Nautile (sous-marin de poche)

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Nautile
illustration de Nautile (sous-marin de poche)
Réplique de du Nautile à La Cité de la Mer de Cherbourg-en-Cotentin en Normandie

Type Sous-marin de poche
Fonction Exploration océanographique, archéologie sous-marine, exploration des abysses, plongée sur épave
Histoire
Constructeur Ifremer
Fabrication Alliages de titane
Design Inspiré du mollusque nautile (Nautilida)
Lancement 1984
Armé Genavir
Statut En service
Équipage
Équipage 3 personnes
Caractéristiques techniques
Longueur 8 m
Maître-bau 2.7 m
Tonnage 19,5 tonnes
Appendice 2 bras manipulateurs
Propulsion Moteurs électriques
Vitesse 1,7 nœud (3,1 km/h)
Profondeur 6 000 m
Caractéristiques militaires
Rayon d'action 10 km
Carrière
Pavillon Drapeau de la France France
Port d'attache La Seyne-sur-Mer

Le Nautile est un sous-marin de poche habité de l'Ifremer, en service depuis 1984, pour l'exploration océanographique jusqu'à 6 000 m de profondeur (soit 97% des fonds marins). Un robot guidé ROV tel que ROBIN, Victor 6000, ou AsterX peut également lui être associé pour explorer des endroits étroits[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Successeur du sous marin de poche Cyana de 1966, capable de plonger à 3000 m de profondeur, le Nautile est fabriqué en alliages de titane, avec une forme inspirée du mollusque nautile (Nautilida)[2], par une équipe d'ingénieurs et d'ouvriers de la DCN de Toulon (devenue aujourd'hui Naval Group Toulon) ainsi qu'aux ateliers de Creusot-Loire à Saint-Chamond avec pour chef de projet Ifremer (Institut Français de recherche pour l’exploitation de la mer) l’ingénieur Jean-François Drogou.

Réplique de la Cité des sciences et de l'industrie du parc de la Villette de Paris

Le Nautile est mis en service en 1984 par le CNEXO (l'année ou il devient Ifremer) et basé à La Seyne-sur-Mer près de Toulon où se situe le département des systèmes sous-marins de l'Ifremer. Il est armé par Genavir, et utilisé pour des missions d'observation, de mesures, de prélèvement d'échantillons, d'assistance aux sous-marins en difficulté, pour plonger à de grandes profondeurs, principalement pour des travaux de recherches scientifiques sur les grands fonds marins, avec entre autres, les zones hydrothermales et les zones de subductions, aussi que pour la plongée sur épaves...

Sur le pont arrière de l'Atalante de l'Ifremer à Tahiti en 2004.

Le caisson à échantillons peut être remplacé par un ROV de type ROBIN, Victor 6000, ou AsterX, système téléopéré depuis l'intérieur du Nautile, qui permet d'élargir son champ d'action, là où le sous-marin habité ne peut pas accéder. Il peut être opéré à partir des navires de surface tels que l'Atalante, le Pourquoi pas ?, ou le Nadir.

En 2018, l'Ifremer envisage de ne pas conserver ce sous-marin au delà de 2024, l’accusant d'être coûteux et vieillissant[3],[4] ; et en 2019, sa date de retrait de service est fixe en 2025[5]. Mais à la suite du vote d’un amendement porté par le sénateur Philippe Folliot lors des travaux sur la loi de programmation militaire 2024-2030 de 2023, la Marine Nationale est associe à l'Ifremer pour continuer l'exploitation du Nautile jusqu'en 2030 au moins. Ainsi, la marine française récupérera la capacité de protection et de surveillance des infrastructures sous-marines (Notamment des câbles sous-marins) qu’elle avait perdue en 1974 avec le retrait du bathyscaphe Archimède[6]. En janvier 2024, l’Ifremer annonce donc la modernisation du Nautile, qui sera menée en plusieurs étapes. En 2024 puis 2026, les bras manipulateurs, les systèmes informatiques et la propulsion seront mis à niveau, puis en 2029, le flotteur arrivant en fin de vie sera remplacé par un nouveau modèle réalisé en mousse syntactique. Le sous-marin pourra ainsi continuer à opérer jusqu’au-delà de 2035, sa sphère de pilotage en titane le permettant[5].

Répliques[modifier | modifier le code]

Des répliques du Nautile sont exposées à la Cité de la Mer de Cherbourg-en-Cotentin en Normandie, et à la Cité des sciences et de l'industrie du parc de la Villette de Paris.

Quelques missions[modifier | modifier le code]

Quelques pilotes[modifier | modifier le code]

Mise à l'eau depuis le pont arrière de l'Atalante (2004)
  • Guy Sciarrone est le premier pilote historique du submersible le 5 novembre 1984. Il effectuera la première plongée 6 000 m de l'engin le 17 mars 1985. En tout il aura réalisé 262 plongées dans le Nautile
  • Jean Michel Nivaggioli a effectué la 100e plongée du submersible le 5 juillet 1986 lors de la mission BATHYROB ainsi que la 1000e le 5 septembre 1995 lors de la mission OCEANAUT 95. Il effectuera 189 plongées dans le Nautile
  • Jean-Jacques Kaioun a effectué la 1500e plongée du submersible le 7 décembre 2002 lors de la mission PRESTINAUT, il effectuera 227 plongées dans le Nautile
  • Franck Rosazza a effectué la 2000e plongée du submersible le 8 juin 2021 lors de la mission MOMARSAT21, il a effectué 231 plongées dans le Nautile

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

Réplique du Nautile à La Cité de la Mer de Cherbourg-en-Cotentin en Normandie
Modèle réduit du Nautile au musée national de la Marine de Paris
  • Profondeur d'intervention : 6 000 m
  • Masse (pour une plongée à 6 000 m) : 19,50 t
  • Dimensions :
    • longueur : 8,00 m
    • largeur : 2,70 m
    • hauteur : 3,81 m
  • Sphère habitée :
    • équipage : 3 personnes
    • diamètre intérieur : 2,10 m
    • matériau : alliage de titane (Ti6Al4V)
    • hublots : 3 (diamètre 120 mm) en PMMA traité anti UV
  • Énergie par batteries au plomb ; capacité utile à 6 000 m :
    • 37 kWh en 230 V
    • 6,5 kWh en 28 V
  • Réglage d'assiette par transfert de mercure : ± 8°
  • Propulsion principale : 1 propulseur axial orientable (conception Mario Martinez)
    • Vitesse de déplacement longitudinale : 1,7 nœud (3,1 km/h)
    • Rayon d'action à 1,5 nœud : 7,5 km
  • Propulsion auxiliaire :
    • 2 propulseurs verticaux
    • 1 propulseur transversal à l'avant
    • 1 propulseur transversal à l'arrière
  • Autonomie (travail sur le fond) à 6 000 m : 5 h
  • Télémanipulation :
    • 1 bras de préhension à 4 degrés de liberté (+ ouverture et fermeture pince)
    • 1 bras de manipulation à 6 degrés de liberté (+ ouverture et fermeture pince)
  • Centrales hydrauliques : 2
  • Communications :
    • téléphone sous-marin en plongée
    • émetteur-récepteur VHF en surface
  • Équipements :
    • 1 sondeur d'altitude
    • 1 sondeur à sédiment
    • 1 sonar panoramique Tritech
    • 1 Loch Doppler
    • 1 caméra 4k DeepSea
    • 2 caméras IP/HD
    • 1 APN Nikon D5200 avec objectif 24 mm
    • 9 projecteurs LED Bowtek
    • 1 centrale inertielle Phins de chez Ixblue
    • 1 balise de positionnement acoustique RT9
    • 1 balise de positionnement acoustique RAMSES
    • 1 panier à échantillons
  • Capacité d'emport pour matériel scientifique : 200 kg
  • Sécurité :
    • autonomie supplémentaire de sécurité : 120 h
    • 9 dispositifs pyrotechniques d'allègement de sécurité
    • 1 dispositif de repérage de secours

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Cyana », sur mediathequedelamer.com (consulté en )
  2. [vidéo] Nautilus sur YouTube
  3. huet, « Sans PDG l’Ifremer veut abandonner le Nautile », sur {Sciences²}, (consulté le )
  4. Marc Cherki, « Le sous-marin Nautile sera mis à la casse vers 2024 », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  5. a et b Jean-Marc Tanguy, « L’Ifremer planifie la modernisation de sa flotte d’engins sous-marins » Accès payant, sur lemarin.ouest-france.fr, Le Marin, (consulté le ).
  6. Laurent Lagneau, « Grands fonds marins : La Marine nationale pourra nouer une coopération avec l’IFREMER autour du Nautile », sur opex360.com, (consulté le ).
  7. Chloé Durand- Parenti « Titanic » : « Vingt-cinq ans après, j'en ai encore le frisson » sur le site du Point

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]