Nina Faure
Naissance |
Tournon sur Rhône |
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Nationalité | française |
Profession | Réalisatrice Autrice |
Films notables |
Paye (pas) ton gynéco "We are coming, chronique d'une révolution féministe" |
Nina Faure est une documentariste française et autrice. Elle a réalisé We are coming, chronique d'une révolution féministe et Paye (pas) ton gynéco, un film sur les violences gynécologiques. Elle est l'une des co-autrices de la nouvelle version du manuel féministe historique Notre corps, nous-mêmes.
Biographie
[modifier | modifier le code]Nina Faure est née en Ardèche, à Tournon-sur-Rhône, d'une mère couturière et costumière de théâtre et d'un père professeur d'éducation physique et entraîneur de rugby.
Elle fait ses études à l'IEP de Toulouse où elle écrit un mémoire sous la direction de Patrick Champagne sur le thème "le documentaire, une parole indépendante". Elle participe activement à la mobilisation contre le CPE du gouvernement de Villepin et à l'occupation de l'université. En stage à l'Université de Concepción au Chili en 2007, elle organise un festival de documentaires politiques chiliens sur la dictature et les luttes Mapuche.
Elle rejoint Pierre Carles et Annie Gonzalez en 2010 en tant qu'intervieweuse et assistante réalisateur sur le film de critique des médias Fin de concession [1].
Entre 2010 et 2014, elle réalise ses premiers courts-métrages traitant du travail précaire (Rien à foutre, Dans la boîte, édités en DVD avec deux films de Julien Brygo sous le titre 4 petits films contre le grand capital). Elle utilise alors le pseudonyme Juliette Guibaud. Pour Dans la boîte, Juliette Guibaud mène une enquête sur Adrexo, entreprise de distribution de prospectus dans les boîtes aux lettres. Dans Rien à foutre elle explore le monde de l'intérim et le non respect du droit du travail dans les emplois précaire[2].
En 2010-2011 elle réalise le court métrage Le Jour des mortes sur une mobilisation contre les féminicides au Chiapas, participe à des mobilisations de soutiens aux travailleuses domestiques et à la COP 16 en tant qu'interprète pour Via Campesina, et réalise un reportage (non publié) sur les Muxes de l’Etat de Oaxaca au Mexique.
En 2012, elle coréalise avec Pierre Carles, Julien Brygo et Aurore Van Opstal le film Hollande, Dsk, etc. sur le traitement médiatique de la campagne présidentielle. Elle collabore ensuite au premier épisode d'Opération Correa - les ânes ont soif et au court-métrage On à mal à la dette, films qui questionnent le manque d'intérêt médiatique pour les politiques anti-libérales menées en Amérique latine et les alternatives aux politiques d'austérité. Ces deux films sortent en salles en 2014. En 2016, elle coréalise avec Pierre Carles le deuxième épisode d'Opération Correa - On revient de loin[3] pour lequel les deux réalisateurs partent en Equateur enquêter sur le résultat des politiques de gauche du président équatorien Rafael Correa et tirent des conclusions parfois différentes sur le terrain.
En 2018, elle utilise une caméra cachée pour réaliser le documentaire Paye (pas) ton gynéco, qui traite des violences gynécologiques et obstétricales[4]. Elle participe à des collectifs féministes informels pour lesquels elle anime des groupes de parole notamment sur la sexualité, organise des ateliers d’auto-gynécologie et s’investit dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, particulièrement médicales.
Entre 2016 et 2020, elle fait partie du collectif de neuf femmes Notre corps, nous-mêmes. Ce collectif a pour objectif de ré-écrire la version française de Our bodies, ourselves daté de 1977. Cet ouvrage est initialement publié par le Boston Women’s Health Collective, en 1973, aux États-Unis. Il s'agit d'une synthèse des connaissances sur le corps et d'un manuel d'émancipation, réalisé par des femmes, pour les femmes. Il est publié en langue française en 1977[5]. La deuxième édition française de Notre corps, nous-mêmes est publié en 2020[6] et reprend la méthode initiale du livre et l'approfondi en se basant sur 400 témoignages de femmes et minorités de genre venant de milieux sociaux variés.
En 2023 sort au cinéma son second long-métrage documentaire, We are coming, chronique d'une révolution féministe, Prix Agnès de l'imaginaire égalitaire en Belgique et Étoile de la Scam, qui part de la question du plaisir et raconte de l'intérieur la montée en puissance du mouvement féministe pendant la décennie #MeToo. Le film aborde l'actualisation de Notre corps, nous-mêmes et les groupes de parole qui ont eu lieu, donne la parole à des sociologues, chercheuses et travailleuses sociales, et documente les luttes et manifestations, mêlant travail d'archive, chronique sociale et cinéma de l'intime.
Filmographie
[modifier | modifier le code]Réalisations
[modifier | modifier le code]- 2011 : Le Jour des mortes, documentaire, 4 min
- 2012 : Rien à foutre, documentaire, 4 min
- 2013 : Dans la boîte, documentaire, 18 min
- 2018 : Paye (pas) ton gynéco, documentaire, 20 min
- 2023 : We are coming, 87 min
Coréalisations
[modifier | modifier le code]- Hollande, Dsk, etc., réalisé avec Julien Brygo, Pierre Carles et Aurore Van Opstal, 2012, 86 min
- On revient de loin, réalisé avec Pierre Carles, 2016, 101 min
Distinctions
[modifier | modifier le code]- 2012, Prix du public pour Rien à foutre, Festival Filmer le travail, Poitiers
- 2023, Prix Agnès de l'imaginaire égalitaire, Festival Elles Tournent, Bruxelles, pour We are coming
- 2024, Etoile de la Scam pour We are coming, chronique d'une révolution féministe
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Fin de concession fiche technique »
- « Nina Faure », sur www.autourdu1ermai.fr (consulté le )
- « Films de Nina Faure - FilmsDocumentaires.com », sur FilmsDocumentaires.com (consulté le )
- « Paye (pas) ton gynéco, le docu sur les violences gynéco et obstétriques », madmoiZelle.com, (lire en ligne, consulté le )
- Marie Hermann, « Notre corps, nous-mêmes », Club de Mediapart, (lire en ligne, consulté le )
- Lou Cercy, « Notre corps, nous-mêmes : un classique féministe réactualisé », sur 50 - 50 Magazine, (consulté le )
Liens externes
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