Nestlé Waters

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Nestlé Waters
logo de Nestlé Waters

Création
Forme juridique Société par actions simplifiée
Siège social Issy-les-Moulineaux
Drapeau de la France France
Direction Henrik Gotterbarm
Actionnaires NestléVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité Holding
Produits Eau en bouteilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Société mère Nestlé
Effectif 28 000 en 2017
Site web www.nestle-waters.fr

Nestlé Waters est une filiale du groupe suisse Nestlé (division eau), qui regroupe ses activités dans les eaux en bouteille. Elle est numéro un mondial du secteur (en 2009).

Chronologie[modifier | modifier le code]

En 1843, Henri Nestlé créé sa première fabrique d’embouteillage d’eaux minérales.

En 1882, la société des eaux minérales « Société Générale des Eaux Minérales de Vittel » (SGEMV) est créée.

En 1898, Pierre Boulomié a l'idée de développer la vente d'eau minérale de Grande Source Vittel dans des bouteilles en verre.

En 1969, avec 30 %, Nestlé rentre au capital de la Société Générale des Eaux Minérales de Vittel qui possède les marques Vittel et Hépar.

En 1991, Nestlé prend le contrôle de 96 % du capital de Société Générale des Eaux Minérales de Vittel (SGEMV).

En 1992, Nestlé acquiert le groupe Perrier qui possède les marques Perrier, Contrex. La branche eaux minérales de Nestlé prend le nom de Nestlé Sources International (NSI).

En 1996, Nestlé Sources International devient Perrier Vittel[1].

En 1998, rachat du groupe italien San Pellegrino.

Production d'eau en bouteille.

En 2000, lancement de la marque Aquarel.

En 2001, les thermes sont cédés au Groupe Partouche puis rachetés par la commune de Vittel en 2008.

En 2002, Perrier Vittel devient Nestlé Waters.

En janvier 2004, Nestlé Waters annonce son intention de se séparer de 1047 employés d’ici à 2007. Sur ce nombre, 742 résulteront d’un départ anticipé à la retraite. Cette situation est contestée par les syndicats qui voient, pour leur part, « une restructuration qui ne dit pas son nom ».

En juillet 2004, le blocage de l'accord GPEC du risque d'entraîner à terme le départ de Nestlé Waters France de ses sites gardois aussi bien Source Perrier, que Verrerie du Languedoc.

En septembre 2004, à la suite de négociations avec la CGT et l'État français, la direction de Nestlé Waters France, s'est engagée, en cas de levée du droit d'opposition, à investir massivement pour la modernisation des sites de la Source Perrier et de la Verrerie du Languedoc, à maintenir les avantages de la convention d'entreprise et à continuer une politique active de recrutement des saisonniers.

L'accord de départs anticipés de 1 047 salariés dont 356 à Vergèze - dits GPEC/CATS - signé en juillet dernier par la CFDT et la CGC - représente 860 emplois en équivalent temps plein. Cet accord qui, selon Nestlé, évite tout licenciement, doit permettre d'embaucher 276 personnes, compensant partiellement les départs, selon un taux de remplacement de 1 pour 3.

En octobre 2004, Nestlé Waters France élabore un projet d'investissement sur trois ans pour le groupe dans le cadre d'un rapprochement des sites de Vittel et Contrex, afin de se donner les moyens de dépasser la barre des 2 milliards de bouteilles produites annuellement contre 1,6 milliard en 2004.

En 2012, la marque Nestlé Aquarel devient Nestlé Pure Life (en) en France[2].

En septembre 2023, une grève illimitée est déclenchée par 80 % du personnel de l'usine de Vittel, en raison notamment de la volonté de la direction de supprimer 171 postes dans le cadre d'un plan social[3].

En janvier 2024, Le Monde et la Cellule investigation de Radio France révèlent une enquête qui montre que l'entreprise a recours à des traitements chimiques interdits dans la réglementation des eaux de source[4], à cause de la pollution généralisée[5].

Chiffres clés[modifier | modifier le code]

Nestlé Waters est no 1 mondial en termes de ventes d'eau en bouteille dans le monde en 2009, devant Coca-Cola et ses marques Dasani et Smartwater, Danone, PepsiCo et sa marque Aquafina[6],[7].

En France, Nestlé Waters représente plus d’un tiers du marché des eaux en bouteille[5].

En 2015[8][modifier | modifier le code]

  • 72 marques d'eau en bouteille
  • 93 centres de production dans 33 pays
  • 31 740 salariés

Principales marques[modifier | modifier le code]

Dans le monde[modifier | modifier le code]

Nestlé Waters France[modifier | modifier le code]

Nestlé Waters France possède 2 centres d'activités de conditionnement d’eau minérale naturelle[5] :

Elle s'occupe également de la distribution des eaux San Pellegrino et Aquarel, qui ne dépendent pas directement de l'entité française.

Enquête pour pratiques trompeuses[modifier | modifier le code]

En 2020, suite à un signalement de fraudes au sein du groupe Sources Alma, l'enquête révèle que Nestlé Waters est également concerné par des pratiques trompeuses, principalement de microfiltration[5].

Fin août 2021, un rendez-vous confidentiel et informel est organisé à Bercy auprès du cabinet de la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher au cours duquel Nestlé Waters reconnait l'utilisation de pratiques non conformes. Cependant, le gouvernement décide de ne pas saisir le procureur de la République, ce qui est contraire à l’article 40 du code de procédure pénale, et décide de n'informer ni la Commission européenne ni les autres Etats membres, ce qui est contraire à l’article 11 de la directive 2009/54/CE sur les eaux minérales naturelles.

Le gouvernement demande d'autoriser « par modification des arrêtés préfectoraux la pratique de la microfiltration inférieure à 0,8 micron »[5].

En octobre 2021, une enquête administrative nationale est lancée dans « l’ensemble des usines de conditionnement d’eaux implantées en France » ; elle est conduite par l’inspection générale des affaires sociales (Igas) et par les agences régionales de santé (ARS), afin d'« expertiser l’utilisation de traitements non autorisés par les industriels ».

D'après le rapport confidentiel de cette enquête, 100% des marques de Nestlé Waters sont concernées par des pratiques illégales, avec l'utilisation de microfiltration en deçà de 0,8 micron, de traitement par charbon actif et aux ultraviolets.

La motivation de ces pratiques interdites provient de la pollution régulière des ressources aquifères, avec des contaminations microbiologiques notamment par des bactéries coliformes (Escherichia coli), par des entérocoques, ou par des polluants chimiques (pesticides)[5].

En octobre 2022, l’ARS Grand Est a saisi le procureur de la République d’Épinal qui a ouvert une enquête préliminaire pour « tromperie » au code de la santé publique[5].

En janvier 2024, Le Monde et la Cellule investigation de Radio France révèlent l'enquête qui montre que l'entreprise a eu recours à des traitements interdits dans la réglementation des eaux de source[4]. Selon Nestlé Waters, cela est dû à « l'évolution des conditions climatiques et environnementales » et à « l’expansion des activités humaines autour des sites », et assure avoir retiré ses filtres à charbon actifs et ultraviolets de toutes ses usines[5]. En février, l’association Foodwatch dépose une plainte contre Nestlé afin d’obtenir des explications sur cette « fraude massive »[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les marques Nestlé Waters
  2. En France, Nestlé remplace Acquarel par Pure Life, lefigaro.fr
  3. « Grève à Nestlé Waters, sous le coup d'un plan social », sur LEFIGARO, (consulté le ).
  4. a et b « Nestlé reconnaît avoir eu recours à des traitements interdits sur des eaux minérales », sur Le Parisien, (consulté le )
  5. a b c d e f g et h « ENQUETE FRANCEINFO. Plusieurs producteurs d’eau en bouteille ont filtré illégalement leur eau pour masquer une contamination », sur Franceinfo, (consulté le )
  6. Patrick Déniel, « Un sacré embouteillage à Vittel ! », L'usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Nestlé Waters veut se renforcer aux États-Unis, Le Monde, 09 mars 2005
  8. « Inside Nestlé Waters : key figures », sur nestle-waters.com (consulté le ).
  9. Margaux Lacroux, « Eau en bouteille contaminée : des sources pas sûres », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]