Nobuyoshi Mutō

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Nobuyoshi Mutō
武藤 信義
Nobuyoshi Mutō

Naissance
Drapeau du Japon Saga
Décès (à 65 ans)
Shinkyo, Mandchoukuo
Allégeance Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon
Arme Armée impériale japonaise
Grade Maréchal
Années de service 1894 – 1933
Commandement 3e division
Armée japonaise du Guandong
Conflits Première guerre sino-japonaise
Guerre russo-japonaise
Campagnes de Mongolie-Intérieure
Seconde guerre sino-japonaise
Faits d'armes Défense de la Grande Muraille
Bataille de Rehe
Distinctions Ordre du Milan d'or
Ordre du Soleil levant

Maréchaux du Japon

Le baron Nobuyoshi Mutō ((武藤 信義?, ) est un maréchal de l'armée impériale japonaise qui fut commandant de l'armée du Guandong et ambassadeur au Mandchoukouo.

Biographie[modifier | modifier le code]

Mutō est né dans une ancienne famille samouraï du domaine de Saga. Après des études à l'académie de l'armée impériale japonaise, il sert durant la première guerre sino-japonaise comme lieutenant d'infanterie. Après la guerre (et sa promotion de capitaine), il est envoyé deux fois en Russie comme attaché militaire, séjournant à Vladivostok et Odessa. Il apprend à parler couramment le russe, ce qui lui donne une grande valeur durant la guerre russo-japonaise. Après sa promotion comme major, puis colonel, il retourne au Japon pour un poste dans la garde impériale[1].

De 1915 à 1916, Mutō est le chef de la 2e section (les manœuvres) du 1er bureau de l'État-major de l'armée impériale japonaise. En 1917, il est assigné aux renseignements militaires et dirige l'agence spéciale de Harbin et des bureaux opérationnels à Irkoutsk et Omsk. Il revient à des postes administratifs au Japon de 1919 à 1921; avant d'être nommé commandant de la 3e division en 1921 et est envoyé en Russie durant l'intervention en Sibérie contre l'armée rouge bolchevik.

Mutō retourne au Japon en 1922 et devient vice-chef de l'État-major jusqu'en 1925, et est membre du Conseil de guerre suprême de 1925 à 1926. Il est brièvement nommé commandant de la défense de Tokyo avant d'assumer le rôle de commandant-en-chef de l'armée du Guandong du au .

Mutō participe à la fondation du nouvel État du Mandchoukouo. Après un passage comme inspecteur général de l'entraînement militaire ( - ), il retourne en Mandchourie de 1932 à 1933 comme commandant-en-chef de l'armée impériale du Mandchoukouo, tout en étant simultanément commandant de l'armée du Guandong et gouvernement du Guandong. En tant qu'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de l'empereur Hirohito, Mutō signe le protocole Japon-Mandchoukouo de 1932. En 1933, il supervise l'opération Nekka, l'invasion de la province de Jehol. Début 1933, il est promu au rang de Gensui (maréchal)[2].

Au Mandchoukouo, sous la supervision du chef controversé des services secrets japonais Kenji Doihara, l'État fantoche tourne rapidement à la vaste entreprise criminelle où le viol, l'humiliation sexuelle, la pédophilie, les agressions, et le meurtre deviennent un moyen de terroriser et de contrôler la population chinoise et russe de Mandchourie. Le vol, la confiscation arbitraire des biens et l'extorsion éhontée deviennent monnaie courante. Les bordels, les fumeries d'opium, les maisons de jeu et les boutiques de stupéfiants dirigées par des policiers japonais sont en concurrence avec le syndicat du monopole d'État de l'opium[3]. De nombreux officiers japonais consciencieux protestent contre ces faits, mais Tokyo les ignore et instaure la loi du silence. Mutō essaie de restreindre les activités de Doihara, qu'il considère comme une honte pour le Japon impérial, mais en vain. Il proteste, mais est ignoré. Il meurt de maladie ou commet un suicide rituel après avoir prétendument laissé une note à l'empereur Hirohito demandant pitié pour les habitants du Mandchoukouo[4],[5] (voir aussi Kanji Ishiwara).

Son anoblissement au titre de danshaku (baron) est fait à titre posthume, tout comme sa remise de l'ordre du Milan d'or (1re classe) et de l'ordre du Soleil levant (1re classe). Sa tombe se trouve dans le temple bouddhiste Gokoku-ji à Tokyo, et l'épée qu'il reçut pour sa promotion de Gensui est exposée au musée Yūshūkan du sanctuaire Yasukuni.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dupuy, Encyclopedia of Military Biography
  2. Ammenthorp, the Generals of World War II
  3. White Terror: Cossack Warlords of the Trans-Siberian, p. 299, Jamie Bisher, Routledge, (ISBN 978-0-7146-5690-8), 2005
  4. White Terror: Cossack Warlords of the Trans-Siberian, p. 299, Jamie Bisher, Routledge, (ISBN 978-0-7146-5690-8), 2005
  5. Japan's Imperial Conspiracy, p. 561, David Bergamini, Morrow, 1971 (ISBN 978-0-688-01905-1)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Source de la traduction[modifier | modifier le code]