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Oswaldo López Arellano

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Oswaldo López Arellano
Illustration.
Fonctions
Président de la république du Honduras

(2 ans, 4 mois et 18 jours)
Prédécesseur Ramón Ernesto Cruz Uclés
Successeur Juan Alberto Melgar Castro

(7 ans, 8 mois et 4 jours)
Prédécesseur Ramón Villeda Morales
Successeur Ramón Ernesto Cruz Uclés
Biographie
Nom de naissance Oswaldo López Arellano
Date de naissance
Lieu de naissance Danlí (Honduras)
Date de décès (à 88 ans)
Lieu de décès Tegucigalpa (Honduras)
Nationalité hondurienne
Parti politique Parti national du Honduras
Père Enrique López
Mère Carlota Arellano
Conjoint Gloria Figueroa de López
Enfants Gloria Carolina
Oswaldo
Enrique
Leonel y José Luis
Diplômé de École militaire des Amériques
Profession Militaire
Religion Catholicisme

Image illustrative de l’article Oswaldo López Arellano
Présidents de la république du Honduras

Oswaldo López Arellano, né le à Danlí et mort le à Tegucigalpa, est un militaire et homme d'État hondurien. Il est président de la République entre 1963 et 1971 et entre 1972 et 1975. Considéré comme un dictateur, il prend le pouvoir par la force à deux reprises.

Jeunesse et formation

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López Arellano naît le à Danlí, non loin de la frontière nicaraguayenne, d’une famille modeste[1]. Néanmoins, ses parents sont assez aisés pour financer ses études, il quitte sa ville natale alors qu’il est adolescent et intègre une école américaine à Tegucigalpa. Là-bas, il apprend notamment l’anglais et se fait remarquer pour son ambition, le conduisant alors vers l'armée. Parcours typique des politiciens honduriens de l’époque : le chef d’État étant alors le général Tiburcio Carías Andino[2].

Carrière militaire et politique

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En 1939, il intègre un corps de mitrailleurs. Trois ans plus tard, il obtient une bourse pour étudier le pilotage en Arizona. Après sa formation, il devient un cadre de l’armée, devenant l’un des pilotes les plus expérimentés. Il est nommé général dans les années 1950, et entame sa carrière politique. Il se rapproche des putschistes qui prennent le pouvoir en 1956 et intègre la junte militaire mise en place. Au poste de ministre de la Défense, il devient chef des armées. Finalement, des élections mettent rapidement fin au gouvernement dès 1957[2].

1963-1971 : première présidence

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En , il prend le pouvoir à la suite d'un coup d'État, dix jours avant le scrutin présidentiel, renversant alors le président Ramón Villeda Morales. Sa position de chef des forces armées du Honduras facilite ce putsch car il dispose du soutien de l’armée[1]. De plus, se proclamant en opposition au communisme, il reçoit le soutien des États-Unis qui verraient d’un mauvais œil la montée d’une tendance communiste en Amérique centrale[2]. Durant ce gouvernement, il suspend les libertés constitutionnelles et le Parlement, et ferme les journaux d'opposition[3]. En 1965, il est officiellement proclamé président du Honduras par une assemblée constituante civile[1].

Dans les années 1960, le Honduras subit une forte pression du Salvador voisin, dont beaucoup d’immigrés paysans partent vivre sur le sol hondurien. Alors que les Honduriens réclament des réformes agraires et économiques, les Salvadoriens constituent, selon López Arellano, les responsables de cette situation de pauvreté. Il les accuse de pilier les richesses du Honduras et dénonce le gouvernement salvadorien d’encourager cette immigration. Il décide donc de saisir leurs terres et de forcer des milliers d'entre eux à rentrer chez eux, déclenchant ainsi un conflit bref mais sanglant en 1969 avec le Salvador, qui était également sous régime militaire. À la suite de cette guerre, il accepte de nouvelles élections (en), remportées en juin 1971 par Ramón Ernesto Cruz Uclés[2].

1972-1975 : seconde présidence

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En , il reprend le pouvoir par un coup d'État militaire car le nouveau gouvernement est immobile face aux problèmes économiques. Cette seconde présidence est caractérisée par des reformes sociales et populaires, dont plusieurs accords et coopérations agraires dans le but d’améliorer les conditions de vie de ses citoyens[4]. Cependant, en 1975, la Securities and Exchange Commission des États-Unis révèle que la United Fruit Company a octroyé à López Arellano un pot-de-vin de 1,25 million de dollars et une promesse de 1,25 million supplémentaires, en échange de réductions des taxes à l'export des bananes. Ce scandale, connu au Honduras sous le nom de « Bananagate », fait cesser les activités commerciales avec la United Fruit[5]. Avec cette affaire, il confirme la réputation du Honduras de république bananière[2]. Le , López Arellano est démis de ses fonctions par un coup d'État militaire mené par l'un de ses généraux, Juan Alberto Melgar Castro[6].

Activités économiques nationales

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López Arellano est par ailleurs le propriétaire d'une compagnie aérienne du Honduras, la SAHSA (en) (Servicio Aéreo de Honduras SA). Il devient en effet un de plus important homme d’affaire hondurien après s’être retiré de la vie politique[7].

Il est marié avec Gloria Figueroa de López, et a eu avec elle cinq enfants[2].

López Arellano meurt le d’un cancer de la prostate, après avoir passé les dernières semaines de sa vie à l’hôpital[1],[2],[8]. Il est inhumé à Tegucigalpa, la capitale du Honduras[9].

Distinctions

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Références

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  1. a b c et d « Honduras: décès de l'ex chef d'État Lopez Arellano », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d e f et g (en-GB) Phil Gunson, « General Oswaldo López Arellano obituary », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  3. Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’État modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, , p. 116.
  4. « Les années sombres (1968-1979) », dans Olivier Dabène, L'Amérique latine à l'époque contemporaine, Armand Colin, , p. 141-172
  5. (en) « Honduras's "Bananagate" Bribery Scandal Leads to Executive's Suicide », sur EBSCO, (consulté le )
  6. « Biographie d'OSWALDO LÓPEZ ARELLANO (1921-2010) », sur universalis.fr (consulté le )
  7. (en) « Oswaldo López Arellano (1921) », sur oxfordreference.com (consulté le )
  8. (es) « Murió ex presidente Oswaldo López Arellano » [archive du ], sur laprensa.hn, (consulté le )
  9. « Décès d'Oswaldo Lopez Arellano, ancien chef d'Etat du Honduras », sur hdhod.com, (consulté le )

Bibliographie

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  • (es) Raúl Alberto Domínguez, Ascenso al poder y descenso del General Oswaldo López Arellano, Tegucigalpa, Imprenta Calderón, (présentation en ligne)

Liens externes

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