Nicolas Gaume

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Nicolas Gaume
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
Entrepreneur, homme d'affaires, créateur de jeux vidéoVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Louis Gaume, son arrière-grand-père
Autres informations
Distinction

Nicolas Gaume est un entrepreneur et créateur de jeux vidéo français, né le à Bagnères-de-Bigorre. PDG de Mimesis Republic et président du Syndicat national du jeu vidéo de mai 2009 à 2014[1], il est connu pour avoir été le dirigeant et fondateur de la société Kalisto Entertainment de 1990 à 2002.

Biographie[modifier | modifier le code]

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Kalisto Entertainment[modifier | modifier le code]

En 1996, Nicolas Gaume rachète les activités multimédias de Pearson pour fonder la société Kalisto Entertainment[2].

Face au succès entrepreneurial de cette entreprise, le président de la République, Jacques Chirac, le convie avec lui en voyage officiel au Japon en 1996[3].

Kalisto Entertainment est rapidement un succès commercial et technologique. La société lance de nombreux titres à succès sur le marché des jeux vidéo comme Dark Earth (1997) ou Nightmare Creatures. Édité par Sony Computer Entertainment au Japon et en Europe et Activision aux États-Unis, le jeu se vendra à plus d'1,5 million d'exemplaires[4].

En 1999, fort de plusieurs contrats de pré-production en cours, la société est introduite en bourse afin de financer de nouveaux projets. L'entreprise se développe également sur le marché du on-line. L'objectif est alors de vendre des productions sous forme de services à des opérateurs télécom plutôt que sous forme de produits à des éditeurs.

À cette époque, Kalisto développe Le Cinquième Élément, adapté du film de Luc Besson, et édité par Ubisoft, qui en vend 750 000 exemplaires.

De nombreuses personnalités font leur entrée au sein du conseil d'administration de Kalisto Entertainment comme Franck Riboud, président du groupe Danone, ou Emmanuel Chain, l'ex-journaliste vedette de M6. Dominique Strauss-Kahn, alors ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, le fait nommer au Conseil économique et social. Le Premier ministre, Lionel Jospin, le nomme conseiller du commerce extérieur de la France.[réf. nécessaire]

Début 2000, lors des prémisses de la bulle Internet, la société se retrouve en grandes difficultés financières, l'augmentation de capital est annulée et remplacée par la souscription d'un prêt de 20 millions d'euros en juillet 2000 auprès du Crédit lyonnais[5].

En , l'annonce des résultats de l'année 2000 aux investisseurs est repoussée par deux fois et le titre, qui avait attiré les épargnants comme les spéculateurs, s’effondre de 66 %[6]. Nicolas Gaume dévoile finalement les comptes de Kalisto : le chiffre d'affaires pour l'année 2000 est de 19 millions de francs en lieu et place des 170 millions annoncés. Les pertes sont de 175 millions.[réf. nécessaire] Il est reproché à Gaume d'avoir généré en grande partie artificiellement ce chiffre d'affaires au travers d'une société suisse dont il est actionnaire[7].

En 2002, après avoir fait appel sans succès au hedge fund Global Emerging Markets, la société Kalisto Entertainment est placée en liquidation judiciaire et sort du nouveau marché le .

Dans le cadre du contentieux né après ces pertes exceptionnelles, les instances de régulation reprochent aux responsables de la société d'avoir mal informé leurs actionnaires[8]. En , 270 petits actionnaires minoritaires décident de porter plainte pour obtenir réparation du préjudice financier. Les administrateurs de la société sont relaxés en 2003. Une procédure civile est également engagée contre le Crédit lyonnais. Finalement, une décision rendue par la deuxième chambre civile de la cour d'appel de Bordeaux le apprécie définitivement les raisons des pertes de Kalisto, exemptant ses dirigeants de faute commise[9].

Dans ce contentieux si certains pardonnent rapidement les erreurs d'un jeune dirigeant[10],[11], d'autres parties sont plus sévères. Dans le journal Les Échos, le P-DG de Richelieu Finance qualifie Nicolas Gaume de « menteur »[12]. Nicolas Gaume est également mis en cause par le journaliste Jean Montaldo dans son livre Le Marché aux voleurs pour les pertes causées à ses actionnaires minoritaires[13].

Responsabilités dans le monde du jeu vidéo[modifier | modifier le code]

À partir du début des années 2000, Nicolas Gaume occupe de nombreuses fonctions au sein de différentes sociétés de jeux vidéo.

En 2002 et jusqu'en 2005, il devient conseiller pour l'éditeur britannique Codemasters ou pour Ubisoft[14] (il dirige notamment les studios parisiens d'Ubisoft Entertainment de mars à ).

De 2005 à 2007, il devient directeur du département Mobile Games et applications chez Lagardère Active.

Mimesis Republic[modifier | modifier le code]

En 2007, Nicolas Gaume cofonde avec Sebastian Lombardo, la société Mimesis Republic de développement de jeux en réseau multijoueurs. L'entreprise commence son activité par des projets réalisés en prestation, en particulier le site musical Wormee pour Orange et l'univers virtuel Mission Equitation pour l'éditeur Mindscape. Le premier projet original, nommé Black Mamba est la base d'un ambitieux projet d'univers virtuel social Mamba Nation dont le développement débute en 2008[15].

En , Mimesis Republic lève 7 millions d'euros auprès de business angels prestigieux, notamment Marc Simoncini, P-DG et fondateur du site de rencontres Meetic, Jean-Émile Rosenblum, fondateur et directeur de Pixmania, et François Pinault, via sa holding Artemis SA[16].

Le jeu social Mamba Nation édité par la société Mimesis Republic rassemble début 2012 près de 400 000 utilisateurs en France dans la tranche 13-25 ans. Accessible gratuitement via Facebook, Mamba Nation permet à ses utilisateurs de créer de petits avatars et de les faire évoluer de manière personnalisée dans l'univers dans lequel le jeu s'inscrit[17].

Le , après plus de 11,2 millions d'investissements, Mimesis Republic est placé en liquidation judiciaire[18].

Divers[modifier | modifier le code]

Nicolas Gaume a créé et dirigé par ailleurs, en 1994, NGM Productions, une société d’édition de livres pour enfants en Chine. NGM édita en Chine entre autres les séries du Père Castor (Flammarion) ou encore des Incollables (Play Bac) de 1994 jusqu’en 1999. La société a été radiée en 2004[19].

Il a également participé à la création en 1995 d’une des toutes premières web agencies françaises, Wcube (la société est radiée en 2004[20]) ainsi qu'en 2000 d’une société de promotion et de commercialisation de vin sur Internet, Pleinchamp winealley.com[21],[22] toujours en activité.

En 1999, Nicolas Gaume est admis comme « Young Leader » au sein de la Fondation franco-américaine[23].

En 2019, il est nommé directeur chargé des relations stratégiques avec les éditeurs d'applications pour les différentes plateformes de son employeur la société Microsoft[24].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il est le fils d’hôteliers d'Arcachon. Son arrière-grand-père Louis Gaume était un promoteur immobilier connu pour avoir développé Le Pyla dans les années 1920[25].

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Nicolas Gaume nouveau président du SNJV
  2. Pascal Riche, « Nicolas Gaume, 28 ans. Entre haute finance et bac à sable, son groupe de jeux vidéo pèse déjà 1 milliard en Bourse. Tombé de la dune », Libération, .
  3. « Nicolas Gaume, PDG de Kalisto : un jeune patron très joueur », Les Échos, .
  4. Fiche Nightmare Creatures sur Jeuxvideo.com.
  5. « Kalisto : Le Crédit Lyonnais assigné en justice », Les Échos n° 18830 du 24 janvier 2003, page 24.
  6. « Kalisto, la rançon de la gloire » sur Transfert.net.
  7. Nicolas Cori, « Au nom du petit porteur », Libération, .
  8. « Kalisto : Nicolas Gaume condamné par la COB », Les Échos no 18802 du 13 décembre 2002, page 18.
  9. Ordonnance de la deuxième chambre civile de la cour d'appel de Bordeaux, rendue le 20 octobre 2009 sur l'affaire Kalisto.
  10. « L'affaire - ou comment Nicolas Gaume se fait complètement dédouaner par les tribunaux, comme Jeremie Berrebi » sur Berrebi.org.
  11. Capucine Cousin le qualifie de « victime expiatoire » dans Stratégie, no 1628 du 7 avril 2011.
  12. « Les Tricheurs. Dans leur diversité », Les Échos no 18385 du 17 avril 2001, page 59.
  13. Le Marché aux voleurs, éditions Albin Michel, 2003 (ISBN 978-2226136503).
  14. Fiche de Nicolas Gaume sur le musée du Jeu vidéo.
  15. « Mimesis Republic Is Zynga Meets Second Life, Comes Out Of Stealth ».
  16. Greffe du tribunal de commerce de Paris, Statuts de Mimesis Republic S.A. mis à jour le 8 juillet 2010.
  17. « Nicolas Gaume, l'ex-prodige du jeu vidéo est de retour », Le Monde, .
  18. « MIMESIS REPUBLIC (PARIS). Chiffre d'affaires, résultat, bilans », sur societe.com (consulté le ).
  19. « NGM PRODUCTIONS à BORDEAUX CEDEX (392029062), CA, bilan, KBIS », sur infogreffe.fr (consulté le ).
  20. « Les résultats de la recherche du SIRET d'une entreprise pour obtenir le Kbis », sur infogreffe.fr (consulté le ).
  21. Nicolas Gaume - Profil sur Viadeo.
  22. « PLEINCHAMP (MONTROUGE) Chiffre d'affaires, résultat, bilans », sur societe.com (consulté le ).
  23. Liste des Young Leaders français depuis 1981, site de la French-American Foundation France.
  24. « Nicolas Gaume : "Quand réalité augmentée et jeux créatifs se superposeront, ce sera fascinant" (9/9) », sur La Tribune (consulté le ).
  25. « Groupe Gaume - Historique ».
  26. « L'histoire de Kalisto dans Citizen Game », sur jeuxvideo.com, (consulté le ).
  27. Damien Djaouti, « Lecture : Citizen Game - Nicolas Gaume », sur ludoscience.com, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]