Nicolas Betticher

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Nicolas Betticher, né le à Fribourg, est un prêtre catholique suisse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Nicolas Betticher naît le à Fribourg[1]. Il a deux frères[2]. Leur père est un ancien directeur de la Banque cantonale de Fribourg[3].

Formation[modifier | modifier le code]

Après le gymnase, il obtient une licence en ethnologie[3], un doctorat en droit canon, puis un doctorat en théologie[1] en 1995[4].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Il est porte-parole de la conférence des évêques suisses de 1995 à 2000, et quitte ce poste pour devenir porte-parole du département fédéral de justice et police à partir du [5]. Il quitte ce poste après six mois pour « raisons personnelles »[6], et devient porte-parole et chancelier du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg[7]. En parallèle de cela, il se présente au Grand Conseil du canton de Fribourg sous l'étiquette du PDC, et y est élu le pour la législature 2002-2006. Il en démissionne le , étant « sous le feu des critiques quant à sa double casquette, il opte pour l’Église et sa fonction de chancelier de l’Évêché »[8]. Il était « contesté dans son camp politique et dans les paroisses », et était considéré comme « manipulateur, intrigant, hypocrite, fuyant ou encore hautain » par ses détracteurs[9].

Parcours sacerdotal[modifier | modifier le code]

Il est ensuite ordonné diacre[10],[11] puis prêtre le [12] par Bernard Genoud, sans formation dans un séminaire, ce qui lui vaut des critiques[13],[14],[15]. Nommé chanoine de la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg et de la basilique Notre-Dame de Fribourg en 2008[16], il est ensuite nommé vicaire général du diocèse, poste qu'il occupe jusqu'à l'arrivée de Charles Morerod en [17]. Il devient alors collaborateur du nonce apostolique Diego Causero (de), tout en redevenant en parallèle porte-parole de la conférence épiscopale en , poste qu'il quitte en , estimant « ne pas avoir les bonnes conditions pour travailler professionnellement »[18]. Cette démission coïncide avec une fuite d'une liste de candidats à la charge d'évêque de Sion, sans lien connu entre les deux évènements[19].

En 2015, Felix Gmür le nomme curé à Berne, et il est incardiné dans le diocèse de Bâle en 2020[20].

En 2022, il écrit un livre[21] dans lequel il remet en question les dynamiques de pouvoir au sein de l'Église[22],[23]. Tout au long de ces années, il est, depuis 2010[24], juge de l'officialité interdiocésaine suisse[25].

Abus sexuels dans l'Église catholique en Suisse[modifier | modifier le code]

En 2023, il rédige un courrier destiné au Vatican adressé au nonce apostolique en Suisse qui, censé rester confidentiel[26], accuse plusieurs prêtres et évêques helvétiques d’avoir dissimulé des affaires d’abus sexuels au sein du clergé suisse[27], plus particulièrement au sein de membres de la conférence des évêques du pays[26]. Ce courrier choque des victimes d'abus ainsi que le groupe SAPEC, qui estime que Betticher « se présente "comme le chevalier blanc", car "c'est une manière de sauver sa peau" »[28]. À la suite de cela, il reçoit des menaces de mort, notamment un cercueil en carton posé devant sa porte[29],[30],[31].

Ses accusations contre Charles Morerod, Alain de Raemy, Jean-Claude Périsset et Pierre Bürcher sont classées sans suite par le procureur général de Fribourg le , étant « soit lacunaires, soit dénuées de caractère pénal »[32],[33].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Raphaël Barras, « Un nouveau recteur à la Basilique Notre-Dame », Nouvelles de la Basilique (Notre-Dame de Fribourg),‎ , p. 3-4 (lire en ligne [PDF])
  2. Stéphane Berney, « Eh oui, je dois aussi faire la lessive », Le Matin,‎ , p. 10-11 (lire en ligne)
  3. a et b « Nicolas Betticher, le Mazarin de Fribourg », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  4. Muriel Jarp, « Une comète dans l'Église », Le Matin,‎ , p. 10 (lire en ligne)
  5. « Le DFJP a un nouveau porte-parole », sur admin.ch, (consulté le )
  6. « Annette Zunzer, future porte-parole du DFJP », sur admin.ch, (consulté le )
  7. Philippe Castella, « Interview : «Don Camillo, c’est fini» », La Gruyère,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Sébastien Julan, « Il abandonne la vie politique », La Gruyère,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Battiste Cesa, « Nicolas Betticher, ascension et dérupitée d'un jeune PDC fribourgeois très catholique », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (de) « Diakon Weihe von Nicolas Betticher, Pfarrkirche Tafers », sur SenslerHarscht, (consulté le )
  11. « La foule était au rendez-vous pour l’ordination de Nicolas Betticher : Tavel: Ordination au diaconat du chancelier et attaché de presse du diocèse de LGF », Cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Claude-Alain Gaillet, « Nicolas Betticher, enfin prêtre », La Liberté,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Christian Terras, « « Le sacre de Rastignac » ou l’histoire d’une ordination contestée », Golias,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Le «Mazarin de Fribourg» égratigné », L'Express,‎ , p. 27 (lire en ligne, consulté le )
  15. « Attaqué, le chancelier de l'évêché Nicolas Betticher réagit », ArcInfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Raphaël Barras, « Un nouveau recteur à la Basilique Notre-Dame », Nouvelles de la Basilique, Basilique Notre-Dame de Fribourg, no 30,‎ (lire en ligne [PDF])
  17. Patricia Briel, « Nicolas Betticher quitte l’Evêché », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. (de) « Persönlich », dans Rapport annuel 2013, Schweizerischer Katholischer Presseverein - Association Catholique Suisse pour la Presse, , p. 37 :

    « Nicolas Betticher hat anfangs 2014 seinen Rücktritt als Informationsbeauftragter der Schweizer Bischofskonferenz (SBK), mit Schwerpunkt Westschweiz und Tessin, angekündigt. Erst im September 2012 war er auf Laure-Christine Grandjean gefolgt, die auch nur zwei Jahre im Amt war. Gegenüber den Medien kritisierte Betticher, er habe bei der SBK nicht über wirklich gute Bedingungen verfügt, um seine Arbeit «professionell» ausüben zu können. »

  19. « Nicolas Betticher quitte son poste de porte-parole des évêques suisses », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Le jour-même où des fuites ont fait état d'une liste de candidats à la charge d'évêque de Sion, le porte-parole de la Conférence des évêques suisses, le chanoine Nicolas Betticher démissionne. Impossible pour l'heure de savoir si les deux affaires sont liées. »

  20. Maurice Page, « Nicolas Betticher: «J’ai eu des évêques qui m’ont appelé» », Cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. Nicolas Betticher, Malgré tout! : pouvoir et abus en Eglise : un prêtre se confie, Saint-Augustin, , 258 p. (ISBN 9782889262380)
  22. Patrick Chuard, « Ancien vicaire général, Nicolas Betticher n'est «plus le même aujourd’hui» », La Liberté,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. (de) Otto Hostettler et Thomas Angeli, « Interview mit Pfarrer Nicolas Betticher : «Unsere Kirche muss sich verändern» », Beobachter,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Der Freiburger Nicolas Betticher, 61, ist Pfarrer der Pfarrei Bruder Klaus in Bern. Von 1995 bis 2000 war er Sprecher der Schweizer Bischofskonferenz. Danach war der CVP-Politiker ein halbes Jahr Mitarbeiter von Bundesrätin Ruth Metzler. Im Juli 2001 wurde er Kanzler des Bistums Lausanne, Genf und Freiburg. 2007 wurde er zum Priester geweiht und Vorsteher eines katholischen Kirchengerichts (Offizial). 2009 ernannte ihn Bischof Bernard Genoud zum Generalvikar. Nach Genouds Tod wurde Betticher von Nachfolger Charles Morerod entlassen. »

  24. Rapport annuel 2010, Conférence des évêques de Suisse, (lire en ligne), p. 69 :

    « Le chanoine Nicolas Betticher, Fribourg, est nommé en tant que juge de l’Officialité. »

  25. (de) Jahresbericht 2015 [« Rapport annuel 2015 »], Conférence des évêques de Suisse, (lire en ligne), p. 5 :

    « DDr. Betticher Nicolas, Gerichtsvikar Interdiözesanes Schweizerisches Kirchliches Gericht »

    Rapport annuel 2016, Conférence des évêques de Suisse, (lire en ligne), p. 10 :

    « Betticher Nicolas, vicaire judiciaire de l’Officialité interdiocésaine suisse »

    (de) Jahresbericht 2017 [« Rapport annuel 2017 »], Conférence des évêques de Suisse, (lire en ligne), p. 12 :

    « DDr. Betticher Nicolas, Gerichtsvikar Interdiözesanes Schweizerisches Kirchliches Gericht »

    Rapport annuel 2018, Conférence des évêques de Suisse, (lire en ligne), p. 11 :

    « Betticher Nicolas, vicaire judiciaire de l’Officialité interdiocésaine suisse »

    Rapport annuel 2019, Conférence des évêques de Suisse, (lire en ligne), p. 15 :

    « Betticher Nicolas, vicaire judiciaire de l’Officialité interdiocésaine suisse »

    Rapport annuel 2020, Conférence des évêques de Suisse, (lire en ligne), p. 13 :

    « DDr. Betticher Nicolas, vicaire judiciaire de l’Officialité interdiocésaine suisse (15%) »

    Rapport annuel 2021, Conférence des évêques de Suisse, (lire en ligne), p. 13 :

    « DDr. Betticher Nicolas, vicaire judiciaire de l’Officialité interdiocésaine suisse (15%) »

  26. a et b « Nicolas Betticher : «Je ne peux plus accepter la dissimulation» », Cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. Raphaël Jotterand et Camille Krafft, « Nicolas Betticher, l’homme qui tient l’Eglise par la barbichette », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  28. « Des victimes d'abus au sein de l'Eglise dénoncent la posture jugée hypocrite de Nicolas Betticher », RTS,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. (de) Catherine Boss et Oliver Zihlman, « «Vor meiner Tür lag ein aus Karton gebastelter Sarg voller schwarzer Kreuze» », Tagesanzeiger,‎ (lire en ligne, consulté le )
  30. « Le curé Nicolas Betticher ciblé par des menaces de mort », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  31. Catherine Boss et Oliver Zihlman, « «J'ai trouvé devant ma porte un cercueil bricolé en carton» », Tribune de Genève,‎ (lire en ligne, consulté le )
  32. Sébastien Anex, « Abus cachés: les dénonciations de l’abbé Betticher sont classées », Le Matin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  33. Raphaël Zbinden, « Fribourg: rien de pénal contre Mgr Morerod », Cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]