Ouadi el-Houdi

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Le Ouadi el-Houdi est un oued situé dans le sud de l'Égypte, dans le désert oriental. On y trouve d'anciennes carrières d'améthyste. L'oued el-Houdi est important pour l'archéologie en raison du grand nombre d'inscriptions rupestres et de stèles, datant principalement du Moyen Empire, car l'améthyste était particulièrement appréciée à cette époque. Le Ouadi el-Houdi se termine dans la vallée du Nil à quelques kilomètres au nord d'Assouan et y arrive par le sud-est. Les anciennes carrières d'améthyste se trouvent à une vingtaine de kilomètres au sud-est d'Assouan[1].

Inscriptions[modifier | modifier le code]

Les plus anciennes inscriptions datables du Ouadi el-Houdi appartiennent au roi Montouhotep IV qui a régné sous la XIe dynastie. Il s'agit de cinq textes datés de la première année du roi, qui indiquent clairement que le but de l'expédition était de rapporter des améthystes[2]. D'autres inscriptions datent de la XIIe dynastie, sous le règne de Sésostris Ier. L'une d'entre elles mentionne le vizir Antefoqer, une autre le grand intendant Hor[3]. Les rois de la XIIe dynastie Amenemhat II, Sésostris III et Amenemhat IIIsont également attestés par des expéditions et des inscriptions[4]. Le dernier roi de la XIIe dynastie à envoyer une expédition dans l'oued est Amenemhat IV[5]. Enfin, plusieurs textes attestent d'une expédition sous le roi de la XIIIe dynastie Khâneferrê Sobekhotep (IV). Son expédition est datée de la sixième année de son règne[6]. La déesse Hathor, appelée dame d'améthyste, apparaît souvent dans les inscriptions.

En mars 2019, la découverte de plus de cent inscriptions anciennes gravées dans la roche, quatorze stèles et quarante-cinq ostraca datés du Moyen Empire a été annoncée par les archéologues. Dans l'une des stèles, vieille de 3 400 ans, était inscrit le nom d'un haut fonctionnaire nommé Ousersatet[7],[8].

Archéologie[modifier | modifier le code]

Outre les inscriptions, trente-neuf sites archéologiques existent dans la région. Ils sont étonnamment bien conservés, avec des murs de deux mètres de haut. Ces sites archéologiques permettent de comprendre l'extraction des pierres précieuses, l'organisation du travail par le gouvernement égyptien, l'utilisation des ouvriers en Égypte, les interactions entre Égyptiens et Nubiens, les niveaux d'alphabétisation au sein d'une classe de soldats, l'approvisionnement et le soutien des projets d'expédition par le gouvernement, et l'origine probable d'une grande partie de l'améthyste de l'ancien monde méditerranéen.

D'autres activités minières, notamment l'extraction de l'or, sont connues à d'autres périodes de l'histoire égyptienne, jusqu'à la période romaine[9], ou peut-être seulement au début de la période arabe[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sadek 1980, p. 1, carte 1 sur p. 177.
  2. Sadek 1980, p. 4-15.
  3. Sadek 1980, p. 16-36, 84-92.
  4. Sadek 1980, p. 37-43, 93-97.
  5. Sadek 1980, p. 44-45.
  6. Sadek 1980, p. 46-52.
  7. (en) « Ancient Egyptian inscriptions found at Amethyst mines », sur www.geoengineer.org (consulté le ).
  8. (en) Owen Jarus 26 March 2019, « 100 Ancient Egyptian Inscriptions Found at Amethyst Mining Site », sur livescience.com (consulté le ).
  9. Shaw 2007, p. 141-150.
  10. R.Klemm et D.Klemm 2013, p. 288–293.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ashraf I. Sadek, Wadi el-Hudi: The amethyst mining Inscriptions I, Text, Warminster, (ISBN 0-85668-162-8).
  • Ian Shaw, Late Roman Amethyst and old Mining at Wadi el-Hudi, dans : Thomas Schneider et Kasia Szpakowska (eds.), Egyptian Stories A British Egyptological Tribute to Alan B. Lloyd on the Occasion of His Retirement, Alter Orient und Altes Testament, no 347, 2007, (ISBN 978-3-934628-94-6).
  • Rosemarie R.Klemm et Dietrich D.Klemm, Gold and Gold Mining in Ancient Egypt and Nubia, Heidelberg, Springer, (ISBN 9783642225079).

Liens externes[modifier | modifier le code]