Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie
MAK - Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (fr) Amussu i ufraniman n tamurt n iqbayliyen (kab) | |
![]() Logotype officiel. | |
Présentation | |
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Fondation | 5 juin 2001 |
Fondateur - Président | Ferhat Mehenni (2001 - 2010 ; 2023 - présent) |
Anciens présidents | Mohand-Larbi Tayeb (1 juin 2010 - 5 août 2011)[1] Mouloud Mebarki (05 août 2011 - 09 décembre 2011)[2] Bouaziz Ait Chebib (9 décembre 2011 - 17 novembre 2016) |
Président actuel (MAK-ANAVAD) | Ferhat Mehenni |
Idéologie | Souveraineté territoriale Indépendantisme Nationalisme kabyle Laïcité Amazighisme |
Couleurs | bleu, jaune, rouge |
Le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), en kabyle : Amussu i ufraniman n tamurt n iqbayliyen, en tifinagh : ⴰⵎⵓⵙⵙⵓ ⵉ ⵓⴼⵔⴰⵏⵉⵎⴰⵏ ⵏ ⵜⴰⵎⵓⵔⵜ ⵏ ⵉⵇⴱⴰⵢⵍⵉⵢⴻⵏ), est un mouvement indépendantiste kabyle, fondé le 5 juin 2001, visant à l'instauration d'un État kabyle souverain.
Histoire

Ce mouvement politique est né à la suite des événements qu'a connu la Kabylie et la contestation de la population contre le pouvoir algérien et pour la justice sociale pendant le Printemps noir de Kabylie en 2001[3],[4].
Le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie est devenu le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) le 4 octobre 2013. Le mouvement se réclamant pacifiste, a lutté dans un premier temps (avant 2013) pour une autonomie avant de prôner l'organisation d'un référendum d'autodétermination en Kabylie incluant comme option son indépendance[5],[6].
En 2013, une association formée à Paris par le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie vise à former un gouvernement provisoire kabyle (GPK)[7].
Selon Le Monde diplomatique, le MAK demeure un groupe minoritaire établi essentiellement à l'étranger[8]. Seule une infime partie des Kabyles adhère à ses thèses, ce parti est désormais considéré comme « terroriste » par les autorités algériennes[9].
Organisation terroriste en Algérie (mai 2021)
Des membres du MAK ont fait l'objet de multiples arrestations en Algérie[10] et sont accusés par le ministère de la Défense d'avoir planifié des actes terroristes en Algérie et de percevoir des financements étrangers pour cela. Le , après réunion du Haut Conseil de Sécurité algérien (HCS), le MAK est classé comme « organisation terroriste » par l’État algérien à la suite d'accusations dont il fait l'objet de la part de ce dernier à propos de la planification supposée d'actes terroristes[11],[12]. Ces accusations émises par le ministère de la Défense nationale algérien ont été réfutées par le MAK[13].
En 2024, le MAK est suspecté par la justice algérienne d'avoir tenté de faire passer illégalement des armes en Algérie en vue de commettre des actes terroristes[14].
En mai 2025, la cour d’appel de Paris refuse d’extrader Aksel Bellabbaci, un responsable du MAK réfugié en France et accusé d’« actes terroristes » par les autorités algériennes[15].
Critique du FFS (septembre 2021)
En , Youcef Aouchiche Premier secrétaire national du FFS, un parti politique d'opposition bien ancré en kabylie, déclare que le parti à de « tout temps été sur le terrain pour tenter de convaincre la population de la Kabylie que ce projet séparatiste a pour but de diviser le pays » en soulignant que l’unité nationale fait partie des « fondements » de la création du FFS. Et ajoutant « J’ai déjà eu l’occasion de dire que ces personnes sont considérées comme des ennemis de la nation et du peuple qu’il faut absolument combattre »[16].
Relations internationales
Amérique du Nord
Les États-Unis rejettent la classification d'organisation terroriste dans le rapport 2022 du département d’État sur le terrorisme en affirmant qu'elle est politique et non pas sécuritaire, et que le MAK est une organisation politique et non pas terroriste[17].
Le Canada ne classe pas non plus le MAK comme organisation terroriste, et Radio-Canada fait état de pressions sur des ressortissants canadiens proches du mouvement[18].
Maroc
En 2011, un proche de Ferhat Mehenni, Idir Djouder accuse le MAK de percevoir des fonds du Maroc (250 000 euros par mois) et critique ses méthodes de gestion. Idir Djouder emploie le qualificatif de « dictateur », il qualifie son « gouvernement » et le contenu des réunions de formelle avec des décisions prises « ailleurs »[19]. Le MAK a démenti les accusations de Idir Djouder[20].
En 2015, deux diplomates marocains, membres de la mission permanente du royaume aux Nations Unies déclarent soutenir « les droits légitimes du peuple kabyle à l’auto-détermination ». De son côté, Ferhat Mehenni soutient le Maroc sur le dossier du Sahara occidental[21],[22].
De même, le Maroc évoque officiellement « le droit du peuple kabyle à l’autodétermination » lors de la réunion ministérielle du mouvement des non-alignés (MNA) qui s’est tenue en ligne mardi 13 et 14 juillet 2021[23]. Ainsi Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), et de l'ANAVAD (Gouvernement provisoire de Kabylie en exil), a salué « la position historique et courageuse en Afrique du Nord et pour toute l'Union africaine » du droit à l'autodétermination du peuple de Kabylie, par le Maroc à travers la voix de son représentant permanent auprès de l'ONU[24].
Ferhat Mehenni a souligné que « grâce au Maroc, le MNA a pris acte de la légitimité de la Kabylie à décider souverainement de son avenir », ce qui constitue « une étape remarquable dans la lutte pacifique de la Kabylie sur la voie de notre indépendance »[25].
En 2023, la lobbyiste américaine Elysabeth Myers, basée à Marrakech, est engagée pour défendre les intérêts du MAK auprès de l'administration américaine[26].
Notes et références
- ↑ Le MAK exclue l'ex président par intérim Mohand Larbi Tayeb (Agence SIWEL).
- ↑ Le MAK nomme un nouveau président par intérim (Agence SIWEL).
- ↑ Karima Direche-Slimani, « Le mouvement des âarch en Algérie : pour une alternative démocratique autonome ? », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, nos 111-112, , p. 183–196 (ISSN 0997-1327, DOI 10.4000/remmm.2873, lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Quatorze ans après la naissance de la plate-forme d'El Kseur, un débat fructueux a été organisé le dimanche 14 juin 2015 sur la Kabylie à l'université UQAM », sur berberes.com (consulté le )
- ↑ Mohand Tilmatine et Thierry Desrues, Les revendications amazighes dans la tourmente des « printemps arabes »: Trajectoires historiques et évolutions récentes des mouvements identitaires en Afrique du Nord, Centre Jacques-Berque, (ISBN 979-10-92046-33-5, lire en ligne), p. 99
- ↑ Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, « Refworld | Algérie : information sur le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), y compris ses activités et le traitement réservé aux membres du MAK par les autorités et les islamistes; traitement réservé aux Berbères par les autorités et les islamistes (2013-août 2017) », sur Refworld, (consulté le )
- ↑ › hal-02177367 › document La construction d’un mouvement national identitaire kabyle: du local au transnational, Mohand TILMATINE, p. 28
- ↑ Arezki Metref, « Inépuisable affirmation berbère », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ) : « La répression de cette contestation,..., ainsi que les incendies criminels de l’été 2021 imputés par le pouvoir au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), un groupe indépendantiste minoritaire établi essentiellement à l’étranger, ont permis aux forces de sécurité d’arrêter des militants berbéristes et de les faire condamner pour terrorisme. »
- ↑ Lakhdar Benchiba et Omar-Lotfi Lahlou, « La tension s’aggrave entre Alger et Rabat, Le Maghreb en danger… », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ) : « Puisque Alger soutient l’autodétermination des Sahraouis, alors Rabat en fait de même avec les Kabyles, même si seule une infime partie d’entre eux adhère aux thèses du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), un parti désormais considéré comme « terroriste » par les autorités algériennes. »
- ↑ « Arrestation des 27 individus du "MAK": Diffusion d’une vidéo montrant les objets saisis », sur Algérie Presse Service,
- ↑ « L’Algérie classe Rachad et le MAK comme organisations terroristes », sur TSA, (consulté le )
- ↑ « Haut Conseil de Sécurité : Le MAK et Rachad classés « organisations terroristes » | El Watan », sur www.elwatan.com (consulté le )
- ↑ « Algérie: le mouvement kabyle MAK réfute tout projet d'attentat », sur LEFIGARO (consulté le )
- ↑ « Des armes saisies au port de Bejaia : la justice accuse le MAK », sur TSA, (consulté le )
- ↑ « La justice française refuse l’extradition d’Aksel Bellabbaci, un opposant kabyle réclamé par l’Algérie », sur Le Monde, (consulté le )
- ↑ « Le FFS qualifie les membres du MAK d’ « ennemis de la nation » », sur tsa-algerie.com, (consulté le )
- ↑ U.S. Department of State, « Country Reports on Terrorism 2022: Algeria », sur U.S. Department of State, country reports on terrorism 2022 (consulté le )
- ↑ Zone Politique - ICI.Radio-Canada.ca, « Des Canadiens accusent l’Algérie d’espionnage », sur Radio-Canada, (consulté le ).
- ↑ « Soutien financier secret du Maroc à Ferhat mehenni », sur Djazairess (consulté le )
- ↑ Siwel, « Kabylie : le mouvement autonomiste MAK désapprouve l’ex ministre du GPK Idir Djouder » (consulté le )
- ↑ « Maroc-Kabylie: un soutien de circonstance », sur Telquel.ma, (consulté le )
- ↑ « Maroc-Algérie: « Le droit de la Kabylie à l’autodétermination » enflamme le web », sur geopolis.francetvinfo.fr (consulté le )
- ↑ « Le gouvernement provisoire Kabyle salue les propos de Omar Hilale sur l'autodétermination des kabyles », sur Medias24, (consulté le )
- ↑ « Autodétermination : le gouvernement provisoire Kabyle salue le soutien du Maroc », sur Bladi.net (consulté le )
- ↑ « Le président de Kabylie applaudit les propos d'Omar Hilale sur l'autodétermination », sur www.panorapost.com (consulté le )
- ↑ « A Washington, le MAK, mouvement indépendantiste kabyle enrôle Elisabeth Myers, lobbyiste pro-Maroc », sur Le Desk (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes