Mutriku

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Mutriku
Nom officiel
(eu) MutrikuVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
LapazorrixakVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays
Communauté autonome
Province
Comarques
Partie de
Intermunicipalité d'Euskaltegis de Deba (d), Udalerri Euskaldunen Mankomunitatea (UEMA) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Chef-lieu
Mutriku (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Baigné par
Superficie
27,69 km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Altitude
49 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
5 313 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Densité
191,9 hab./km2 ()
Gentilé
MutrikuarVoir et modifier les données sur Wikidata
Fonctionnement
Statut
Chef de l'exécutif
Jose Angel Lizardi Agirregomezkorta (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Histoire
Fondation
Identité
Langue officielle
Identifiants
Code postal
20830Voir et modifier les données sur Wikidata
INE
20056Voir et modifier les données sur Wikidata
Immatriculation
SSVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Carte

Mutriku[1] en basque ou Motrico en espagnol est une commune du Guipuscoa dans la communauté autonome du Pays basque en Espagne. C'est le port de pêche le plus occidental de la province : il est limitrophe du village d'Ondarroa, situé quant à lui dans la province de Biscaye.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Il existe deux façons de transcrire le nom de cette municipalité. Mutriku est la manière dont on a traditionnellement transcrit le nom de la municipalité. Motrico a été son nom officiel depuis le XIIIe siècle jusqu'à 1980. Il est aussi considéré comme le nom officiel de la ville en castillan. En basque, toutefois, on utilisait généralement la manière populaire « Mutriku », qui est devenu officiel en 1980 quand il a été adopté par la mairie. Il est actuellement considéré comme le nom officiel de la commune en basque. Depuis 1989 Mutriku est la seule dénomination officielle éditée dans le BOE[2], ce pourquoi il est aussi été utilisé actuellement dans des documents officiels en espagnol. Au Pays basque il est actuellement plus habituel d'utiliser le nom de Mutriku pour se référer à la ville, même en espagnol.

L'origine du toponyme est l’objet de débats. D'abord on ne sait pas si le toponyme est né avec la fondation de la ville en 1209 ou s'il l'a précédé. Puisque dans des documents du XIIIe siècle il figure sous le nom de « Mortrico », « Motrico » et surtout « villa Nueba de Motrico ». On peut déduire que le toponyme existait précédemment.

On a identifié Motrico avec la localisation de l'ancienne localité pré-romaine de Tritium Tuboricum, agglomération citée par le géographe grec Claudios Ptolemaios sur le territoire de l'ancienne tribu des Vardules. L'identification Motrico - Tritium Tuboricum est toutefois problématique, puisqu'elle a été effectuée plus par la supposée similitude des noms que par un autre type de facteurs. De fait, le géographe plaçait Tritium Tuboricum dans le pays vardule[3]várdulo, et non sur la côte, et le passage qui fait allusion à sa situation sur des bords du Deba est douteux. Quelques auteurs basques considèrent toutefois que l'ancienne Tritium Tuboricum a pu être le bourg d'Astigarribia, situé quelques kilomètres vers l'intérieur en suivant le cours de la rivière Deba. Astigarribia est actuellement un quartier rural de Mutriku, mais a formé une bourgade précédant la fondation de la ville (son église est considérée comme la plus ancienne de Gipuzkoa) et on a trouvé des vestiges de présence romaine à Astigarribia.

Sur la possible dérivation du nom Mutriku à partir de celui de Tritium Tuboricum il n'y a pas d'unanimité. Le linguiste allemand Gerhard Bähr (qui était né au Pays basque), pensait que Tritium Tuboricum était un toponyme d'origine celte et proposait une évolution TuboricumBut (ou) ricuMutriku, pour expliquer l'origine du nom. Koldo Mitxelena[4] considérait que cette explication était phonétiquement satisfaisante, mais n'était pas très convaincu de l'étymologie proposée par Bähr. D'autres historiens et chroniqueurs classiques comme Esteban de Garibay pensaient que Mutriku était l'ancienne Tritium Tuboricum, mais faisaient dériver le nom de la population de Mons tritium (montagne de blé en latin). Le basque gari peut se traduire comme blé. Garibay soutenait que le toponyme était composé de « Montagne » et de « Trico », Garibay justifiait ce nom parce qu'à l'entrée du port de cette ville il y avait un galet pointu qui était connu comme Trico (a) (mot signifiant hérisson en basque). Actuellement hérisson est dit triku en batua (basque moderne) et trikuharri (littéralement pierre de hérisson), c'est le nom que l'on donne aux dolmens en basque.

Le gentilé est motriqués/motriquesa en espagnol et mutrikuarra en basque, ce dernier étant aussi largement utilisée en parlant en espagnol dans la zone.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Dans la limite nord-ouest de la province et de la comarque, située en face de la Biscaye il est étendu sur la mer dans des hautes "alcantilados" qui laissent, en la marée basse, des zones de bain et de la pêche dans laquelle on ouvre un certain petit banc de sable. Les plages situées dans l'embouchure du fleuve Deba et Artibai et éloignées du centre urbain sont, celle du Deba, comme dit son nom, Ondarbeltz, de sable noir et avec une certaine roche et celle de l'Artibai de sable jaune fin. On peut encore apprécier la plateforme côtière qui vient depuis Zumaia. Le centre urbain est placé dans une petite baie équidistante entre les deux embouchures. Dans cette baie se situe le port et, en montant par la pente, les bâtiments qui conservent le caractère médiéval.

Communications[modifier | modifier le code]

Mutriku est éloignée des principales voies de communication de la zone, ce qui fait qu'elle soit relativement isolée. Elle est située à 3 km du chef lieu Deba, par où passent la route nationale N-634, l'autoroute A-8 et le chemin de fer à voie étroite d'Euskotren (les chemins de fer basques) qui passe par Eibar distante de 23 km et relie la capitale du Gipuzkoa (Saint-Sébastien), à 46 km, et celle de Biscaye (Bilbao) distante de 70 km.

La route provinciale GI-638 traverse la municipalité en reliant la N-634 depuis Deba à la BI-3222 à Ondarroa. C'est la voie principale de communication, bien qu'il y ait une autre route locale qui arrive de Mendaro en passant par le haut du Calvaire.

Mutriku est bordée par les municipalités suivantes : au sud-ouest par Markina (Biscaye), au sud par Mendaro, à l'est par Deba et à l'ouest par Berriatua et Ondarroa (Biscaye).

Quartiers[modifier | modifier le code]

Outre le centre urbain qui se situe sur le port où vit entre 85 et 90 % de la population, la municipalité de Mutriku est composée des quartiers ruraux suivants. Les données datent de 2007.

  • Astigarribia : 42 hab.
  • Artzain Erreka : 4 hab.
  • Galdona, aussi appelé Galdonamendi : 98 hab.
  • Ibiri : 65 hab.
  • Laranga : 161 hab.
  • Mixoa : 153 hab.
  • Mizkia : 5 hab.
  • Olabarrieta : 39 hab.
  • Olatz : 46 hab.

Hydrographie et orographie[modifier | modifier le code]

Hydrographie[modifier | modifier le code]

La rivière Deba limite la commune à l'est, quelques petites sources qui naissent dans la commune s’y déversent par l'Olatzgoiko erreka, l’Añoerreka, Jarrolatza erreka et la Txokorrekua. À l’ouest se produit la même chose avec l’Artibai, bien que dans ce cas la rivière qui fait la limite soit la Mijoaerreka qui aboutit à la plage de Saturraran dans la baie de l'embouchure de l'Artibai. La Saturraran forme un petit bassin qui reprend les eaux provenant d'Olatz et des montagnes alentour, avec les rivières : Errekabeltz, Armentxako erreka, Ziñoaetxeberriko erreka, Artzainerreka, Aldaberreka, Bidekoaerreka, Ondaberroerreka et Kurpitako erreka (erreka signifiant « rivière » en basque). Entre ces deux bassins, celle de la Deba et celle de la Saturraran, il y a un autre petit bassin qui descend du Calvaire et parcourt le centre urbain et les alentours, ses rivières sont : Errekaundi, Idurreko erreka, Leizarreko erreka, Maldomin erreka, Xoxuarterreka et Lasaoko erreka.

Orographie[modifier | modifier le code]

L'orographie de Mutriku est marquée par la montagne Arno (608 m) qui est située sur la municipalité et couverte de petits chênes cantabriques. Elle est composée d'une couche de roche calcaire dissimulée par les forêts autochtones et les forêts de conifères des exploitations forestières. Le relief est très accidenté avec de fortes pentes vers les vallées étroites et petites. La côte, draguée, est formée de la plateforme rocheuse côtière du Guipuscoa.

Économie[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Les grottes de Jentiletxe (voir la Mythologie basque) II, Langatxo et Iruroin donnent un témoignage, grâce aux découvertes dans ces dernières de l'occupation de ces terres dans des périodes préhistoriques qui remontent au Paléolithique supérieur.

La fondation de ville de Mutriku est validée en 1209 par un édit du roi de castille Alphonse VIII[5] qui lui a accordé une Charte de peuplement et la possibilité de fermer le noyau urbain (il y a encore des restes de cette muraille).

Le centre médiéval a été développé et on a construit d'importants palais et maison grille appartenant aux familles aristocratiques et quelques autres dont les richesses venaient du commerce maritime ou du travail comme marins dans l'Armée. En 1553 un incendie a détruit une grande partie de la ville en épargnant quelques maisons de pierre et détruisant toutes celles en bois.

Au XIXe siècle, avec le maire Cosme Damián Churruca, Mutriku connaît une révolution urbaine dans laquelle on ouvre deux places situées aux extrémités du centre urbain. On construit dans le lieu où se trouvait l'ancienne église qui, étant donné son état de ruines, est démolie. L'autre, dans l'autre extrémité, avec la construction de la nouvelle église de style néo-classique en créant la place avec la mairie.

Pendant la guerre d'Espagne, la plage de Saturraran, située sur la commune, est le lieu de détention de nombreuses femmes républicaines par les nationalistes[6].

Le XXe siècle a apporté l'extension du port et ses installations, et le XXIe, d'autres nouvelles extensions avec l'intention de renforcer la pêche et le tourisme. Il faut souligner que cette nouvelle extension a entraîné la construction d'une centrale électrique houlomotrice.

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Patrimoine civil[modifier | modifier le code]

  • Palais Galdona : baroque, avec une façade impressionnante avec blason armes esquinero et d'un grand avant-toit taillé.
  • Maison de Churruca : construite par le général Gaztañeta en 1731.
  • Palais Zabiel : du XVIe siècle. Avant-toit impressionnant et blason.
  • Maison indigène de Churruca : bâtiment du XVIIIe avec un blason d'armes des Churruca où est né Cosme Damián Churruca.
  • Loja Zaharra: bâtiment du XVIIIe siècle, ancien marché de pêcheurs. Aujourd'hui maison sociale de la marine.
  • Tour Berriatua : antérieur à 1553, bâtiment de pierre sablonneuse jaune. À souligner les hauteurs des fenêtres et des portes.
  • Palais Montalivet : construite par l'architecte Ibero au XVIIIe siècle.
  • Maison Olazarra-Mizquia : avec façade de sièges qui date du XVIIe siècle. Il a un grand blason d'armes.
  • Musée Bentalekua : habilité dans l'ancien marché de vente de poisson. On montre la méthode traditionnelle de vente par boule, outils et équipements en rapport avec la pêche.

Patrimoine religieux[modifier | modifier le code]

Jasokundeko Ama Birjina
  • Église Jasokundeko Ama Birjina : néo-classique avec un vaste perron d'accès. À l'intérieur, il y a un Christ attribué aux Grecs.
  • église de San Andres d'Astigarribi : qui a été considérée parmi les plus anciennes de la province de Gipuzkoa pour avoir des éléments considérés pré-romans comme une fenêtre en arc de fer à cheval. Des études postérieures ont révélé que ces éléments sont du XIe siècle.

Fêtes et traditions[modifier | modifier le code]

Personnalités[modifier | modifier le code]

La majeure partie des membres des groupes Itoiz et Delirium tremens sont originaires de Mutriku.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (eu) Toponymes officiels du Pays basque de l'Académie de la langue basque ou Euskaltzaindia, avec la graphie académique actuelle ainsi l'équivalent en français ou espagnol. Autres sources: Euskal Herriko udalerrien izendegia [PDF] ou directement sur le site d'Euskaltzaindia (EODA).
  2. Le Bulletin officiel de l'État (BOE, Boletín Oficial del Estado, en espagnol) est le journal officiel de l'État espagnol, dans lequel sont consignés tous les évènements législatifs (lois, décrets), réglementaires (arrêtés), déclarations officielles et publications légales relevant des institutions nationales (Gouvernement, Cortes Generales...), ainsi que les dispositions générales des communautés autonomes.
  3. Les Vardules ou Várdulos en espagnol, étaient une tribu pré-romaine, dans la Communauté autonome basque actuelle, au nord de la péninsule Ibérique de l'Espagne.
  4. Koldo Mitxelena Elissalt (Errenteria, 1915 - Saint-Sébastien, 1987), aussi connu comme Luis Michelena ou Koldobika Mitxelena, est un linguiste basque espagnol. En 1959, docteur en philosophie et des lettres. En 1958, il a occupé la chaire des langues et de la littérature basques à l'université de Salamanque (première chaire de cette langue dans une université espagnole) et en 1968 il fut professeur de linguistique indo-européenne. En 1978 il prit à sa charge la Faculté de Philologie de l'université du Pays basque. Membre de l'Académie de la langue basque (Euskaltzaindia), il est considéré comme étant une personne éminente des études basques et fut un des artisans de l'unification de cette langue, le batua.
  5. Alphonse VIII né le 11 novembre 1155, mort le 5 octobre, 1214, roi de Castille et de Tolède.
  6. « Saturraran, la plage des enfants volés », sur ladepeche.fr

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Sources[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]