Nathalie Delattre

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Nathalie Delattre
Illustration.
Nathalie Delattre en 2017.
Fonctions
Sénatrice française
En fonction depuis le
(6 ans, 6 mois et 19 jours)
Élection 27 septembre 2020
Circonscription Gironde
Groupe politique RDSE
Prédécesseur Xavier Pintat
Conseillère municipale de Bordeaux
En fonction depuis le
(16 ans, 1 mois et 11 jours)
Élection 9 mars 2008
Réélection 23 mars 2014
28 juin 2020
Maire Alain Juppé
Nicolas Florian
Pierre Hurmic
Secrétaire générale du Parti radical[1]
En fonction depuis le
(9 ans, 9 mois et 15 jours)
Avec Guillaume Lacroix (2017-2019)
Président Laurent Hénart
Sylvia Pinel (2017-2019)
Prédécesseur Laurent Hénart
Vice-présidente du Sénat

(2 ans, 11 mois et 25 jours)
Président Gérard Larcher
Prédécesseur Jean-Marc Gabouty
Successeur Pierre Ouzoulias
Conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine

(1 an, 10 mois et 10 jours)
Élection 13 décembre 2015
Président Alain Rousset
Adjointe au maire de Bordeaux

(9 ans et 7 mois)
Élection
Maire Alain Juppé
Biographie
Date de naissance (55 ans)
Lieu de naissance Aubervilliers (Seine-Saint-Denis)
Nationalité Française
Parti politique Parti radical-UDI
Mouvement radical (2017-2021)
Parti radical
Diplômée de IEJE de Périgueux
Profession viticultrice
La sénatrice Nathalie Delattre félicitant les porte-drapeaux à la Teste de Buch lors de la Journée Nationale du souvenir de la déportation, le dimanche 28 avril 2019.
La sénatrice Nathalie Delattre et le sénateur Alain Cazabonne déposant une gerbe au monument aux morts d'Arcachon lors de la Journée Nationale du souvenir de la déportation, le dimanche 28 avril 2019.

Nathalie Delattre est une femme politique française, née le à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Secrétaire générale du Parti radical, elle est sénatrice de la Gironde, conseillère municipale de Bordeaux et conseillère de Bordeaux Métropole.

De 2020 à 2023, elle est vice-présidente du Sénat.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Nathalie Delattre a grandi à Périgueux (Dordogne). Son père, retraité, était représentant en outillage et sa mère, retraitée, femme de ménage. Ses années lycée, qu'elle passe au sein du lycée Laure-Gatet, voient émerger son goût pour la politique à l'occasion d'une table ronde sur la loi Devaquet, où elle représente les lycéens[2].

Elle est titulaire d'un DEUG obtenu en 1988 à l'Institut d’études juridiques et économiques de Périgueux (IEJE devenu DEJEP), où elle crée l'amicale de droit et en assure la présidence pendant deux ans[réf. nécessaire]. Elle continuera à s'engager dans la vie associative à Bordeaux, où elle prépare en 1989 une licence de droit à la faculté. Présidente de l'amicale des étudiants, elle anime une équipe de cinq salariés dans une association qui compte 1500 membres, et siège au conseil d'administration de l'Université Bordeaux I.

Inscrite en maîtrise de droit à l'université Lumière Lyon II, elle ne veut pas poursuivre ses études.[réf. nécessaire]

En 2002, elle opère une reconversion professionnelle et s'installe sur un vignoble en friche de 3,3 ha, le domaine de Bellevue à Langoiran. En 2006, elle obtient un diplôme universitaire d'aptitude à la dégustation (DUAD) des vins[2], mention bien.

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

De 1992 à 1993, Nathalie Delattre est collaboratrice juridique de la Maison du bâtiment, des travaux publics et des transporteurs routiers de la Dordogne.

En 1994, elle devient assistante parlementaire du député radical Jean-Pierre Calvel (septième circonscription du Rhône). Elle suit particulièrement les dossiers relatifs à l'insertion et à la première expérience professionnelle des jeunes.

À partir de 1996, elle travaille au Conseil régional d'Aquitaine. Elle y est déléguée territoriale au sein de la direction de la formation professionnelle et de l'apprentissage. En 2000, elle devient responsable de la division études et conseil auprès de la sphère publique dans le cabinet Consulting européen.

À partir de 2003, elle devient viticultrice et s'investit dans le développement commercial de leur exploitation[3].

Engagement associatif[modifier | modifier le code]

En 1998, elle devient membre de l'association VMEH[réf. nécessaire], avec laquelle elle effectue des visites auprès de malades hospitalisés, notamment à l'Hôpital Saint-André de Bordeaux. Elle développe au sein de l'association la section des « dormeuses », bénévoles qui veillent auprès des enfants malades du service pédiatrique de l'Hôpital Pellegrin, à Bordeaux. En 2004, elle devient présidente de VMEH Gironde[4]. Elle devient membre du conseil d'administration du CHU de Bordeaux et de l'Institut Bergonié.

En , elle est nommée par le préfet de la région Aquitaine au conseil économique et social de la région Aquitaine, dans le collège 3, en représentation de l'association VMEH.

En 2012, elle devient au titre de son engagement associatif chevalier dans l'Ordre national du mérite.

En 2019, elle intègre la réserve citoyenne de la Gendarmerie nationale au grade de colonel.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Jeunesse politique en Dordogne auprès d'Yves Guéna[modifier | modifier le code]

Dès l'âge de 15 ans, Nathalie Delattre s'engage à Périgueux aux côtés d'Yves Guéna, figure du gaullisme et alors président départemental du RPR.

En 1989, elle poursuit son engagement au parti radical et devient, en 1990, responsable des jeunes de la fédération de la Gironde. Dès 1991, elle intègre le comité exécutif du parti.

En 2002, elle est candidate aux élections législatives dans la première circonscription de la Dordogne, avec l'investiture unique du parti radical, de l'UMP et de l'UDF. Elle obtient au second tour 48,7 % des voix face au député sortant, Michel Dasseux (PS).

Engagement politique en Gironde, avec Alain Juppé[modifier | modifier le code]

Alain Juppé, Nathalie Delattre et les élus du Conseil municipal de Bordeaux.

En 2007 elle est candidate aux élections législatives sur la quatrième circonscription de la Gironde. Elle obtient 40,5 % au second tour.

Depuis 2008, Nathalie Delattre est élue à la Ville de Bordeaux, aux côtés d'Alain Juppé, qui la nomme maire adjointe du quartier Bordeaux maritime[5] et est élue conseillère communautaire à la Communauté urbaine de Bordeaux (devenue Bordeaux Métropole). La même année, elle est candidate aux élections cantonales sur le canton de Bordeaux 1, où elle parvient à se qualifier au second tour, que le conseiller général sortant remportera.

En , elle est candidate aux élections sénatoriales sur la liste « Unis pour la Gironde », en 4e position. Cette liste obtiendra 47,80 % des suffrages exprimés[6].

En , Nathalie Delattre est élue conseillère régionale UDI de Nouvelle-Aquitaine. Elle devient vice-présidente du groupe Union des démocrates et indépendants[7], présidé par le maire d'Agen, Jean Dionis du Séjour. Au nom du groupe, ils portent tous deux plainte à Bordeaux contre les irrégularités constatées par la Chambre régionale des comptes dans l'affaire de la gestion des comptes de l'ancienne région Poitou-Charentes[8].

Aux élections municipales de 2020 à Bordeaux, elle est colistière de Nicolas Florian, le maire sortant, et est élue au deuxième tour malgré la victoire de Pierre Hurmic, nouveau maire de Bordeaux. Elle est également élue conseillère métropolitaine.

Filiation au parti radical[modifier | modifier le code]

Encartée au parti radical depuis 1989, elle est membre du comité exécutif du parti depuis 1991.[réf. nécessaire]

Journées d'été du radicalisme et des progressistes, le 17 septembre 2017 à Montpellier.

En 2003, elle devient vice-présidente nationale du parti radical. Elle est à la tête de la fédération du parti radical de la Gironde de 2010 à .

Après le retrait de Jean-Louis Borloo pour raisons de santé, elle est élue, en , secrétaire générale du parti radical[9], aux côtés de Laurent Hénart. Le ticket Hénart-Delattre obtient 61 % des voix face à Rama Yade.

En , elle devient présidente de la fédération girondine de l'Union des démocrates et indépendants, fondée par Jean-Louis Borloo, et dont le parti radical est membre fondateur.

Sénatrice de Gironde et Vice-Présidente du Sénat[modifier | modifier le code]

Travaux menés au sein de la commission des lois[modifier | modifier le code]

Le 1er octobre 2017, elle devient sénatrice de la Gironde à la suite de la démission de Xavier Pintat, l'un des 41 sénateurs à avoir choisi de privilégier ses mandats locaux en vertu de la loi du 14 février 2014 sur le non-cumul des mandats en France[10],[11]. Nathalie Delattre quitte dès lors ses fonctions d'adjointe au maire de Bordeaux et de conseillère régionale pour rejoindre la Chambre Haute. Aux fins de garder un ancrage local, elle poursuit ses mandats de conseillère municipale et métropolitaine de Bordeaux.

Dans le cadre de la réunion du parti radical et du Parti radical de Gauche au sein du Mouvement Radical, Social et Libéral (MRSL), dont elle est co-secrétaire générale, elle choisit alors de siéger au Sénat au sein du groupe historique des radicaux comme vice-présidente du Rassemblement Démocratique, Social et Européen (RDSE).

Elle introduit un nouveau dispositif : la convention judiciaire d'intérêt public (CJIP) qui a permis, en septembre 2019, de contraindre Google à verser 1 milliard d'euros à l'état français[12].

En novembre 2019, elle défend - à l'occasion du projet de loi relatif à l'engagement dans la vie locale et à la proximité de l'action publique - sa proposition visant à instituer un médiateur territorial dans certains collectivités territoriales aux fins d'éviter, lorsque c'est possible, les recours judiciaires et favoriser le règlement des différends au niveau local[13]. Sa proposition a été adoptée par le Parlement et a permis d'introduire dans le droit français un cadre législatif pour développer cette pratique au sein des collectivités territoriales.

Engagée dans la défense de la laïcité et de la loi de 1905, Nathalie Delattre est nommée, à l'automne 2019, présidente de la commission d'enquête sénatoriale sur la radicalisation islamiste et les moyens de la combattre[14]. Au travers de nombreuses heures d'auditions, Nathalie Delattre a dirigé ces travaux qui ont permis de formuler, aux côtés de la rapporteure Jacqueline Eustache-Brinio, 44 propositions pour lutter contre certaines dérives dans le milieu sportif, associatif, éducatif mais aussi au sein de la fonction publique et d'entreprises du secteur privé[15],[16],[17].

Pour cet engagement, Nathalie Delattre fut récompensée en mars 2021, avec Jacqueline Eustache-Brinio, par le prix de sénatrice de l'année, accordé par le jury du "Trombinoscope"[18].

Combat pour la viticulture, en tant que Présidente de l'Association nationale des Elus de la Vigne et du Vin (ANEV)[modifier | modifier le code]

En 2020, sa mobilisation a permis d'intégrer à la loi de financement de la Sécurité sociale un dispositif d'exonération de cotisations sociales à destination des exploitants viticoles touchées par la crise économique consécutive à la pandémie de la COVID-19[19]. Elle propose avec l'ANEV un plan de soutien à la filière viticole de 14 propositions, dont certaines ont été reprises par le gouvernement et les autorités européennes (distillation d'urgence[20], aide au stockage privé[20], prolongation des autorisations de plantation inutilisables en 2020[21]).

Réélection en septembre 2020 et désignation en tant que Vice-Présidente au Bureau exécutif du Sénat[modifier | modifier le code]

En octobre 2020, Nathalie Delattre est réélue sénatrice de la Gironde et accède au Bureau exécutif de l'institution sénatoriale en étant désignée vice-présidente[22],[23],[24].

Elle préside la délégation chargée des ressources humaines du Sénat[25].

Le 15 novembre 2022, la proposition de loi de la sénatrice concernant les agressions envers les élus, est adoptée à l'unanimité au Sénat. Elle vise à permettre aux associations représentatives nationales d'élus de se porter partie civile, à leurs côtés avec leur accord, lorsqu'il porte plainte pour incivilités, outrages ou agressions. Elle prévoit également d'élargir les motifs pour lesquels cette procédure est possible si la victime est l'un des proches de l'élu, ou en cas de dégradations de biens, ou en cas de divulgation d'informations personnelles[26],[27],[28].

Depuis le 2 octobre 2023, elle occupe de nouveau la fonction de vice-présidente de la Commission des lois du Sénat[29].


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Secrétaire générale du Mouvement radical de 2017 à 2021.
  2. a et b « Opposante à Bordeaux et vice-présidente du Sénat : Nathalie Delattre, de palais en palais », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  3. (en-US) « Domaine de Bellevue | Cadillac, Bordeaux, France », sur Domaine de Bellevue | Cadillac, Bordeaux, France (consulté le ).
  4. « Site de la V.M.E.H-33 », sur vmeh-33.org (consulté le ).
  5. « Mairie de quartier Bordeaux maritime », sur Site officiel de la ville de Bordeaux (consulté le ).
  6. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections sénatoriales 2014 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  7. « UDI Nouvelle-Aquitaine | Le site officiel des élus au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine – Le site officiel des élus au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine », sur udi-alpc.fr (consulté le ).
  8. « Gestion de l’ex Poitou-Charentes : le groupe UDI à la Région dépose plainte » (consulté le ).
  9. « Equipe Nationale »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur partiradical.net (consulté le ).
  10. « Non cumul des mandats : 41 sénateurs ont quitté le Sénat », sur Public Senat, (consulté le ).
  11. « Composition du sénat - Légifrance », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  12. « GAFA : le Sénat à l’origine de l’amende record infligée à Google », sur Public Senat, (consulté le ).
  13. « Vers un cadre légal des médiateurs territoriaux », sur La Gazette des Communes (consulté le ).
  14. Hadrien Mathoux, « Nathalie Delattre : "Le problème de la radicalisation islamiste n'était pas perçu par l'Etat" », sur marianne.net, 2020-07-22utc16:16:46+0000 (consulté le ).
  15. « Lutte contre la radicalisation islamiste : les propositions du Sénat », sur Public Senat, (consulté le ).
  16. « Radicalisation islamiste : quelles étaient les préconisations du Sénat », sur Public Senat, (consulté le ).
  17. « Séparatisme islamiste : "Un phénomène sournois que plus grand monde ne nie aujourd'hui" », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  18. « Prix du Trombinoscope : Nathalie Delattre élue sénatrice de l’année 2020 », sur SudOuest.fr, (consulté le )
  19. « Entreprises / gens du vin -Politique- : Pour les sénateurs, le vignoble bénéficiera d’exonérations de charges en 2021 », sur Vitisphere.com (consulté le ).
  20. a et b « Entreprises / gens du vin -Politique- : Jean Castex muscle la distillation de crise et l’aide au stockage », sur Vitisphere.com (consulté le ).
  21. « Entreprises / gens du vin -Politique- : Le parlement européen vote la prolongation du système des autorisations de plantation », sur Vitisphere.com (consulté le ).
  22. « Opposante à Bordeaux et vice-présidente du Sénat : Nathalie Delattre, de palais en palais », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  23. « Gironde: Nathalie Delattre nommée vice-présidente du Sénat », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  24. « Ces Girondins qui ont marqué l’année : Nathalie Delattre en scène au Sénat », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  25. « Sénat : les noms des nouveaux présidents des délégations », sur Public Senat, (consulté le ).
  26. « La proposition de loi de la sénatrice girondine Nathalie Delattre contre les violences aux élus validée au Parlement », sur SudOuest.fr, (consulté le )
  27. « Face aux agressions, les élus ne sont pas assez protégés », sur Le Point, (consulté le )
  28. « "Cette loi va sécuriser les élus victimes d'agression" », sur La Gazette des Communes (consulté le )
  29. « Commission des lois : compte rendu de la semaine du 2 octobre 2023 », sur Sénat (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]