Nadejda Tolokonnikova
Naissance | |
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Nom de naissance |
Надежда Андреевна Толоконникова |
Pseudonyme |
Толокно |
Nationalité | |
Domicile |
Russie (depuis ) |
Formation |
Faculté de philosophie de l'université de Moscou (à partir de ) |
Activités |
Travail forcé sur une machine à coudre ( - |
Période d'activité |
Depuis |
Conjoint |
Piotr Verzilov (de à ) |
Idéologie | |
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Membre de |
Pussy Riot () |
Instrument | |
Genres artistiques | |
Condamnée pour |
Hooliganisme () |
Distinctions | Liste détaillée Prisonnière d'opinion () LennonOno Grant for Peace (en) () Prix Hannah-Arendt () Docteure honoris causa () Médaille d'or |
Nadejda Andreïevna Tolokonnikova (en russe : Надeжда Андрeевна Толокoнникова), née le à Norilsk dans le kraï de Krasnoïarsk, est une artiste et activiste politique russe.
Biographie
[modifier | modifier le code]Étudiante en philosophie à l'université d'État de Moscou, elle rejoint avec son compagnon Piotr Verzilov le collectif artistique et protestataire Voïna (война, « guerre » en français)[1]. Elle réalise de nombreuses performances artistiques parfois engagées politiquement et avec le groupe de punk rock féministe russe Pussy Riot[2].
En février 2008, afin de protester contre l'élection de Dmitri Medvedev, elle participe en étant enceinte à des relations sexuelles en public au cours d'une performance intitulée Fuck for the heir Puppy Bear! (en) avec d'autres membres du collectif Voïna au Musée des Sciences Naturelles de Moscou[3].
En mars 2012, elle est placée en détention provisoire pour « hooliganisme »[4] à la suite d'une « prière punk » dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou le . Cette « prière punk », intitulée Marie mère de Dieu — chasse Poutine ![5], contient entre autres les paroles « Sainte Marie mère de Dieu, deviens féministe », « merde, merde, merde du Seigneur », « la Marche des fiertés est envoyée en Sibérie » et « chasse Poutine »[6]. Elle est finalement condamnée à deux ans de camp de travail[7]. Elle purgera sa peine dans un ancien Goulag soviétique, en Mordovie à 600 km à l'est de Moscou. Elle décrit des conditions de détention très dures : les prisonniers travaillent entre 16 et 17 h par jour, avec seulement 4 h de sommeil chaque nuit et une journée de repos toutes les six semaines uniquement[8].
Fin septembre 2013, Nadejda Tolokonnikova écrit un texte « Lettre du camp 14 de Mordovie » (en référence à l'immatricule de la colonie IK-14) dénonçant les conditions de détention et de travail des femmes dans la colonie avant d'entamer sa première grève de la faim. Certains médias russes publient sa lettre ouverte[9]. En France, l'actrice Jeanne Moreau lira la lettre en marque de soutien sur France Culture[10].
En , en guise de répression lié au retentissement de sa lettre[11], elle est envoyée par l'administration pénitentiaire dans un camp à Krasnoïarsk en Sibérie. Elle est libérée le 23 décembre suivant en vertu d'une loi d'amnistie[12].
Depuis 2014, elle travaille comme mannequin[13]; elle a notamment posé pour Terry Richardson[14].
En juin 2015, elle est de nouveau interpellée à Moscou[15] alors qu'elle militait pour les droits des prisonniers.
Vie artistique
[modifier | modifier le code]Fin 2017, elle met en scène les conditions de sa détention dans une pièce de théâtre immersion à Londres[16]. Le projet est monté via une plateforme de financement participatif[17].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Mariée avec Piotr Verzilov, elle est mère d'une fille, née le [18] et prénommée Hera (également retranscrit Gera) en référence à la déesse Héra[19]. Le couple a divorcé en 2016.
Au cinéma
[modifier | modifier le code]Nadejda Tolokonnikova apparaît dans le film documentaire Pussy Riot: A Punk Prayer (2013).
Elle joue son propre rôle dans la série télévisé "House of Cards" S3.E3. Chapitre 29
Livres
[modifier | modifier le code]Nadejda Tolokonnikova est l'auteur de l'essai Désirs de révolution[20] dans lequel elle fait le récit de son séjour en détention, où elle a commencé à écrire, mais aussi la genèse de son engagement et le choix de l'actionnisme. Le livre n'est pas édité en Russie, mais disponible sur internet[21].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Voïna, cinq ans d'activisme iconoclaste », sur liberation.fr, (consulté le ).
- Hélène Despic, « Pussy Riot, les chattes qui chatouillent la Russie », Libération, (lire en ligne).
- (en) Miriam Elder, « Pussy Riot profile: Nadezhda Tolokonnikova », The Guardian, (lire en ligne).
- « « Prière punk » dans une cathédrale russe : les suspectes restent en détention ».
- « AFP : Des punk anti-Poutine en grève de la faim après une décision de justice »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « Paroles des chansons des Pussy Riot sur le site officiel de soutien au groupe »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « Pussy Riot : l'énoncé du jugement ».
- « "Vladimir Poutine finance le Front national", selon Nadejda Tolokonnikova, des Pussy Riot », sur rtl.com, (consulté le ).
- « Russie : Nadezhda Tolokonnikova dénonce les conditions de vie au Goulag », Ekaterina Agafonova, Le Journal International, 29 septembre 2013.
- « Jeanne Moreau, en soutien aux Pussy Riot, lit la «Lettre du camp 14 de Mordovie» », sur mediapart.fr, (consulté le ).
- « Pussy Riot: l'étrange disparition de Nadejda Tolokonnikova en Russie », sur bfm.fr, (consulté le ).
- « Pussy Riot, la fin d'un calvaire en camp de détention », L'Express, 23 décembre 2013.
- [1].
- [2].
- [3].
- « La Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova invente le théâtre-prison », sur rfi.fr, (consulté le ).
- « Les Pussy Riot recréent leur prison sibérienne dans un spectacle », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- [4].
- [5].
- Désirs de révolution, Flammarion (ISBN 978-2-08-135944-4, OCLC 949983147, lire en ligne).
- Benoît Vitkine, « Nadejda Tolokonnikova, des Pussy Riot, icône anti-Poutine », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Quentin Girard, « Nadejda Tolokonnikova, Rock the datcha » sur liberation.fr, 23 mars 2016.