Osez Joséphine (chanson)

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Osez Joséphine

Chanson de Alain Bashung
extrait de l'album Osez Joséphine
Sortie 1991

Pistes de Osez Joséphine

Osez Joséphine est une chanson d'Alain Bashung sortie en 1991 sur l'album Osez Joséphine. La musique est composée par Alain Bashung et les paroles sont cosignées par le chanteur et par Jean Fauque. La chanson connut immédiatement un succès public en France et est aujourd'hui considéré comme un classique du rock français.

Historique[modifier | modifier le code]

L'idée d'une chanson hymne à la liberté plus particulièrement à la liberté des femmes nait lorsque Jean Fauque et Alain Bashung assistent chez ce dernier à La Celle-Saint-Cloud, devant la télévision[1] à la chute du mur de Berlin. Ce dernier commence à écrire quelques phrases[2] dont « Osez causer du Caucase, osez vos oukazes »[1] et où il est question de fuite vers l'ouest en berline.

Le prénom de Joséphine, ajouté par Alain Bashung, vient selon Jean Fauque de Joséphine Baschung[3], la sœur de son père, qui dans le village familial de Wingersheim vivait comme elle l'entendait, d'une façon très libérée ce qui détonait dans la campagne alsacienne des années d'après-guerre[2]. D'autres sources rapportent que l'accroche « Osez Joséphine » aurait été inspirée au chanteur par une phrase qu'il a dite lors d'un dîner avec son batteur Philippe Draï à la petite fille très timide de ce dernier Joséphine Draï : « Ah si j'osais Joséphine »[4],[5].

Une première maquette est enregistrée dans un studio de la région parisienne avant que le travail ne soit poursuivi avec des musiciens américains dont Sonny Landreth, à Memphis dans les studios Ardent où a enregistré Elvis Presley[1] et où la musique est profondément remaniée[6]. La chanson est achevée à Bruxelles où l'ingénieur du son Phil Delire aura l'idée de rajouter des violons sur le refrain[6].

Chanson novatrice, elle rencontre un succès immédiat auprès d'un large public. Tentative de synthèse entre les traditions française et américaine, selon Bertrand Dicale, « elle donne enfin un rock crédible à la langue française »[7].

Clip[modifier | modifier le code]

Le clip, réalisé par Jean-Baptiste Mondino, met en scène le chanteur et une fille (qui n’est PAS Azucena Caamaño[8] mais qui y ressemble) dos à dos, au centre d'une piste de cirque autour de laquelle galope un cheval blanc. Il contribue de façon importante au succès de la chanson. En 2016, l'artiste australien Nicholas Allbrook rendra hommage à ce clip dans celui de sa chanson A Fool There Was (issue de l'album Pure Gardiya)[9].

Sortie et accueil commercial[modifier | modifier le code]

Premier extrait de l'album, Osez Joséphine sort en single en novembre 1991[10]. Il est édité pour la promotion en radio et pour la vente sous formats vinyle en 45 tours et maxi 45 tours, en CD et en cassette audio[11].

Le single entre au Top 50 la semaine du à la 48e place et progresse doucement jusqu'à atteindre la 22e place des meilleures ventes de singles en France un mois après sa sortie, la semaine du [12]. Le titre restera classé treize semaines au Top 50, finissant son parcours à la 39e place la semaine du [12]. Selon le site Top France, le single s'est vendu à plus de 30 000 exemplaires[13].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

Importance[modifier | modifier le code]

La chanson est incluse dans une liste de 3 000 morceaux classiques du rock dans l'ouvrage La Discothèque parfaite de l'odyssée du rock de Gilles Verlant, qui y qualifie par ailleurs le morceau Osez Joséphine de l'un des « nouveaux classiques de son répertoire » à l'époque et le riff de Sonny Landreth sur la chanson « d'historique »[14].

Citations littéraires[modifier | modifier le code]

En 2011, la romancière Delphine de Vigan s'inspire du refrain de la chanson pour le titre de son roman Rien ne s'oppose à la nuit :

« Osez, osez Joséphine
Plus rien ne s'oppose à la nuit
Rien ne justifie »

En 2014, Jérôme Colin s'inspire lui aussi d'un couplet de la chanson pour le titre de son roman Éviter les péages.

En 2020, Virginie Grimaldi s'inspire elle aussi d'un couplet de la chanson pour le titre de son roman Et que ne durent que les moments doux.

Utilisations au cinéma[modifier | modifier le code]

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent du générique de fin de l'œuvre audiovisuelle présentée ici. La chanson Osez Joséphine est utilisée dans les films suivants :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c "Alain Bashung, le magicien d'Osez" par François Cano, L'Express, 17 juillet 2014
  2. a et b [vidéo] France Bleu, Osez Joséphine, les dessous de la chanson d'Alain Bashung sur YouTube (consulté le )
  3. Le nom véritable d'Alain Bashung est Baschung avec un c.
  4. "Bonus Track" d'Éric Jean-Jean, RTL, 28 septembre 2020
  5. Nora Sahli, « Découvrez Joséphine Draï, celle qui a inspiré la chanson de Bashung », sur gala.fr, (consulté le ).
  6. a et b "Tubes and co" par Rebecca Manzoni, France Inter, 27 octobre 2017
  7. « Ces chansons qui font l’histoire : Les chroniques de Bertrand Dicale diffusées sur France Info à disposition des enseignants », sur eduscol.education.fr (consulté le )
  8. Azucena Caamaño est une peintre et mannequin, devenue plus tard l'épouse de Florent Pagny
  9. Noah Yoo, « Nicholas Allbrook (Tame Impala / Pond) Shares "A Fool There Was" Video: Watch », Pitchfork, (consulté le )
  10. Fabrice Laffite, « ALAIN BASHUNG – Osez Joséphine », sur histoiredeschansons.com (consulté le ).
  11. « Editions du singles de Bashung - Osez Joséphine », sur discogs.com (consulté le ).
  12. a et b « Alain Bashung - Osez Joséphine », sur lescharts.com (consulté le ).
  13. « TOP 45 Tours - 1992 », sur top-france.fr (consulté le ).
  14. Gilles Verlant, La discothèque parfaite de l'odyssée du rock, Paris, Hors Collection, , 381 p. (ISBN 978-2-258-08007-2)

Liens externes[modifier | modifier le code]