Outils du livre
Les outils du livre sont les éléments d’un livre qui permettent de retrouver un passage ou une information sans passer par une lecture linéaire. Développés progressivement après l’invention du codex, ils tiennent un rôle épistémologique important depuis le haut Moyen Âge.
Histoire des outils du livre
[modifier | modifier le code]Apparition progressive
[modifier | modifier le code]Effet sur l'usage des livres
[modifier | modifier le code]La pagination
[modifier | modifier le code]La pagination est la numérotation des pages d'un document. Cet outil permet de localiser géographiquement un passage d'un livre et constitue un élément essentiel des références bibliographiques.
L'édition électronique, les formats électroniques et la possibilité de lire un même texte sur des écrans de tailles différentes - de l'ordinateur au smartphone -, ont fait fortement évoluer le concept de pagination.
Le chapitre
[modifier | modifier le code]Le chapitre est une unité textuelle présente dans la majorité des ouvrages littéraires et documentaires. Selon le dictionnaire de l’Académie française, le chapitre représente «chacune des parties qui servent d’ordinaire à diviser un livre, un traité, un récit[1]» Le dictionnaire Larousse ajoute que le chapitre est aussi une «période d’une histoire[2]». Plusieurs recherches portent d’ailleurs sur celui-ci et s’intéressent notamment au rôle du chapitre dans la structure narrative et sur la lecture. Selon Thomas Conrad, le chapitre a comme but d’être l’intermédiaire entre la phrase ou le paragraphe et le livre dans son ensemble[3]. Le chapitre répond donc à des fonctions à la fois narratives et structurelles.
Les recherches contemporaines, notamment celles menées par Thomas Conrad, Claire Colin ou Camille Koskas, abordent le chapitre selon plusieurs axes: les fonctions du chapitre et sa nature, la manière dont le chapitre impose une certaine structure, ainsi que sa dimension socio-culturelle.
Définitions et fonctions du chapitre
[modifier | modifier le code]Unité intermédiaire
[modifier | modifier le code]Le chapitre détient un statut intermédiaire puisqu’il agit à la fois au niveau microstructurel (au même titre que la phrase ou le paragraphe) et au niveau macrostructurel puisqu’il forme l’œuvre en soi. S’il permet de se repérer dans l’œuvre, il permet tout autant de structurer le récit ou encore de baliser et d’imposer un certain rythme à la lecture. Selon Claire Colin, Camille Koskas et Jérémy Naïm, «le “chapitre” renvoie à une “partie d'un écrit” renforçant ainsi les fonctions de repérage ou de facilitation du parcours narratif[4]». (p.1)
Fonctions pour le lecteur et l’auteur
Pour le lecteur, le chapitre s’impose comme une manière de se situer dans sa lecture. Le chapitre facilite les pauses dans la lecture, proposant des points d’arrêt marqués[5]. De son côté, l’auteur peut voir le chapitre comme un outil pour gérer la structure de son récit. C’est un repère de travail qui dicte ce qui a été fait et ce qu’il reste à faire, et qui permet justement de travailler en bloc[5].
Dimension historique et culturelle
[modifier | modifier le code]Toutefois, le chapitre n’a pas toujours eu ces fonctions. Son usage varie énormément selon les époques, selon les genres littéraires, mais aussi selon les cultures qui se l’approprient. Simplement, «le chapitre n’est pas seulement analysé comme unité linguistique, mais [il] se rattache à des usages, à des pratiques, nécessairement divers et nécessairement historiques[4]». (p.1) Notamment, l’utilité du chapitre change aussi avec les différents supports (films, bandes dessinées, jeux vidéo, etc.) Le chapitre peut aussi être considéré comme étant porteur d’une charge politique, comme il peut refléter des comportements sociaux, des pratiques et des mœurs littéraires, éditoriaux et historiques[4]. (p.2)
Structurer son roman grâce aux chapitres
[modifier | modifier le code]Critères de découpage
[modifier | modifier le code]Si le chapitre est l’outil désigné pour donner une structure à son roman, les critères de ce découpage en chapitre ne sont pas stricts et peuvent varier grandement d’une œuvre à l’autre. Les éléments du récit lui-même qui peuvent influencer le découpage; changement de lieu, prolepse ou analepse, apparition d’un nouveau personnage, péripétie importante, etc[5]. Certains éditeurs utilisent le chapitrage sans plan prédéfini et «sans concertation avec l’auteur[6]». La mise en chapitre peut alors s’opérer avant ou après l’acte d’écriture[5].
Ossature du récit
[modifier | modifier le code]Considéré comme un outil de structure, les chapitres d’une œuvre peuvent être comparés au squelette du récit[5]. Ils sont dépendants les uns des autres, mais ils forment ensemble un tout cohérent[3]. Sans l’un ou l’autre des chapitres, l’histoire pourrait perdre de son sens. Le chapitre agit sur la progression du récit ainsi que sur sa cohérence, puisque les chapitres sont interdépendants.
Rythme, suspense et forme contemporaine
[modifier | modifier le code]Le découpage en chapitre influence le rythme du récit, l’interprétation du lecteur, mais aussi la gestion du suspense narratif. Le chapitre influe sur le rythme de la narration notamment puisque sa clôture créer un effet de suspension, un «moment de repos[5]» dans le récit. Le chapitre permet aussi de créer du lien entre le lecteur et le récit: «il crée un lien d’attraction-répulsion[5]» où le lecteur est à la fois contraint d’arrêter, tout en décuplant le désir d’élucider le mystère du chapitre qui suit.
Avec les variations de la taille des chapitres, la diminution de leur nombre au sein des œuvres publiées récemment ainsi que leur migration vers d’autres médias, les agents du milieu éditorial et culturel conduisent à redéfinir ce qu’est un chapitre. Son évolution rapide entraîne, pour le monde éditorial, certains enjeux de cohérence ou encore d’adaptabilité aux nouveaux supports. Malgré ces transformations, «le chapitre est une unité dans un récit qui a toujours plusieurs fonctions[5]».
Le titre courant
[modifier | modifier le code]Le renvoi
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- ↑ Académie française, « chapitre | Dictionnaire de l’Académie française | 8e édition », sur www.dictionnaire-academie.fr (consulté le )
- ↑ Éditions Larousse, « Définitions : chapitre - Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le )
- Thomas Conrad, « Le tout et les parties : le chapitre comme unité intermédiaire », sur Chapitres, (DOI 10.58079/mn8r, consulté le )
- Claire Colin, Camille Koskas et Jérémy Naïm, « Les cultures du chapitre : introduction », Itinéraires. Littérature, textes, cultures, nos 2020-1, (ISSN 2100-1340, DOI 10.4000/itineraires.8037, lire en ligne, consulté le )
- camillekoskas, « La théorie du chapitrage rencontre l’avenir de sa pratique », sur Chapitres, (DOI 10.58079/mn9m, consulté le )
- ↑ Marc Douguet, « Finir in medias res : chapitrage et division en actes », Itinéraires. Littérature, textes, cultures, nos 2020-1, , p.6 (ISSN 2100-1340, DOI 10.4000/itineraires.7291, lire en ligne, consulté le )