Nouvelle naissance (christianisme)

Le terme nouvelle naissance (ou born again, littéralement « né de nouveau » en anglais) ou encore « régénéré » est une expression chrétienne. Il désigne un individu qui affirme avoir vécu une régénération spirituelle par le Saint-Esprit après s'être repenti de ses péchés et donc s'être réconcilié avec Dieu. Après la renaissance de son esprit, il est appelé « enfant de Dieu ». Cette expérience de conversion est un élément fondamental du christianisme évangélique.
Sommaire
Usage[modifier | modifier le code]
Son emploi le plus courant est : «un chrétien né de nouveau» [1].
Origine[modifier | modifier le code]
L'expression fait notamment référence à un passage de la Bible, l'entretien de Jésus avec Nicodème, où Jésus explique que pour rentrer dans le Royaume de Dieu, l'homme doit renaître de l'Esprit[2].
Outre ce texte, il y a dans la Bible de nombreuses références directes ou indirectes à "la nouvelle naissance" :
La rencontre de Paul sur le chemin de Damas avec Jésus ressuscité est aussi un exemple de « nouvelle naissance »[3].
Histoire[modifier | modifier le code]
Aux XVIIIe et XIXe siècles, l'expression et le concept sont devenus une composante essentielle du christianisme évangélique[4].
Positions[modifier | modifier le code]
Catholicisme[modifier | modifier le code]
Le terme de nouvelle naissance n'est pas employé par le catholicisme, qui identifie la régénération avec le sacrement du baptême d'eau et parle plutôt de « baptisé » [5].
Anglicanisme[modifier | modifier le code]
Dans l'anglicanisme, la nouvelle naissance a lieu avec le sacrement du baptême d'eau[6].
Luthéranisme[modifier | modifier le code]
Dans le luthéranisme, la nouvelle naissance est vue comme une expérience par laquelle le Saint-Esprit renouvelle la foi d'une personne, lors du baptême d'eau[7].
Eglises réformées[modifier | modifier le code]
Le théologien réformé Élian Cuvillier présente la nouvelle naissance comme « une redéfinition, une réorientation de mon existence. »[8].
Christianisme évangélique[modifier | modifier le code]
Les chrétiens évangéliques font de la nouvelle naissance un élément fondamental de leur spiritualité et un caractère distinctif par rapport aux autres chrétiens[9],[10]. En pratique, ce terme fait référence à une conversion au christianisme lors de laquelle le croyant prend la décision de suivre Jésus[11],[12],[13]. Pour les chrétiens évangéliques, la nouvelle naissance survient donc avant le baptême du croyant[14]. Dans certains courants, notamment baptiste, il est synonyme du baptême du Saint-Esprit [15]. Dans les courants du pentecôtisme, du mouvement charismatique évangélique et du mouvement néo-charismatique, il s'agit d'une expérience distincte du baptême du Saint-Esprit[16],[17].
Beaucoup de chrétiens évangéliques racontent de manière émue une expérience « surnaturelle » qui les aurait profondément marqués, libérés de dépendances, et qui aurait effacé leurs péchés[18],[19].
Pour certaines dénominations évangéliques, elle est le début de la sanctification du croyant [20]. Pour d’autres, elle est l’occasion de recevoir la sanctification complète [21].
Critique[modifier | modifier le code]
Certains auteurs sont restés sceptiques face à l'interprétation de la nouvelle naissance. En effet ce concept est surtout développé dans l'évangile de Jean, alors que les autres évangiles sont discrets sur le sujet[22], ce qui limite sa centralité dans la théologie chrétienne.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Article « born-again » anglais-français sur WordReference.com.
- Jn 3,3–8.
- Ac 9,1–28.
- Brian Stiller, Evangelicals Around the World: A Global Handbook for the 21st Century, Éditions Thomas Nelson, États-Unis, 2015, p. 34.
- John F. McHugh, The International Critical Commentary, T&T Clark, États-Unis, 2009, p. 227.
- Paul F. M. Zahl, The Protestant Face of Anglicanism, Wm. B. Eerdmans Publishing, États-Unis, 1998, p. 98.
- Carl Ferdinand Wilhelm Walther, Sermons and prayers for Reformation and Luther commemorations, Joel Baseley, États-Unis, 2008, p. 27.
- Élian Cuvillier, Étranges témoins de la Passion, Lyon, Olivétan, (ISBN 9782354790318), cité par Christophe Paya, Repères de théologie pratique – 3, ThEv vol. 10, n°1, 2011, pp.85-94.[1]
- Randall Herbert Balmer, Encyclopedia of Evangelicalism, Westminster John Knox Press, États-Unis, 2002, p. 236 .
- Orlando O. Espín, James B. Nickoloff, An Introductory Dictionary of Theology and Religious Studies, Liturgical Press, États-Unis, 2007, p. 425.
- Edward E. Hindson, Daniel R. Mitchell, The Popular Encyclopedia of Church History: The People, Places, and Events That Shaped Christianity, Harvest House Publishers, États-Unis, 2013, p. 142.
- Wesley Peach, Itinéraires de conversion, Les Editions Fides, Canada, 2001, p.s 56-57.
- Stephen J. Hamilton, “Born Again”: A Portrait and Analysis of the Doctrine of Regeneration within Evangelical Protestantism, Vandenhoeck & Ruprecht, Germany, 2017, p. 55
- Michael J. Meiring, Preserving Evangelical Unity: Welcoming Diversity in Non-Essentials, Wipf and Stock Publishers , États-Unis, 2009, p. 117.
- Walter A. Elwell, Evangelical Dictionary of Theology, Baker Academic, États-Unis, 2001, p. 138.
- Allan Anderson, An Introduction to Pentecostalism: Global Charismatic Christianity, Cambridge University Press, UK, 2013, p. 184 .
- Veli-Matti Karkkainen, The Spirit in the World: Emerging Pentecostal Theologies in Global Contexts, Wm. B. Eerdmans Publishing, États-Unis, 2009, p. 39.
- Patrice de Plunkett, Les évangéliques à la conquête du monde, Éditions Perrin, France, 2009, p. 134 .
- Sylvie St-Jacques , Journal lapresse.ca, Les évangéliques sont parmi nous, Canada, 7 décembre 2012; Haby Niakate, Magazine jeuneafrique.com, France : l’ascension des églises évangéliques, France, 27 janvier 2014 ; Farid Alilat, Magazine jeuneafrique.com, Jésus-Christ en terre d’Algérie, France, 16 mai 2005.
- Justo L. González, Essential Theological Terms, Westminster John Knox Press, USA, 2005, p. 155
- Roger E. Olson, The Westminster Handbook to Evangelical Theology, Westminster John Knox Press, USA, 2004, p. 319
- CF. LeFevre, Williamson, ID., The Gospel anchor. Troy, États-Unis, 1832, p. 66.