Musée du Gévaudan

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Musée du Gévaudan
Façade d'entrée
Informations générales
Ouverture
Site web
Collections
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Nombre d'objets
16 000
Label
Bâtiment
Protection
Inscrit MH (porte, cour d'immeuble et escalier en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
Commune
Adresse
Hôtel de Ressouches
3 Rue de l'Epine
48000 Mende
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : Mende (Lozère)
(Voir situation sur carte : Mende (Lozère))
Géolocalisation sur la carte : Lozère
(Voir situation sur carte : Lozère)
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)

Le musée du Gévaudan est un musée d'histoire, d'archéologie et d'art situé à Mende, en Lozère. Il est labellisé Musée de France.

Origines[modifier | modifier le code]

En France, les musées de province trouvent leur origine sous le Consulat grâce au travail du ministre de l'Intérieur Jean-Antoine Chaptal, natif de Nogaret en Gévaudan, un village proche de Mende. La publication de l'arrêté qui porte son nom, le 31 août 1801, va permettre l'émergence de musées et de sociétés savantes dans de nombreuses villes du pays dans le double but de conserver les collections archéologiques, historiques et artistiques des territoires et de diffuser les connaissances à leur sujet.

C'est dans ce contexte qu'est créé en 1819 la « Société des lettres, sciences et arts de la Lozère », dont la première mission fut, depuis 1827[1], la publication (ininterrompue à ce jour) ds revues, de brochures, de livres qui traitent essentiellement de thèmes relatifs à la Lozère.

En 1836, la Société ouvrit le premier musée de la ville de Mende dans l'ancienne Maison consulaire à partir des pièces issues des fouilles menées sur les sites gallo-romains du département (Javols, Lanuéjols, ...). Les collections vont par la suite s'étoffer et changer de lieu d'exposition ou de conservation au fil du temps, jusqu'à l'ouverture en 1976 du Musée Ignon-Fabre. Si ce dernier ferme en 1995 faute de moyens, un projet de réhabilitation des lieux et des collections a finalement conduit à sa renaissance et sa réouverture en 2022 sous une forme nouvelle au même emplacement : le Musée du Gévaudan[2].

Historique du lieu[modifier | modifier le code]

Le Musée du Gévaudan est installé dans l'hôtel de Ressouches, un hôtel particulier du XVIIe siècle. La porte sur cour et l'escalier intérieur du bâtiment sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [3].

Hôtel particulier[modifier | modifier le code]

Les premières traces de l'hôtel particulier remontent au XIVe siècle. Rattaché au Chapitre de Mende en 1337, il appartient alors à la famille Bompard dont est issu Virgile Bompard, futur évêque de la ville de 1372 à 1375. La maison aurait abrité à l'époque une épine de la Sainte Couronne offerte à la ville parmi d'autres cadeaux par le pape Urbain V, natif du département, en vue de la constitution d'un trésor pour la cathédrale alors en cours de construction. Cette relique donnera son nom à la rue sur laquelle se trouve le bâtiment.

Au fil des siècles, la demeure passe par de nombreux acquéreurs : l'histoire signale successivement l'appartenance aux familles d'Aleri, de Retz, de Bressoles, à Messire J. de Brugeron (seigneur du Bouchet), puis à Antoine Buisson (seigneur de Ressouches) en 1639. C'est lors de sa possession par cette famille Buisson que l'hôtel acquiert son nom de Ressouches, d'après une autre demeure de la famille près de Chanac. C'est également de cette époque que datent la plupart des aménagements du bâtiment actuel, comme en témoigne l'inscription de l'année 1665 sur le fronton de la porte sur cour.

L'hôtel change encore de propriétaire au profit de la famille Blanquet en 1780 pour être finalement acquis par Messieurs Lamy et Rieu en 1887 qui y créent une société d'électricité.

Usine électrique de 1887 à 1974[modifier | modifier le code]

L'hôtel de Ressouches devient alors en 1887 une usine de production d'électricité[4], qui fonctionnera pour différentes compagnies jusqu'en 1974. Cette usine était une centrale thermique : le courant était fourni par une dynamo à courant continu, entrainée par une turbine à vapeur produite par une chaudière alimentée au charbon. Le [5] Mende devient une des premières villes de France, et le premier chef-lieu, à bénéficier de l'éclairage électrique[6].

La société Lamy & Rieu est dissoute en 1891. L'usine passa ensuite à la société Majorel, qui prit le nom de "Société Lumière et Energie" en 1908. Elle conserva ce nom jusqu’après la première guerre mondiale avant de devenir la "Société Lozérienne d’Energie" entre 1924 et 1946. Après la seconde guerre mondiale, lors de la nationalisation des sociétés privées, E.D.F. reprit la gestion de l'usine jusqu'à sa fermeture en 1974. Les anciennes machineries de l'usine seront englouties sous le béton de la cave et la cheminée sera détruite.

Musée Ignon-Fabre de 1976 à 1995[modifier | modifier le code]

Cour intérieure avant travaux, 2019

Le bâtiment historique est agrandi de sa parcelle voisine en 1977, ce qui permettra de fermer la cour. L'édifice, alors propriété du département, accueille de 1976 à 1995 le musée départemental de la Lozère sous la dénomination de Musée Ignon-Fabre, du nom de Joseph-Marie Ignon, érudit mendois, et de Georges Fabre.

Il conserve plusieurs types d'objets, notamment les résultats des différentes fouilles sur les sites gallo-romains du département, issues notamment des collections de la Société des lettres, sciences et arts de la Lozère.

Le musée ferme ses portes en 1995. En 2003, le Département de la Lozère entreprend une opération de sauvegarde des collections avec l'obtention du label Musée de France et le déménagement dans des réserves provisoires, au château de Saint-Alban.

Musée du Gévaudan[modifier | modifier le code]

En 2013, la Société des Lettres confie la gestion des collections à la Ville de Mende qui construit des réserves de conservation. Des études et un projet de réhabilitation architecturale [7] autour de l'hôtel de Ressouches sont menés pour le musée par la Ville de Mende avec le soutien du département de la Lozère, de la région Occitanie, de l'État et de l'Union européenne.

Le Musée du Gévaudan ouvre finalement ses portes le . Avant cette date, Mende était alors le dernier chef-lieu de département de France sans musée[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Publications », sur societedeslettres48.fr (consulté le ).
  2. Musée du Gévaudan & Région Occitanie, « Ouverture Musée du Gévaudan », (consulté le )
  3. « Usine électrique », notice no PA00103882, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Centre d'Etude et de Recherches (CER) Benjamin Bardy, « L’électrification de Mende au XIXeme siècle (Conférence de Claude ROCHET) » (consulté le )
  5. [image] (fr) « Affiche de l'inauguration »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  6. Bardy, op. cit., p. 57
  7. « Atelier Nebout | Musée du Gévaudan / 2022 », sur www.ateliernebout.fr (consulté le )
  8. France Info, « La bête du Gévaudan de retour dans la région », (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]