Monument funéraire romain (Sauzelles)

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Monument funéraire de Sauzelles (Le Saint-Fleuret)
Présentation
Type
Période
Gallo-romaine
Matériau
Roche
Hauteur

3,50m de long

3,00m de haut
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

Localisation[modifier | modifier le code]

Le Monument funéraire romain (également dénommé le Saint-Fleuret) de Sauzelles est une sculpture en bas-relief d'époque romaine se trouve à Sauzelles, en France. Le monument est situé en bordure de la Creuse[1], sur le territoire de la commune de Sauzelles, dans le département de l'Indre, en région Centre-Val de Loire.

Historique de recherches[modifier | modifier le code]

Le monument de Sauzelles date d'entre le IIe siècle et le IIIe siècle. C'est un monument funéraire gallo-romain, sculpté dans la roche[2],[3]. Il est mentionné dans différents ouvrages concernant la sculpture de cette époque[4].

Il est découvert évoqué par F. Voisin en 1873, une urne a été découverte en 1976 lors d'un débroussaillage organisé par la municipalité[4] et est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 5 juillet 1905[3].

Le monument a été moulé en latex par le centre de recherches archéologiques de Saint-Marcel (Indre) sous la direction du professeur Jean-Jacques Hatt en 1976[4]. Ce moulage révèle des détails qui étaient rendus invisibles suite effets de ruissellement sur la roche[4].

Selon la le commanditaire aurait demandé cette œuvre en l'honneur de sa femme et de sa fille disparues[1].

Description[modifier | modifier le code]

Image externe
Le monument sur https://www.berryprovince.com

Le monument est un bas-relief de 3,50 mètres de longueur sur 3 mètres de hauteur environ, gravé sur un affleurement rocheux[4]. L'ensemble représente trois personnes en pied et de face encadré par des « niches » composées de pilastres cannelées supportant des arcatures, reposant sur une plinthe. Sur le haut du monuments on trouve des inscriptions[3].Les traits des visages sont peu marqués et les plis des tuniques sont droits[4].

Une urne en verre est découverte à l'arrière sur la partie supérieure du monument, cette urne devait se situer dans une cavité rectangulaire au sommet du monument[4]. La dite urne est aussi décrite comme une bouteille à panse prismatique[5]. Elle porte une lettre "D" sous son fond et contient des restes d’ossements humains[6]. Elle est de couleur bleu-vert et date de la fin du IIe ou du début du IIIe siècle[5].

La niche de gauche figure une fille à longue tunique et son chien ; au centre, se trouve la représentation d'un homme avec un chien et à droite, la représentation d'un femme avec un vase et un chien également[3],[1].

L'ouvrage présente également un inscription au-dessus du bas-relief sur un panneau de 1 mètre sur 50 centimètres composé de cinq lignes[4]. Cette inscription à demi effacée. On peut y lire :

“Dis manib. / Monimentum /[- - - ]usori[- - - /- - - ]et mef [- - - /- - - ]innfouetu”

Elle semble être une dédicace à la femme Monime et à la fille Serville du commanditaire inconnu[4].

Cette hypothèse est donné par l’interprétation de Otto Hirschfeld et corroborée par Isabelle Fauduet en 1983.

Interprétations[modifier | modifier le code]

Le rôle des chiens[modifier | modifier le code]

En 1873, on distinguait le chien que porte le personnage central dans ses bras, invisible aujourd’hui. Le dessin de l’époque permet de mesurer l'action destructrice du gèle en un siècle[5].

Sur le moulage on aperçoit, sur la partie gauche, le chien assis sur un autel à côté de la femme à droite et un autre qui « fait le beau » aux pied du personnage féminin de gauche.

Les inscriptions[modifier | modifier le code]

L'inscription au-dessus du bas-relief se développe sur cinq lignes. Les deux premières lignes sont composées de lettres disposées régulièrement et écrites soigneusement. François Voisin nous restitue alors[4] :

“Dis manib. / Monimentum /[- - - ]usori[- - - /- - - ]et mef [- - - /- - - ]innfouetu” (CIL XIII)[7]

Otto Hirschfeld l’interprète et nous donne sa version[8] :

“Dis Manib(us) / monimentum Cesti[(a)e? / ? Grat]ill(a)e uxsori / su(a)[e] et fili(a)e et alter(i) / [fi]li(a)e qu(a)e uocatur [ - - - ]”

Isabelle Fauduet en 1983 en propose encore une nouvelle lecture[4] :

“Dis Manib(us) / monim(a?)e Cesti f(iliae) / et Servill(a)e uxsori / su(a)e et fili(a)e et altere / filli(a)e qu(a)e uocatur [ - - - ]”

L’écriture des dernières lignes est bien moins régulière, ce qui nous indique qu’une autre personne les a gravées postérieurement.

Cette hypothèse est corroborée par l’écriture du terme filia, apparaissant de deux manières différentes (filia ou fillia)

Le nom du commanditaire n’est pas dans la partie qui est lisible mais on peut apercevoir le nom de sa femme (Monime ou Monima) et celui de sa fille (Servilla). Les interprétations des écriture poussent à croire que le monument serais offert à la femme et à la fille du commanditaire.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Le Saint Fleuret »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur berryprovince.com, Département du Cher et de l'Indre (consulté le ).
  2. Notice no PA00097469, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. a b c et d Notice no PA00097469, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. a b c d e f g h i j et k I. Fauduet, « Le monument de Sauzelles (Indre): nouvelle approche », Latomus, vol. 42, no 1,‎ , p. 161-165 (lire en ligne, consulté le ).
  5. a b et c Gérard Coulon, Quand la Brenne était Romaine, Alan Sutton
  6. Michel Provost, Gérard Coulon et Jean Holmgren, « L'indre 36 », Carte archéologique de la Gaule , Pré-inventaire archéologique publié sous la responsabilité de Michel Provost,‎ , p. 210
  7. Julien Guey. Trois inscriptions latines retrouvées : CIL, XIII, 1695 ; XII, 1298 et 1941. Gallia - Fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine, Éditions du CNRS, 1959, 17 (2), p. 224-237. ff10.3406/galia.1959.2267ff. ffhal-01924476f
  8. « Trois-Gaules », L'Année épigraphique, vol. 1983,‎ , p. 192–202 (ISSN 0066-2348, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]