arts, transféré depuis l'hôtel de ville de Charleroi, était hébergé dans des salles du Palais des Beaux-arts. Depuis décembre 2022, il est installé sur le site de l'ancienne Caserne Defeld[14],[15].

Programmation[modifier | modifier le code]

Chaque saison, les salles proposent des manifestations et une programmation diversifiée de pièces de théâtre, de danse et de cirque. Cet établissement propose aussi une diffusion d’œuvres lyriques telles que des comédies musicales ou de l’opéra. La grande scène du Palais des Beaux-Arts est le lieu de spectacle des plus grandes vedettes internationales de variétés.

Chaque année, le Palais des Beaux-Arts accueille en septembre une partie de la programmation du Festival Musical du Hainaut, faisant partie des Festivals de Wallonie[16].

Ce site propose aussi quelques « extras » :

  • Des rencontres avec les équipes artistiques sont organisées.
  • Les répétitions sont ouvertes au public.
  • Le Palais des Beaux-Arts permet de suivre des ateliers pratiques.

Rénovation du Palais des Beaux-Arts[modifier | modifier le code]

Des aménagements, dans le cadre du projet de requalification urbaine Charleroi District Créatif, ont pour but d'améliorer son efficacité énergétique ainsi que son intégration urbaine sur la Place du Manège de Charleroi.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Xavier Deflorenne, Charleroi, Tempus, coll. « Mémoire en images », , 3e éd. (1re éd. 1999), 128 p. (ISBN 2-84253-267-8), p. 95
  2. a b et c Everard 1959, p. 137.
  3. a et b Xavier Deflorenne, Charleroi, Tempus, coll. « Mémoire en images », , 3e éd. (1re éd. 1999), 128 p. (ISBN 2-84253-267-8), p. 96
  4. Rassel et Schaeffer 1997, p. 18-19.
  5. Rassel et Schaeffer 1997.
  6. a b c d et e Strauven, Le Maire et Dailly 2017, p. 131.
  7. a b et c Rassel et Schaeffer 1997, p. 19.
  8. a b et c Rassel et Schaeffer 1997, p. 20.
  9. Rassel et Schaeffer 1997, p. 22.
  10. Mais la plupart des activités accueillent environ 200 personnes.
  11. Rassel et Schaeffer 1997, p. 24-25.
  12. Rassel et Schaeffer 1997, p. 21.
  13. https://alecdebusschere.com/filtered-space
  14. Mathieu Colinet, « Il restera là », Le Soir,‎ , p. 24 (lire en ligne)
  15. Jean-Marie Wynants, « Charleroi remet ses œuvres d'art en pleine lumière », Le Soir édition Wallonie,‎ , p. 38.
  16. « Festival musical du Hainaut », sur Les festivals de Wallonie (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Espace Environnement, ...À Charleroi, Joseph André, Charleroi, 1990.
  • Collectif, Musée des Beaux-Arts Charleroi, Charleroi, Ville de Charleroi, , 250 p. (ISBN 2-9600188-1-8).
  • Jean-Marie Duvosquel (dir.), Valentin Vermeersch (dir.), Chantal Lemal-Mengeot, Patrica Vanerck, Raymond Brulet, Jean-Louis Delaet et Georges Vercheval, Musées de Charleroi, Bruxelles, Crédit Communal, coll. « Musea Nostra » (no 17), , 128 p., p. 9-48.
  • Jean Everard, Monographie des rues de Charleroi, Charlero, Collins, , 223 p.
  • Guy Rassel et Pierre-Jean Schaeffer, Palais des Beaux-Arts de Charleroi : 40 ans - 1957-1997, Charleroi, Palais des Beaux-Arts de Charleroi, , 168 p. (ISBN 2-930199-03-2).
  • Iwan Strauven (dir.), Judith Le Maire (dir.) et Marie-Noëlle Dailly (dir. et photogr.), 1881-2017 Charleroi métropole, Bruxelles/Paris, Mardaga et Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, coll. « Guide d'architecture moderne et contemporaine » (no 4), , 367 p. (ISBN 978-2-8047-0367-7).
  • Robert Wangermée et al., Conseil de la musique de la Communauté française de Belgique, Dictionnaire de la chanson en Wallonie et à Bruxelles, Liège, Pierre Mardaga, , 363 p. (ISBN 978-2-87009-600-0 et 2-87009-600-3).

Liens externes[modifier | modifier le code]