Mourir à tue-tête

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Mourir à tue-tête

Réalisation Anne Claire Poirier
Scénario Marthe Blackburn
Anne Claire Poirier
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau du Canada Canada
Sortie 1979

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Mourir à tue-tête est un film québécois mi-fictif mi-documentaire réalisé en 1979 par Anne Claire Poirier et dont le thème est le viol[1].

Synopsis[modifier | modifier le code]

Suzanne, une infirmière qui revient de son travail, est enlevée par un homme qui l'embarque à l'arrière de sa camionnette. Il la bat, l'insulte, découpe ses vêtements, lui crie sa haine de toutes les femmes et la viole.

Cette scène est vue sur la table de montage par la réalisatrice et sa monteuse. Elles s'interrogent sur ce qui est représentatif du violeur dans ce comportement. Elles s'entendent finalement sur le fait que le violeur peut être n'importe qui.

Suzanne, rentrant chez elle, appelle son compagnon, Philippe pour qu'il la rejoigne d'urgence. Il appelle la police. Au poste de police, Suzanne subit un interrogatoire froid et inhumain.

Six femmes violées sont dans un pseudotribunal. Le juge s'emploie à minimiser le viol, leur explique qu'elles n'ont pas de preuve, et face à une femme violée par son mari, que la loi canadienne exclut le mariage des cas de viol. L'une d'elles fait entrer un groupe de fillettes. Le juge veut les faire sortir : ce n'est pas de leur âge. Elle répond qu'elles sont à leur place : toutes sont des enfants violées.

La réalisatrice interview Suzanne et la fait parler du violeur et de son vécu. Ce qui l'a marquée chez le violeur c'est son mépris et son absence de désir. Elle était muselée par la peur et la honte. Le pire n'a pas été le viol de son corps, c'est le viol de son âme.

Philippe voudrait retrouver une vie normale avec elle, mais il a de plus en plus de mal à supporter sa prostration. Il tente de lui dire qu'il l'aime, d'avoir un rapport physique avec elle, mais elle s'en dit incapable. Philippe sort. Suzanne finit par se suicider.

La réalisatrice et la monteuse réagissent différemment à cette mort. Pour la monteuse, une femme peut trouver la force de s'en sortir. Pour la réalisatrice, elle ne peut pas s'en sortir bien. La monteuse lui demande si la femme qui a été à la base de son enquête s'est réellement suicidée. Oui, elle l'a fait, répond-elle.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Autour du film[modifier | modifier le code]

  • Le film se veut mi-fictif mi-documentaire. Il veut obliger le spectateur à se poser certaines questions: Pourquoi le viol existe-t-il? Est-ce naturel pour une femme d'être violée? Comment la justice des hommes traite-t-elle le viol?
  • Le viol individuel est traité principalement mais on y voit également des images d'archives parfois choquantes sur le viol rituel (la clitoridectomie) et le viol de masse (celui des Vietnamiennes pendant la guerre du Viêt Nam).
  • La réalisatrice Anne Claire Poirier est jouée dans le film par Monique Miller qui y discute avec sa responsable du montage (Micheline Lanctôt) sur la façon de traiter le viol dans son film.
  • Le film a été tourné à Montréal du 24 avril au . Il est passé en avant-première au festival de Cannes le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anne-Marie Lecomte, Anouk Lebel, « Le viol à l'écran, pour montrer l'horreur à tue-tête », Zone Arts, ICI.Radio-Canada.ca,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Jacques. Longs métrages de fiction québécois. Botakap. 2003. 518 pages.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]