Aller au contenu

Olivier Hamant

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Olivier Hamant

Naissance 1974 ou 1975
Nationalité française
Institutions École normale supérieure de Lyon
Influencé par Charles Darwin
Elinor Ostrom
Bruno Latour
Arthur Keller
Renommé pour Robustesse
Œuvre principale La troisième voie du vivant

Olivier Hamant, né en ou en , est un chercheur français en biologie et biophysique. Il s'inspire de ses travaux pour prôner un modèle de société qui s'inspire du vivant, et dont les principes soient en conséquence guidés par la recherche de la robustesse plutôt que par celle de la performance.

Olivier Hamant est biologiste de formation, chercheur à l'Institut de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, qui est une instance de l'École normale supérieure de Lyon. Il travaille plus particulièrement sur le domaine végétal[1].

La robustesse comme principe d'action

[modifier | modifier le code]

La thèse principale d'Olivier Hamant est de proposer un modèle dans lequel la valeur centrale ne soit pas la performance mais la robustesse[2]. Plus encore, il présente l'absence d'optimalité comme un but à atteindre afin de renforcer la résilience. De nombreux exemples qu'il produit montrent à quel point les plantes ont une efficacité faible, mais une capacité d'adaptation aux changements, et particulièrement aux crises, très forte[3],[1].

Principe d'action économique

[modifier | modifier le code]

En effet, selon lui, la recherche de la performance et de la croissance a été un moteur de la croissance économique durant la seconde moitié du XXe siècle ; mais la performance et la croissance sont fragiles et ne résistent pas aux crises inévitables. Elles ne fonctionnent que dans un monde dont toutes les composantes sont stables et où les ressources sont abondantes. À l'inverse, les êtres vivants présentent des caractéristiques peu performantes mais plutôt résilientes et adaptatives, capables de s'adapter et de dépasser les crises. L'absence d'optimalité leur permet d'avoir une stabilité dans le temps et une plus grande résistance aux aléas[3],[4],[5],[6].

Ainsi, les guerres modernes, dont l'exemple qu'il donne est l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ne sont pas provoquées par des pénuries mais par la disparition d'un excès de ressources. Elles sont ainsi souvent le fait des pays ou des entités les plus riches, et sont le principal vecteur de recherche de performance. Cette tendance se rapproche de l'inévitable gâchis de productivité du vivant, à la différence que ce dernier alimente le cycle de la matière et donc la résilience ; alors que l'économie de guerre ne revient pas au point de départ sitôt le conflit terminé : les concepts et objets sont adaptés pour un usage civil[1].

La recherche de la performance se heurte au paradoxe de Jevons, qui montre qu'une performance accrue se traduit souvent par une pression accrue sur la ressource, réduisant voire annulant complètement l'effet positif de la meilleure efficacité[1]. De manière générale, la croissance économique est incompatible avec la robustesse d'une société ; en effet, en économie, l'extraction et l'utilisation de ressources non-renouvelables ou difficilement renouvelables sont comptabilisées comme des créations de valeur, alors que ce sont des destructions de capital naturel[6].

Principe d'action politique

[modifier | modifier le code]

À la lumière des élections européennes de 2024, Olivier Hamant analyse le succès rural des partis d'extrême-droite en tant que recherche de robustesse des milieux et populations des campagnes face à la mondialisation perçue comme déstabilisation. En conséquence, dans son analyse, les milieux ruraux ne doivent plus être perçus comme des territoires en retard mais comme des laboratoires du monde à venir, notamment dans ses fluctuations. Il prône d'y installer le laboratoire d'un contre-modèle humaniste à créer[3],[7].

Récompenses

[modifier | modifier le code]

En 2009, Olivier Hamant et Arezki Boudaoud sont lauréats du prix du ministère de la recherche. En 2012, Olivier Hamant reçoit le prix du jeune chercheur INRA ; l'année suivante, il est lauréat d'une Consolidator grant pour son projet « Mecanodevo ». En janvier 2016, il reçoit le prix de la Fondation Schlumberger pour l'éducation et la recherche, pour un projet collectif axé sur le rôle des contraintes mécaniques générées lors de la croissance de la plante, sur la forme du noyau et la chromatine[8].

Publications

[modifier | modifier le code]

Articles scientifiques

[modifier | modifier le code]

Olivier Hamant a publié, seul ou en coopération, plus d'une centaine d'article scientifiques[1], notamment :

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d et e Tania Markovic, « L’homme qui parle aux plantes et aux patrons », Le Point,‎ (ISSN 2271-0744, lire en ligne, consulté le ).
  2. Thinkerview, « Survie dans le Chaos : La robustesse à l'épreuve ? Olivier Hamant », sur YouTube,
  3. a b et c Tania Markovic, « Olivier Hamant : “Les êtres vivants ne sont pas performants et robustes, ils sont robustes parce qu’ils ne sont pas performants” », RTBF,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Caroline Lachowsky, « Que nous apprend le vivant? », RFI,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Olivier Hamant, « Pour s'adapter, il faut s'inspirer du vivant et cesser d'optimiser à tout prix », Libération,‎ (ISSN 2262-4767, lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b Rémi Barbet, « La robustesse est la meilleure réponse à l’incertitude climatique », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  7. Olivier Hamant, « Vote RN : “Nous vivons un moment post-colonial intérieur” », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  8. « Olivier Hamant reçoit le prix Schlumberger », École normale supérieure de Lyon, (consulté le ).

Liens externes

[modifier | modifier le code]