Orage (torpilleur)

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Orage
illustration de Orage (torpilleur)
L'Ouragan, sistership de l'Orage.

Type Torpilleur
Classe Bourrasque
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval chantiers navals de Blainville, Caen
Lancement août 1924
Armé décembre 1926
Statut Coulé le 23 mai 1940
Équipage
Équipage 7 officiers, 131 hommes d'équipage
Caractéristiques techniques
Longueur 105,77
Maître-bau 9,64
Tirant d'eau 4,30
Déplacement 1.319 TW. 1.978 T à PC
Propulsion Turbines Rateau, 3 chaudières Guyot Du Temple, 2 hélices
Puissance 33 000 CV
Vitesse 33 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement 4 pièces simples de 130 mm
2 pièces simples AA de 37 mm
2 tourelles triples de tubes lance-torpilles de 550 mm
Rayon d'action Théorique : 3.000 nautiques à 15 nœuds.
Pratique : 1.500 nautiques à 15 nœuds
Pavillon France

L’Orage, sixième navire français à porter ce nom, est un torpilleur français de la classe Bourrasque. Il a été construit en 1923 aux chantiers navals de Blainville à Caen et fut coulé le devant Boulogne-sur-Mer à la suite des bombardements de Luftwaffe en participant à l'opération Dynamo.

Histoire[modifier | modifier le code]

Par le marché 607C du 21 février 1923, la construction du quatrième torpilleur de classe Bourrasque est attribuée aux Chantiers Navals Français (CNF) installés à Caen.

Il fut lancé en . Il fit ses essais de février à . Il quitte Cherbourg, le pour être affecté à Brest à la division navale de la Manche et de la mer du Nord.

En 1932, il est affecté à la Deuxième Escadre.

En , il est envoyé avec le contre-torpilleur L'Audacieux en Espagne à La Pallice pour surveiller les mouvements de torpilleurs espagnols.

L’Orage bombardé et coulé durant la bataille de France[modifier | modifier le code]

Il est détaché à la 4e division de torpilleurs à Brest.

Le , l’Orage est rattaché aux forces maritimes du Nord commandées par l'amiral Abrial. Le matin du , appartenant à la 3e flottille, l’Orage appareille de Cherbourg pour Dunkerque, où il doit transporter des approvisionnements et collaborer à l'évacuation des armées du Nord. Apprenant par la TSF que Boulogne est attaqué par de puissantes colonnes motorisées, son commandant, le capitaine de corvette Roger Viénot de Vaublanc[1] décide de modifier sa route pour venir prêter main-forte aux torpilleurs Cyclone, Fougueux, Frondeur et Bourrasque déjà engagés dans la bataille en se mettant sous les ordres du capitaine de vaisseau Urvoy de Portzamparc, commandant la 2e flottille.

Vers 17 heures, il chasse le dernier poste dans ligne de file, dans les eaux du Frondeur. Douze ou quinze avions ennemis se concentrent sur lui et piquent presque à sa verticale. En quelques secondes quatre bombes atteignent sa passerelle et une cinquième éclate à la mer contre la coque provoquant alors une large brèche occasionnant une importante voie d'eau. Le feu atteint rapidement les soutes à mazout et la chaufferie avant. Les munitions du parc explosent projetant de multiples débris. La passerelle s'effondre en partie.

Le commandant qui souffre de plusieurs blessures ordonne l'évacuation du bâtiment. Celle-ci se fait en bon ordre. Le commandant n'ayant pas sa ceinture de sauvetage, le quartier-maître infirmier insiste pour qu'il prenne la sienne, mais il refuse et la donne à un marin. La Bourrasque s'approche et tente de l'accoster, mais vu le danger d'explosion, s'écarte. C'est le chasseur 42 qui réussit à embarquer les 67 survivants[2]. Quand tout le monde est transbordé, les officiers demandent au commandant de quitter le bâtiment, mais celui-ci refuse. Il faut que le commandant de flottille donne l'ordre aux officiers de l'emmener de force.
Ce fait lui vaut une citation à l'ordre de l'Armée de mer[3]: « Après un service intensif de surveillance et de patrouille pendant les premiers mois de la guerre a finalement été détruit le 23 mai devant Boulogne à la suite d'une série d'attaques en piqué de douze bombardiers ennemis et malgré la belle réaction et le mordant de son équipage brillamment commandé par le capitaine de corvette Viénot de Vaublanc (RVM) qui quoique blessé dès le début de l'action a conduit lui-même son personnel jusqu'à l'évacuation. »

Dès que le chasseur 42 s'éloigne, les soutes explosent et le bâtiment coule, le à 3 heures. 28 marins ont trouvé la mort.

Avec l’Orage, ce sont six torpilleurs de « 1.500 tonnes », qui furent perdus durant l’Opération Dynamo : la Bourrasque, le Siroco, l’Adroit et le Foudroyant. Le Cyclone l'étrave arraché par une torpille réussit à regagner Brest où il se saborda le .

Références[modifier | modifier le code]

  1. [1]
  2. Philippe Boutelier, « Sauvetage de pilotes, du JAGUAR et de l'ORAGE »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur sauveteurdudunkerquois.fr.
  3. Ordre 1334 FMF 3 du 28 août 1940.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Mémorial de France, exergue de philippe Pétain, Faits d'armes de la guerre 1939-1940 recueilli par André Paul Antoine, éditeur Séquana, Paris, 1940 (pages 161 à 164).
  • Patrouilles à la mer : Dunkerque-Flessingue 1939-1940, Pierre DUBARD, éditions de la nouvelle France, Paris, 1945 (pages 158 à 172).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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