Mortagne-du-Nord
Mortagne-du-Nord | |
Mairie. | |
Blason |
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Hauts-de-France |
Département | Nord |
Arrondissement | Valenciennes |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de la Porte du Hainaut |
Maire Mandat |
Michel Quiévy 2014-2020 |
Code postal | 59158 |
Code commune | 59418 |
Démographie | |
Gentilé | Mortagnais, Mortagnaises[1] |
Population municipale |
1 584 hab. (2021 ) |
Densité | 727 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 30′ 18″ nord, 3° 27′ 19″ est |
Altitude | Min. 14 m Max. 65 m |
Superficie | 2,18 km2 |
Élections | |
Départementales | Saint-Amand-les-Eaux |
Localisation | |
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Mortagne-du-Nord est une commune française située dans le département du Nord (59), en région Hauts-de-France.
Géographie
Située à la confluence de la Scarpe et de l'Escaut, son nom vient de Mauritanius [Fundus], légionnaire romain du Bas Empire et originaire d'Afrique du Nord.
Communes limitrophes
Toponymie
Du bas latin Mauritania, nom évoquant peut-être une station militaire romaine du Bas-Empire composée de troupes maures[2], comme les autres Mortagne. Ernest Nègre préfère voir dans le type toponymique Mortagne, l'anthroponyme latin Mauretanus suivi du suffixe -ia[3],[3].
Histoire
Mortagne était au Xe siècle une place forte importante de l'Ostrevent. Située au confluent de la Scarpe et de l'Escaut, elle ouvrait la porte du Tournaisis. Roger II de Laon en est investi avec ses frères, mais en 931 Arnoul Ier de Flandre réussit à les déloger de cette place[4]. Le comte de Flandre y installa alors un châtelain.
Peu après 1071, Évrard dit Radou, neveu de l'évêque de Noyon Rabod réussit à expulser Hugues, châtelain de Mortagne[5].
Philippe d'Alsace obtint en 1186 que le châtelain Évrard III relevât de lui son château de Mortagne, alors que cette place était située en Hainaut (mais c'était un alleu)[6].
Le châtelain Baudouin, fils d'Évrard III, fit hommage à Philippe Auguste pour le château de Mortagne, mais après la mort de Philippe d'Alsace, le traité de Vernon (1195) consacra la renonciation du roi à cette place (confirmée en 1200 à Péronne). Dans la suite, le châtelain de Mortagne demeura l'un des plus fidèles vassaux des comtes de Flandre-Hainaut[7]. Évrard Radou III aida ainsi Ferrand de Portugal à prendre Tournai.
Lors du « transport de Flandre » (1312), Mortagne passa à la couronne de France[8].
Philippe le Bel prononça en effet l'annexion de Mortagne en 1314, après la mort de la châtelaine Marie, que déjà, en 1297, il avait obligée de relever de lui les droits qu'elle tenait auparavant du comte. Robert de Béthune protesta énergiquement et non sans raison contre ce nouvel abus de force[9].
Lors des combats de 1918, l’usine métallurgique est détruite.
Les incendies et envols de poussières polluent le sol et les environs, c'est une des séquelles de guerre que la commune, située en zone rouge aura à traiter.
- En 1893, la commune de Mortagne devient Mortagne-du-Nord
- Participation de Marie, a l'émission Retour au pensionnat diffusé en 2013 sur la chaîne M6
- Le Beffroi du Travail:
Politique et administration
Instances judiciaires et administratives
La commune relève du tribunal d'instance de Valenciennes, du tribunal de grande instance de Valenciennes, de la cour d'appel de Douai, du tribunal pour enfants de Valenciennes, du conseil de prud'hommes de Valenciennes, du tribunal de commerce de Valenciennes, du tribunal administratif de Lille et de la cour administrative d'appel de Douai.
Politique environnementale
La commune a abrité durant près d'un siècle une zinguerie. Celle-ci a été créée en 1901 en raison de la proximité de la Scarpe canalisée et de la ressource en charbon, mais a néanmoins fait faillite en 1903. Elle est ensuite reprise et agrandie par la Compagnie métallurgique franco-belge de Mortagne (sous contrôle allemand durant de la Première Guerre mondiale). Le zinc est utilisé pour la fabrication de munitions (alliage cuivre-zinc ou laiton). Elle est finalement bombardée et incendiée à la fin de la Première Guerre mondiale.
Après la guerre, en 1919, la Compagnie royale asturienne des Mines (CRAM) rachète le site et entreprend de restaurer et moderniser les installations. Dès 1920, la zinguerie est reconstruite, avec une unité de désulfuration construite à Thun.
Une autre partie (dite « usine à plomb ») entame sa production à partir de 1924 et jusqu'à 1930.
L’usine de zinc, moins compétitive que celles d'Auby (propriété de la CRAM) ou de Courcelles-lès-Lens (devenu Métaleurop-Nord), fermera en 1963 et l’usine chimique en 1968.
En 1987, la friche industrielle fait l'objet d'un traitement paysager et d'une requalification sommaire : les parties bâties à l'abandon (hormis les bureaux) sont rasés et les zones nues, gravement polluées, sont recouvertes de terre agricole enrichie en calcaire (car les métaux circulent mieux dans les sols acides et moins dans les sols "basiques"). Le sol est ensuite végétalisé. Une boulaie (bois de bouleaux) s’est ensuite installée spontanément sur le site.
À proximité de l’ancien terril de scories métallurgiques et de cendres de l'usine (de l’autre côté de la Scarpe) persiste une pelouse métallicole où presque toutes les plantes sont mortes à cause des teneurs très élevées du sol en zinc, plomb et cadmium (le cadmium est un déchet de fabrication du zinc). Seules quelques espèces (ou sous-espèce) dites "métallophytes" ou métallotolérantes ont survécu. Ce sont essentiellement :
- le Gazon d'Olympe Armeria Maritima variété halleri (sous-espèce métallophyte)
- l'Arabette de Haller (Arabidopsis halleri (L.) O'Kane & Al-Shehbaz) du genre Arabidopsis (sous-espèce tolérant la présence de très hautes teneurs en métaux toxiques dans le sol)
- le Silène calaminaire
Il est intéressant de protéger cette pelouse, car outre que ces plantes sont rares dans cette région, elles contribuent efficacement à fixer l'essentiel des polluants dans le sol en empêchant les envols et leur lessivage (la pelouse a néanmoins brûlé une année sèche, et des animaux qui se nourrissent sur le site peuvent être intoxiqués et contribuer à diffuser des métaux aux environs (phénomène dit de bioturbation). Ainsi le site, bien que parmi les plus pollués de France, est-il classé ZNIEFF pour son intérêt floristique.
En 1989, un collège (le collège Fernig) a été construit sur l’ancien crassier. Des analyses faites dans les environs montrent que les métaux lourds n'ont pas contaminé le collège, mais que par contre certains jardins sont assez pollués pour qu'il soit fortement recommandé de ne rien y cultiver de comestible[10].
Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[12].
En 2021, la commune comptait 1 584 habitants[Note 1], en diminution de 3,59 % par rapport à 2015 (Nord : +0,23 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Pyramide des âges
Santé
À la suite de la suspicion puis des preuves de contamination (Contamination mesurée de 50 à 2300 ppm de plomb, 60 à 10 800 ppm de zinc et 8 à 80 ppm de cadmium), plusieurs études ont été faites sur la pollution et les risques pour la santé sur le site et autour de celui-ci[17],[18],[19],[20],[21],[22],[23].
La dernière étude faite sur la pollution des sols et basée sur une analyse rétrospective des rejets a conclu[24] que « les rejets atmosphériques (poussières déposées sur les sols dont le réenvol est possible), les rejets solides (scories) enfouis dans le sol, et les rejets liquides (provoquant la contamination des sédiments de la Scarpe) sont susceptibles de contribuer à l’exposition de la population par contact direct, ou par consommation de produits végétaux ou animaux qui ont déjà montré des signes de contamination : bovins empoisonnés et cas de saturnisme chez des canards[25] »
L'étude a également conclu que certains enfants habitant la zone centrale de contamination pourraient avoir une plombémie dépassant 100 μg/L (probabilité de dépasser 100 μg/L varie entre 0,8 % et 6,3 % selon la biodisponibilité présumée du plomb). Ce risque selon l'étude ne justifie pas un dépistage systématique de la plombémie « dont l’efficacité serait très limitée » mais « justifie d’informer et de sensibiliser les médecins généralistes et les pédiatres du secteur sur ces facteurs spécifiques du risque saturnin, afin qu’ils évaluent pour chaque enfant de 0 à 6 ans et les femmes enceintes de leur clientèle la pertinence de prescrire un dépistage individuel. Cette recommandation rejoint le "Guide pratique de l’intoxication au plomb chez l’enfant et la femme enceinte" qui conseille de rechercher les facteurs de risque à l’occasion des visites médicales». « La population doit également être informée du risque[26] d’intoxication au plomb des enfants et des femmes enceintes. En particulier, elle devrait être informée du risque de contamination importante des jardins comme cela a pu être mis en évidence pour certains jardins »
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Saint-Nicolas : 1820 - Projet de la commune de la construction d'une église - L'église est dynamitée en par les Allemands - Reconstruction entre 1926 et 1932 - Travaux de rénovation entre 2012 et 2015 - L'église est rattachée à la Paroisse Ste Odile du Hainaut - La chaire et les fonts baptismaux sont en grès rouge dur de Saverne - Le mobilier (1931) par Fernand Baud - Les mosaïques des autels sont réalisés par la Maison Lamarque (Croix 59) - Un tableau classé de Mathias STOMER représentant le repas d'Emmaüs.
- Musée des sœurs Fernig, qui s'illustrèrent à la bataille de Jemmapes.
- Musée de la Douane de Mortagne-du-Nord
- Carrée militaire français et tombes de la Commonwealth War Graves Commission au cimetière de Mortagne-du-Nord.
-
Frontière Franco-Belge Mortagne-du-Nord - Brunehaut
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Église Saint-Nicolas
-
monument aux morts et tombes militaires françaises
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Pont de l'Escaut
-
Pont de la Scarpe
Personnalités liées à la commune
- Jehan Bouthillier bailli de Mortagne fut auteur de La Somme rural en 1479 imprimé à Bruges par Colard Mansion gr. in-fol,rel en bois[27],[28].
- Jean Louis Joseph de Fernig, général de brigade, mort en Égypte en 1847, un des fondateurs et président de la Société des Enfants du Nord. Et sœurs Théophile et Félicié attachés à l'état-major de Charles François Dumouriez en 1792[29].
Héraldique
Les armes de Mortagne-du-Nord se blasonnent ainsi : "D'or à la croix de gueules." |
Pour approfondir
Bibliographie
- Charte ou Pais de Mortagne, précieux monument de la langue du XIIe siècle, dans le ms. 249 de la bibliothèque de Valenciennes[30].
- Gallo-Flandria de Sanderus, à la Bibliothèque royale de Belgique à Bruxelles.
Articles connexes
Liens externes
- Mortagne-du-Nord sur le site de l'Institut géographique national
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
- http://www.habitants.fr/habitants_mortagne-du-nord_59418.html
- Origines du nom de Mortagne
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 1 : Formations préceltique, celtiques, romanes, Genève, (lire en ligne), p. 636
- Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. I, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981) (lire en ligne), p. 57-58
- Léon Vanderkindere, op. cit., p. 127-128.
- Léon Vanderkindere, op. cit., p. 180.
- Léon Vanderkindere, op. cit., p. 182.
- Léon Vanderkindere, op. cit., p. 244-245.
- Léon Vanderkindere, op. cit., p. 260.
- INVS ; C. Heyman, S. Haeghebaert, C. Farvacques, N. Kalache Pertinence d’un dépistage du saturnisme et de mesures de l’imprégnation de la population en cadmium sur le secteur de Mortagne-du-Nord Rapport final
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Évolution et structure de la population à Mortagne-du-Nord en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
- « Résultats du recensement de la population du Nord en 2007 » [archive du ], sur le site de l'Insee (consulté le )
- Cambier P. Synthèse de travaux portant sur la pollution environnementale autour de la friche industrielle de Mortagne-du-Nord. INRA ; 2001.
- Mereau M. Traitement de la friche industrielle de la Compagnie Royale Asturienne des Mines, Étude exploratoire. CETE ; 1987 Dec.
- Thiry M, Huet-Taillandier S, Maturel B, Raulo A, Forette N, Van Oort F. Diagnostic de la pollution de la friche industrielle de Mortagne-du-Nord; I. Travaux de reconnaissance et résultats préliminaires. 1997 Jul
- Thiry M, Huet-Taillandier S., Schmitt JM. La friche industrielle de Mortagne-du-nord (59) - I -prospection du site, composition des scories, hydrochimie, hydrologie et estimation des flux. Bull Soc géol France 2002;(4):369-81.
- BRGM ; Étude du site de l’ancienne usine de la CRAM à Mortagne-du-Nord. 1984
- Douay F, Roussel H, Fourrier H. Investigation aux alentours de la friche industrielle de Mortagne-du-Nord. 2006.
- Caulier P, Guilbault L. Friches et terrains environnants l’ancienne usine de la Compagnie Royale Asturienne des Mines à Mortagne-du-Nord, Flines-les-Mortagne, Château-l’Abbaye, Thun-Saint-Amand, Maulde; Recherche des éléments plomb, zinc, cadmium dans le sol. BRGM ; 1982 Dec.
- (page 10 du rapport)
- [Cambier P. Mise au point de méthodes d’évaluation des risques liés à la contamination de terrains par des éléments toxiques. Inra ; 1998], cité par l'étude INVS, page 10
- Il est ici rappelé qu’un risque ne peut être potentiel : ou il existe, ou il n’existe pas
- Techener, Bulletin du Bibliophile et du Bibliothécaire - Libraireie Giraud-Badin - 1836-1837 - IIe série- Pge 152 - Archive de l'université d'Harvard
- Statistisque Archéologique du Département du Nord - page 427 - 1867 - seconde partie - Libraire Quarré à Lille et Libraire Leleu à Lille - archive de Harvard College Library - numérisé par Google Books en accès libre et complet
- Statistisque Archéologique du Département du Nord - 1867 - seconde partie - Libraire Quarré à lille et Libraire Leleu à Lille - archive de Harvard College Library - numérisé par Google Books en accès libre et complet
- Bulletin de la commission historique du département du Nord - Tome VIII - page 60 - Imprimerie de L. Danel à Lille - archive de Harvard College Library - numérisé par Google Books en accès libre et complet