Orgeo

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Orgeo
Orgeo
Le quartier de l’église
Blason de Orgeo
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Luxembourg Province de Luxembourg
Arrondissement Neufchâteau
Commune Bertrix
Code postal 6880
Zone téléphonique 061
Démographie
Gentilé Orgeotois(e)
Population 1 301 hab. (1/1/2020)
Densité 39 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 50′ 03″ nord, 5° 18′ 08″ est
Superficie 3 308 ha = 33,08 km2
Localisation
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Orgeo (prononcé [ɔʀʒo][1], en wallon Oûrdjô) est une section de la ville belge de Bertrix, située en Région wallonne dans la province de Luxembourg.

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le plus ancien signalement du village date de 879 et prenait l'orthographe Orjo. De nombreuses variantes du nom Orgeo existent, ont existé ou se rencontrent dans la littérature et les archives : Orgo, Orjo, Oriol, Orjol, Orgou, Ourjout, Orjault, Urio (qui est encore le nom porté par la place où se trouve l'église) et Vrio.

L'étymologie exacte reste inconnue[2].

Composition et territoire[modifier | modifier le code]

Le territoire du cœur d'Orgeo est, au moins depuis le XVIIIe siècle, un rectangle formé par les actuelles rue de l'A de l'A (sic), rue Haute, rue du Briga, rue du Bout-d'en-bas (prolongée par la rue sous-l'église), et dont l'église d'Orgeo occupe l'angle nord-est, place d'Urio.

En outre, les recueils de géographie publiés au XIXe siècle signalent les villages, hameaux, écarts, lieux-dits ou dépendances suivantes : Biourge, Nevraumont, Rossart, les Ferrues[3], et Saupont.

En 1889, Tindel signale également les hameaux de Welréchaux, Bois du Saupont (distinct de Saupont), Voiries, les Barrières, Lamaye[4] et Outrouge.

Jean-Jacques Jespers évoque encore Waillimont, Biolette, Bosémont, Fond de Lavau, Fontenelle, Willechauve, Haute Flèche, Huilerie, Jausset, Justice, Larfai, Maison Alexandre, Miaumont, Pré Grand Mère, sous la Rochette et sur la Chapelle - qui sont plutôt des lieux-dits[5].

En 1977, la fusion des communes intègre Orgeo à Bertrix, avec les villages de Biourge, Nevraumont, Rossart et Saupont. Waillimont est rattaché à Herbeumont.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le seuil de la porte de l'église d'Orgeo se trouve à 383,64 m d'altitude.

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Orgeo est traversé par la Vierre, d'ailleurs exploitée au moins entre 1830 et 1850 par quatre moulins actionnés par l'eau - et bien visibles sur les cartes de Vandermaelen (1850) et la Carte du dépôt de la guerre (1865-1880)[6].

La Vierre se confond peut-être avec l'Orgeo ou Sanpont qui, en 1845, prenait « sa source dans les bois de Luchy, au nord-est de Bertrix, arrose Orgeo et va se réunir au ruisseau de Grandvoir au-dessous de Saint-Médard »[7].

En 1851, on signalait également l'Aigle, qui prenait sa source au sud-ouest d'Orgeo et se joignait au ruisseau de Muno, affluent de la Semois[8].

Le Rossart est un affluent de la Vierre qui prend sa source un peu au nord de Rossart.

La région est arrosée de nombreux ruisseaux.

Géographie humaine[modifier | modifier le code]

En 1525, Orgeo et Gribomont appartiennent à Herbeumont et comptent 8 ménages[9].

1821[modifier | modifier le code]

873 habitants
Hameau Habitants
Biourge 122
Névraumont 139
Orgeo 348
Ferrues 7
Saupont 28
Rossart 229

1838[modifier | modifier le code]

934 habitants, 173 maisons particulières, une église et une chapelle, trois moulins à farine et un à tan, mûs par l'eau. On y récolte du seigle, de l'avoine, des pommes de terre et du foin. 72 chevaux, 53 poulains, 590 bêtes à cornes, 317 veaux et 240 porcs.

1840[modifier | modifier le code]

1.023 habitants
Hameau Habitants
Biourge 132
Névraumont 144
Orgeo 403
Ferrues 25
Saupont 31
Rossart 288

1846[modifier | modifier le code]

Population en 1846 : 1.069 habitants
Hameau Maisons habitées[10] Familles Hommes Femmes Total (hommes + femmes)
Orgeo 91 96 241 217 458
Biourge 29 32 70 78 148
Ferrues 3 3 10 12 22
Névraumont 34 35 76 73 149
Rossart 63 66 141 130 294[11]
Saupont 7 7 13 1 21

1851[modifier | modifier le code]

Charles Meerts signale 1082 habitants, 3 moulins à farine et un à tan, mûs par l'eau.

La carte de Vandermaelen, de la même époque[12], montre trois moulins à eau.

  • le moulin dit de Rossart, au nord de Rossart, visible, mais en ruines[13] ;
  • un moulin proche de l'actuel carrefour entre la rue de Minimpré et la route du bois du Gros (abattu vers 1950) ;
  • le moulin dit du Loup Ferüe à la pointe sud du bois de Saupont. L'Atlas des chemins vicinaux le nomme simplement Moulin du loup ; de Ferüe dérive le toponyme Les Ferrues.

Ils ne sont pas mentionnés sur la carte de Ferraris, mais sont encore présents tels quels sur la Carte du dépôt de la guerre (1865-1880).

1893[modifier | modifier le code]

Population au 1er janvier 1893 : 1.298 habitants
Hameau Habitants Maisons Feux Granges Écuries
Biourge 162 40 35 23 39
Névraumont 223 46 45 21 39
Orgeo 527 118 120 80 112
Saupont 30 9 8 5 10
Rossart 300 75 70 47 59
Welréchaux 1 1 1 0 0
Ferrues 11 3 3 0 3
Bois du Saupont 11 2 2 1 2
Voiries 6 2 2 1 2
Les Barrières 6 1 1 0 1
Lamaye 12 1 1 1 2
Outrouge 9 2 2 0 0

Démographie[modifier | modifier le code]

  • Source: INS recensements population

Cartographie[modifier | modifier le code]

Sélection de cartes anciennes qui font explicitement apparaitre le nom d'Orgeo - parfois déformé.

  • Le duché de Luxembourg divisé en quartier Wallon, et allemand dans chacun desquels sont diviséz les seigneuries, prevostés et comtés, le duché de Bouillon, le comté de Namur et le pays entre Sambre et Meuse, Paris, 1690, lire en ligne sur Gallica.
  • Carte de Ferraris, 1770-1778.
  • Auguste Dethien, Chemin de fer de Libramont à la frontière dans la direction de Sedan : Partie comprise entre la station de Bertrix de la ligne d'Athus à la Meuse et cette frontière, 1879, lire en ligne sur Gallica et ses deux annexes : Profil longitudinal, lire en ligne sur Gallica et Annexe à la note descriptive, lire en ligne sur Gallica

Voir aussi le portail géographique de la Région wallonne, en ligne.

Histoire[modifier | modifier le code]

Comté de Chiny (IXe siècle)[modifier | modifier le code]

Le plus ancien signalement d'Orgeo date de 879 ; Orjo relevait alors du comté de Chiny. En 888, le roi Arnulf confirmait au couvent sainte-Marie d'Aix-La-Chapelle ses proprietés à "Urio" (MGH DArn no. 031[Quoi ?]).

Gilles de Walcourt est cité comme sire d'Orjo ou d'Ourejoult dans un acte de 1270.

Orgeo relevait de la loi de Beaumont depuis 1270[14].

Jacques de Walcourt, fils de Gilles est l'auteur de la famille d'Orjo. Une empreinte de 1294 du sceau de Jean de Rochefort, fils de Jacques, est conservée aux Archives générales du Royaume de Belgique[15].

En 1364, Arnoul de Rumigny vend le comté de Chiny à Venceslas Ier, duc de Luxembourg ; il en suivra désormais les dévolutions.

Duché de Luxembourg (1364-1441)[modifier | modifier le code]

Pays-Bas bourguignons (1441)[modifier | modifier le code]

Après la disparition de la famille de Rochefort, l’empereur Maximilien attribua Orgeo à Louis de la Marck en 1494.

Pays-Bas espagnols (1549)[modifier | modifier le code]

Pays-Bas autrichiens (1718)[modifier | modifier le code]

Le 27 janvier 1786, les frères Simon, reconnus coupables de vol avec effraction furent exécutés à Névraumont. Ce sont les derniers suppliciés connus à Orgeo.

France, département des Forêts (1795-1815)[modifier | modifier le code]

Le décret de la Convention du 9 vendémiaire an IV réunit les Pays-Bas autrichiens, la principauté de Liège, la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy et le duché de Bouillon[16] à la France.

Il prévoit la division de cet ensemble territorial en neuf départements ; parmi ceux-ci, Orgeo relèvera du département des Forêts. Le 15 ventôse an X ()[17], le département des Forêts fut divisé en vingt-huit cantons, dont celui de Neuchâteau comprenant entre autres[18] la commune d'Orgeo.

Pays-Bas (1815)[modifier | modifier le code]

Belgique (depuis 1831)[modifier | modifier le code]

En 1877, l'ouverture de la ligne de chemin de fer 165 amène les trains à Orgeo.

Première guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1914, la ligne de train 163A est mise en service et passe également à Orgeo[19].

Seconde guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Après-guerre[modifier | modifier le code]

La ligne de train 163A est fermée aux voyageurs en 1959 ; le transport de marchandise se poursuivra jusqu'en 1969. La ligne a été déferrée en 1972.

Dans la nuit du 22 au 23 août 1976, un incendie ravage l'église d'Orgeo. Elle sera rénovée à l'identique à partir de 1981.

Le point d'arrêt ferroviaire d'Orgeo est fermé en 1984[20].

Héraldique[modifier | modifier le code]

La famille d’Orjo de Marchovelette, branche des seigneurs d’Orjo, possédait ses propres armoiries.
Blasonnement : D’or à l’aigle de gueules, membrée et becquée d’azur, chargé sur la poitrine d’un croissant d’argent.
Source du blasonnement : Jean-Claude Loutsch, Armorial du pays de Luxembourg, Luxembourg, Publications nationales du Ministère des Arts et des Sciences, , p. 627.



Patrimoine[modifier | modifier le code]

  • L’église saint Pierre et Paul a été fondée en 1662, profondément rénovée au XVIIIe siècle et restaurée dans les années 1980[21].
  • On signalait encore en 1851 les ruines d'un château antique[22].

Références et notes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux
  • Mémorial administratif du Grand-Duché de Luxembourg : deuxième semestre de 1821, Luxembourg, 1821 (lire en ligne).
  • Philippe Van der Maelen, Dictionnaire géographique, vol. 8, Bruxelles, À l'établissement géographique du Luxembourg, 1838 (lire en ligne), p. 120
  • J. M. Havard, Dictionnaire géographique (...) des communes, sections de communes et hameaux de Belgique, Bruxelles, 1840 (lire en ligne), p. 258.
  • Belgique. Ministère de l'Intérieur, Statistique de Belgique. Population : recensement général (15 octobre 1846), Bruxelles, 1849, lire en ligne.
  • Charles Meerts, Dictionnaire géographique et statistique du Royaume de Belgique, Bruxelles, 1845, en ligne.
  • Orgeo. In : Émile Tandel (dir.), Les communes luxembourgeoises, I.A.L., 1889 (rééd. 1979), p. 178-195.
  • Jean-Jacques Jespers, Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, Lannoo, 2005.
Ouvrages spécialisés
  • Thierry Saint-Mard, « Orgeo - Présentation », Villes et villages, sur Carnets de notes, (consulté le ).
  • Groupe Qualité village, Orgeo, 1980 (D/1980/3113/01).
  • Jean-François-Louis Jeantin, Histoire du comté de Chiny et des pays Haut-Wallons, Paris, Jules Tardieu, Bruxelles, vol.1, 1858 ; vol.2, 1859.
  • Arlette Laret-Kayser, Entre Bar et Luxembourg : le comté de Chiny des origines à 1300, Bruxelles, éditions du Crédit Communal, 1986, 273 p., (ISBN 2-87193-007-4).
  • Grob Jacques, Vannérus Jules, Dénombrements des feux des duché de Luxembourg et comté de Chiny, tome premier, documents fiscaux de 1306 à 1537, Bruxelles, Kiessling et Cie, 1921 (OCLC 733553822), lire en ligne.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 106.
  2. Tindel évoque, sans conviction, les mots latins urire (brûler) et ou origo (être à la source). Ces étymologies sont peu vraisemblables
  3. Parfois noté (et servilement recopié) Ferne, proche typographiquement.
  4. Les habitants les plus anciens de l'époque se souvenaient en outre de l'existence d'un hameau appelé Chernois ou Le Chenois au lieu-dit La Maye, avec une chapelle, à deux kilomètres au nord-ouest de Biourge ; il disparut en raison d'une épidémie. Une rue et une ferme de la Maye (Lamaye, ci-dessus ; coord. 49.8629, 5.3093) en rappellent l'existence.
  5. Certains sont par ailleurs affichés sur cette carte.
  6. Voir ici et ici.
  7. Meerts, 1845, p. 571.
  8. Meerts, p. 6.
  9. Grob et Vannérus, p. 236.
  10. Le total est de 227 maisons, dont 93 ont 2 étages (voir p. 238 du recensement).
  11. Ce total est faux ou illisible.
  12. Cartes de Vandermaelen (1846-1854), en ligne.
  13. Voir en ligne.
  14. Laurent, Coutumes luxembourgeoises, t. III, p. 5, n° 10.
  15. Empreinte de son sceau aux archives du Royaume, voir en ligne.
  16. Si Bertrix faisait bien partie du duché de Bouillon, Orgeo n'y était pas rattaché.
  17. Arrêté du 15 ventôse an X, portant rédaction des justices de paix du département des Forêts.
  18. Assenois, les Fossés, Hamipré, Léglise, Longlier, Sainte-Marie, Saint-Médard, Melier, Montplainchamp, Neufchâteau, Orgeo, Saint-Pierre, Recogne, Straimont, Tourna, Tronquoy et Warmifontaine .
  19. Guido Hossey, La construction de la ligne 163a Bertrix-Muno (1900-1914), Les cahiers de l'urbanisme, septembre 2002, n° 40-41 (Le patrimoine ferroviaire), Mardaga, 2002 (ISBN 9782870098226), p. 18-22.
  20. « Les gares belges d'autrefois. Orgéo, le point d'arrêt. Guy Demeulder. », sur garesbelges.be (consulté le ).
  21. Bertrix sur le site des Combles et clochers
  22. Annales de l'Institut archéologique du Luxembourg, vol. 1-2, 1847-1849, Arlon, 1851, p. 161.

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