Pîtres
Pîtres | |
![]() L'église Notre-Dame. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Les Andelys |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Seine-Eure |
Maire Mandat |
Florence Lambert 2020-2026 |
Code postal | 27590 |
Code commune | 27458 |
Démographie | |
Gentilé | Pîtriens |
Population municipale |
2 580 hab. (2018 ![]() |
Densité | 235 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 19′ 13″ nord, 1° 13′ 37″ est |
Altitude | Min. 7 m Max. 138 m |
Superficie | 10,97 km2 |
Unité urbaine | Pîtres (ville-centre) |
Aire d'attraction | Rouen (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Pont-de-l'Arche |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://villedepitres.fr |
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Pîtres est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.
La ville est connue pour l'édit du concile de Pîtres de 864 par lequel Charles le Chauve établit la refonte des monnaies.
Géographie[modifier | modifier le code]
Localisation[modifier | modifier le code]
Localité du département de l'Eure, Pîtres, distante d'une trentaine de kilomètres au sud-est de Rouen, se situe à la confluence de l'Andelle, affluent en rive droite de la Seine. Elle trouve sa place à la rencontre des deux vallées qui ont formé le site spectaculaire de la côte des Deux-Amants.
Pîtres possède plusieurs écarts qui sont les Essarts, l'Île Sainte-Hélène, le Port de Pîtres et la vallée Galantine. Le Quartier Saint-Martin, le Nouveau Pîtres ou les Varennes sont des quartiers de la commune.
Hydrographie[modifier | modifier le code]
La commune est riveraine de la Seine.
Géologie et relief[modifier | modifier le code]
S'étendant sur 1 347 ha à 15 m d'altitude, Pîtres, de par sa géologie typique des vallées fluviales, possède des sols constitués par un mélange d'alluvions contemporaines, diluvium et de craie blanche. Ces terres sont utilisées pour la culture des céréales et du lin et par des bois.
Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]
Une ligne de chemin de fer à voie unique, reliant Alizay à Gisors-Embranchement, traverse Pîtres, qui possédait jadis une gare, maintenant détruite. Cette ligne sert au transport du fret avec, en particulier, le ramassage des bouteilles d'eau Pierval de la source de Pont-Saint-Pierre, située 2 km en amont, dans la vallée de l'Andelle, et le trafic généré par la sucrerie d'Étrépagny.
Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Selon la terminologie définie par l'Insee et le zonage publié en 2020, Pîtres est une commune urbaine[Note 1]. Elle appartient en effet à l'unité urbaine de Pîtres, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[2] et 3 797 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rouen, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 317 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la localité est attesté sous les formes Pistus 750 - 775, ad Pistas 862 - 868 (Annales Bertinianae), Pistes vers 1025 (Fauroux 53), Pistes vers 1040 (Fauroux 94), de Pistris vers 1050 (Fauroux 120)[7]. Apparition du [r] au milieu du XIe siècle, Pistres jusqu'à l'époque moderne.
Albert Dauzat et Charles Rostaing postulent un latin *pista au sens de « moulin », non attesté[7].
Histoire[modifier | modifier le code]
D'abord agglomération gallo-romaine[8], puis résidence royale sous les Mérovingiens, palais et château fort sous les Carolingiens, Pîtres, connu par des ordonnances, par des conciles et par différents monuments d’histoire, n'a conservé de son ancienne splendeur que son église dédiée à Notre-Dame (Xe siècle au plus tard). Pîtres devint sous Charles le Chauve, l'un des centres politiques majeurs de la Francie occidentale.
La richesse archéologique de Pîtres et de ses alentours est considérable, des époques proto-historiques à l'époque médiévale[8].
Un pont de bois a été construit sur la Seine et l'Eure à Pont-de-l'Arche vers 862, et protégé par deux forts, de part et d'autre. Ces défenses du règne de Charles II, dit Charles le Chauve, ont été décidées lors des plaids de Pîtres. Vers 869, le pont et les deux forts auraient été achevés.
En 885, les Vikings remontant la Seine pour assiéger Paris furent momentanément arrêtés par le fort de Pîtres.
Cependant, les Danois s'installent près de Pont-de-l'Arche, à très peu de distance en face de Pîtres, en un lieu attesté comme in portu Dancs ; Hasdans au XIe siècle, puis comme Asdans qui lors Arches appelée (Wace, XIIe siècle), aujourd'hui Les Damps « les Danois »[9].
La découverte remarquable d'une sépulture féminine viking à la Pierre Saint-Martin révèle que les Scandinaves se sont fixés, au moins temporairement, à cet endroit à la fin du IXe siècle[8]. On y trouva notamment une paire de fibules en forme de tortues, caractéristiques de l'Est du monde nordique et qui sont entrées dans les collections du musée départemental des antiquités de Rouen.
Marie de France poétesse du Moyen Âge évoque dans son Lai des deux amants la cité de Pîtres (Pistres) vers 1190[10] :
Jadis advint en Normandie
une aventure bien connue
de deux jeunes gens qui s'entre-aimèrent,
Par amour tous deux finirent.
Un lai en firent les Bretons :
Des deux Amants il reçu le nom.
La vérité est qu'en Neustrie,
Que nous appelons Normandie,
sur un haut mont à merveille grand:
Là dessus gisent les deux enfants
Près de ce mont à part
Par grand conseil et par égard
Une cité fût faite par le roi
qui était sire de Pîtres;
des Pistréiens il la fit nommer,
et Pistres la fît appeler.
de puis Toujours, a duré ce nom ;
Il y a encore une ville et des maisons.
Nous savons biens dans la contrée,
comment le Val de Pistres. est nommé.
....
Voir à ce sujet la côte des Deux-Amants située près de Poses, non loin de Pîtres, qui illustre cette légende.
En , un commando allemand chargé de faire sauter le pont d'Oissel, traversa le village, à bord de véhicules à moteur.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]
Liste des maires[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[12].
En 2018, la commune comptait 2 580 habitants[Note 3], en augmentation de 5,48 % par rapport à 2013 (Eure : +1,73 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Économie[modifier | modifier le code]
La commune a un site sidérurgique de Manoir Industries. L'industriel français MetalValue Powder va y investir 50 millions d’euros dans la construction d’une usine de poudre d’acier qui ouvrira ses portes fin 2018 avec des aides régionales et emploiera une centaine de personnes, elle produira jusqu’à 45 000 tonnes de poudre d'acier atomisée au gaz à partir de 2020, soit la production mondiale de 2018[15].
Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- Néolithique : mégalithe de la Pierre Saint-Martin, habitat permanent.
- Âge du bronze : armes.
- Âge du fer : nécropole gauloise dite de La Remise[16] (2 000 tombes), habitat permanent.
- Période romaine : balnéaire (thermes) de La Salle, théâtre (rue Bourgerue), habitat gallo-romain, trace de voie romaine.
- Époque médiévale :
- Mérovingienne : vases, infusoire, bagues, poteries ;
- Carolingienne : fibules scandinaves, nécropole de la Pierre Saint-Martin ;
- Ducale : moulins à eau de l'île Sainte-Hélène, église Notre-Dame Xe, voire IXe siècle, sarcophages en pierre et plâtre, habitat médiéval, poteries.
- Époque moderne et contemporaine : caves, maisons et fermes du XVIIe siècle, maison et ferme du XVIIIe siècle.
- Vues depuis la colline des Deux-Amants
Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]
- Les falaises de l'Andelle et de la Seine
Site inscrit (1981)[17].
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Jacques Le Ber (Pîtres vers 1633 - Montréal, ) était un marchand et un seigneur à Montréal à l'époque de la Nouvelle-France.
Héraldique[modifier | modifier le code]
Ces armes peuvent se blasonner ainsi aujourd'hui : De gueules à trois pals alésés d'or, au chef cousu d'azur chargé de deux étoiles d'argent.
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Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Une commune rurale est une commune n'appartenant pas à une unité urbaine. Les autres communes sont dites urbaines.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- « Unité urbaine 2020 de Pîtres », sur https://www.insee.fr/ (consulté le 3 décembre 2020)
- « Base des unités urbaines 2020 », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 3 décembre 2020)
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 3 décembre 2020)
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 3 décembre 2020)
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc, Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 3 décembre 2020)
- François de Beaurepaire, Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Éd. Picard, 1981. (ISBN 2-7084-0067-3). p. 158.
- Bilan archéologique de la DRAC - Pîtres
- D'après Marcel Baudot in François de Beaurepaire, op. cit. p. 99.
- Batany Jean, Le "Mari aux deux femmes" les deux Bretagne et l'Irlande; in Celtitudes médiévales, Éd. Philippe Walter, univ. Grenoble 3; IRIS 29(2005)73-88
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Le développement de Manoir Industries dans l'Eure passe par le soutien de la Région Normandie », sur www.infonormandie.com, (consulté le 30 novembre 2018).
- Bilan archéologique de la Drac - Pîtres.
- « Les Falaises de l'Andelle et de la Seine » [PDF], sur Carmen - L'application cartographique au service des données environnementales (consulté le 7 juillet 2017).
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Édit de Pîtres
- Liste des communes de l'Eure
- Liste des anciennes communes de l'Eure
- Manoir Industries, entreprise fondée dans ce village