Myriam Gourfink
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Myriam Gourfink, née le à Chaumont-en-Vexin (Oise)[2], est une danseuse et chorégraphe de danse contemporaine.
Biographie[modifier | modifier le code]
Formation et création de la compagnie Loldanse[modifier | modifier le code]
Myriam Gourfink intègre le conservatoire de musique et de danse d'Angers en 1977. À partir de 1992, elle se perfectionne en danse contemporaine lors des stages au Théâtre contemporain de la danse (TCD) à Paris avec notamment Pascale Houbin, Greg Lara, Shelley Senter, Iréne Hultman, Dominique Duszynski, Vera Orlock, Steve Paxton, Simone Forti et Lisa Nelson[3]. Puis elle travaille avec Odile Duboc (Centre chorégraphique national de Franche-Comté).
De 1995 à 1997, elle suit les cours de l'École Française de yoga, notamment ceux de Gianna Dupont. Elle obtient son diplôme d’enseignante de yoga en 2008.
En 1996, elle signe son premier solo : Beith. Elle devient la directrice artistique de l’association LOL fondée en 1998 (rebaptisée « Loldanse » fin 2009), structure porteuse de ses projets. En 1999, elle entreprend, avec Laurence Marthouret (notation Laban), Frédéric Voisin (informaticien) et Kasper T. Toeplitz (compositeur), l'élaboration d'un logiciel de composition chorégraphique « LOL » (Laban Orienté Lisp)[4].
Taire sera la première de ses pièces à être composée via ce logiciel.
Esthétique[modifier | modifier le code]
Depuis 1996, Myriam Gourfink développe une œuvre qui rejette le spectaculaire pour privilégier les micros-mouvements et le ralentissement des durées. La quasi-immobilité laisse place à une corporéité saturée de flux, de petits heurts souterrains, de petits effondrements dans un perpétuel jeu de balance entre tensions et contre-tensions. Figure de prouve de la danse contemporaine française du milieu des années 1990, la presse spécialisée parle de son œuvre comme un «art déceptif»[5] et « danse du peu »[6]. Elle s’attache à rejeter les étiquettes de « danse minimaliste »[7] ou encore de « non danse »[8].
Résidences et direction de programmes[modifier | modifier le code]
Myriam Gourfink est artiste en résidence à l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM) en 2004-2005, et au studio national des arts contemporains-Le Fresnoy en 2005‑2006. De janvier 2008 à mars 2013, elle succède à Susan Buirge à la direction du programme de recherche et de composition chorégraphiques (PRCC) à la Fondation Royaumont[9]. Elle y dirige la formation TRANSFORME[10] à destination de chorégraphes émergents.
En 2012, elle programme le cycle « Les danses augmentées » à la Gaîté-Lyrique. De 2012 à 2015, elle est artiste en résidence au Forum de Blanc-Mesnil, et de 2015 à 2016, artiste en résidence à Micadanses (Paris).
Distinctions et honneurs[modifier | modifier le code]
Myriam Gourfink reçoit la Bourse Beaumarchais 2000 pour son projet Too Generate[11]. La même année, elle est lauréate de la Villa Médicis hors les murs (New-York 2000). En 2002, elle reçoit une bourse d'écriture du ministère de la Culture et de la Communication pour un travail visant à développer une écriture pour la composition chorégraphique et son intégration dans des dispositifs informatisés[12]. Son œuvre s’inscrit largement dans cette relation à l’informatique[13]. En 2012, elle obtient avec Kasper T. Toeplitz le Modèle:Lamngue du Centre d'art et de technologie des médias (ZKM) à Karlsruhe[14]. En juillet 2014, le ministère de la Culture et de la Communication lui décerne le grade d’officier de l’ordre des Arts et des Lettres[15].
Œuvre[modifier | modifier le code]
Créations Loldanse[modifier | modifier le code]
- 1996 : Beith, solo
- 1998 : Waw, solo
- 1999 : Überengelheit, quatre danseuses, un musicien
- 1999 : Glossolalie, un danseur, un musicien
- 1999 : Taire, une danseuse, un musicien
- 2000 : Too Generate, une danseuse, un musicien
- 2001 : L’Écarlate, deux danseuses, deux musiciens
- 2001 : Marine, une danseuse, un musicien
- 2002 : Rare, cinq danseuses, quatre musiciens
- 2003 : L’Innommée, une danseuse, un musicien
- 2004 : Contraindre, deux danseuses, un musicien
- 2005 : This Is My House, cinq danseuses, deux musiciens
- 2006 : Molecular Black, une danseuse, un musicien
- 2007 : Corbeau, une danseuse, un musicien
- 2009 : Les Temps tiraillés, sept danseuses, trois musiciens
- 2010 : Choisir le moment de la morsure, trois danseuses, un musicien
- 2011 : Breathing Monster une danseuse, un musicien
- 2012 : Bestiole, sept danseuses, un musicien
- 2012 : Une lente mastication, dix danseurs, un musicien
- 2013 : Araneide, une trapéziste, un musicien
- 2013 : Déperdition, dix danseurs, deux musiciens
- 2013 : Abois, une danseuse, un musicien
- 2014 : Insensiblement, une danseuse, un écrivain
- 2014 : Triple, trois danseuses, un musicien
- 2014 : Chemins de traverses, pour 10 danseurs
- 2014 : Passage, pour un nombre non prédéterminé de danseurs et musiciens
- 2014 : Souterrain, dix danseurs, quatre musiciens
- 2014 : Patakaisse, performance pour jeune public avec 4 danseurs et 2 musiciens
- 2015 : Almasty, une danseuse, un musicien
- 2016 : Gris, quatre danseuses, deux musiciens
- 2016 : Étale, trois danseuses, deux musiciens
- 2017 : Amas, huit danseuses, un musicien
- 2017 : À-Plat, trois danseuses, et un musicien
- 2018 : Évaporé, cinq danseuses, et deux musiciens
- 2018 : Os, une danseuse, un musicien
- 2019 : Glissement d’infini, 5 danseuses, 3 musiciens
- 2019 : Cartilage, une danseuse, deux musiciens
- 2021 : Arche, deux danseuses et un musicien[16]
- 2021 : Structure souffle, huit danseuses et un musicien[17]
- 2022 : Nulle part et partout avec performeurs locaux
- 2022 : Masse, une danseuse, un musicien
Créations collaboratives[modifier | modifier le code]
- 2000 : Demonology#5, une pièce de Kasper T. Toeplitz
- 2003/2005 : Kill The King, en collaboration avec la chorégraphe allemande Christina Ciupke
- 2003 : Capture, une pièce de Kasper T. Toeplitz
- 2005 : Inhale Exhale from A to C une installation in situ de Cécile Pitois
- 2010 : The Monster Wich Never Breathes une pièce de Kasper T. Toeplitz
- 2011 : Inoculate ?, une pièce de Kasper T. Toeplitz
- 2013 : Data_noise, une pièce de Kasper T. Toeplitz,
- 2014 : Traversées, avec l’artiste plasticienne Nathalie Junod Ponsard
- 2014 : Mastication, dans le cadre de l’exposition « Mandala mental » de Mathieu Copeland.
- 2019 : Flesh, une pièce de Franck Vigroux
- 2020 : Naines brunes, une pièce de Kasper T.Toeplitz
- 2023 : Impermanence, une pièce co-écrite avec Thembi Rosa et Josephine Derobe
- 2023 : Paysage des enfers, une pièce de Gérard Hourbette & Kasper T. Toeplitz
Filmographie[modifier | modifier le code]
Publications[modifier | modifier le code]
- (it) Myriam Gourfink, Jérôme Bel, MK Kinkaleri, Xavier Le Roy et Silvia Fanti, Corpo sottile Uno sguardo sulla nuova coreografia europea, édition Ubulibri,
- Geisha Fontaine, Les Danses du temps, édition Centre national de la danse, (ISBN 978-2-914124-97-3)
- Jean-Marc Lachaud et Olivier Lussac, Arts et nouvelles technologies, L’Harmattan, (ISBN 978-2-296-03160-9)
- Philippe Franck, Corps numériques en scène : À partir de l'expérience de Bains numériques et du réseau Arts numériques, Exhibitions International,
- Paule Gioffredi, « Danser, emprunter, créer ? », dans À la rencontre de la danse contemporaine : Porosités et résistances, L’Harmattan, (ISBN 978-2296101661)
- Collectif, De l'une à l'autre : Composer, apprendre et partager en mouvements, éditions Contredanse,
- Magali Lesauvage et Céline Piettre, Myriam Gourfink : Danser sa créature, Les Presses du réel, (ISBN 978-2-84066-469-7)
- (en) Myriam Gourfink, « Dance, borrow, create ? », International Journal of Performance Arts and Digital Media, Intellect Journals, vol. 9, no 1,
- Christophe Martin (dir.), Carnets de chorégraphes – Comment naît une œuvre chorégraphique, Micadanses,
- Julie Sermon et Yvane Chapuis, « Écriture et lecture en temps réel : Bestiole, partition ouverte pour sept danseuses », dans Partition(s), Objets et concepts des pratiques scéniques (20e et 21e siècles), Les Presses du réel, (ISBN 978-2-84066-920-3)
- Yvanne Chapuis, Myriam Gourfink et Julie Perrin, Composer en danse. Un vocabulaire des opérations et des pratiques, Les Presses du réel, (ISBN 978-2-37896-102-2)
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « http://inventaire.cnd.fr/archives-en-ligne/ead.html?id=CND_GOURF&c=CND_GOURF_e0000018 » (consulté le )
- Rosita Boisseau, Panorama de la danse contemporaine: 100 chorégraphes, Paris, Textuel, , 672 p. (ISBN 978-2-84597-296-4), p. 255.
- Yvanne Chapuis, Myriam Gourfink et Julie Perrin, Composer en danse – Un vocabulaire des opérations et des pratiques, Paris, Les presses du réel, , 592 p. (ISBN 978-2-37896-102-2), p. 532.
- Fabienne Arvers, « Myriam Gourfink ou le mariage subtil de la danse et de l’informatique », Les Inrockuptibles, (lire en ligne).
- Laurent Goumarre, « L’Art déceptif », Art Press, .
- Rosita Boisseau, « Les palpitations zen de Myriam Gourfink », Télérama, .
- Philip de La Croix, « Myriam Gourfink : j’écris les regards, les respirations », ADEN - Le Monde, .
- Muriel Steinmetz, « Pour moi la danse n’est pas forcément visuelle », L'Humanité, .
- Rosita Boisseau, « Entretien avec la chorégraphe Myriam Gourfink », Le Monde, .
- Gérard Mayen, « Chorégraphie aux limites », Mouvement, .
- « Myriam Gourfink », sur France Culture (consulté le ).
- « La Gaîté Lyrique | L'Innommée », sur La Gaîté Lyrique (consulté le ).
- « Myriam Gourfink ou le mariage subtil de la danse et de l'informatique », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
- « Walter-Fink-Award of the ZKM », sur www06.zkm.de (consulté le ).
- Ministère de la Culture, « Arrêté du 9 juillet 2014 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres », sur culture.gouv.fr, .
- (en) « « Arche » de Myriam Gourfink », sur dansercanalhistorique, (consulté le ).
- Thomas Hahn, « Myriam Gourfink : La structure et le souffle », sur dansercanalhistorique.fr, .
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressource relative au spectacle :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :