Musgraveia sulciventris

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Musgraveia sulciventris est une espèce de grandes punaises de l'Est de l'Australie. Elle est considérée comme un ravageur, en particulier pour les plantes du groupe des agrumes[1]. Ces punaises sucent la sève des arbres, ce qui provoque la chute des fleurs et des fruits[2],[3].

Taxonomie[modifier | modifier le code]

En 1863, l'entomologiste suédois Carl Stål a décrit l'espèce comme Oncoscelis sulciventris à partir d'une collecte près de la baie Moreton, au Queensland[4],[5]. En 1957, les entomologistes anglais Dennis Leston (en) et GGE Scudder l'ont renommée Musgraveia sulciventris, en raison de la réorganisation d'Oncoscelis et des genres apparentés[6]. C'est l'espèce type du genre Musgraveia et de la famille des Tessaratomidae[7],[8].

Description et cycle de vie[modifier | modifier le code]

Accouplement de M. sulciventris.

Musgraveia sulciventris apparait sur les arbres à la fin de l'hiver. L'accouplement a lieu entre fin novembre et début mars. Chaque couple prend 3 à 5 jours pour produire 10 à 14 œufs[9]. La femelle pond jusqu'à quatre couvées d'œufs, qu'elle dépose sous la face inférieure d'une feuille. Les œufs sphériques vert vif mesurent environ 2,5 mm de diamètre[10]. La période d'incubation varie en fonction des conditions météorologiques. L'éclosion a lieu en moyenne au bout de 7,4 jours à 25°C et 6 % d'humidité[11]. Les nymphes sont d'abord vert clair, difficiles à repérer et souvent confondues avec celles d'autres espèces[1],[12]. La punaise passe par cinq étapes de développement appelées stades. Les premiers stades restent blottis près des œufs. Ils sont vert pâle transparent avec des yeux orange[11]. Les deuxièmes stades sont plus chamois ou jaune pâle[13]. Les adultes atteignent environ 25 mm de long et passent d'un orange vif à leur couleur bronze terne plus familière à mesure de leur développement[10].

Cycle biologique de Musgraveia sulciventris
Gauche : Une grappe d'œufs. Les embryons aux yeux orange sont visibles par transparence. Le deuxième œuf en bas à droite n'a pas été fertilisé et reste opaque. Centre gauche : Une nymphe juste après son éclosion. Centre droit : Une nymphe du 4ème ou du 5ème stade sur une feuille de citrus. Elle est orange vif avec des bords noirs et un point noir au milieu du corps. Droite : Un adulte sous une feuille de citrus. En-dessous se trouve une nymphe verte du 3ème stade.

Distribution et habitat[modifier | modifier le code]

Musgraveia sulciventris est présent dans l'Est de l'Australie, au Queensland et en Nouvelle-Galles du Sud, jusqu'à Wollongong au sud[7]. Son aire de répartition s'est considérablement étendue depuis la colonisation européenne[14].

Écologie[modifier | modifier le code]

Dégâts causés par M. sulciventris sur un Citrus.

Ses plantes hôtes indigènes comprennent le citron vert du désert (Citrus glauca), le citron caviar (Citrus australasica)[11] et des Correa[15]. Il est devenu un ravageur majeur des cultures d'agrumes, où il aspire le liquide des nouvelles pousses et des jeunes fruits, ce qui les fait jaunir et tomber[12]. Des récoltes entières peuvent être dévastées[16].

Le nom commun de punaise fait référence à un liquide malodorant que l'insecte vaporise lorsqu'il est menacé. Ce liquide est composé d'alcanes, de cimicine et d'aldéhydes provenant des glandes du thorax. Ces composés servent principalement de protection contre les autres arthropodes, pour lesquels ils sont mortels. Cependant, les produits chimiques défensifs de M. sulciventris font partie des plus débilitants pour les vertébrés, ce qui est probablement une défense spécifique contre les oiseaux[17]. Ils peuvent abîmer la peau humaine et même provoquer une cécité temporaire s'ils sont pulvérisés dans les yeux[18],[19],[20]. M. sulciventris peut pulvériser ce liquide sur une cible jusqu'à 60 cm de distance[16].

Ses prédateurs comprennent d'autres punaises, la réduve Pristhesancus plagipennis et l'Asopinae Amyotea hamatus, ainsi que les guêpes parasitoïdes du genre Telenomus (en) et Eupelmus poggioni[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Pretty, « Bugwatch: Bronze Orange Bugs », The Garden Clinic,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) « Bronze Orange Bug (Musgraveia sulciventris) », OzAnimals,com (consulté le )
  3. (en) « Bronze Orange Bug – Musgraveia sulciventris », Brisbane Insects (consulté le )
  4. a et b (la) Australian Biological Resources Study, « Species Musgraveia sulciventris (Stål, 1863) », Australian Faunal Directory, Canberra, Australian Capital Territory, Department of the Environment, Water, Heritage and the Arts, Australian Government, (consulté le )
  5. (en) Stål, Carl, « Hemipterorum exoticorum generum et specierum nonnullarum novarum descriptiones », Transactions of the Entomological Society of London, vol. 3, no 1,‎ , p. 571–603 [598] (lire en ligne)
  6. (en) Leston, Dennis et Scudder,G.G.E, « The taxonomy of the bronze orange-bug and related Australian Oncomerinae (Hemiptera: Tessaratomidae) », Annals and Magazine of Natural History, vol. 10, no 114,‎ , p. 439–48 (DOI 10.1080/00222935708655982)
  7. a et b (en) Sinclair, David Patrick, « A generic revision of the Oncomerinae (Heteroptera: Pentatomoidea: Tessaratomidae) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Memoirs of the Queensland Museum, , p. 307–30
  8. (en) « Bronze Orange Bug - Musgraveia sulciventris - Classifications - Encyclopedia of Life », Encyclopedia of Life (consulté le )
  9. (en) « Bronze Orange Bug - Australian Museum », australianmuseum.net.au (consulté le )
  10. a et b (en) Chew, « Bronze Orange Bug - Musgraveia sulciventris, Family Tessaratomidae », www.brisbaneinsects.com (consulté le )
  11. a b et c (en) McDonald, « Life-cycle of the bronze orange bug Musgraveia sulciventris (Stal) (Hemiptera : Tessaratomidae) », Australian Journal of Zoology, vol. 17, no 5,‎ , p. 817–20 (DOI 10.1071/ZO9690817)
  12. a et b (en) F.D. Hockings, Pests, Diseases and Beneficials: Friends and Foes of Australian Gardens, Collingwood, Victoria, CSIRO Publishing, , 57 p. (ISBN 9781486300228, lire en ligne)
  13. (en) Kumar, R., « Morphology and relationships of the Pentatomoidea (Heteroptera) », Australian Journal of Zoology, vol. 17, no 3,‎ , p. 553–606 (DOI 10.1071/ZO9690553)
  14. Monteith, Geoff B., « Maternal Care, Food Plants and Distribution of Australian Oncomerinae (Hemiptera: Heteroptera: Tessaratomidae) », Australian Entomologist, vol. 38, no 1,‎ , p. 37–48 (lire en ligne)
  15. (en) Roger Farrow, Insects of South-Eastern Australia: An Ecological and Behavioural Guide, Collingwood, Victoria, CSIRO Publishing, , 157 p. (ISBN 9781486304752, lire en ligne)
  16. a et b (en) Walter Reuther, The Citrus Industry: Crop protection, postharvest technology, and early history of citrus research in California, Oakland, California, UCANR Publications, , 53 p. (ISBN 9780931876875, lire en ligne)
  17. (en) Jan Raška, Function of metathoracic scent glands in terrestrial Heteroptera, Univerzita Karlova v Praze, (lire en ligne)
  18. (en) Jonathan Figueroa Jiménez et Nohely Trabal, « Piezosternum subulatum (Thunberg 1783) », Department of Biology, University of Puerto Rico at Mayagüez (consulté le )
  19. (en) John L. Capinera, Encyclopedia of entomology, Springer, (ISBN 978-1-4020-6242-1, lire en ligne), p. 2749
  20. (en) Jocelia Grazia, Randall T. Schuhb et Ward C. Wheeler, « Phylogenetic relationships of family groups in Pentatomoidea based on morphology and DNA sequences (Insecta: Heteroptera) », Cladistics, Wiley-Blackwell, vol. 24, no 6,‎ , p. 932–976 (DOI 10.1111/j.1096-0031.2008.00224.x, lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]