Olga Kameneva

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Olga Kameneva
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Père
David Bronstein (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Anna Bronstein (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Enfant
Aleksandr Kamenev (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Semen Semkovski (d) (cousin germain)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Parti politique
Membre de

Olga Davidovna Kameneva (russe : Ольга Давыдовна Каменева, ukrainien : Ольга Давидiвна Каменева), de son nom de naissance Bronstein (Бронштейн), née en 1883 à Iakovna, morte exécutée le à Orel est une révolutionnaire russe bolchevique et une femme politique soviétique. Elle est la sœur de Léon Trotski et a été la première épouse du révolutionnaire russe Lev Kamenev.

Enfance et parcours révolutionnaire  (1883-1917)[modifier | modifier le code]

Olga Bronstein est née en à Iakovna, dans le gouvernement de Kherson, alors dans l'Empire russe  et aujourd'hui dans l'oblast de Kirovohrad en Ukraine, un petit village à 15 km de la poste la plus proche. Elle était l'une des deux filles d'un colon juif riche mais analphabète, David Leontievitch Bronstein (ou Bronchtein, 1847-1922) et d'Anna Lvovna (née Jivotovskaïa) (1850 - 1910). Bien que la famille soit d'origine juive, elle n'est pas religieuse et les langues parlées à la maison sont le russe et l'ukrainien, mais non le yiddish[1].

Olga Bronstein rejoint le russe parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) en 1902[2], et épouse Lev Kamenev, camarade marxiste révolutionnaire. En 1908, après la sortie de prison de Lev Kamenev, ils quittent la Russie pour Genève, puis pour Paris, où Lev Kamenev devient l'un des deux adjoints de Lénine. Le couple aide à la publication de la revue bolchevique Le Prolétaire. En , ils rejoignent Saint-Pétersbourg, où Lev Kamenev dirige le journal Pravda, maintenant légal, et le groupe bolchévique à la Douma.  

Suivi des questions théâtrales et participation à la section des femmes du PCUS  (1918-1920)[modifier | modifier le code]

Au début de 1918, après la Révolution d'octobre de 1917, Olga Kameneva est nommé à la tête du département du théâtre du Commissariat du Peuple pour l'Éducation. Travaillant avec le metteur en scène et théoricien Vsevolod Meyerhold, elle essaie de se radicaliser le théâtre russe, nationalisé et placé sous le contrôle bolchévique. Meyerhold est atteint de tuberculose en et doit se soigner dans le sud de la Russie. En son absence, le commissaire du Peuple, Anatoli Lounatcharski, abandonne cette politique avec le soutien de Lénine, revient au soutien aux théâtres traditionnels et met fin aux fonctions de Kameneva en juin[3].

Elle rejoint alors dès sa mise en place en le bureau de la section des femmes du Parti Communiste[4]. En 1920, elle apporte son soutien au commissaire du Peuple à la santé Nikolaï Semachko, d'avis que la contraception est « incontestablement néfaste » et ne doit pas être préconisée[5].

Suivi des relations soviétiques avec l'Occident (1921-1928)[modifier | modifier le code]

Olga Kameneva en 1927

De 1921-1923 Olga Kameneva est l'une des principales membres de la Commission centrale pour la lutte contre les conséquences de la famine[6] et elle organise une campagne de propagande dans la presse soviétique contre l' American Relief Administration (ARA) d'Herbert Hoover. En 1923-1925 elle est à la tête de l'éphémère commission pour l'aide étrangère (KZP), une commission gouvernementale soviétique qui administre et ensuite liquide les organismes de bienfaisance étrangers présents dans l'Union soviétique[7]. De 1926 à 1928 elle est présidente  de la Société pour les relations culturelles de l'URSS avec l'étranger (VOKS)[8]. À ce titre, elle accueille de nombreuses personnalités occidentales, par exemple, Le Corbusier[9] et Theodore Dreiser[10], et représente l'Union soviétique lors des festivités de Vienne commémorant le centenaire de la mort de Ludwig van Beethoven, en mars et [11]. Elle dirige au cours des années 1920, un des principaux salons littéraires de Moscou[12].

Sa vie familiale subit l'effet dans le début des années 1920 de la liaison de Lev Kamenev avec la sculptrice Clare Consuelo Sheridan[13]. Il la quitte à la fin des années 1920[14],[15].

Éviction et exécution (1928-1941)[modifier | modifier le code]

Kameneva perd rapidement son influence après la défaite de Kamenev et Trotski  au Congrès du Parti Communiste en . Le , à la suite de l'affaire du Kremlin, le NKVD lui interdit de séjourner à Moscou et à  Leningrad pendant 5 ans[16]. Après la parodie de procès de Lev Kamenev et son exécution le , elle est arrêtée et emprisonnée. Son plus jeune fils, Iouri Lvovitch Kamenev, est exécuté le à l'âge de 17 ans. Son fils aîné, officier de l'armée de l'air, Alexandre Lvovitch Kamenev, est exécuté le , à l'âge de 33 ans.

En 1941, elle est internée à la prison d'Orel et fusillée le , dans la forêt de Medvedev, avec Christian Rakovsky, Maria Spiridonova et 160 autres prisonniers politiques. Cette exécution est l'un des nombreux massacres de prisonniers par le NKVD commis en 1941.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (fr) Léon Trotsky, « Ma vie : 1 Ianovka », sur www.marxists.org, Paris, Éditions Rieder, (consulté le )
  2. Conquest, Robert; The Great Terror: A Reassessment, New York, Oxford University Press, (1990)
  3. Leach, Robert and Borovsky, Victor; A History of Russian Theatre, Cambridge University Press, (1999), pg. 303, (ISBN 0-521-43220-0)
  4. Wood, Elizabeth A.; The Baba and the Comrade: Gender and Politics in Revolutionary Russia, Indiana University Press, (1997), pg. 80-81, (ISBN 0-253-21430-0)
  5. Wood, Elizabeth A.; op. cit, p. 110
  6. Debs, Eugene V.; Gentle Rebel: Letters of Eugene V. Debs, edited by J. Robert Constantine, University of Illinois, (1995), pg. 223-224, (ISBN 0-252-06324-4)
  7. Trott, Margaret A.; Passing through the Eye of the Needle: American Philanthropy and Soviet Medical Research in the 1920s in Rockefeller Philanthropy and Modern Biomedicine: International Initiatives from World War to the Cold War, Bloomington, IN, Indiana University Press, (2002), pg. 148, (ISBN 0-253-34151-5)
  8. Harper, Samuel N.; The Russia I Believe In: The Memoirs of Samuel N. Harper 1902 to 1941, Chicago, University of Chicago Press, (1945), p. 143.
  9. Cohen, Jean-Luis; Le Corbusier and the Mystique of the USSR, Princeton, Princeton University Press, (1992), p. 41-43, 54, 117, quoted in Alice T. Friedman, Glamour a MoMo: Women's Roles in the Modern Movement in Back from Utopia: The Challenge of the Modern Movement, Uitgeverij 010 Publishers, (2002), pg. 321, (ISBN 90-6450-483-0)
  10. Theodore Dreiser: Interviews, eds.
  11. Nelson, Amy Music for the Revolution: Musicians and Power in Early Soviet Russia, Pennsylvania State University Press, (2004), pg. 193.
  12. Fitzpatrick, Sheila; Education and Social Mobility in the Soviet Union 1921-1934, Cambridge University Press, (1979), pg. 83.
  13. Kehoe, Elisabeth; The Titled Americans: Three American Sisters and the English Aristocratic World Into Which They Married, Atlantic Monthly Press, (2004) pg.325.
  14. Conquest, Robert; The Great Terror: A Reassessment, New York, Oxford University Press, (1990), pg. 76.
  15. Parrish, Michael; The Lesser Terror: Soviet State Security, 1939-1953, Westport, CT, Praeger Publishers, (1996), pg. 69.
  16. Conquest, Robert, op. cit., pg. 78.

Liens externes[modifier | modifier le code]