Mouvement afro-américain des droits civiques

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Mouvement afro-américain des droits civiques
Cadre
Pays
Trois leaders du mouvement : à gauche en haut : W. E. B. Du Bois ; en bas : Martin Luther King et Rosa Parks. Malcolm X, à droite en haut, s'était opposé à ce mouvement[1].

Le mouvement afro-américain des droits civiques (1954-1968) désigne le mouvement américain qui visait à établir une réelle égalité de droits civiques pour les Noirs américains en abolissant la législation instaurant la ségrégation raciale. Le pasteur protestant Martin Luther King, apôtre de la non-violence, en devient l'une des figures les plus célèbres.

Histoire

Les luttes commencèrent dès la fin du XIXe siècle avec la création de la NAACP et de la UNIA de Marcus Garvey. Néanmoins, la première grande victoire est enregistrée, sur le registre légal, par l'arrêt de la Cour suprême de 1954 dans Brown v. Board of Education, déclarant anti-constitutionnelle la ségrégation raciale dans les écoles publiques. L'année suivante, le boycott des bus de Montgomery est déclenché à la suite de l'arrestation de Rosa Parks, qui refusait de laisser son siège, dans un bus, à un Blanc. En 1956, la Cour suprême déclare la ségrégation raciale dans les bus, en Alabama, anti-constitutionnelle.

Autour de 1966, l'émergence du mouvement Black Power, globalement actif de 1966 à 1975, radicalise la lutte pour les droits civiques, et conduit à l'élaboration d'une lutte pour la dignité raciale, l'autonomie politique et économique, et l'émancipation de la tutelle des Blancs. On identifie erronément Malcolm X, membre des Black Muslims, au mouvement en faveur des droits civiques, alors qu'il s'y est opposé, parfois violemment[2], jusqu'à quelque temps avant sa mort[3].

Plusieurs universitaires désignent ce mouvement comme la « seconde Reconstruction », en référence à la Reconstruction qui a suivi la Guerre de Sécession, et pendant laquelle l'esclavage a été aboli, tandis que les Noirs nés en Amérique devenaient citoyens et recevaient le droit de vote. Néanmoins, en 1896 l'arrêt Plessy v. Ferguson légitimait les lois Jim Crow mises en place dans le sud et autres législations racistes.

Le mouvement des droits civiques, qui a connu plusieurs tendances, a été le modèle de diverses autres luttes du même genre, telles les luttes des Amérindiens, qui se constituent en American Indian Movement et réussissent à obtenir en 1968 le vote de l'Indian Civil Rights Act, celles du Chicano Movement, ou encore du Gay Liberation Front qui se constitue à la suite des émeutes de Stonewall en 1969.

Notes et références

  1. « L'objectif de Malcolm X était de présenter l'intégration comme une revendication des seules classes moyennes noires [...] » - Gilles Kepel, À l'ouest d'Allah, Coll. l'épreuve des faits, Seuil, Paris, 1994, p. 61.
  2. « Malcolm, "Nègre des champs", se faisait le porte-parole de ceux qui se moquaient éperdument d'avoir le droit de manger un hamburger « déségrégé » car ils n'avaient pas le premier cent pour l'acheter », in Gilles Kepel, À l'ouest d'Allah, Coll. l'épreuve des faits, Seuil, Paris, 1994, p. 61.
  3. Gilles Kepel, A l'ouest d'Allah, Coll. l'épreuve des faits, Seuil, Paris, 1994, p. 60-61.

Voir aussi

Bibliographie

  • Hubert Gerbeau, Martin Luther King, Rivages des Xantons, 2008

Articles connexes

Lien externe