Péché dans l'islam

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Le péché dans l'islam (ذنب [dhanb]) est ce qui entrave l'élan vital du musulman vers Dieu[1].

Distinctions entre péchés[modifier | modifier le code]

Les oulémas distinguent les * grands péchés (kabâ`ir, qui généralement ne sont effacés que par le repentir) et des petits péchés (saghâ`ir, qui sont aussi pardonnés par l'accomplissement de bonnes œuvres)[2],[3].

Le recensement des grands péchés est un sujet de désaccord entre théologiens (certains en recensent sept, d'autres 70). Mais l'opinion la plus admise est que tout péché pour lequel un châtiment (ici-bas ou dans l'au-delà) a été cité explicitement dans le Coran ou les hadiths constituent un grand péché.

Ainsi, il est généralement admis que ces péchés sont parmi les kabâ`ir :

  • l'hérésie ;
  • l'idolâtrie (shirk) ou polythéisme demeure le premier péché : « le péché absolu ». Il s'agit de l'adoration d'autres dieux qu'Allah (sourate 4.48,137 ; sourate 47.34). Ce péché est impardonnable (plus précisément, il ne faut pas mourir dans cet état de péché).
  • meurtre ;
  • Vol
  • fornication ;
  • fausse accusation de fornication (il faut quatre témoins oculaires) ;
  • s'enfuir devant une armée ennemie lors d'une guerre (at-tawallî yawm az-zah'f) ;
  • l'apostasie (comprenant la conversion à une autre religion que l'islam, ainsi que la non-croyance ou l'athéisme fort c'est-à-dire volontaire) ;
  • cacher la vérité, ou mentir, mêler le vrai au faux ;
  • l'ingratitude ou la désobéissance envers les parents ;
  • le gain non acquis par le travail (par exemple les jeux de hasard)[4] ;
  • maltraitance
  • consommation de nourriture et boisson intolérés, impure (porc, alcool, drogue, etc.)
  • Viol
  • Suicide
  • Chirurgie esthétique
  • Homosexualité

L'interdiction de la représentation d'êtres animés[modifier | modifier le code]

Un aspect intéressant de l'islam est son insistance sur le refus de toute représentation du divin ou d'êtres animés. Cela a mené à une tradition artistique particulière dans laquelle l'abstraction, la forme pure et la non-représentation ont abouti à des formes d'art graphiques très riches et presque complètement spécifiques notamment la calligraphie arabe[réf. nécessaire].

Selon certains, cette interdiction ne touche pas les reproductions objectives où le métier de l'artiste se contente de mettre en valeur un sujet à sa manière sans pour autant le recréer. Les portraits photographiques de l'imam Khomeini n'ont en conséquence jamais été interdits par les chiites, non plus que les photos de magazine ou le cinéma, sans que cela remette en cause leur statut d'art à part entière. Cependant, certains oulémas interdisent toute représentation d'êtres animés quel qu'en soit le moyen, sauf cas de nécessité (ex. : photos d'identité) ou d'intérêt général (ex. : illustration scientifique)[réf. nécessaire].

Différence selon les juridictions[modifier | modifier le code]

Tous les imams ou les muftis n'ont pas la même opinion sur le péché. Ainsi, le jeu d'échecs est considéré comme un péché par les autorités saoudiennes, mais autorisé par les autorités iraniennes si de l'argent n'est pas en jeu[5]. Le mufti du Tadjikistan a déclaré que critiquer le pouvoir est un « grave péché »[6].

Littérature[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Le péché dans l'Islam »
  2. « La classification des péchés : majeurs et mineurs »,
  3. Paul Ballanfat, Le petit Retz de l'islam : Allâh, âyatollâh, derviche, Hallâj, juhâd, shî..., Paris, Retz, , 161 p. (ISBN 2-7256-6013-0, LCCN 91111492, lire en ligne), p. 109
  4. « Jeux de hasard et paris en ligne, véritables fléaux qu’interdit l’islam »
  5. Samba Doucouré, « Quand jouer aux échecs devient un grand péché en islam »,
  6. « Au Tadjikistan, critiquer le pouvoir est un « grave péché » »,

Voir aussi[modifier | modifier le code]