Nouvelle ligue hanséatique

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Nouvelle ligue hanséatique
Logo de l'organisation
Carte de l'Europe sur laquelle les membres de la Nouvelle ligue hanséatique sont colorés en bleu.
Situation
Création février 2018
Organisation
Membres Drapeau du Danemark Danemark
Drapeau de l'Estonie Estonie
Drapeau de la Finlande Finlande
Drapeau de l'Irlande Irlande
Drapeau de la Lettonie Lettonie
Drapeau de la Lituanie Lituanie
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Drapeau de la Suède Suède

La Nouvelle ligue hanséatique est un groupe de pays membres de l'Union européenne prônant davantage de conservatisme fiscal au sein des institutions européennes. Elle fut créée en par les ministres des finances du Danemark, de l'Estonie, de la Finlande, de l'Irlande, de la Lettonie, de la Lituanie, des Pays-Bas et de la Suède qui, par la signature d'une déclaration conjointe, ont tenu à faire connaître leurs « vues et valeurs partagées pour ce qui est de la forme à donner à l'Union économique et monétaire ».

Le nom donné à ce groupe fait allusion à la Hanse, alliance militaire et commerciale d'Europe du Nord dissoute au XVIe siècle.

Historique et principes fondateurs[modifier | modifier le code]

La nécessité d'une telle alliance apparaît aux yeux de ces pays à la suite du référendum de 2016 sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, un Brexit pouvant priver les États d'Europe du Nord d'un allié important au sein des institutions européennes[1],[2]. Les pays membres souhaitent également parachever la création d'un marché unique européen, en particulier dans le domaine des services (« Union des marchés de capitaux »)[1],[2], et transformer le mécanisme européen de stabilité en un véritable fonds monétaire européen, qui redistribuerait les richesses entre États membres à la balance commerciale excédentaire et États membres en déficit commercial[3]. En , ces pays se sont également prononcés en faveur d'une réforme du mécanisme européen de stabilité, qui conditionnerait l'assistance économique à un examen préalable de la solvabilité des pays demandeurs[4],[5]. Cette proposition suit le rejet par la Commission européenne du budget italien pour 2019, et a été approuvée par dix États de l'UE, dont la République tchèque et la Slovaquie[6],[7].

Au moment de son lancement, certains observateurs craignent que la Nouvelle ligue hanséatique ait pour conséquence d'exacerber le clivage Nord-Sud au sein de l'Union européenne[3].

Rôle au sein de l'Union européenne[modifier | modifier le code]

Poids économique et démographique[modifier | modifier le code]

Sur les huit États membres de la ligue, cinq sont des pays nettement contributeur au budget de l'UE[8]. La contribution totale des États de la ligue au budget de l'UE est de 11,5 milliards d'euros en 2018[8], soit environ 10% des contributions versées par les États de l'Union européenne[9]. Cette proportion correspond approximativement à la part des États de la ligue dans le PIB de l'UE. Du point de vue du PIB, la ligue pèse donc presque autant que la France au sein de l'UE.

Six des huit États membres de la ligue ont également adopté comme monnaie unique l'euro.

Avec un total de 49 510 438 habitants en 2017, les États membres de la Nouvelle ligue hanséatique représentent un peu moins de 10% de la population totale de l'Union européenne (Royaume-Uni compris).

Méthodes[modifier | modifier le code]

Wopke Hoekstra, Ministre néerlandais des Finances et personnage clé de la Nouvelle ligue hanséatique.

La Nouvelle ligue hanséatique regrette l'époque du triumvirat France-Allemagne-Royaume-Uni, et tend aujourd'hui à s'opposer aux projets d'intégration européenne tels qu'ils sont proposés par la France et l'Allemagne[10], leur retirant, dans une certaine mesure, le rôle de moteur de la construction européenne. Pour ce faire, elle utilise ses sièges au conseil des ministres des finances de la zone euro.

En , la Nouvelle ligue hanséatique, par la voix de Wopke Hoekstra[10], Ministre néerlandais des Finances, s'oppose au projet de budget de la zone euro mis en avant par le Président français Emmanuel Macron, tout en réaffirmant la nécessité de réformer l'union bancaire et la zone euro[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en-GB) « The EU’s new Hanseatic League picks its next Brussels battle », sur Financial Times (consulté le )
  2. a et b (en-GB) « EU’s New Hanseatic League picks its next battle », sur Financial Times (consulté le )
  3. a et b (en) « Why a New Hanseatic League will not be enough », The Clingendael Spectator,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Cécile Ducourtieux, « En Europe, la très discrète influence de la nouvelle « ligue hanséatique » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Franck Dedieu, « Contre les coronabonds, la pingre "Europe des marchands" se reforme », sur marianne.net, (consulté le )
  6. (en-GB) « Hawkish European capitals lobby to beef up eurozone bailout fund », sur Financial Times, (consulté le )
  7. (en) « The euro ‘hawks’ want bigger say for crisis fund in cuts and reforms », sur EURACTIV.com, (consulté le )
  8. a et b « Budget européen : pays contributeurs et pays bénéficiaires », sur Toute l'Europe.eu (consulté le )
  9. « Le budget de l'Union européenne », sur Toute l'Europe.eu (consulté le )
  10. a et b (en) Christian Reiermann et Peter Müller, « Eurozone Reform: The Sputtering German-French Motor », Spiegel Online,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Budget de la zone euro: les Pays-Bas toujours pas convaincus », sur Figaro, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]