Moteur de réponse

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Un moteur de réponse est une évolution du moteur de recherche dont le but est de fournir à l'internaute des réponses à ses questions plutôt que des listes de ressources pouvant répondre à ses questions. Cette évolution s'inscrit dans un contexte d'essor des smartphones qui se prêtent à la recherche vocale. Le moteur de réponse n'est pas sans impact sur les sites web puisqu'il a tendance à baisser leur fréquentation à l'exception des sites de vente en ligne.

Définition[modifier | modifier le code]

Le moteur de réponse est une évolution du moteur de recherche[1]. Contrairement au moteur de recherche qui propose à son utilisateur une liste de liens vers des sites web relativement à sa requête, le moteur de réponse fourni directement une réponse à la requête[1]. Ainsi, à la question « Quelle est la capitale de l'Assyrie ? », un moteur de réponse ne proposera pas en premier lieu un lien vers une page répondant à cette question mais donnera directement la réponse à partir des informations qu'il peut tirer de ces liens, à savoir « Assur »[1],[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le comportement des utilisateurs du web a évolué d'une recherche de sites de qualité — qui fait que le web est alors qualifié de « Resource Discovery System » — à une recherche de réponses de qualité[3],[4]. De fait, les utilisateurs du web ne constituent plus de listes de sites favoris, ce sont plutôt concernant les outils de recherche qu'ils définissent des favoris. Ainsi en 2004, selon Nielsen, 88% des tâches effectuées sur le web partent d'un moteur de recherche[4].

Depuis la fin des années 2000, Google ne se pense plus simplement en moteur de recherche mais en moteur de réponses, il ne cherche plus à fournir des moyens de trouver des réponses à ses usagers mais il fournit au contraire la réponse elle-même[5]. Cet essor du moteur de réponse coïncide avec celui du smartphone qui popularise la recherche vocale[6]. Ainsi en 2016 Google constate que les recherches sur appareils mobiles sont faites pour 20% d'entre elles en commande vocale mais les prévisions vont jusqu'à 50% pour 2020[6],[5].

Des techniques de référencement se sont alors développées pour s'adapter à ce changement et sont connues sous le nom de AEO (Answer Engine Optimization)[7].

Conséquences sur le trafic des sites web[modifier | modifier le code]

Nielsen est formel touchant l'impact de cette évolution, elle est bonne pour les utilisateurs qui trouvent ainsi leurs réponses plus rapidement, pour les moteurs de réponse eux-mêmes qui ont la satisfaction de leurs utilisateurs en leur fournissant des réponses pertinentes mais beaucoup moins pour les sites web[4]. Il y a toutefois une exception faite pour les sites de vente en ligne qui parviennent à attirer l'internaute au-delà de la réponse jusque sur le site lui-même puisque l'achat ne peut se faire que sur le site proprement dit[4]. Concernant les autres sites web, le moteur de réponse capture leur contenu sans faire parvenir l'internaute jusque chez eux[4]. C'est particulièrement le cas avec Wikipédia qui a connu une baisse de 21% de son trafic depuis que le moteur de recherche Google a développé les featured snippets, modules de moteur de réponse[8]. De fait, alors que Wikipédia a longtemps occupé la place de premier résultat de recherche il est souvent remplacé aujourd'hui à cette même première place par son propre contenu mais hors du site lui-même, ce qui baisse le nombre de visites[8],[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Brad Hill, Google Search & Rescue For Dummies, John Wiley & Sons, (ISBN 978-0-471-75811-2, lire en ligne), p. 52
  2. a et b Publié par Olivier et rieu | 14 Jan 2014 | Actualité |, « Le Knowledge Graph de Google ferait baisser le trafic de Wikipedia - Actualités SEO et moteurs », sur Abondance, (consulté le )
  3. « A World Wide Web Resource Discovery System », sur www.w3.org (consulté le )
  4. a b c d et e (en) Jakob Nielsen, « When Search Engines Become Answer Engines », sur Nielsen Norman Group, (consulté le )
  5. a et b Mathieu Chartier et Alexandra Martin, Techniques de référencement web: Audit et suivi SEO, Eyrolles, (ISBN 978-2-212-43773-7, lire en ligne), p. 79
  6. a et b (en) Carrie Rogers-Whitehead, Digital Citizenship: Teaching Strategies and Practice from the Field, Rowman & Littlefield, (ISBN 978-1-4758-4827-4, lire en ligne), p. 48-49
  7. Écrit par Thomas Grelet, « L’Answer Engine Optimization : le futur du SEO ? », sur la revanche des sites, (consulté le )
  8. a et b Noel Nguessan, « Wikipédia aurait perdu 21% de son trafic à cause des Featured Snippets », sur Arobasenet.com (consulté le )