Virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo

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Virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo
Description de cette image, également commentée ci-après
Virions de virus CCHF (en jaune) issus de cellules épithéliales.
Classification
Domaine Riboviria
Embranchement Negarnaviricota
Sous-embr. Polyploviricotina
Classe Ellioviricetes
Ordre Bunyavirales
Famille Nairoviridae
Genre Orthonairovirus

Espèce

Crimean-Congo hemorrhagic fever orthonairovirus
ICTV[1]

Classification phylogénétique

Position :
  • Espèce : Crimean-Congo hemorrhagic fever orthonairovirus
    • Virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo

Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (CCHF) est l'agent infectieux qui, chez l'humain, provoque la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, maladie grave présentant un taux de létalité variant de 10 % à 40 % selon les épidémies. Il s'agit d'un virus à ARN monocaténaire de polarité négative, appartenant donc au groupe V de la classification Baltimore, de la famille des Nairoviridae. Les virions sont pléomorphes, avec un diamètre d'environ 80 à 120 nm. L'enveloppe virale est formée d'une bicouche lipidique de 5 nm d'épaisseur. Les protéines de l'enveloppe forment de petites projections d'environ 5 à 10 nm de long. Les nucléocapsides sont filamenteuses et circulaires avec une longueur de 200 à 3 000 nm[2].

Le réservoir naturel de ce virus est constitué par la population de tiques du genre Hyalomma, originaires d'Asie centrale et à présent distribuées dans la partie méridionale de l'Asie, toute l'Afrique et toute l'Europe jusqu'au 50e parallèle, la présence du virus ayant pu être détectée par sérologie dans la région des Balkans, l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique équatoriale, l'Afrique de l'Est, l'Afrique australe, l'Asie centrale et l'Asie du Sud[3].

Ce virus enveloppé présente un génome circulaire trisegmenté, chaque segment étant noté respectivement L (« grand »), d'une longueur de 11 à 14,4 kilobases, qui code l'ARN polymérase ARN-dépendante ; M (« moyen »), de 4,4 à 6,3 kb, qui code les glycoprotéines Gc et Gn de l'enveloppe virale ; et S (« petit »), 1,7 à 2,1 kb, qui code les protéines de la nucléocapside[2]. Le taux de mutation pour les segments L, M et S est estimé respectivement à 0,58 × 10−4, 1,52 × 10−4 et 1,09 × 10−4 substitutions par site et par an[4].

On pense que le virus pénètre dans les cellules hôtes à l'aide de la nucléoline (en), une protéine de surface[5].

Compte tenu du danger biologique qu'il représente, le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo ne peut être manipulé que dans un laboratoire P4 ou BSL-4[6],[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Virus Taxonomy: 2018b Release », ICTV, (consulté le ).
  2. a et b (en) Stephen D. Carter, Rebecca Surtees, Cheryl T. Walter, Antonio Ariza, Éric Bergeron, Stuart T. Nichol, Julian A. Hiscox, Thomas A. Edwards et John N. Barr, « Structure, Function, and Evolution of the Crimean-Congo Hemorrhagic Fever Virus Nucleocapsid Protein », Journal of Virology, vol. 86, no 20,‎ , p. 10914-10923 (PMID 22875964, PMCID 3457148, DOI 10.1128/JVI.01555-12, lire en ligne)
  3. (en) « Geographic distribution of Crimean-Congo Hæmorrhagic Fever », OMS, (consulté le ).
  4. (en) Serena A. Carroll, Brian H. Bird, Pierre E. Rollin et Stuart T. Nichol, « Ancient common ancestry of Crimean-Congo hemorrhagic fever virus », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 55, no 3,‎ , p. 1103-1110 (PMID 20074652, DOI 10.1016/j.ympev.2010.01.006, lire en ligne)
  5. (en) Xiaodong Xiao, Yang Feng, Zhongyu Zhu et Dimiter S. Dimitrov, « Identification of a putative Crimean-Congo hemorrhagic fever virus entry factor », Biochemical and Biophysical Research Communications, vol. 411, no 2,‎ , p. 253-258 (PMID 21723257, PMCID 3155881, DOI 10.1016/j.bbrc.2011.06.109, lire en ligne)
  6. (en) « Biosafety in Microbiological and Biomedical Laboratories, 5th Edition », CDC, (consulté le ).
  7. (en) Section VIII—Agent Summary Statements, CDC, 2009.

Liens externes[modifier | modifier le code]