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Opération Toile d'araignée

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Opération Toile d'araignée

Pendant l'Invasion de l'Ukraine par la Russie

Description de cette image, également commentée ci-après
Des Tu-95 en flammes après l'attaque.

Localisation Bases aériennes de Belaïa, Diaguilevo, Ivanovo Severny, Olenia et Voskressensk (Drapeau de la Russie Russie)
Planifiée par Service de sécurité d'Ukraine
Cible Force aérienne russe
Date
Participants quadrirotors FPV
Pertes Aucune victime,
avions militaires russes détruits : 41 selon le SBU, au moins 13 selon des sources OSINT[1], 20 avions touchés et une dizaine d'avions détruits selon les États-Unis[2].

L'opération Toile d'araignée (en ukrainien Операція « Павутина », romanisée Operatsia « Pavoutyna ») est une opération militaire menée en Russie le par le Service de sécurité d'Ukraine (SBU) au cours de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. À la date de son exécution, elle est la plus importante opération de ce type jamais menée contre des infrastructures militaires en territoire russe[3],[4].

L'opération consiste en des frappes coordonnées de drones lancées profondément en territoire russe depuis des camions troyens, et qui visent plusieurs bases aériennes russes : Belaïa, Diaguilevo, Ivanovo Severny, Olenia et Voskressensk[5]. Selon le SBU, ces frappes touchent plus de 40 avions militaires russes[6],[7].

Préparation

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Le chef du service de sécurité d'Ukraine Vassyl Maliouk avec des plans et photos de bases aériennes russes.

Selon des sources ukrainiennes[Lesquelles ?], l'opération est « extrêmement complexe » et a nécessité un an et demi de préparation, sous la supervision personnelle de Volodymyr Zelensky[8]. Les quadrirotors FPV, de type « Big Boy »[9], sont transportés ou assemblés directement en Russie, transférés dans des conteneurs de lancement en bois, puis montés sur des camions. Au début de l'attaque, les toits de ces conteneurs sont ouverts à distance et les drones sont dirigés vers leurs cibles[10],[11]. Selon des sources ukrainiennes[Lesquelles ?], les agents qui préparent l'opération sur le territoire russe ont été évacués avant le début des attaques[12].

L'Ukraine n'a pas préalablement informé l'administration du président américain Donald Trump des attaques contre les bases aériennes russes[13],[14].

Déroulement

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Selon le président ukrainien, cent-dix-sept-drones visent cinq bases aériennes russes, dont celles de Belaïa, Diaguilevo, Ivanovo Severny, Olenia. Le SBU affirme avoir touché plus de quarante avions militaires russes, dont des bombardiers stratégiques Tu-160, Tu-95 et Tu-22M de l'aviation à long rayon d'action russe, ainsi qu'un appareil de détection et de contrôle aérien A-50. Le gouverneur de l'oblast d'Irkoutsk confirme une attaque de drones près de Sredny, où se trouve la base aérienne de Belaïa, et partage des images montrant un panache de fumée. Les médias russes rapportent l'attaque d'Olenia, en affirmant que les défenses aériennes fonctionnent[15]. À la suite de ces attaques, les bases aériennes d'Engels et de Morozovsk déclarent l'état d'urgence en raison d'une possible menace aérienne[16]. Une cinquième frappe, contre une base aérienne proche de Voskressensk, dans l'oblast de Moscou, est signalée le même jour[17],[18].

Une attaque contre la base aérienne d'Oukraïnka semble avoir initialement échoué, le camion transportant les drones ayant été détruit par un incendie[19]. Cependant, il semble qu'un bombardier Tu-95 ait été détruit sur ce site[20].

Plusieurs chaînes Telegram publient une vidéo d'une prétendue explosion à Severomorsk, où sont stationnés des sous-marins nucléaires russes. Le maire de la ville, Vladimir Evmenkov, dément cette information et déclare qu'aucune menace n'a été détectée[21].

Des sources ukrainiennes annoncent des dommages d'une valeur de plus de deux milliards de dollars américains[22]. Dans un communiqué, le service de sécurité ukrainien revendique la destruction de 34 % des bombardiers porteurs de missiles de croisière et un montant total de dégâts estimé à 7 milliards de dollars[23].

Le ministère russe de la Défense reconnaît qu'une « attaque terroriste » a eu lieu[24]. Les médias russes rapportent qu'un chauffeur de camion présumé impliqué dans l'attaque doit être interrogé par la police.

Le , les autorités russes annoncent que plusieurs avions ont été détruits, mais que l'attaque n'a causé aucune perte humaine[15].

Notes et références

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  1. (ru) Сергей Ромашенко, « После атаки ВСУ подтверждено поражение 13 самолетов РФ » Accès libre, sur Deutsche Welle,‎ (consulté le ).
  2. (en) Phil Stewart, Idrees Ali, Phil Stewart et Idrees Ali, « Exclusive: Ukraine hit fewer Russian planes than it estimated, US officials say », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Catherine Philp, « Ukraine claims huge drone attack on ‘more than 40 bombers’ » Accès payant, sur The Times, .
  4. (en) Dylan Malyasov, « Ukraine hits Russian bomber bases with drone swarm » Accès libre, sur Defense Blog, .
  5. (en) Illia Kabachynskyi, « Inside Ukraine's AI-Drone Strike That Cost Russia $7 Billion and a Third of Its Bomber Jets » Accès libre, sur United24, .
  6. (en) Tom Balmforth, « Ukraine attacks Russian nuclear-capable bombers in Siberia » Accès libre, sur Reuters, Guy Faulconbridge, .
  7. (en) Sasha Vakulina, « Ukraine says it has hit over 40 Russian military aircraft in mass drone attack » Accès libre, sur Euronews, .
  8. (en) « Ukraine stages audacious attack on airfields deep in Russian territory » Accès payant, sur Financial Times, .
  9. « Opération "toile d'araignée" : les Big Boy, ces drones de 400 euros qui ont eu la peau des bombardiers stratégiques russes » Accès libre [vidéo], sur LCI, .
  10. (uk) « Спецоперацію «Павутина» готували понад півтора року - джерело » Accès libre, sur Ukrinform,‎ .
  11. (uk) Іванна Капустянська, « FPV сховали під дахи мобільних будиночків: деталі про історичну операцію СБУ "Павутина" » Accès libre, sur LB,‎ .
  12. (uk) « Знищення 41 літака стратегічної авіації РФ. Як готували спецоперацію "Павутина" (ФОТО, ВІДЕО) » Accès libre, sur Texty,‎ .
  13. (en) Barak Ravid, « Ukraine launches massive drone strike on air bases deep inside Russia » Accès libre, sur Axios, .
  14. (en) Emmet Lyons, AFP et Jennifer Jacobs, « Ukraine claims drone attack hit 40 Russian bombers as talks set to resume in Turkey » Accès libre, sur CBS News, .
  15. a et b (en) Paul Adams et Jaroslav Lukiv, « Ukraine says more than 40 Russian warplanes hit in massive drone strikes » Accès libre, sur BBC News, .
  16. (uk) Віктор Костенко, « Ще три російські військові аеродроми під дроновою атакою » Accès libre, sur DS News,‎ .
  17. (uk) Іванна Гордійчук, « СБУ уразила за день одразу п'ять військових аеродромів РФ (оновлено) » Accès libre, sur Glavcom,‎ .
  18. (en) Deborah Cole, Pjotr Sauer et Artem Mazhulin, « Ukraine launches major drone attack on Russian bombers, security official says » Accès libre, sur The Guardian, .
  19. (en) Olivia Gibson, Anna Harvey, Daria Novikov, Christina Harward et Kateryna Stepanenko, « Russian Offensive Campaign Assessment, June 1, 2025 » Accès libre, sur Institute for the Study of War, (consulté le ).
  20. Félix Pennel, « Bombardiers Tu-95MS, avions radars A-50… Des images satellites révèlent les pertes russes après l’attaque de l’Ukraine » Accès libre, sur La Voix du Nord, .
  21. (ru) Николай Линке, « Эксперты: ВСУ нанесли крупнейший удар по авиации РФ » Accès libre, sur Deutsche Welle,‎ .
  22. (uk) Юстина Лісова et Ірина Сітнікова, « СБУ завдала удару по російських бомбардувальниках: уражено 40 літаків — джерела » Accès libre, sur Hromadske,‎ .
  23. AFP, « L’Ukraine mène une vaste attaque de drones contre l’aviation russe jusqu’en Sibérie » Accès libre, sur Le Monde, .
  24. (en) « Ukraine drones 'emerged from trucks' before strikes on bombers during major attack in Russia » Accès libre, sur BBC News, Jenna Moon, .

Article connexe

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Liens externes

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